Extrême droite, pire ennemi du climat ?

Extrême droite, pire ennemi du climat ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, si vous êtes surpris.e.s que l’on parle de l’extrême droite frontalement, vous pouvez retrouver la position de POW sur le sujet ici.

Chez POW, on a toujours pointé du doigt les actes anti-écologiques du gouvernement en place, car être apartisan ne veut pas dire que l’on est apolitique, bien au contraire. Et après la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes et la dynamique actuelle, il nous paraissait essentiel de mettre en lumière le danger que représente l’accession au pouvoir du Rassemblement National (RN) pour le climat. Spoiler : dans son programme pour les législatives, le RN ne mentionne absolument pas le climat. Le mot n’apparaît même pas. Entre le RN et le climat, la relation semble donc bien inexistante… on vous en parle dans tous ces points.

 

    • – Justice Climatique 🤝 Justice Sociale 
    • – Ne pas seulement freiner, mais reculer ! Même sur la mobilité… 
    • – Un climatodénialisme très fort
    • – L’extrême droite, ce sont les scientifiques qui en parlent le mieux
    • – Le RN, ennemi des associations 
Justice Climatique 🤝 Justice Sociale 

La transition écologique sera juste, ou ne sera pas. Il est impossible de penser climat sans penser inégalités sociales et économiques. Les classes les plus populaires sont celles qui subissent le plus les effets du changement climatique. A l’inverse, les personnes les plus riches contribuent le plus à accélérer ce dernier et en sont les moins impactées. En France, 63 milliardaires émettent plus de gaz à effet de serre que la moitié de la population (~34 millions de personnes) et à l’échelle mondiale, 1% des plus riches polluent autant que 66% des plus pauvres.

Le souci avec le RN, c’est que ni le climat, ni la lutte contre les inégalités ne sont une priorité. Loiiiin de là. La politique économique du parti va largement en faveur des grosses entreprises, étant toujours très à l’écoute des gros lobbies industriels. Il vote systématiquement en défaveur des lois visant à protéger les plus modestes et réduire les inégalités, telles que le rétablissement de l’impôt sur la fortune, qui permettrait de financer une grande partie de la transition écologique.

De nombreux économistes renommés s’opposent d’ailleurs au programme du RN, montrant qu’il s’agit d’un programme bancal, qui ne résoudra aucunement les problèmes d’inégalités économiques, et donc sociales, et donc écologiques du pays.

Ne pas seulement freiner, mais reculer ! Même sur la mobilité…


Le programme du RN ne se contente pas de ne rien faire, il veut aussi reculer, et sur de nombreux points. L’intégralité des points, en réalité. Déjà, le RN vote systématiquement contre les lois environnementales, autant en France qu’en Europe (contre la taxation du kérosène, contre la loi de restauration de la nature, contre l’interdiction des polluants éternels (PFAS)…).

Sur les énergies renouvelables, en juin 2024, Marine Le Pen a affirmé que ces dernières n’étaient “ni propres ni renouvelables”, et souhaite démanteler toutes les éoliennes du pays. Elle ne souhaite investir que dans le nucléaire, et ne prévoit aucunement de sortir des énergies fossiles, qui sont la plus grande source d’émissions de GES dans le monde.

 

Concernant la mobilité, notre sujet phare chez POW, elle n’apparaît tout simplement pas dans les 22 mesures du programme du RN. Il n’y a RIEN DU TOUT. Pour trouver des informations sur ce sujet, il faut aller fouiller dans un cahier thématique tout au fond de leur site. Et là, surprise, le RN prévoit “d’assurer le respect du droit à la mobilité individuelle”. Tout ce contre quoi il faut aller. C’est-à-dire que le RN souhaite détaxer les carburants, revenir sur l’interdiction de la vente des voitures thermiques en 2035 (qui sont la principale source d’émissions de CO2 du pays), supprimer les Zones à Faible Emission, et ne mentionne absolument pas le train.

Que ce soit à échelle nationale ou européenne, le RN s’oppose à tout ce que POW défend. Tous leurs votes sur l’ensemble des sujets vont à l’encontre du climat et de la justice sociale. Pour approfondir sur ce point, même s’il ne mentionne que les mesures européennes, vous pouvez retrouver notre scoreboard pour vous rendre compte de la fibre écologique fantôme de ce mouvement.

Un climatodénialisme très fort

“Il ne faut pas se baser uniquement sur les données du GIEC” dont les membres “ont parfois tendance à exagérer”Thomas Ménagé député RN sortant et candidat, août 2023. Marine Le Pen a également déclaré que le GIEC a “toujours été alarmiste”.


“Le 3 janvier 2024, la Suède a enregistré les températures les plus basses depuis 25 ans, avec -43 degrés. À cette heure, nous n’avons pas encore de commentaires du GIEC.”Christophe Barthès, député RN sortant et candidat, janvier 2024. Ce dernier est également connu pour avoir émis des doutes sur la pertinence des termes “réchauffement” ou “dérèglement” du climat, et s’est questionné sur la durée du changement climatique, considérant qu’on ne sait pas ce qu’il en sera “dans 10 ans” et que ça ira peut-être mieux.

Remettre en cause les travaux du GIEC, qui regroupe des centaines de scientifiques renommés du monde entier pour produire des rapports sur les dernières données du changement climatique, est extrêmement grave, mais ne semble pas faire peur au RN qui fait preuve d’un climatodénialisme fort et n’hésite pas à le faire publiquement. Alors que pourtant… :

 

L’extrême droite, ce sont les scientifiques qui en parlent le mieux

 

De nombreux scientifiques renommés, comme Jean Jouzel ou Valérie Masson-Delmotte, s’inquiètent et s’expriment dans les médias face aux risques que représenterait le RN au pouvoir pour le climat. Jean Jouzel, mondialement reconnu pour ses travaux au sein du GIEC, a par exemple déclaré que  « Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide. »

On en a donc profité pour demander à des scientifiques proches de POW s’ils souhaitaient s’exprimer sur le sujet. Voici les précieux retours que l’on a eus des glaciologues Luc Moreau et Jean-Baptiste Bosson, et d’Anaïs Bigot, géoscientifique en glaciologie, géomorphologie et climat.

Je dirais qu’il faut absolument voter pour quelqu’un qui a un programme solide pour l’environnement. Il y en a qui ont des programmes qui sont vides, comme le dit Jean Jouzel. Pourquoi ? Parce que l’environnement, c’est la base, pour être en bonne santé et pour être en vie. Pour pouvoir faire de la politique, du business, jouer, s’amuser, travailler, apprendre, on est obligés d’être vivant.e.s. Comme le dit Yvan Chouinard “on ne fait pas de business sur une planète morte”. Aujourd’hui, on se doit de préserver cet environnement, de le réparer, d’avoir les bonnes solutions, et on n’a pas une minute à perdre vu qu’il y a un certain temps entre la décision et les actes. Et il y a un temps de réponse énorme dans l’environnement ! Aujourd’hui il y a des saisons où la couche d’ozone se reconstitue parce qu’on a pris les bonnes décisions il y a 30 ou 40 ans. Et les glaciers, bien sûr, sont très importants, parce qu’ils équilibrent le climat. Moins il y aura de glace et de neige, plus ça va se réchauffer car les surfaces seront de moins en moins blanches. Donc voter pour quelqu’un qui a un programme solide pour l’environnement, parce que c’est la base pour être vivant.e.s, pour pouvoir vivre sur cette planète, qui est la seule.

Luc Moreau, glaciologue

Face aux crises que nous avons générées, le changement climatique, la dégradation de la nature, la disparition des glaciers, la modification du cycle de l’eau, nous devons absolument réagir. Partout la montée de l’extrême droite est la pire des options possibles, celle du laisser faire et de la haine, celle qui empêche le futur. Nous devons réapprendre à vivre ensemble et nous engager à la hauteur des enjeux. Le choix qui est devant nous sera déterminant, pour nous, les générations futures et la planète. Allons voter contre l’extrême droite et pour le vivant.

Jean-Baptiste Bosson, glaciologue

Je ne suis pas là pour exposer pour qui voter, mais je sais que mon cœur, ma raison ainsi que mon travail dans les sciences naturelles me disent de voter pour un parti qui considère le climat comme une priorité absolue. J’estime que l’une des missions des géoscientifiques est d’alerter sur l’importance de prioriser des partis politiques qui considèrent réellement le climat et mettent des moyens en œuvre. Parce que ce sont ces personnes qui disposent de réels pouvoirs pour mettre en place des lois, des restrictions, des limitations capables de suivre les recommandations scientifiques. D’ici 2100, quoi que l’on fasse aujourd’hui, le niveau des mers et océans va augmenter d’1m10. Mais si on ne fait rien, ce sera 4m, et ainsi de suite avec le temps qui défile et des politiques qui n’agissent pas… Il suffit de faire 500 m en voiture pour contribuer à la fonte de l’équivalent d’1 kg de glace. Et c’est 180 millions de personnes qui vont devoir bouger à cause de la montée des eaux. C’est plutôt cela qui devrait interpeller, surtout le RN et ses électeurs qui semblent tant s’inquiéter des flux migratoires. Voter pour le climat est une affaire de toutes et tous, et est une priorité.

Anaïs Bigot, géoscientifique en glaciologie, géomorphologie et climat

Le RN, ennemi des associations 

Entre sa brutalité vis-à-vis des manifestants écologistes, et ses attaques multiples contre les associations, notre travail sous le RN ne sera clairement pas le même. L’extrême droite attaque souvent les militants écologistes dans ses discours, n’hésitant pas à les insulter de “khmers verts” en référence aux “khmers rouges”, un mouvement politique Cambodgien extrêmement violent et coupable d’un génocide qui a tué 2 millions de personnes, une attaque très grave et d’un extrême irrespect pour les victimes de ce terrible génocide.

De plus, Anaïs Sabatini, députée RN des Pyrénées Orientales, a réclamé la suppression des subventions à l’association France Nature Environnement en 2023, reflétant le fait que le travail des associations environnementales est largement mis en péril par l’extrême droite. Dans la même lignée, à la suite des mobilisations contre les méga-bassines à Sainte-Soline, des députés RN ont soutenu la dissolution des Soulèvements de la Terre que l’on évoque dans cet article. Le parti a aussi lancé une pétition sur son site pour la dissolution de ce qu’il appelle des “milices d’extrême gauche”, qui montre une nouvelle fois le danger qui pèse sur les collectifs écologistes.

Pour faire face au danger que représente l’extrême droite pour le climat et la justice sociale, chacun.e a un rôle à jouer, que ce soit en faisant de la pédagogie pour montrer la réalité de ce parti aux personnes qui seraient charmées par leurs sirènes, ou surtout en encourageant toutes celles et ceux qui ont des valeurs et des convictions à l’opposé des leurs, mais qui n’auraient pas (encore) l’intention d’aller voter.

Collectivement, mobilisons-nous. La force du collectif est immense !

“Protéger l’outdoor, c’est politique”

“Protéger l’outdoor, c’est politique”

 Défendre l’outdoor, c’est politique. C’est s’engager. S’engager pour le vivant, la biodiversité, et pour mieux vivre ensemble. 

C’est la mission de Protect Our Winters en France depuis sa création, notre ADN : “ porter et amplifier la voix de la communauté outdoor en faveur du climat, du vivant et de la justice sociale.Le cœur de notre travail consiste donc à lutter, avec vous, en faveur de changements systémiques, pour qu’ensemble nous obtenions des politiques publiques à la hauteur des enjeux climatiques et sociaux.

 

La société que nous défendons est une société bas-carbone et juste. 

Elle a besoin d’engagements environnementaux forts sur le climat, la mobilité, les espaces naturels et la transition énergétique. Elle a besoin d’accompagner ses citoyen.nes les plus fragiles et de responsabiliser celleux qui en ont les moyens et le devoir.

Elle a besoin d’abolir une violence devenue systémique pour plus d’humanité dans nos relations sociales.

 

Cette société ne peut pas exister avec un gouvernement d’extrême droite.

Un gouvernement prêt à revenir en arrière sur presque tous les sujets environnementaux. Un gouvernement dangereux sur la question du droit des femmes et plus largement des minorités, et prêt à remettre en cause des libertés fondamentales. Un gouvernement dont les responsables politiques ont systématiquement voté, ces dernières années, à Paris comme à Strasbourg, à l’encontre des combats que nous portons: développement des énergies renouvelables, taxation du kérosène,  Loi sur la restauration de la nature, Zéro Artificialisation Nette, taxation des supers profits, restauration de l’ISF, interdiction des PFAS…et la liste est longue.

 

Il faut donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher cette éventualité. Se battre sur le terrain politique. Car protéger l’outdoor, c’est politique, plus que jamais. 

Il y a urgence à ce que chacun.e d’entre nous se sente investi.e de cette responsabilité et de ce pouvoir politique, en retrouvant le chemin des urnes pour faire advenir cette société à laquelle nous aspirons. En fait, aujourd’hui, c’est la seule action qui compte vraiment. Car sans cela, tous nos efforts, individuels ou associatifs, seront vains. 

 

Nous appelons notre communauté – au sens le plus large – les passionné.es de sport et de pratiques en pleine nature, les amoureux.ses de la montagne et des espaces naturels, depuis les habitant.es de ces derniers jusqu’à celleux qui ne voient les sommets que trop peu à leur goût, ou tout simplement tous celleux qui souhaitent que les futures générations puissent respirer et pratiquer des activités dehors à se mobiliser. Tous ces gens, c’est vous, c’est nous ! Nous avons un pouvoir, prenons-le !  Emparons-nous du sujet, prenons la parole, sensibilisons autour de nous, et avant tout allons voter le 30 Juin et le 7 juillet prochains pour faire rempart à l’extrême droite et défendre nos convictions.

 

Soyez assuré.es que de notre côté on ne lâchera rien. Le mouvement Protect Our Winters continuera toujours de lutter en faveur d’une société bas-carbone et juste. 

 

Ride. Bike. Climb. VOTE

N PY récompense l avion et ignore le train

N PY récompense l avion et ignore le train


On passe parfois à côté d’infos qui méritent l’expression de notre mécontentement citoyen : cet hiver, N’Py (un groupement de 8 stations dans les Pyrénées) proposait d’offrir 2 jours de forfait de ski aux personnes prenant l’avion de Paris à Tarbes grâce à un partenariat avec l’aéroport de Tarbes/Lourdes et la compagnie Volotea.
Une offre lunaire, à l’heure où les rapports s’enchainent les uns après les autres, pour montrer à quel point nous fonçons dans le mur, à quel point chaque hiver est pire que le précédent…

Si certains pourraient défendre ça en expliquant que ça ne représente pas un si “grand” nombre de personnes, l’offre nous fait bondir pour 2 raisons principales : 
– l’empreinte des personnes venant en avion par rapport à si elles venaient en train est quand même majeur
– surtout, le symbole est catastrophique

Pendant que l’on se bat pour que les choses avancent en terme de mobilité, que le réseau ferroviaire s’améliore, que l’on alerte sur l’impact des transports qui ne faiblit pas… Voir de telles offres constitue un déni de la réalité scientifique. 
Il y a quelques semaines, nous partageions un article sur la situation dramatique des glaciers pyrénéens et leur rôle de lanceurs d’alerte. il faut croire que même les stations les plus proches n’entendent pas les cris de ces derniers.

Mais passé l’indignation, on s’est dit qu’il fallait agir et partager cette dernière aux acteurs du terrritoire. On a écrit une lettre ci-dessous invitant au dialogue et au changement sur ce sujet, envoyée il y a plusieurs semaines. 
Nous n’avons cependant pas encore eu de réponse, malgré des retours d’acteurs du territoires nous partageant que des stations de N’PY n’étaient pas au courant de l’initiative, et qu’un dialogue avait commencé en vue de l’hiver prochain.

Alors pour nous aider à faire réagir, vous pouvez déjà écrire via leur formulaire de contact pour les interpeller (interpeller ne veut pas dire insulter, restons bienveillants et portons un message constructif), afin de partager à N’PY ce que vous pensez de l’initiative et ce que vous aimeriez voir être mis en place. Et si vous êtes sur le territoire, n’hésitez pas à solliciter les élus/professionnels des stations concernées.

Merchandising bonne ou mauvaise idée

Merchandising bonne ou mauvaise idée

Avec l’arrivée de la période Noël, ou encore les vagues de pubs du Black Friday, on s’est dit que c’était le bon moment pour parler d’un sujet qu’on a longtemps mis de côté : le merchandising ! Un sujet qui s’inscrit dans une thématique plus large qu’on devait absolument aborder : l’impact de l’industrie textile.

Posons le contexte 

Pour bien aborder le sujet, on a invité 2 personnes qui connaissent très bien ce dernier lors de notre dernière Convention POWpulaire : Florian Palluel (directeur RSE de Picture, engagé avec le collectif En Mode Climat, membre du CA de POW France…) et Marie Nguyen (co-fondatrice de We Dress Fair, également dans le collectif En Mode Climat)
Alors pour avoir un tableau bien dressé et comprendre les réflexions derrière cet article, fonce voir le replay !

Le merch, une pratique rentrée dans les moeurs

 Au-delà des marques, la vente de vêtements aux couleurs d’une asso ou encore d’un artiste est extrêmement répandue. Faut dire que pour le cas des ONG, ça a pas mal d’avantages :
– Tu soutiens financièrement directement l’asso, donc tu soutiens une cause qui te tient à cœur, tu permets à l’asso de vivre/grandir…
– T’as un vêtement cool qui te permet d’afficher tes convictions, de rendre curieux autour de toi, d’augmenter la visibilité de cette cause

Pourtant, en tant qu’ONG environnementale, on ne peut pas s’empêcher de penser dans l’équipe qu’on n’a pas vocation à faire la promotion de la consommation de vêtements neufs, quand on connaît ses impacts. Comme Florian l’expliquait : la trajectoire des émissions du secteur est terrifiante et totalement incompatible avec les enjeux climatiques. La faute à l’explosion de la fast fashion, voire de l’ultra fast fashion pourrait-on dire (coucou Shein) avec des prix dérisoires, des renouvellements de collection tous les 4 matins, des incitations à (sur)consommer de partout… Le tout rendu possible par des conditions de travail inhumaines la plupart du temps. Marie en a d’ailleurs parlé dans le Live, avec notamment une action menée contre cette fameuse entreprise !

C’est sûr que quand on pose ce bilan, ça ne donne pas envie de faire du shopping.
Mais on peut se dire : ok, le bilan il craint, mais c’est pas le merch d’assos qui pèse là-dedans ! Puis si POW vend des vêtements, ce sera mieux que Shein non ?
Alors oui et oui. Que ce soit chez POW ou d’autres ONG environnementales (on les as pas toutes listées, mais on ose imaginer) les matières premières pour les vêtements sont de meilleures qualités, biologiques et/ou recyclées, avec des labels et des normes bien supérieures à la fast-fashion… Mais notre dilemme ne s’arrête pas à l’impact de ce qu’on vend, mais aussi à l’image qu’on donne ! Car le problème a beau être physique, il doit aussi absolument se voir sous le prisme d’une transformation culturelle majeure. Qu’est ce qui sera le « nouveau cool » de demain ? Qu’est ce qui deviendra ringard ?
Doit-on mettre au premier plan le fait que pour soutenir une cause, l’une des 1ères choses à faire est d’acheter un nouveau vêtement, sans se demander si on en aura vraiment usage ? Au risque même de créer un effet rebond car on aura fait une bonne action, à l’instar de que l’on peut observer avec Vinted et le marché de l’occasion : j’achète d’occasions, donc je peux me permettre de davantage en acheter ; j’ai beaucoup vendu d’occasions, donc je peux davantage acheter neuf car au pire je reviendrai…

C’est un débat difficile, car il ne suffit pas de se dire que ne rien acheter est la solution parfaite. Sans compter l’importance culturelle de la mode et comment elle va évoluer, aux dernières nouvelles, on portera toujours des vêtements dans en 2050, et donc on va continuer d’en acheter.

A l’arrivée, on peut te dire 2 choses :
Si tu penses qu’il y a une vraie place dans ton armoire pour un t-shirt, un sweat ou un bonnet POW, et que ça ne finira pas dans la pile de choses qu’on met 2 fois par an, alors tu peux nous soutenir en achetant quelque chose à nos couleurs (bon, tu veux une blague ? au moment où on décide parler du merch, le site est HS ! Dès que c’est bon on rajoutera le lien à l’article)

– On a réfléchi à un système cool pour afficher nos couleurs qui ne t’oblige pas à racheter un nouveau vêtement : un patch à coudre sur le vêtement de ton choix ! C’est dispo avec l’une de nos adhésions ici. On reçoit d’ailleurs les derniers prototypes cette semaine, alors tu pourras bientôt voir à quoi ils ressemblent, avec des premiers envois début d’année !

On en profite d’ailleurs pour te rappeller que si tu décides de nous soutenir en adhérant d’ici le 31 décembre, t’as moyen de gagner des supers cadeaux (va voir notre dernier post) Idem si tu es déjà parmi nous, avec en plus un système de parrainage !

Pour finir, n’hésite pas à nous dire ce que toi tu penses de tout ça, que ce soit par mail ou sur les réseaux. Parce que la communauté POW, c’est nous tous !


Pour aller plus loin :

Article de WEDRESSFAIR ici, qui au-delà de la partie boutique est un acteur qui sensibilise sur les enjeux liés à l’industrie
Le site de En Mode Climat
Le média The GoodsGoods, centré sur ces questions

13 ONG Sport et Environnement proposent de former les grands sportifs

13 ONG Sport et Environnement proposent de former les grands sportifs

13 ONG Sport et Environnement proposent de former les grands sportifs

Il y a de grandes chances pour que vous n’ayez pas pu passer à côté de la réaction de Christophe Galtier et Kylian Mbappé, membres du Paris Saint-Germain, sur la question de l’impact de leurs jets privés (au cas où, extrait ici). Au delà de toute polémique, nous avons décidé d’agir, pour entrainer des actions concrètes.

Nous avons donc décidé, avec un groupement d’associations « Sport et Environnement », de lancer un appel au Paris Saint-Germain et à l’ensemble des structures sportives professionnelles : nous nous rendons disponibles pour former leurs équipes aux enjeux climatiques !

Communiqué ci-dessous (et lien ici) :

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et Médias : Mais c’est quoi le problème ?

Voilà deux semaines que notre campagne de mobilisation sur la place du climat dans les médias a commencé. L’outil sera en ligne jusqu’à la fin de la semaine, on vous encourage donc à solliciter ces PQR pour les pousser à la réaction et au dialogue et également à aller jeter un œil aux différentes initiatives que l’on a mis en avant ici.
En attendant, pour enchaîner sur ce grand sujet, on se penche aujourd’hui sur deux questions :
Comment expliquer ce problème entre les médias et le climat ? Et quel est le rôle de chacun.e de nous, en tant que citoyen.nes dans cette situation ?
Et à la fin de l’article, on vous propose une autre action ! 

Une hyper concentration des médias

Pèse aujourd’hui un problème majeur sur les médias en France : la concentration des médias.
Une hyper concentration des rédactions par des groupes industriels, des acteurs puissants, qui ont des intérêts personnels économiques loin de toute préoccupation écologiques ou sociales.
C’est le premier constat à faire lorsque l’on évoque la question de la sphère médiatique en France.
Ces dernières années, ce phénomène s’est accru extrêmement rapidement, avec la construction de véritables empires médiatiques.
L’exemple le plus connu sans doute : Vincent Bolloré.
Propriétaire de Vivendi, groupe spécialisé dans les contenus, les médias et la communication, avec en sa possession entre autres le groupe Canal + (toutes les chaînes Canal, C8, CNEWS etc.) ou encore Prisma Media, le leader de la presse magazine (Voici, Capital…) Editis, deuxième groupe d’édition français…
Et en France, ils sont quelques uns à accumuler des groupes et des rédactions à l’image de ce que fait Bolloré. Ci-dessous, une carte montrant le paysage médiatique français avec qui possède quoi, créée par Le Monde Diplomatique et ACRIMED (Observatoire des médias)

Cette concentration des médias, elle pose de nombreux problèmes. D’abord, une question de pluralisme. Plus des rédactions, des chaînes de tv ou des radios appartiennent à la même personne, plus il y a de la chance que la ligne éditoriale soit directement ou indirectement impactée. Nombreux observateurs aujourd’hui s’inquiètent par exemple de l’étendue de l’empire Bolloré, car il entraîne une extrême droitisation des débats sur ses chaînes, et auraient notamment permis la montée d’Eric Zemmour, de part la forte audience qui était consacré à ce dernier et à ces sujets de prédilection.

Comme le rappelle Julia Cagé (économiste qui travaille sur l’économie des médias et les questions de démocratie) : On a écrit dans la constitution française que le pluralisme était un principe constitutionnel. Parce qu’on veut, en démocratie, que les citoyen.nes soient exposé.es à une multitude de points de vues.

Pour prendre un exemple sur la presse régionale, le cœur de cible de notre action en ce moment.
Dans la presse régionale, on est passé de 150 titres en 1945 à une soixantaine à peine aujourd’hui.
Et derrière ces journaux locaux, des groupes de presse importants, comme le groupe Ebra, qui concentre l’ensemble de la presse quotidienne régionale de l’Est français (Le Progrès, Le Bien Public, Le Dauphiné…) et qui a comme actionnaire principal : le Crédit Mutuel.

Au delà du pluralisme, cela pose des questions d’intérêts économiques , de dépendance à la publicité, d’influence plus ou moins directe sur la gestion de ces rédactions… des facteurs encore plus importants lorsqu’il s’agit de parler d’environnement et de climat, sujets complexes, clivants, peu vendeur et qui se heurtent aux nombreux intérêts de différents secteurs.
Ces nombreuses questions ont amené le Sénat a ouvrir une commission d’enquête exceptionnelle avec de nombreuses auditions qui se sont déroulées en ce début d’année.
Avec le groupe Bouygues (TF1) qui rachète le groupe M6 ou Bolloré qui continue de vouloir s’étendre et qui est en train de racheter le groupe Lagardère et de mettre la main sur Hachette (leader du secteur du livre) Europe 1, le JDD, Paris Match… la concentration des médias est un phénomène qui s’emballe et qui inquiète de plus en plus en France.
C’est évidemment un vaste sujet qu’on n’a pas la prétention de pouvoir traiter de manière exhaustive ici, mais on trouvait important de l’évoquer pour donner des éléments d’approche sur ce milieu complexe du journalisme. On vous invite à aller jeter un œil aux ressources vous permettant d’aller plus en loin en bas de l’article.

L’écologie, un sujet trop compliqué ?

À la question qui nous anime « Pourquoi les médias ne parlent-ils pas plus de climats ? », un autre élément de réponse très important rentre en jeu : la formation des journalistes.
Parler des sujets liés à l’écologie est complexe, souvent plus que ce qu’il n’y paraît. Et les journalistes, les rédacteurs en chefs ne sont pas – pour une majorité – formés à ces questions.
Cela a donc deux conséquences : on en parle peu, et quand on en parle, c’est une rubrique à part, un supplément, réservés à des « spécialistes ».
C’est le constat que faisait très récemment Sophie Roland 1 , ancienne journaliste de Cash Investigation, qui intervient maintenant dans des écoles et des rédactions pour apprendre aux journalistes à traiter correctement les sujets liés au climat.

« Je crois que les rédacteurs en chefs manquent de connaissances sur ce thème. Pendant longtemps, l’environnement était vu comme une rubrique à part, réservée à des spécialistes. Aujourd’hui, les enjeux climatiques irriguent l’ensemble des sujets de société ‒ économie, politique, etc. Mais ni les rédacteurs en chef, ni les journalistes des services associés n’ont été formés à ces thématiques : ils n’ont pas conscience de l’urgence de les traiter à l’antenne ‒ et ne savent pas non plus comment le faire. »

Sophie Roland, ancienne journaliste

On a pu observer le constat de la « rubrique à part » à travers des réponses que nous avons pu recevoir, et notamment une rédaction qui nous expliquait en quoi notre action tombait mal puisque le supplément spécial écologie de 16 pages venait de sortir, alors que c’est au contraire symptomatique du problème. On ne peut plus traiter l’actualité sans prendre en compte les questions environnementales, et se dédouaner en parlant d’ours polaires de temps en temps (même si chez POW, on aime beaucoup les ours polaires).
La question climatique est totalement dépolitisée, alors qu’elle devrait rentrer dans les lignes éditoriales de chaque rédaction pour aiguiller la façon de traiter un sujet ou même de lui donner ou non de l’importance, comme il y a à peine quelques jours, au moment où le Parisien a jugé être une bonne idée d’écrire un article et de poster une vidéo sur le plus grand Hummer du monde à Dubaï 2

La question de la formation est liée à la question de la concentration des médias par le nerf de la guerre : l’argent.
Les journalistes aujourd’hui ont de moins en moins de temps, les rédactions sont dans une logique de transmission de l’information le plus rapidement possible car il faut penser rentabilité, clics, pubs…
Alors que traiter certains sujets de façon rigoureuse prend plus de temps que de relayer une brève AFP sans aller plus loin, sans regarder les rapports initiaux etc.
Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur les questions climatiques pour Blast, disait récemment au micro du podcast 20 minutes avant la fin du monde :

« Moi j’ai pas de formation de scientifiques, j’ai fait Sciences PO donc j’ai plutôt une formation sciences sociales. Et sur une semaine, je vais à la fois travailler sur les grandes multinationales criminelles climatiques, et le glacier de l’antarctique Ouest qui est en train de s’effondrer.
Donc je passe mon temps à m’auto-former, à lire des rapports… je passe mon temps à fact checker. C’est sûr que ça nécessite un travail en plus. Et comme beaucoup de journalistes n’ont pas le temps, et bien dès que je me spécialise sur un sujet, je ne vois que des approximations dans les articles et ça c’est très alarmant. […] C’est important aussi de travailler avec les scientifiques. Je pense que c’est une chose à faire de plus en plus de créer des relations entre les ONG, les associations, les scientifiques et les journalistes qui y ont tout intérêt »

Paloma Moritz, journaliste pour Blast

C’est l’un de nos grands messages aux PQR que l’on a contacté : des associations, scientifiques, acteurs.trices de terrains sont là pour aider les rédactions ; il faut qu’ils s’en saisissent davantage pour parler plus fréquemment de climat.

On voulait évoquer certains sujets liés à la sphère médiatique, car il est essentiel pour nous de ne pas tomber dans le rejet des journalistes, le syndrome du « tous les mêmes ». La situation de la presse en France est loin d’être simple et loin d’être binaire. Le milieu du journalisme, ce n’est pas uniquement les têtes connues sur les plateaux tv, loin de là. C’est un milieu touché par la précarité, où il est de plus en plus difficile de s’insérer professionnellement, d’avoir un CDI… Et cela a également de nombreuses conséquences, comme le fait d’amener potentiellement à de l’autocensure pour ne pas s’éloigner de la ligne éditoriale de son média, la peur de perdre son poste, la nécessité de faire des articles lus suffisamment de fois…
Encore une fois, on vous partage des ressources sur le sujet à la fin de l’article si vous voulez en savoir davantage sur le sujet. En attendant, il faut qu’on parle d’un autre grand sujet : et vous, c’est quoi votre responsabilité dans tout ça ?

Vous avez été nombreux.ses à participer à l’action que l’on a mise en place afin de réclamer plus de climat dans les presses locales, et on vous en remercie !
Malheureusement, il y a peu de chances que du jour au lendemain l’ensemble de la presse ait des Unes sur le climat toutes les semaines, surtout avec les barrières qu’on a évoqué plus haut.
Donc même s’il faut se mobiliser pour réclamer davantage de climat dans les médias, nous avons aussi un rôle à jouer ailleurs : celui de mettre en avant le travail de celles et ceux qui œuvrent sur ces questions toute l’année !
Oui, c’est rageant de voir que le dernier rapport du GIEC est quasi un non sujet. Oui, c’est rageant de voir que la baffe de Will Smith fait le tour des médias quand le climat ne dépasse pas les 5% de temps consacré aux débats alors que la présidentielle est dans quelques jours. Et on pourrait continuer la liste longtemps…
Mais face à ça, on a toutes et tous notre rôle à jouer. On est évidemment beaucoup à agir, à se mobiliser, à aller dans la rue… Mais face à grand jeu de l’information, où chacun.e ne se bat pas à armes égales, on doit faire plus.
Si l’on a mentionné la concentration des radios, chaînes de télévision ou rédactions les plus importantes de France, il y a en face de plus en plus de médias indépendants, d’associations, d’acteurs.trices qui informent, partagent et créent du contenu, que ce soit sur les réseaux, sur des sites ou des plateformes.
De nombreuses personnes qui n’ont pas le pouvoir financier et publicitaire des géants, mais qui pourtant se battent dans la même arène : un monde d’internet régi par les algorithmes et la publicité, où le clic entraîne le clic, le like entraîne le like.

Une règle dans la cyberculture dit que l’on serait moins de 1% à créer du contenu, environ 9% à participer occasionnellement (donc partager, commenter…) et le reste consommeraient de manière passive. Ce qu’on vous propose, c’est d’essayer, chacun.e à son échelle, de faire grandir la part de personne qui participe, qui va commenter ne serait-ce que pour référencer un contenu, qui va partager soit publiquement soit à des proches, des amis…
L’idéal en ce qui concerne les médias indépendants et les associations, c’est de vous abonner ou adhérer lorsque vous le pouvez, pour faire vivre financièrement ces structures. Certains médias d’ailleurs n’ont pas d’autres choix que d’avoir un contenu payant pour se financer.
Mais pour la grande majorité d’entre nous, il est impossible de le faire pour l’ensemble des personnes que l’on souhaiterait aider.
Ne négligeons pas alors l’aide que représente le fait d’augmenter l’audience d’un travail, qui n’a que pour but d’informer, de mobiliser, d’encourager le plus grand nombre de personnes, afin de faire bouger les lignes. Participer au partage de l’information, c’est un réel pouvoir citoyen !

On vous propose donc de vous rendre sur les comptes des différents réseaux POW FR, avec comme missions de :
1/ Taguer un ou plusieurs médias indépendants que vous soutenez en commentaire
2/ Taguer une ou plusieurs associations que vous soutenez en commentaire
3/ Partager le post et ou l’article sur vos réseaux ou à vos proches pour leur faire découvrir des choses !

Et on espère que cette action, en dehors de ce cadre précis, entraînera de nouvelles habitudes.
On le répète, et on le répètera : c’est ensemble, en unissant nos forces, nos motivations, que nous arriverons à faire bouger les lignes !