POW ET LES JOP 2030

POW ET LES JOP 2030

POW France travaille à la durabilité des pratiques sportives en montagne, et notamment à la durabilité des activités sportives professionnelles et des GESI (Grands Evenements Sportifs Internationaux). L’association est sensible au devenir des pratiquant.es et notamment des athlètes, et le cœur de son action est de les éveiller, de les alerter et de les accompagner pour qu’ils deviennent des ambassadeurs de l’action climatique et écologique, des acteurs de changement auprès de l’économie de la montagne.

Nous considérons comme indispensable que ces pratiques intègrent les limites planétaires. C’est la condition de leur survie, et c’est la seule chance que les générations à venir puissent aussi en profiter.

La candidature de la France (AURA+PACA) pour l’organisation des JOP 2030 invite POW France à faire valoir dans le débat ses engagements et ses travaux, en particulier

  • sur la durabilité des GESI
  • sur le développement de mobilités bas carbone et socialement justes dans les territoires de montagne
  • sur l’information et la qualité du débat démocratique

A ce titre, nous voulons faire peser sa voix dans le débat public et auprès des acteurs concernés, pour que la construction et l’éventuelle validation de ce projet soient strictement conditionnés au respect des enjeux climatiques et des limites planétaires. POW France a été parmi les initiateurs et les pilotes du collectif qui a formulé en novembre 2023 17 conditions à respecter “pour que les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver soient compatibles avec le respect des limites planétaires, et bénéfiques pour les territoires.”

Depuis cette date, nous nous sommes activés pour réfléchir au mieux sur le sujet et porter notre voix et celle de toutes les personnes défendant un monde de l’outdoor engagé qui prend au sérieux l’évolution des sports d’hiver et de la montagne.
Nous nous sommes rendus à l’Elysée, nous avons envoyé notre tribune au CIO, nous avons participé à une table ronde aux côtés entre autres de David Lappartient (President du CNOSF) et Perrine Pelen (directrice générale des Mondiaux 2023), nous avons dédié une édition spéciale de la Convention POWpulaire pour débattre entre citoyen.es aux avis divergents, nous avons été invité à une Conférence de presse pour les JO 2024 par l’Association Familiale Pierre de Coubertin aux côtés de Marie Martinod et Martin Thomas…

Aujourd’hui, nous consacrons toute notre énergie sur ce dossier à travers les 4 axes suivants : 

  • Mobilités : la quantité de public international, l’accès aux sites, les déplacements des athlètes pour les qualifications… La mobilité est un mastodonte dans l’empreinte des GESI.
  • Infrastructures : l’impact du projet sur le bâti, le potentiel pour la rénovation des bâtiments, la lutte contre le risque de nouvelles constructions à destination touristique, l’orientation des investissements pour les transports vers le rail et le bas carbone… La question des infrastructures, au-delà de son impact environnemental, pose une question essentielle : quel héritage ?
  • La neige : comment une compétition de sports d’hiver va-t-elle se préparer et s’adapter dans un pays qui voit sa quantité de neige être de plus en plus variable et rare ? Sujet sensible dans les territoires, cette question est implicitement liée au sujet des ressources en eau, mais également à l’acceptabilité sociale d’un tel événement
  • La démocratie autour du projet : les citoyen.nes ne sont ni impliqué.es démocratiquement dans les décisions liées à l’événement ni consulté.es ni même réellement informé.es. Comment ramener alors de la démocratie dans un projet massif qui avance silencieusement ?
    Axe duquel découle tous les autres, POW France travaille sur toutes les possibilités d’injecter davantage de participation, de consultation et surtout de transparence sur l’information.
POW ET LES JOP 2030

Protect Our Winters est une ONG internationale avec 15 antennes dans le monde, dont une antenne européenne. Notre mission : porter et amplifier la voix de la communauté outdoor en faveur du climat, du vivant et de la justice sociale.
Ce document présente le positionnement de POW et comment notre travail s’inscrit dans le paysage démocratique français.

Oui, notre action est POWlitique

Dès le départ, la raison d’être de POW est politique. Tous nos combats sont politiques. C’est dans l’ADN de POW, depuis sa fondation aux US, dans un but précis de lobbying en faveur du climat auprès des instances. Si cette partie est ancrée de l’autre côté de l’Atlantique – là où POW est né – ce n’est pas forcément le cas partout, comme en France, où la confusion entre apolitique et apartisan est encore bien présente, et où beaucoup de gens pensent encore qu’il est possible d’être une association environnementale sans jamais parler de politique, voire qu’elle le devrait.

Chez POW France, nous assumons clairement de nous occuper de la politique. POW encourage au vote, parle des scrutins, pointe du doigt les (in)actions gouvernementales, sollicite, interpelle et donne des outils aux citoyens pour qu’ils fassent de même. La raison est simple : l’écologie est un sujet politique.
Si l’on ne parle pas de la dimension systémique, on ne se focalise que sur les petites actions des individus : une vision du monde réductrice et inefficace, qui omet que ce sont bien les lois qu’il faut faire changer. Notre ambition est, a toujours été et sera toujours la suivante : sensibiliser et outiller les citoyens non pas uniquement pour qu’ils améliorent leurs actions du quotidien, mais surtout pour qu’ils contribuent, collectivement, à participer à la discussion et à la décision à un niveau systémique, pour réclamer des changements à grande échelle.

POW France milite pour une implication citoyenne importante, et mène des campagnes qui placent la participation de sa communauté au cœur de ses actions. Cela passe par des appels à la mobilisation sous différentes formes (fournir un outil qui permet d’envoyer le rapport du GIEC par mail à leurs députés, interpeller des médias régionaux pour leur faire savoir qu’ils ne parlent pas assez d’environnement, mettre à disposition du contenu permettant d’inviter autour de soi à voter, y compris pour les scrutins peu mis en avant…).

Tout cela cependant se fait avec toujours une règle d’or : être non-partisan. Cela signifie de ne jamais se ranger derrière un parti, derrière une étiquette précise, derrière un candidat.
Nous n’avons pas vocation à dire pour qui voter, nous défendons simplement avec conviction nos valeurs et nos combats, et nous donnons accès à une information pertinente, pour que chacun fasse son choix, en son âme et conscience, avec une compréhension claire du traitement des enjeux d’écologie et de justice sociale dans les programmes qui lui sont soumis.

Informer, c’est aussi dire clairement les conditions dans lesquelles nous pouvons développer la société bas carbone et juste pour laquelle nous nous mobilisons chaque jour.
Cette société ne peut pas exister avec un gouvernement d’extrême droite. Nous l’avons énoncé sans détour au cours de cette année 2024, compte tenu des évolutions du champ politique. Et nous tiendrons toujours cette ligne. POW défend une vision aux antipodes de ce qui est prôné par l’extrême-droite.
Cette position ne remet pas en question notre non-partisanerie, qui consiste à ne pas soutenir précisément une personne ou un parti, mais marque une frontière très claire avec une partie de l’échiquier politique.

Aujourd’hui, POW ne perçoit ni ne demande aucune subvention publique. C’est une décision qui ne facilite pas notre survie financière, mais qui garantit l’indépendance de notre discours sur des sujets profondément politiques, comme celui des Jeux olympiques et paralympiques de 2030.

Notre communauté a du talent Laura et son travail chez Fifteen

Notre communauté a du talent Laura et son travail chez Fifteen

Aujourd’hui on donne la parole à Laura, bénévole chez POW depuis un long moment, qui nous parle de son travail chez Fifteen : un acteur important du vélo, que vous ne connaissez pas forcément de nom mais qui se cache derrière des choses que vous avez peut-être déjà utilisées pour beaucoup d’entre vous !

Peux-tu te présenter et présenter rapidement ce que c’est Fifteen ?

Je m’appelle Laura et je travaille pour la société Fifteen en tant que Sales Manager France depuis Annecy où j’exerce en télétravail. Fifteen conçoit et fabrique des services vélos pour les collectivités, on a notamment développé un système de stationnement et de recharge de vélos électrique en libre service assez avant-gardiste. Nous sommes les leaders en Europe dans la conception de services vélos, avec des références sur tout type de villes, des grandes métropoles comme Paris Vélib, Le Vélo à Marseille, à l’international comme à Vancouver ou Helsinki, et dans pas mal de villes moyennes comme Epinal, Vichy, Avignon, Auxerre, où nous avons de superbes résultats d’usages. La mobilité urbaine, notamment à travers des solutions innovantes et écologiques, est au cœur de mon travail quotidien.

Parallèlement à mon activité professionnelle, je suis bénévole pour l’association Protect Our Winters (POW). Cette organisation rassemble les pratiquant·es de sports outdoor qui partagent la même passion pour la nature et l’environnement, avec pour mission de lutter contre le changement climatique et de préserver ces espaces fragiles qui souffrent en première ligne du dérèglement climatique. En tant qu’amoureuse de la montagne, je m’engage à protéger les paysages que j’aime tant, tout en sensibilisant d’autres passionné·es aux enjeux climatiques. Et comme notre fer de lance c’est la mobilité en montagne, ça rejoint complètement mon activité professionnelle sur un autre spectre !

 

Quand tu parles des villes où vous êtes présents et des résultats que vous avez qui sont hyper positifs, est-ce que tu pourrais nous partager quelques exemples différents de villes et quelques chiffres ?

Oui ! Pour se donner un ordre d’idée, je prends 3 exemples bien différents. 

Avignon, Vélopop = c’est 300 vélos en libre-service avec un lancement en juillet 2024
– On a déjà 7250 usagers uniques soit un équivalent de 7,8% de la population
– 90 000 trajets
– 280 000 km parcours
– 30 000 kg de CO2 évité

Auxerre
Auxerre est intéressant car c’est petite ville avec un service adapté, qui s’appelle Aux’R’M.
On propose des vélos en libre service courte et longue durée, directement en station ! Un usager peut souscrire à une offre de LLD à n’importe quelle heure en autonomie dans la rue. On envoie un petit kit de bienvenue à chaque souscription pour que l’usager puisse charger son vélo à la maison !
On compte 320 vélos en libre-service et 43 stations.

Marseille
En 2022 nous avons remplacé la flotte de vélos 100% mécaniques, en passant à une flotte 100 % électrique : les usages ont été multipliés par 2,5 sans augmenter le nombre de vélos (2000 en tout).
– Marseille c’est colossal, il y a 50 000 trajets par mois avec LeVélo
Depuis son lancement c’est:
– 180 000 usagers
– 5 282 576 trajets
– 16 427 244 km parcours
– 1 097 780 kg de CO2 évités

Proposer des vélos électriques peut sembler contre-intuitif d’un point de vue écologique, mais c’est en réalité bien plus efficace que d’offrir des vélos mécaniques, et ce pour plusieurs raisons :
– Un vélo électrique remplace 3 à 4 fois plus de trajets initialement effectués en voiture qu’un vélo mécanique
– Il touche un plus large public, y compris ceux qui ne sont pas habitués à faire du vélo, en leur offrant une alternative crédible à la voiture
– Les vélos électriques sont plus inclusifs et accessibles à une diversité d’usagers
– Ils permettent d’effectuer des trajets plus longs (en distance, pas vraiment en temps)
– Ils sont particulièrement adaptés aux déplacements domicile-travail

Cependant pour que ces avantages aient un véritable impact écologique, il faut remplir certaines conditions : le vélo doit être éco-conçu, et ses batteries doivent être durables, c’est-à-dire robustes, réparables et recyclables. Chez Fifteen, nos vélos sont conçus en France à Vanves, assemblés dans les Hauts-de-France, et les batteries sont fabriquées, réparées et recyclées à Clermont-Ferrand.

Est-ce que vous êtes présents dans des villes de montagne ? Si non, pourquoi ?

Non pas vraiment, on ne cible pas spécifiquement les territoires de montagne, en raison de divers défis opérationnels (comme la décharge rapide des batteries due au froid, les sols glissants en hiver, la neige, etc). Ceci dit, je serais ravie d’échanger avec des élus de territoires de montagne pour explorer et approfondir ces enjeux si certains nous lisent !

Sans rentrer dans trop de technique, mais vous rentrez en contact avec qui exactement quand vous voulez intégrer votre service à une ville ? Est-ce que quelqu’un qui lira l’article et qui vit dans une ville où il n’y a pas de services vélos peut par exemple envoyer un message à sa mairie pour parler de vous et demander que l’arrivée d’un service du genre soit étudié ?

Oui avec plaisir, chaque collectivité a un service mobilités ou transports. Il ne faut pas hésiter à leur soumettre l’idée. Je pense que c’est même une très bonne chose d’avoir des initiatives citoyennes sur ces sujets-là ! 

Est-ce que tu as de la visibilité sur le nombre de villes qui ont un service Fifteen ou similaire, ça peut être pertinent de voir la marge qu’on a encore !

En France, il y a eu le recensement suivant en 2022*:
– 74 services vélos en libre-service (VLS)
– 271 service de location longue-durée (LLD)
*Chiffre établi d’après le recensement effectué par l’Union Sport & Cycle en 2022
Les territoires ne cessent de s’équiper, donc c’est difficile d’avoir une vision exhaustive à ce jour ! Mais si vous n’avez rien dans votre ville, tentez le coup !

C’est quoi la plus petite ville où vous êtes installés et est-ce que c’est une démarche de votre côté d’intégrer des villes encore plus petites ?

Il est vrai qu’il fut un temps où les services vélos étaient principalement destinés aux grandes villes et métropoles. Aujourd’hui, c’est impressionnant de constater à quel point les vélos se sont durablement implantés dans des territoires plus petits, moins denses et plus ruraux ! Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ces zones sont souvent celles où un service vélo a le plus d’impact. En effet, ces territoires manquent parfois d’alternatives en matière de transports en commun, et un service de vélos devient alors une véritable solution pour les déplacements du quotidien. Fifteen a largement contribué à cette tendance, notamment depuis le lancement en 2020 de ses stations ultra-compactes, qui sont très abordables et faciles à installer, même pour des collectivités avec un budget limité. La plus petite ville où nous sommes implantés est Landerneau en Bretagne, qui compte 15 700 habitants, et environ 30 % de la population utilise ou a utilisé le service !

Plus personnellement, est-ce que tu peux partager quelques mots sur ton engagement chez POW ? Est-il complémentaire à ton travail ?

Mon engagement chez POW me permet d’explorer une autre facette de la lutte pour le climat, et de m’entourer de personnes qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes craintes que moi. Nous nous sommes organisés en un réseau assez intéressant dans chaque région de France et il commence à y avoir une jolie communauté à Annecy. On s’inspire les uns les autres ! Si chez Fifteen, je me concentre sur la mobilité urbaine, chez POW, je me focalise sur la protection des environnements naturels, notamment les montagnes. Les deux engagements se complètent parfaitement, car ils reposent sur une même conviction : il est essentiel d’agir pour préserver notre planète, que ce soit en ville ou dans les espaces naturels.

Qu’est-ce qui t’as motivé à t’engager, que ce soit dans ton boulot ou chez POW ? Et c’est quoi toi ton rapport au vélo ?

J’ai vraiment découvert le vélo en 2020. C’est à ce moment-là que j’ai eu mon réveil écologique. À l’époque, je bossais dans une entreprise qui fournissait des services aux aéroports, et le COVID a accéléré les choses : licenciement économique, déménagement à Annecy. J’ai repris possession de mon temps et de mon espace. En plus, j’ai été profondément marquée par la vision des stations de ski désertes pendant l’année blanche qui a suivi. Ça m’a frappée de voir à quel point on défigurait nos montagnes et l’impact que le ski a en termes de surconsommation des ressources. Ça m’a vraiment dégoûtée. C’est là que j’ai radicalement changé mes habitudes : j’ai intégré le vélo à mes trajets quotidiens et j’ai presque complètement laissé tomber le ski alpin pour le remplacer par le ski de randonnée. J’avais envie de réduire au maximum mon impact. Côté pro, j’ai aussi voulu faire bouger les choses, contribuer positivement à la société. En somme, pour moi, le vélo, c’est bien plus qu’un moyen de transport, c’est un outil extraordinaire pour les loisirs, les voyages, et l’aventure !

Un dernier message aux personnes qui vont te lire, peut-être à des gens qui hésitent à s’engager davantage en faveur du climat ? 

Je pense qu’il est urgent de mettre notre énergie et notre intelligence pour des entreprises à impacts qui sont alignées avec nos valeurs et nos enjeux. Le télétravail est un des héritages positifs du COVID et cela permet à des personnes comme moi de travailler depuis la Haute-Savoie sur des projets à impacts à l’échelle nationale. J’en suis ravie, il faut en profiter et ne pas hésiter à postuler dans des entreprises qui façonnent le nouveau monde de manière plus durable, avec des missions sociales justes. La transition écologique passe aussi par nos métiers au quotidien. Je serais ravie d’échanger avec vous sur ces sujets, vous pouvez me contacter via LinkedIn (Laura Dahan)🙂

 

 

 

 

 

Extrême droite, pire ennemi du climat ?

Extrême droite, pire ennemi du climat ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, si vous êtes surpris.e.s que l’on parle de l’extrême droite frontalement, vous pouvez retrouver la position de POW sur le sujet ici.

Chez POW, on a toujours pointé du doigt les actes anti-écologiques du gouvernement en place, car être apartisan ne veut pas dire que l’on est apolitique, bien au contraire. Et après la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes et la dynamique actuelle, il nous paraissait essentiel de mettre en lumière le danger que représente l’accession au pouvoir du Rassemblement National (RN) pour le climat. Spoiler : dans son programme pour les législatives, le RN ne mentionne absolument pas le climat. Le mot n’apparaît même pas. Entre le RN et le climat, la relation semble donc bien inexistante… on vous en parle dans tous ces points.

 

    • – Justice Climatique 🤝 Justice Sociale 
    • – Ne pas seulement freiner, mais reculer ! Même sur la mobilité… 
    • – Un climatodénialisme très fort
    • – L’extrême droite, ce sont les scientifiques qui en parlent le mieux
    • – Le RN, ennemi des associations 
Justice Climatique 🤝 Justice Sociale 

La transition écologique sera juste, ou ne sera pas. Il est impossible de penser climat sans penser inégalités sociales et économiques. Les classes les plus populaires sont celles qui subissent le plus les effets du changement climatique. A l’inverse, les personnes les plus riches contribuent le plus à accélérer ce dernier et en sont les moins impactées. En France, 63 milliardaires émettent plus de gaz à effet de serre que la moitié de la population (~34 millions de personnes) et à l’échelle mondiale, 1% des plus riches polluent autant que 66% des plus pauvres.

Le souci avec le RN, c’est que ni le climat, ni la lutte contre les inégalités ne sont une priorité. Loiiiin de là. La politique économique du parti va largement en faveur des grosses entreprises, étant toujours très à l’écoute des gros lobbies industriels. Il vote systématiquement en défaveur des lois visant à protéger les plus modestes et réduire les inégalités, telles que le rétablissement de l’impôt sur la fortune, qui permettrait de financer une grande partie de la transition écologique.

De nombreux économistes renommés s’opposent d’ailleurs au programme du RN, montrant qu’il s’agit d’un programme bancal, qui ne résoudra aucunement les problèmes d’inégalités économiques, et donc sociales, et donc écologiques du pays.

Ne pas seulement freiner, mais reculer ! Même sur la mobilité…


Le programme du RN ne se contente pas de ne rien faire, il veut aussi reculer, et sur de nombreux points. L’intégralité des points, en réalité. Déjà, le RN vote systématiquement contre les lois environnementales, autant en France qu’en Europe (contre la taxation du kérosène, contre la loi de restauration de la nature, contre l’interdiction des polluants éternels (PFAS)…).

Sur les énergies renouvelables, en juin 2024, Marine Le Pen a affirmé que ces dernières n’étaient “ni propres ni renouvelables”, et souhaite démanteler toutes les éoliennes du pays. Elle ne souhaite investir que dans le nucléaire, et ne prévoit aucunement de sortir des énergies fossiles, qui sont la plus grande source d’émissions de GES dans le monde.

 

Concernant la mobilité, notre sujet phare chez POW, elle n’apparaît tout simplement pas dans les 22 mesures du programme du RN. Il n’y a RIEN DU TOUT. Pour trouver des informations sur ce sujet, il faut aller fouiller dans un cahier thématique tout au fond de leur site. Et là, surprise, le RN prévoit “d’assurer le respect du droit à la mobilité individuelle”. Tout ce contre quoi il faut aller. C’est-à-dire que le RN souhaite détaxer les carburants, revenir sur l’interdiction de la vente des voitures thermiques en 2035 (qui sont la principale source d’émissions de CO2 du pays), supprimer les Zones à Faible Emission, et ne mentionne absolument pas le train.

Que ce soit à échelle nationale ou européenne, le RN s’oppose à tout ce que POW défend. Tous leurs votes sur l’ensemble des sujets vont à l’encontre du climat et de la justice sociale. Pour approfondir sur ce point, même s’il ne mentionne que les mesures européennes, vous pouvez retrouver notre scoreboard pour vous rendre compte de la fibre écologique fantôme de ce mouvement.

Un climatodénialisme très fort

“Il ne faut pas se baser uniquement sur les données du GIEC” dont les membres “ont parfois tendance à exagérer”Thomas Ménagé député RN sortant et candidat, août 2023. Marine Le Pen a également déclaré que le GIEC a “toujours été alarmiste”.


“Le 3 janvier 2024, la Suède a enregistré les températures les plus basses depuis 25 ans, avec -43 degrés. À cette heure, nous n’avons pas encore de commentaires du GIEC.”Christophe Barthès, député RN sortant et candidat, janvier 2024. Ce dernier est également connu pour avoir émis des doutes sur la pertinence des termes “réchauffement” ou “dérèglement” du climat, et s’est questionné sur la durée du changement climatique, considérant qu’on ne sait pas ce qu’il en sera “dans 10 ans” et que ça ira peut-être mieux.

Remettre en cause les travaux du GIEC, qui regroupe des centaines de scientifiques renommés du monde entier pour produire des rapports sur les dernières données du changement climatique, est extrêmement grave, mais ne semble pas faire peur au RN qui fait preuve d’un climatodénialisme fort et n’hésite pas à le faire publiquement. Alors que pourtant… :

 

L’extrême droite, ce sont les scientifiques qui en parlent le mieux

 

De nombreux scientifiques renommés, comme Jean Jouzel ou Valérie Masson-Delmotte, s’inquiètent et s’expriment dans les médias face aux risques que représenterait le RN au pouvoir pour le climat. Jean Jouzel, mondialement reconnu pour ses travaux au sein du GIEC, a par exemple déclaré que  « Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide. »

On en a donc profité pour demander à des scientifiques proches de POW s’ils souhaitaient s’exprimer sur le sujet. Voici les précieux retours que l’on a eus des glaciologues Luc Moreau et Jean-Baptiste Bosson, et d’Anaïs Bigot, géoscientifique en glaciologie, géomorphologie et climat.

Je dirais qu’il faut absolument voter pour quelqu’un qui a un programme solide pour l’environnement. Il y en a qui ont des programmes qui sont vides, comme le dit Jean Jouzel. Pourquoi ? Parce que l’environnement, c’est la base, pour être en bonne santé et pour être en vie. Pour pouvoir faire de la politique, du business, jouer, s’amuser, travailler, apprendre, on est obligés d’être vivant.e.s. Comme le dit Yvan Chouinard “on ne fait pas de business sur une planète morte”. Aujourd’hui, on se doit de préserver cet environnement, de le réparer, d’avoir les bonnes solutions, et on n’a pas une minute à perdre vu qu’il y a un certain temps entre la décision et les actes. Et il y a un temps de réponse énorme dans l’environnement ! Aujourd’hui il y a des saisons où la couche d’ozone se reconstitue parce qu’on a pris les bonnes décisions il y a 30 ou 40 ans. Et les glaciers, bien sûr, sont très importants, parce qu’ils équilibrent le climat. Moins il y aura de glace et de neige, plus ça va se réchauffer car les surfaces seront de moins en moins blanches. Donc voter pour quelqu’un qui a un programme solide pour l’environnement, parce que c’est la base pour être vivant.e.s, pour pouvoir vivre sur cette planète, qui est la seule.

Luc Moreau, glaciologue

Face aux crises que nous avons générées, le changement climatique, la dégradation de la nature, la disparition des glaciers, la modification du cycle de l’eau, nous devons absolument réagir. Partout la montée de l’extrême droite est la pire des options possibles, celle du laisser faire et de la haine, celle qui empêche le futur. Nous devons réapprendre à vivre ensemble et nous engager à la hauteur des enjeux. Le choix qui est devant nous sera déterminant, pour nous, les générations futures et la planète. Allons voter contre l’extrême droite et pour le vivant.

Jean-Baptiste Bosson, glaciologue

Je ne suis pas là pour exposer pour qui voter, mais je sais que mon cœur, ma raison ainsi que mon travail dans les sciences naturelles me disent de voter pour un parti qui considère le climat comme une priorité absolue. J’estime que l’une des missions des géoscientifiques est d’alerter sur l’importance de prioriser des partis politiques qui considèrent réellement le climat et mettent des moyens en œuvre. Parce que ce sont ces personnes qui disposent de réels pouvoirs pour mettre en place des lois, des restrictions, des limitations capables de suivre les recommandations scientifiques. D’ici 2100, quoi que l’on fasse aujourd’hui, le niveau des mers et océans va augmenter d’1m10. Mais si on ne fait rien, ce sera 4m, et ainsi de suite avec le temps qui défile et des politiques qui n’agissent pas… Il suffit de faire 500 m en voiture pour contribuer à la fonte de l’équivalent d’1 kg de glace. Et c’est 180 millions de personnes qui vont devoir bouger à cause de la montée des eaux. C’est plutôt cela qui devrait interpeller, surtout le RN et ses électeurs qui semblent tant s’inquiéter des flux migratoires. Voter pour le climat est une affaire de toutes et tous, et est une priorité.

Anaïs Bigot, géoscientifique en glaciologie, géomorphologie et climat

Le RN, ennemi des associations 

Entre sa brutalité vis-à-vis des manifestants écologistes, et ses attaques multiples contre les associations, notre travail sous le RN ne sera clairement pas le même. L’extrême droite attaque souvent les militants écologistes dans ses discours, n’hésitant pas à les insulter de “khmers verts” en référence aux “khmers rouges”, un mouvement politique Cambodgien extrêmement violent et coupable d’un génocide qui a tué 2 millions de personnes, une attaque très grave et d’un extrême irrespect pour les victimes de ce terrible génocide.

De plus, Anaïs Sabatini, députée RN des Pyrénées Orientales, a réclamé la suppression des subventions à l’association France Nature Environnement en 2023, reflétant le fait que le travail des associations environnementales est largement mis en péril par l’extrême droite. Dans la même lignée, à la suite des mobilisations contre les méga-bassines à Sainte-Soline, des députés RN ont soutenu la dissolution des Soulèvements de la Terre que l’on évoque dans cet article. Le parti a aussi lancé une pétition sur son site pour la dissolution de ce qu’il appelle des “milices d’extrême gauche”, qui montre une nouvelle fois le danger qui pèse sur les collectifs écologistes.

Pour faire face au danger que représente l’extrême droite pour le climat et la justice sociale, chacun.e a un rôle à jouer, que ce soit en faisant de la pédagogie pour montrer la réalité de ce parti aux personnes qui seraient charmées par leurs sirènes, ou surtout en encourageant toutes celles et ceux qui ont des valeurs et des convictions à l’opposé des leurs, mais qui n’auraient pas (encore) l’intention d’aller voter.

Collectivement, mobilisons-nous. La force du collectif est immense !

N PY récompense l avion et ignore le train

N PY récompense l avion et ignore le train


On passe parfois à côté d’infos qui méritent l’expression de notre mécontentement citoyen : cet hiver, N’Py (un groupement de 8 stations dans les Pyrénées) proposait d’offrir 2 jours de forfait de ski aux personnes prenant l’avion de Paris à Tarbes grâce à un partenariat avec l’aéroport de Tarbes/Lourdes et la compagnie Volotea.
Une offre lunaire, à l’heure où les rapports s’enchainent les uns après les autres, pour montrer à quel point nous fonçons dans le mur, à quel point chaque hiver est pire que le précédent…

Si certains pourraient défendre ça en expliquant que ça ne représente pas un si “grand” nombre de personnes, l’offre nous fait bondir pour 2 raisons principales : 
– l’empreinte des personnes venant en avion par rapport à si elles venaient en train est quand même majeur
– surtout, le symbole est catastrophique

Pendant que l’on se bat pour que les choses avancent en terme de mobilité, que le réseau ferroviaire s’améliore, que l’on alerte sur l’impact des transports qui ne faiblit pas… Voir de telles offres constitue un déni de la réalité scientifique. 
Il y a quelques semaines, nous partageions un article sur la situation dramatique des glaciers pyrénéens et leur rôle de lanceurs d’alerte. il faut croire que même les stations les plus proches n’entendent pas les cris de ces derniers.

Mais passé l’indignation, on s’est dit qu’il fallait agir et partager cette dernière aux acteurs du terrritoire. On a écrit une lettre ci-dessous invitant au dialogue et au changement sur ce sujet, envoyée il y a plusieurs semaines. 
Nous n’avons cependant pas encore eu de réponse, malgré des retours d’acteurs du territoires nous partageant que des stations de N’PY n’étaient pas au courant de l’initiative, et qu’un dialogue avait commencé en vue de l’hiver prochain.

Alors pour nous aider à faire réagir, vous pouvez déjà écrire via leur formulaire de contact pour les interpeller (interpeller ne veut pas dire insulter, restons bienveillants et portons un message constructif), afin de partager à N’PY ce que vous pensez de l’initiative et ce que vous aimeriez voir être mis en place. Et si vous êtes sur le territoire, n’hésitez pas à solliciter les élus/professionnels des stations concernées.

JO d Hiver 2030 en France on en est où

JO d Hiver 2030 en France on en est où

EDIT : Le 25 mars Antoine Pin, directeur de Protect Our Winters France, était invité à une pour une table ronde sur les Jeux Olympiques 2030, autour de la grande question : Comment aligner un méga événement avec les enjeux écologiques ?
Il était accompagné autour de la table de David Lappartient (President du CNOSF), Perrine Pelen (directrice générale des Mondiaux 2023) et Emma Haziza (Hydrologue).

L’occasion pour nous de prendre la parole pour rappeler des points importants au débat, comme le fait que le projet est porté sans consultation publique, ou encore qu’il est nécessaire qu’un organe indépendant avec une réelle capacité d’arbitrage soit impliqué. On vous laisse découvrir ça, et (re)lire ce qu’on a écrit il y a quelques semaines pour comprendre notre positionnement sur ces JO 2030.

Depuis plusieurs semaines le sujet des Jeux Olympiques d’Hiver 2030 anime le monde de la montagne et une partie du monde du sport. Entre les déclarations de Laurent Wauquiez, les oppositions grandissantes, ou notre tribune mettant sur la table des critères environnementaux pour des jeux “durables”, on vous propose un récap de ces dernières semaines et notre avis détaillé sur tout ça !

Une candidature sortie du chapeau

La France a officialisé sa candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 le 7 novembre. Portée par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, la candidature française a été la seule retenue par le CIO le 29 novembre, écartant les candidatures de la Suède et de la Suisse, scellant (quasiment) le destin des Jeux d’hiver ouvrant la prochaine décennie.

Cette candidature a entraîné et entraîne énormément de réactions et de désaccords de la part de collectifs de citoyens, d’associations… La 1ère chose mise en avant : le manque de concertation totale des citoyens. Les choses se sont faites très rapidement, sans qu’à aucun moment les populations n’aient été sollicitées. Le collectif NO JO (un collectif historiquement en opposition aux Jeux Olympiques) pointe du doigt : “une candidature faite dans l’urgence, décidée par nos présidents de régions sans consultation des citoyens”. Une tribune demandant un référendum sur les jeux a d’ailleurs été publiée, mettant en avant le fait que “si la France organise les JOP d’hiver 2030, c’est parce que les autres ont refusé”. Car oui, les candidats sont de moins en moins nombreux : l’Espagne et le Japon, initialement dans la course, ont récemment enterré leurs espoirs d’organiser les Jeux d’hiver.
Faut dire que les raisons de faire marche arrière et les arguments nourrissant l’opposition sont nombreux : entre les impacts écologiques majeurs, les conditions climatiques qui se dégradent d’année en année ou encore les montants stratosphériques qui vont devoir être dépensés… Il y a de quoi faire !

Organiser des Jeux Olympiques va devenir de plus en plus compliqué face aux réalités environnementales. Bien avant 2030, nos modes de vie doivent changer, et les Jeux, avec toute l’importance qu’ils représentent pour nos sociétés, ne peuvent pas échapper à la règle.

Alors quid des Jeux d’Hiver 2030 et des conditions dans lesquelles ils se dérouleront ? Ces enjeux semblent être pris au sérieux, puisque Laurent Wauquiez a déclaré vouloir organiser les « premiers JO d’hiver durables » en faisant des Alpes « la première montagne durable au monde pour les JO 2030 ». Rien que ça !

Des conditions incontournables 

En réaction à la candidature française, POW France avec 19 ONGs et plus d’une centaine d’athlètes, d’élus, de professionnels et habitants des territoires de montagne, de scientifiques, ou d’experts de l’environnement et de l’événementiel, ont travaillé collectivement pour définir ce que seraient les conditions environnementales pour des Jeux d’Hiver compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques pour les populations et les territoires.
On a donc posé 17 conditions essentielles et complémentaires, au regard des connaissances scientifiques actuelles, à respecter pour pouvoir prétendre qu’un événement d’une telle ampleur puisse espérer être compatible avec les enjeux écologiques. Vous pouvez les retrouver ici, avec le lien du document de travail rentrant dans le détail sur chacun d’eux.
Depuis, nous effectuons un travail de fond pour faire valoir l’importance de ces conditions et tenter d’instaurer un dialogue avec toutes les entités concernées par ces Jeux.

Plusieurs signataires de la tribune ont été sollicités pour un rendez-vous à l’Elysée avec plusieurs conseillers pour discuter de ces conditions. Antoine Pin, directeur de POW France, était parmi les personnes sur place pour participer aux échanges et faire valoir l’importance du travail effectué. Sans rentrer dans le détail des échanges, ce rendez-vous fut l’occasion d’aborder les points de la tribune, notamment pour voir quel point est la responsabilité de qui et sur quels points des accords et des désaccords étaient ancrés pour l’instant.

Un dialogue rompu avec la région

Les principaux intéressés avec qui une discussion doit avoir lieu, ce sont les présidents des régions AURA et PACA : Laurent Wauquiez et Renaud Muselier. Et c’est bien là que ça coince déjà. Si les déclarations publiques de Laurent Wauquiez pourraient laisser penser à première vue (et avec beaucoup d’optimisme) que les enjeux environnementaux seront au centre des réflexions en interne, la réalité semble bien différente. Suite au rendez-vous à l’Elysée, l’acteur économique Outdoor Sports Valley, qui était présent sur place, a vu ses adhérents (dont POW fait partie) recevoir un courrier annonçant que la région retirait sa subvention annuelle de 620 000 euros, au motif que OSV était signataire de la tribune et qu’un représentant avait participé au rendez-vous à l’Elysée. Une réaction qui témoigne de beaucoup de choses, mais pas d’une envie de dialoguer autour des enjeux écologiques et de la tribune avec les acteurs des territoires. Vous pouvez retrouver notre réaction sur le sujet ici.
Des discussions sont en cours entre OSV et la région concernant cette décision (réaction d’OSV ici ). Nous espérons que cette dernière saura revoir sa position.

En démocratie, l’organisation des JO en 2030 devrait se faire avec une concertation de la population, en travaillant avec l’ensemble des acteurs du territoire, notamment les associations et ONG environnementales. C’est la trajectoire inverse qui est en train d’être prise.

C’est quoi la suite ?

La prochaine échéance concernant le destin des Jeux d’hiver 2030 est juillet prochain, date à laquelle la candidature sera officialisée. Nous allons travailler durant les mois à venir au fait de mettre sur toutes les tables les conditions environnementales partagées dans la tribune. Un courrier a été rédigé et envoyé au nom du collectif porteur de la tribune afin de demander un rendez-vous à toutes les instances liées à l’organisation de ces jeux : élus régionaux, nationaux, mais aussi le CIO ou autres fédérations. (disponible ici). D’ici là, nous vous tiendrons régulièrement au courant de l’avancée du travail effectué. Nous allons également partager du contenu sur l’impact des jeux d’hivers plus largement, afin de montrer avec un maximum de données à l’appui l’importance de remettre en question le modèle existant.

POW, vous êtes pour les JO alors ?!

Quand on a dit tout ça, est-ce qu’on a répondu de manière tranchée à la question que l’on nous pose le plus :  pour ou contre les JO d’Hiver ?
En fait, on est partagés ! D’un côté, les JO restent pour les amoureux de sport un moment unique, important pour des athlètes de nombreuses disciplines peu mises en avant en dehors de cette occasion, que c’est LA compétition censée représenter l’essence du sport à travers des valeurs d’union, d’interculturalité, d’inspiration pour les plus jeunes…
MAIS force est de constater en regardant les éditions récentes comme Beijing ou encore les sujets entourant Paris 2024 comme la destruction de coraux pour l’épreuve de surf à Tahiti, que ce dont on est témoin c’est loin d’être la meilleure représentation du sport et de l’esprit olympique. Et on n’est clairement pas sur des événements pouvant être considérés comme compatibles avec les enjeux environnementaux.

Aujourd’hui, si le CIO, les organisateurs et tous les acteurs contribuant à l’organisation des Jeux sont dans une bulle étanche aux constats scientifiques et aux alertes qui en découlent, l’objectif doit être de percer cette bulle. On le répète : bien avant 2030, nos modes de vie doivent changer, et les Jeux, malgré toute l’importance qu’ils représentent pour nos sociétés, ne peuvent pas échapper à la règle. Le sport en général n’a pas à être placé au-dessus des enjeux de survies que représentent les enjeux écologiques.
Alors dans un premier temps, l’objectif qu’on souhaite accomplir avec le travail fait sur la tribune, c’est de mettre sur la table de tout le monde ce qui devrait être respecté pour prétendre parler de “jeux durables” et de rappeler que si ces critères ne sont pas pris en compte, alors les organisateurs devront assumer d’organiser des jeux qui ne sont pas compatibles avec les limites planétaires, avec l’opposition citoyenne qui en découlera.

Nous comprenons que de nombreuses personnes soient d’ores et déjà opposées à l’organisation pure et simple de Jeux Olympiques. Cela amène à grande une question que notre société doit rapidement se poser : est-il possible d’imaginer des manifestations sportives internationales compatibles avec l’Accord de Paris ?

Chez POW on n’a pas encore la réponse. On a choisit d’adopter cette stratégie pour faire bouger les lignes, en prenant en compte l’impact que cela pourrait avoir dans le monde du sport en général que de faire bouger les lignes au niveau des Jeux Olympiques. Nous prenons à bras le corps le sujet 7 ans avant, en se disant qu’il est encore temps de dialoguer. Notre position sera forcément amenée à évoluer selon les réactions et positionnements des différentes parties prenantes dans les mois/années à venir. En attendant, on continuera d’aborder le sujet avec transparence et honnêteté comme on s’efforce de le faire sur tous les autres sujets !

On ne peut que vous inviter à venir nous partager votre avis sur les réseaux sociaux et à débattre sur le sujet avec respect et bienveillance.