Exemples de victoires Européennes !

Exemples de victoires Européennes !

L’une des raisons principales qui nous a motivé à créer la campagne RIDE BIKE CLIMB VOTE avec POW Europe, c’est que le Parlement Européen est vraiment une clé pour l’environnement, un endroit où l’on peut obtenir des victoires ! Ces dernières années le Parlement Européen est monté (doucement mais sûrement on l’espère) en puissance sur les sujets environnementaux. Mais il reste énormément à faire et l’équilibre est fragile à l’approche de ce nouveau mandat, alors on vous propose de faire un focus sur une poignée de victoires récentes avec des pistes de batailles que l’on espère remporter/faire avancer dans les années à venir. De quoi (se) motiver autour de soi à aller voter dimanche !

La Loi Restauration de la nature

Elle fixe comme objectif de restaurer au moins 20% des terres et des mers de l’UE d’ici 2030 et l’ensemble des écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici 2050. Elle devrait permettre de “restaurer les écosystèmes dégradés dans tous les pays de l’UE, de contribuer à la réalisation des objectifs de l’UE en matière de climat et de biodiversité et d’améliorer la sécurité alimentaire.”
Pour aller plus loin

L’interdiction de la vente de véhicules thermiques d’ici 2035 
Si cela paraît loin, l’interdiction de la vente de véhicules thermiques est une bonne nouvelle, et un marqueur fort pour la transition de l’automobile mais plus généralement pour la transition des transports.
On aura l’occasion d’en reparler chez POW, mais beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là. La mesure est remise en cause par beaucoup de gens, et si des victoires peuvent s’obtenir, elles peuvent aussi se perdre si la tendance au Parlement bascule dans le mauvais sens.
Pour aller plus loin 

L’inscription du crime d’écocide dans la législation européenne

Cette directive est un symbole fort et un marqueur juridique majeur et inédit.
La directive o
blige les Etats membres à condamner pénalement une gamme étendue d’infractions, comme le commerce illégal du bois ou l’épuisement des ressources en eau. Cela peut aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaires annuel ou 40 millions d’euros.
Votée le 27 février, c’est encore trop récent pour observer la moindre conclusion puisque les Etats membres ont 2 ans pour transposer ces règles dans leurs législations nationales.
Pour aller plus loin

La résolution contre l’exploitation minière des fonds marins en Norvège

Un sujet loin de la montagne, mais qui est l’un des symboles incarnant le plus au niveau européen une victoire citoyenne. Car c’est bien grâce à une mobilisation majeure d’ONG et de citoyens que le sujet a pu être présent sur la table et que la bascule s’est faite.
Le Parlement Européen a voté en faveur d’une résolution sur la décision de la Norvège d’autoriser l’exploitation des fonds marins (qui n’est pas membre de l’Union Européenne). Tous les pays sont appelés à soutenir un moratoire internationale. 
Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à suivre des acteurs au coeur du sujet comme l’ONG Bloom. Récemment, une coalition citoyenne pour la protection de l’océan s’est créée.
Pour aller plus loin 

Ce ne sont que quelques exemples, des victoires il y en a eu d’autres. Surtout, on en attend encore beaucoup dans les années à venir ! Quelques exemples de sujets sur lesquels le Parlement Européen a le pouvoir

Sur le transport, notre sujet phare, le Parlement peut faire beaucoup de choses, avec le pouvoir de faire avancer les choses à l’échelle de tous les pays pour davantage de justice sociale (comme sur les taxes) ou davantage de synergie (comme sur les trains pour le report modal).
Dans les années à venir, on plaidera pour :

– Une taxation du Kérosène des avions pour investir des milliards dans des transports moins carbonés et rééquilibrer la balance avion vs train

– Soutenir massivement le transport ferroviaire en Europe, notamment pour que l’on voit émerger un réseau de train de nuit bien plus important

Le Parlement, c’est aussi le pouvoir d’agir à grande échelle pour une justice sociale plus juste en taxant les ultras riches, les superprofits et les pratiques les plus polluantes qui vont avec (jets privés, yachts, produits de luxe).
C’est aussi la possibilité d’interdire définitivement les PFAS, le Glyphosate et autres produits dangereux. Le Parlement Européen a un réel impact nos vies, malgré l’inertie de ces décisions ou l’opacité sur ce qu’il s’y passe.
Les années à venir seront décisives, beaucoup d’objectifs sont à atteindre pour 2030. Le Parlement qui sera élu ce dimanche, c’est donc celui qui fera en sorte que ces objectifs soient atteints ou non d’ici la fin de la décennie. De quoi se motiver pour mettre le bureau de vote sur le trajet de sa balade dimanche non ?

Dernière chose : en tant qu’ONG, beaucoup de choses se jouent. Quoi qu’il arrive, le travail de POW et de toutes les assos continuera. Mais ce dimanche, on a l’occasion de se faciliter un tout petit peu le travail. On ne va pas choisir qui fera ou ne fera pas. On va choisir avec qui on va discuter ou contre qui on va devoir se battre dans les 5 années à venir.

Elections Européennes : les meilleurs arguments pour aller voter

Elections Européennes : les meilleurs arguments pour aller voter

Le 9 juin auront lieu les Élections Européennes, une échéance majeure pour la suite de la décennie et d’une importance colossale pour les sujets environnementaux. Si vous nous suivez depuis un moment, vous savez que chez POW on assume clairement se mêler de la politique : on encourage au vote, on parle des scrutins, on pointe notre doigt sur les (in)actions politiques, on sollicite, on interpelle et on donne des outils à la communauté lorsqu’une occasion sur un sujet se présente pour que vous puissiez nous aider et agir avec nous. La raison à tout cela est simple : l’écologie est politique. Alors on le fait toujours de façon non-partisane, c’est-à-dire que jamais on ne prônera un parti en particulier. Chacun vote avec ces convictions, et on se dit que si vous nous suivez, on en partage un certain nombre ! Mais si l’on ne parle pas des échéances politiques, on ne se focalise que sur les petits gestes individuels, une direction qui n’est pas la nôtre. C’est pour ça qu’aujourd’hui, on vous partage une batterie d’arguments pour vous convaincre ou vous aider à convaincre autour de vous de l’importance des Elections Européennes !

  • ➡️ Les prochaines Européennes auront lieu à la fin de la décennie, donc c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de décider qui va voter les législations européennes. Ce qui se joue le 9 juin aura un impact durant des années. Quand on sait que chaque jour compte dans la lutte contre le réchauffement climatique…
  • ➡️ C’est au Parlement Européen qu’on a eu les plus grandes victoires en faveur du climat ces dernières années. Alors que ce n’est pas la joie à échelle nationale, avoir une Europe qui pousse un peu l’ambition climatique, ce serait loin d’être du luxe… Les victoires, on vous en parle bientôt sur nos réseaux et ici dans un nouvel article!
  • ➡️ Les Elections Européennes donnent souvent place à une abstention très forte. Une raison de plus pour se mobiliser ! moins de gens votent, plus notre vote a du poids ! En plus, contrairement à la présidentielle, ici on vote pour des listes. Selon chaque pourcentage, chaque liste aura (sauf si en-dessous de 5%) un certain nombre d’eurodéputés. Ce qui veut dire que chaque vote peut faire pencher la balance pour qu’il y ait un député de plus d’un côté, un de moins de l’autre… Ce qui est d’autant plus important que souvent les votes sont très serrés au Parlement !
  • ➡️ En France, notre vote a un poids énorme puisqu’on est le 2ème pays à élire le plus d’eurodéputés derrière l’Allemagne, avec 81 élus (On en parle dans un post Instagram dédié ici). On représente sans doute le pays qui a le plus d’influence en Europe dans les échanges. Ce serait mieux de ne pas y envoyer trop de gens qui se fichent royalement du climat non ?
  • ➡️ On estime à 190 millions de personnes faisant partie de ce qu’on pourrait appeler “la communauté outdoor” en Europe. C’est environ le nombre de personnes qui ont voté en 2019. Les passionnées de montagnes, de forêts, d’océans, sont largement suffisamment nombreux pour faire pencher la balance dans la direction de la protection de ces espaces naturels. Suffit de se motiver les uns et les autres !

Des arguments, il y en a encore d’autres ! Jusqu’à la veille du 9 juin, on va tâcher de partager du contenu sur les réseaux pour essayer de convaincre un maximum de personnes de se déplacer aux urnes pour voter en faveur de gens qui défendent le climat. Pour ça on a besoin de vous, alors partagez autour de vous !

N PY récompense l avion et ignore le train

N PY récompense l avion et ignore le train


On passe parfois à côté d’infos qui méritent l’expression de notre mécontentement citoyen : cet hiver, N’Py (un groupement de 8 stations dans les Pyrénées) proposait d’offrir 2 jours de forfait de ski aux personnes prenant l’avion de Paris à Tarbes grâce à un partenariat avec l’aéroport de Tarbes/Lourdes et la compagnie Volotea.
Une offre lunaire, à l’heure où les rapports s’enchainent les uns après les autres, pour montrer à quel point nous fonçons dans le mur, à quel point chaque hiver est pire que le précédent…

Si certains pourraient défendre ça en expliquant que ça ne représente pas un si “grand” nombre de personnes, l’offre nous fait bondir pour 2 raisons principales : 
– l’empreinte des personnes venant en avion par rapport à si elles venaient en train est quand même majeur
– surtout, le symbole est catastrophique

Pendant que l’on se bat pour que les choses avancent en terme de mobilité, que le réseau ferroviaire s’améliore, que l’on alerte sur l’impact des transports qui ne faiblit pas… Voir de telles offres constitue un déni de la réalité scientifique. 
Il y a quelques semaines, nous partageions un article sur la situation dramatique des glaciers pyrénéens et leur rôle de lanceurs d’alerte. il faut croire que même les stations les plus proches n’entendent pas les cris de ces derniers.

Mais passé l’indignation, on s’est dit qu’il fallait agir et partager cette dernière aux acteurs du terrritoire. On a écrit une lettre ci-dessous invitant au dialogue et au changement sur ce sujet, envoyée il y a plusieurs semaines. 
Nous n’avons cependant pas encore eu de réponse, malgré des retours d’acteurs du territoires nous partageant que des stations de N’PY n’étaient pas au courant de l’initiative, et qu’un dialogue avait commencé en vue de l’hiver prochain.

Alors pour nous aider à faire réagir, vous pouvez déjà écrire via leur formulaire de contact pour les interpeller (interpeller ne veut pas dire insulter, restons bienveillants et portons un message constructif), afin de partager à N’PY ce que vous pensez de l’initiative et ce que vous aimeriez voir être mis en place. Et si vous êtes sur le territoire, n’hésitez pas à solliciter les élus/professionnels des stations concernées.

La Cour des Comptes accable les stations de montagne

La Cour des Comptes accable les stations de montagne

Il y a quelques jours, la Cour des Comptes 1 a publié un rapport nommé “Les stations de montagne face au changement climatique”. Un rapport plutôt critique, qui a fortement fait réagir des acteurs des territoires de montagne, tant associatifs qu’économiques.
Chez POW on a pris le temps de lire le rapport, lire les critiques et surtout de se rendre compte qu’il manquait un élément majeur dans toutes les discussions. On vous en parle !

D’abord, que dit ce rapport ?

Le rapport de la Cour des Comptes avait pour objectif “de préciser les conséquences du changement climatique sur le tourisme hivernal en montagne et d’examiner comment les stations s’y sont adaptées.” partant du postulat que la France est “une destination majeure pour le tourisme hivernal” (2ème au rang mondial en termes de visiteurs). Une bonne chose en soi selon nous qu’un organe indépendant comme la Cour des comptes existe et puisse établir des rapports et émettre des recommandations sur des secteurs aussi importants.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le rapport pointe du doigt un certain nombre de problèmes sur la façon dont les stations de montagne s’adaptent face au changement climatique.
Dans la synthèse du rapport (ici), le sommaire donne le ton d’emblée :
1/ Le modèle du ski français s’essouffle»
2/ Les politiques d’adaptation restent en deçà des enjeux
3/ La nécessité d’une gouvernance élargie et d’une meilleure préservation des ressources naturelles
4/ Un subventionnement public significatif et croissant

La Cour des comptes épingle notamment des stratégies d’adaptation encore trop centrées sur le tout ski avec trop peu d’efforts selon le rapport consacrés à la diversification des activités, et la production de neige de culture comme principal recours face au manque de cette dernière. Un constat qu’il est difficile de contester au vu des actualités sur le sujet qui fleurissent chaque année, comme la récente polémique qui enfle sur la neige récupérée et transportée par camion dans les Vosges.

Notre position là-dessus est que diriger la majeure partie des subventions vers des solutions technologiques témoigne d’une vision trop court-termiste et ne peut répondre que très partiellement à la nécessité de s’adapter face aux réalités environnementales actuelles et futures.

La production de neige permet de fiabiliser l’enneigement à court terme. Mais, elle ne constitue qu’une protection relative et transitoire contre les effets du changement climatique. Son coût est en effet important et son efficacité tend à se réduire avec la hausse des températures : dans certains cas, la production de neige peut tendre vers une mal-adaptation.

Extrait du rapport de la Cour des Comptes

Des conclusions contestées par certains professionnels de la montagne

Face au rapport accablant, des réactions et notamment de vives critiques sur les propos et la méthodologie de ce dernier ont été partagées.
L’ANEM (Association Nationale des Elus de Montagne), l’ANMSM (Associations Nationale des Maires de Stations de Montagne) et Domaines Skiables de France 2 ont publié un communiqué commun pour «exprimer leur déception» et regretté le fait que la Cour des Comptes soit «restée sourde aux acteurs de terrain».
Selon eux, le panel de stations choisi ne serait pas assez représentatif (42 stations réparties sur tous les massifs ont été contrôlées) avec trop peu de ”grosses” stations dans l’échantillon.
Toujours selon eux, «ce rapport ne tient pas compte non plus de l’engouement persistant des clientèles pour les sports de neige».

Parmi les nombreuses contestations, une réponse directe sur le neige de culture qui améliorerait «nettement le modèle économique des domaines skiables et sa résilience aux aléas météorologiques sur les 3 à 5 mois d’une saison d’hiver. Ce point est démontré par les études Climsnow désormais largement répandues».
Problème selon nous ? Les résultats des études Climsnow ne sont pas accessibles publiquement. Donc dans un souci de transparence, notamment pour un secteur qui touche de nombreux fonds publics, il serait plus que souhaitable que ces études soient communiquées et accessibles à n’importe qui. Cela permettrait de répondre sur le fond et la pertinence (ou non) des résultats de ces études.

En attendant, comme à notre habitude, on a mis un peu de temps à réagir chez POW. On a préféré laisser la course aux réponses se faire sans nous, le temps d’éplucher le rapport et lire les différents retours. Et ça tombe bien, parce qu’une critique sur le rapport, on en a une de taille !

L’éternel oublié 

Quand on a vu qu’un rapport de la Cour des Comptes était sorti sur l’adaptation des stations de ski face au changement climatique, chez POW on n’attendait qu’une chose : est-ce qu’on va parler du transport ?

On le rappelle une énième fois : le transport est à la fois le principal secteur d’émissions de GES (Gaz à effet de serre) à échelle nationale (32% des émissions, loin devant tous les autres secteurs), mais il l’est d’autant plus pour la montagne puisque 57% des émissions environ d’une station sont attribuées au transport 3
Alors forcément, dans un tel rapport, on espérait que ce sujet incontournable soit abordé au moment de parler de stratégies d’adaptation.

Spoiler : ce n’est pas le cas.

A aucun moment dans le rapport complet n’est abordée la question de la mobilité des vacanciers ou des habitants. Pas de mention de l’impact de la voiture, avec la nécessité de mettre en place des stratégies de développement du ferroviaire et d’accélération du report modal concernant le dernier kilomètre pour les visiteurs français. Pas de mention non plus du trafic aérien en pointant du doigt la quantité de visiteurs lointains et l’impact majeur qui en découle. (Exemple avec la Clusaz dont les émissions des visiteurs long courrier représentent 2% en volume, mais 33% de l’impact carbone du transport pour la station) 4 . Pas un mot non plus sur l’importance d’accompagner de manière bien plus forte les habitants des territoires de montagnes encore massivement dépendant à la voiture. 

Comment la mobilité peut-elle être autant absente d’une telle analyse et des recommandations qui en découlent, compte-tenu de son rôle prépondérant dans le réchauffement de nos montagnes, sans parler de son impact sur la pollution de l’air ?

Qu’il s’agisse de l’acheminement par voie aérienne des clientèles toujours plus éloignées, de la place prépondérante de la voiture thermique dans le transport des français à destination de la montagne, ou du manque de solutions pour la mobilité du quotidien pour les habitants des territoires concernés, le rôle pivot de la mobilité est transverse à tous les sujets évoqués dans le rapport : élargissement de la gouvernance, tourisme “4 saisons”, utilisation des finances publiques pour l’adaptation des stations, etc.

Extrait de notre lettre envoyée à la Cour des Comptes

On ose penser que si la mobilité est absente des conclusions, c’est que les analystes ont estimé que la responsabilité des transports n’est pas directement imputable aux stations de montagne, ou que le problème est plus large. Mais comment sortir de l’inaction si chaque acteur ne joue pas son rôle : les élus locaux attendent que la Région fasse davantage, la Région demande plus d’aide de l’Etat, l’Etat dit à la Région de faire mieux, la Région dit à la SNCF de faire plus avec moins, tout le monde dit que c’est trop cher et pas rentable… Et à la fin, pas grand chose ne bouge, voire tout recule, et la part du transport dans le bilan carbone français ne cesse d’augmenter depuis près de 35 ans.

Et si la raison de cette absence serait justifiable pour certains par le fait que c’est un rapport sur l’adaptation et que la mobilité est plus souvent de l’ordre de l’atténuation, l’aspect transverse des transports sur les éléments mentionnés nous invite à penser qu’elle aurait dû avoir plus de place dans le rapport.

Pour faire remonter ce qui nous semble un oubli majeur, ou un manque de considération concernant ce sujet, nous avons écrit une lettre au Premier président de la Cour des Comptes (accessible ici) afin de lui exprimer notre regret et d’appuyer le fait que Protect Our Winters France est disponible pour partager son expertise du sujet concernant les territoires de montagnes et porter la voix de nombreux pratiquants pour qui ce sujet est un problème majeur et récurrent.

Plus d’argent, plus de concertation ?

Pour conclure, on souhaiterait appuyer sur un autre point pas assez mis en avant selon nous par la Cour des Comptes : le manque de concertation. Il nous paraît primordial, pour aller dans la bonne direction face aux enjeux environnementaux – et pour la bonne santé de notre démocratie – que des processus impliquant et entendant davantage l’avis des citoyens soient répandus. 
Il serait tout à fait souhaitable qu’un secteur touchant autant d’argent public se voie conditionner ses aides par l’existence de plus de concertations, notamment sur la façon dont ses subventions devraient être investies. Les habitants des territoires de montagnes, en leur nom ou au travers de nombreux collectifs et associations, ont une voix à porter concernant la vie et l’avenir de leurs régions et doivent être entendues sur les sujets importants, à l’instar des Jeux Olympiques et Paralympiques 2030 (vous pouvez retrouver notre dernier article sur les JO 2030 ici)




  1. La Cour des comptes a pour mission principale de s'assurer du bon emploi de l'argent public et d'en informer les citoyens. Juridiction indépendante, elle se situe à équidistance du Parlement et du Gouvernement, qu’elle assiste l’un et l’autre .

  2. Chambre professionnelle des exploitants de domaines skiables .

  3. Source : Etude de l'ANMSM x Ademe x Mountain Riders 2010 .

  4. Source 2021, Cabinet Utopies pour la CLusaz, Bilan carbone 18-19 .

JO d Hiver 2030 en France on en est où

JO d Hiver 2030 en France on en est où

EDIT : Le 25 mars Antoine Pin, directeur de Protect Our Winters France, était invité à une pour une table ronde sur les Jeux Olympiques 2030, autour de la grande question : Comment aligner un méga événement avec les enjeux écologiques ?
Il était accompagné autour de la table de David Lappartient (President du CNOSF), Perrine Pelen (directrice générale des Mondiaux 2023) et Emma Haziza (Hydrologue).

L’occasion pour nous de prendre la parole pour rappeler des points importants au débat, comme le fait que le projet est porté sans consultation publique, ou encore qu’il est nécessaire qu’un organe indépendant avec une réelle capacité d’arbitrage soit impliqué. On vous laisse découvrir ça, et (re)lire ce qu’on a écrit il y a quelques semaines pour comprendre notre positionnement sur ces JO 2030.

Depuis plusieurs semaines le sujet des Jeux Olympiques d’Hiver 2030 anime le monde de la montagne et une partie du monde du sport. Entre les déclarations de Laurent Wauquiez, les oppositions grandissantes, ou notre tribune mettant sur la table des critères environnementaux pour des jeux “durables”, on vous propose un récap de ces dernières semaines et notre avis détaillé sur tout ça !

Une candidature sortie du chapeau

La France a officialisé sa candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 le 7 novembre. Portée par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, la candidature française a été la seule retenue par le CIO le 29 novembre, écartant les candidatures de la Suède et de la Suisse, scellant (quasiment) le destin des Jeux d’hiver ouvrant la prochaine décennie.

Cette candidature a entraîné et entraîne énormément de réactions et de désaccords de la part de collectifs de citoyens, d’associations… La 1ère chose mise en avant : le manque de concertation totale des citoyens. Les choses se sont faites très rapidement, sans qu’à aucun moment les populations n’aient été sollicitées. Le collectif NO JO (un collectif historiquement en opposition aux Jeux Olympiques) pointe du doigt : “une candidature faite dans l’urgence, décidée par nos présidents de régions sans consultation des citoyens”. Une tribune demandant un référendum sur les jeux a d’ailleurs été publiée, mettant en avant le fait que “si la France organise les JOP d’hiver 2030, c’est parce que les autres ont refusé”. Car oui, les candidats sont de moins en moins nombreux : l’Espagne et le Japon, initialement dans la course, ont récemment enterré leurs espoirs d’organiser les Jeux d’hiver.
Faut dire que les raisons de faire marche arrière et les arguments nourrissant l’opposition sont nombreux : entre les impacts écologiques majeurs, les conditions climatiques qui se dégradent d’année en année ou encore les montants stratosphériques qui vont devoir être dépensés… Il y a de quoi faire !

Organiser des Jeux Olympiques va devenir de plus en plus compliqué face aux réalités environnementales. Bien avant 2030, nos modes de vie doivent changer, et les Jeux, avec toute l’importance qu’ils représentent pour nos sociétés, ne peuvent pas échapper à la règle.

Alors quid des Jeux d’Hiver 2030 et des conditions dans lesquelles ils se dérouleront ? Ces enjeux semblent être pris au sérieux, puisque Laurent Wauquiez a déclaré vouloir organiser les « premiers JO d’hiver durables » en faisant des Alpes « la première montagne durable au monde pour les JO 2030 ». Rien que ça !

Des conditions incontournables 

En réaction à la candidature française, POW France avec 19 ONGs et plus d’une centaine d’athlètes, d’élus, de professionnels et habitants des territoires de montagne, de scientifiques, ou d’experts de l’environnement et de l’événementiel, ont travaillé collectivement pour définir ce que seraient les conditions environnementales pour des Jeux d’Hiver compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques pour les populations et les territoires.
On a donc posé 17 conditions essentielles et complémentaires, au regard des connaissances scientifiques actuelles, à respecter pour pouvoir prétendre qu’un événement d’une telle ampleur puisse espérer être compatible avec les enjeux écologiques. Vous pouvez les retrouver ici, avec le lien du document de travail rentrant dans le détail sur chacun d’eux.
Depuis, nous effectuons un travail de fond pour faire valoir l’importance de ces conditions et tenter d’instaurer un dialogue avec toutes les entités concernées par ces Jeux.

Plusieurs signataires de la tribune ont été sollicités pour un rendez-vous à l’Elysée avec plusieurs conseillers pour discuter de ces conditions. Antoine Pin, directeur de POW France, était parmi les personnes sur place pour participer aux échanges et faire valoir l’importance du travail effectué. Sans rentrer dans le détail des échanges, ce rendez-vous fut l’occasion d’aborder les points de la tribune, notamment pour voir quel point est la responsabilité de qui et sur quels points des accords et des désaccords étaient ancrés pour l’instant.

Un dialogue rompu avec la région

Les principaux intéressés avec qui une discussion doit avoir lieu, ce sont les présidents des régions AURA et PACA : Laurent Wauquiez et Renaud Muselier. Et c’est bien là que ça coince déjà. Si les déclarations publiques de Laurent Wauquiez pourraient laisser penser à première vue (et avec beaucoup d’optimisme) que les enjeux environnementaux seront au centre des réflexions en interne, la réalité semble bien différente. Suite au rendez-vous à l’Elysée, l’acteur économique Outdoor Sports Valley, qui était présent sur place, a vu ses adhérents (dont POW fait partie) recevoir un courrier annonçant que la région retirait sa subvention annuelle de 620 000 euros, au motif que OSV était signataire de la tribune et qu’un représentant avait participé au rendez-vous à l’Elysée. Une réaction qui témoigne de beaucoup de choses, mais pas d’une envie de dialoguer autour des enjeux écologiques et de la tribune avec les acteurs des territoires. Vous pouvez retrouver notre réaction sur le sujet ici.
Des discussions sont en cours entre OSV et la région concernant cette décision (réaction d’OSV ici ). Nous espérons que cette dernière saura revoir sa position.

En démocratie, l’organisation des JO en 2030 devrait se faire avec une concertation de la population, en travaillant avec l’ensemble des acteurs du territoire, notamment les associations et ONG environnementales. C’est la trajectoire inverse qui est en train d’être prise.

C’est quoi la suite ?

La prochaine échéance concernant le destin des Jeux d’hiver 2030 est juillet prochain, date à laquelle la candidature sera officialisée. Nous allons travailler durant les mois à venir au fait de mettre sur toutes les tables les conditions environnementales partagées dans la tribune. Un courrier a été rédigé et envoyé au nom du collectif porteur de la tribune afin de demander un rendez-vous à toutes les instances liées à l’organisation de ces jeux : élus régionaux, nationaux, mais aussi le CIO ou autres fédérations. (disponible ici). D’ici là, nous vous tiendrons régulièrement au courant de l’avancée du travail effectué. Nous allons également partager du contenu sur l’impact des jeux d’hivers plus largement, afin de montrer avec un maximum de données à l’appui l’importance de remettre en question le modèle existant.

POW, vous êtes pour les JO alors ?!

Quand on a dit tout ça, est-ce qu’on a répondu de manière tranchée à la question que l’on nous pose le plus :  pour ou contre les JO d’Hiver ?
En fait, on est partagés ! D’un côté, les JO restent pour les amoureux de sport un moment unique, important pour des athlètes de nombreuses disciplines peu mises en avant en dehors de cette occasion, que c’est LA compétition censée représenter l’essence du sport à travers des valeurs d’union, d’interculturalité, d’inspiration pour les plus jeunes…
MAIS force est de constater en regardant les éditions récentes comme Beijing ou encore les sujets entourant Paris 2024 comme la destruction de coraux pour l’épreuve de surf à Tahiti, que ce dont on est témoin c’est loin d’être la meilleure représentation du sport et de l’esprit olympique. Et on n’est clairement pas sur des événements pouvant être considérés comme compatibles avec les enjeux environnementaux.

Aujourd’hui, si le CIO, les organisateurs et tous les acteurs contribuant à l’organisation des Jeux sont dans une bulle étanche aux constats scientifiques et aux alertes qui en découlent, l’objectif doit être de percer cette bulle. On le répète : bien avant 2030, nos modes de vie doivent changer, et les Jeux, malgré toute l’importance qu’ils représentent pour nos sociétés, ne peuvent pas échapper à la règle. Le sport en général n’a pas à être placé au-dessus des enjeux de survies que représentent les enjeux écologiques.
Alors dans un premier temps, l’objectif qu’on souhaite accomplir avec le travail fait sur la tribune, c’est de mettre sur la table de tout le monde ce qui devrait être respecté pour prétendre parler de “jeux durables” et de rappeler que si ces critères ne sont pas pris en compte, alors les organisateurs devront assumer d’organiser des jeux qui ne sont pas compatibles avec les limites planétaires, avec l’opposition citoyenne qui en découlera.

Nous comprenons que de nombreuses personnes soient d’ores et déjà opposées à l’organisation pure et simple de Jeux Olympiques. Cela amène à grande une question que notre société doit rapidement se poser : est-il possible d’imaginer des manifestations sportives internationales compatibles avec l’Accord de Paris ?

Chez POW on n’a pas encore la réponse. On a choisit d’adopter cette stratégie pour faire bouger les lignes, en prenant en compte l’impact que cela pourrait avoir dans le monde du sport en général que de faire bouger les lignes au niveau des Jeux Olympiques. Nous prenons à bras le corps le sujet 7 ans avant, en se disant qu’il est encore temps de dialoguer. Notre position sera forcément amenée à évoluer selon les réactions et positionnements des différentes parties prenantes dans les mois/années à venir. En attendant, on continuera d’aborder le sujet avec transparence et honnêteté comme on s’efforce de le faire sur tous les autres sujets !

On ne peut que vous inviter à venir nous partager votre avis sur les réseaux sociaux et à débattre sur le sujet avec respect et bienveillance.