Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

par Corentin Digne

Février 2021

Récit d’une aventure sans voiture en Vallée des Belleville.
L’équipe de bénévoles de Lyon s’est donnée comme projet de rejoindre les Alpes en tentant de réduire au maximum son impact carbone lié au transport. Ce weekend, inutile de charger le coffre de la voiture, on fera sans.
Des copains, de la bonne humeur, du soleil, et une paire de pow de phoque : voilà la recette d’un week-end réussi avec la POW Family. Menu du jour : cuillères de kiff pour tout le monde.

6h10. Le réveil sonne. C’est rude, mais le simple fait de se savoir bientôt en montagne facilite grandement la sortie du lit. Quand il s’agit de rejoindre nos belles montagnes, on veut bien sacrifier une bonne grasse matinée. Ce weekend, c’est une aventure sans voiture avec les copains de POW qui nous attend.

Fort de constater que le transport constitue la plus grande part des émissions de CO2 des stations de ski (57%  – source : ANMSM/ADEME), il nous a paru intéressant d’essayer de rejoindre nos belles montagnes en réduisant au maximum notre empreinte carbone. En effet, engagé dans la lutte contre le dérèglement climatique, j’estime avoir un mode de vie plutôt “raisonnable” et relativement économe en carbone. Seule ombre au tableau, des allers-retours, en voiture, fréquents entre Lyon et les Alpes. Dès lors, quelles alternatives ? Pour l’équipe de bénévoles lyonnais, l’option vélo ski semble un peu délicate (se lever tôt ne suffira pas, il faudra partir 2 jours avant). C’est donc tout naturellement que nous nous sommes tourné.es vers le train.

1ère étape – L’approche. La marche d’approche en ski de randonnée peut parfois sembler un peu longue. Mais elle est nécessaire pour atteindre des lieux parfois plus reculés et d’autant plus grandioses. Notre approche : un peu plus de 200 km et 3 départements à parcourir : le Rhône, l’Ain, et finalement la Savoie.
Afin de rejoindre la gare de Lyon Part-Dieu, mon voyage débute par un enchaînement bus/métro. Un trajet multimodal. Sac à dos plein à craquer, la housse de skis dans une main et la paire de chaussures dans l’autre, je retrouve Marie, Lou et Claude-Andréas sur le quai. Malgré l’heure matinale, on devine dans nos petits yeux pas très éveillés que les sourires sont déjà bien présents sous nos masques.

8h08. Départ du TER n°883204 à destination de Moutiers Salins Brides-les-Bains. L’aventure peut commencer. L’enthousiasme et l’énergie débordante de l’équipe font presque oublier que la nuit à été courte. Arthur, puis Suzie, Maëlle et Clément, montent dans le train successivement à Aix-les-Bains et Chambéry. L’équipe est au complet.
En prenant le train, nous avons choisi de prendre le temps. Et ce n’est pas désagréable. Les rayons du soleil rasant du début de journée donnent aux paysages que nous parcourons une couleur toute particulière. Le Lac du Bourget se réveille sur notre passage. Spectacle sublime qui nous rappelle la chance que nous avons de pouvoir en profiter. Un bonheur. Les premiers massifs se dessinent et font émerger quelques fourmis dans les jambes. On se laisse bercer par le rythme du rail en s’imaginant gravir les sommets que nous apercevons par la fenêtre. En prenant le temps, nous avons également choisi de se rendre compte de la distance parcourue. Certains trouveront certainement que 3h de TER, c’est long. Mais avec une telle équipe et de tels paysages en guise de décor, je vous assure qu’on ne s’ennuie pas. 

Nous arrivons à Moutiers peu après 11h. Notre autocar nous attend pour boucler les derniers kilomètres qui nous séparent de notre camp de base. Nous sommes agréablement surpris.es de constater que la navette est pleine : nous ne sommes visiblement pas les seul.es à se passer de voiture pour monter en station (n’oublions pas qu’il s’agit d’un weekend de vacances scolaires). En revanche, nous sommes bien les seul.es à transporter des skis, ce qui semble en intriguer plus d’un.e. J’en entends même certain.es se demander si l’on ne devrait pas nous rappeler que les remontées mécaniques sont fermées. Inutile de rappeler que, chez POW, le dénivelé se mange à l’aide de nos pow de phoque.
Très rapidement, le fond de vallée laisse la place aux cimes enneigées. Mais les douces températures des derniers jours ont marqué le paysage : le manteau neigeux a considérablement réduit à basse altitude. Pour les skieuses et skieurs que nous sommes, ça fait forcément mal au cœur de voir disparaître toute cette neige aussi vite qu’elle est tombée.

La vallée des Belleville nous accueille sous un soleil radieux peu après midi. Arrivé.es à destination, nous découvrons le superbe camp de base que nous propose Marie, caché au milieu des petites ruelles de Praranger. Le temps de poser notre chargement, de se ravitailler, et nous voilà sur les skis vers 14h. Il paraît qu’il convient d’être matinal pour partir en montagne. Le réveil a pourtant sonné à 6h mais je crois que nous n’avons pas totalement saisi le concept chez POW.

Févravril
Au programme, petit échauffement avant la rando du lendemain : nous nous satisferons d’une petite montée sur le domaine skiable, histoire de se dégourdir les pattes. La bonne humeur, le soleil, et les pow de phoques sont au rendez-vous. On ne se plaindra pas du temps magnifique, pas un nuage à l’horizon, mais nous sommes frappé.es par une chaleur digne d’un mois d’avril. Les températures particulièrement hautes pour la saison posent question, nous sommes pourtant en plein de mois de février. Ou de févravril, on en perd un peu la tête. Conséquences : les tee-shirts et la crème solaire sont de sortie.
Après 2 bonnes heures de montée, notre descente est motivée par l’animation du front de neige. Le vin chaud nous attend en guise de récompense pour conclure la journée sur un petit d’air du monde d’avant.

Dimanche au soleil, dimanche merveille
La Pointe de la Fenêtre culmine à 2268m, ce sera notre destination dominicale.
Cette fois-ci, nous tournons le dos au domaine skiable pour nous évader vers des horizons que les pylônes de télésiège n’ont pas encore conquis. Nous partons quasiment avec les skis aux pieds de la maison, grand luxe !
Après deux barres céréales, plusieurs conversions et toute l’énergie de la croziflette de la veille convertie en D+, c’est un splendide panorama qui récompense nos efforts. Vue directe sur le Mont Blanc. Pas besoin de pic-nic, chez POW on se nourrit de cuillères de kiff. Et c’est un régal. Le sentiment de bonheur que procure la montagne fait presque oublier la fatigue qui commence à se faire sentir dans les pattes.
Vient l’heure de la descente. On embarque le panorama dans un coin de sa tête et il est temps de se faire bercer par la gravité. En ski de randonnée, la montée “by fair means” donne à la descente une saveur toute particulière. Et si, étant donné les conditions, certain.es retiendront l’adjectif “irrégulière” pour qualifier la qualité de descente, on profite simplement de l’instant présent. Ce qui est certain, c’est que ce n’était pas les conditions de l’année. Les quantités astronomiques de neige tombées en janvier semblent déjà bien loin. En revanche, cela n’a rien enlevé à la beauté de nos montagnes et au bonheur d’une petite bambée (comme diraient nos amis savoyards) rondement menée. Que voulez-vous, la montagne ça vous gagne ! Des copain.es, du soleil et une belle sortie en ski, la journée tient toutes ses promesses.

Crédit: Corentin Digne

De retour au QG en début d’après-midi, il est déjà temps de penser au retour. Nous attrapons notre navette à 15h20 pour redescendre sur Moutiers. Le temps de trajet nous permet de faire le bilan du weekend, et surtout de penser au prochain épisode. Nous retrouvons la cité lyonnaise sur les coups de 20h. Le record du temps de trajet est détenu par Lou, qui rejoint son chez-soi dans les environs de St-Etienne vers 22h, après un ultime train.

Le train permet un rapport au temps et à la distance différent de celui d’un trajet à 130km/h sur autoroute. Ces deux jours bien remplis m’en ont paru durer davantage, et le temps passé dans les transports ne nous a pas empêché d’apprécier pleinement notre weekend.

En guise de conclusion, le weekend a été très bon et la voiture est restée au garage. L’objectif est atteint. Alors oui, au regard d’un weekend, le temps de trajet est conséquent. Néanmoins, la logistique n’était finalement pas si compliquée et reproduire un tel projet trouverait tout à fait son sens en partant une semaine complète, ou finalement, passer un peu plus de temps dans les transports n’aurait que très peu d’influence sur le temps sur place. Ce weekend a pu nous permettre de se rendre compte qu’avec un peu de bonne volonté, il n’est pas si difficile de s’organiser sans voiture. Des solutions existent. Celles-ci peuvent certes, et doivent, être améliorées (fréquence des horaires, tarifs des navettes, etc.), mais ont le mérite d’exister et de fonctionner.

Avec ce weekend, nous n’avions pas la prétention d’abandonner complètement la voiture. Mais simplement de montrer qu’il est possible de s’en passer et progressivement, faire tomber le culte de la voiture. Et pour qu’à terme, une aventure sans voiture ne soit finalement plus qu’une aventure tout court. 

Nos montagnes sont belles, prenons-en soin !

Crédit: Corentin Digne

Afin de se rendre compte concrètement de l’impact carbone de son trajet, l’ADEME propose un calculateur d’émissions de carbone en fonction du mode de transport.
Le “coût carbone” de notre trajet est estimé à 5.8kg eqCO2 (4.9 pour 200km de TER + 0.9 pour 25km d’autocar), tandis qu’il s’élève à 9.7kg eqCO2 en supposant 4 copains dans une seule voiture (pour 200km). Soit une économie carbone de 40% !
Ce chiffre grimpe à 55 et 69% en comptant respectivement 3 et 2 passagers.

Source: https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/bureau/deplacements/calculer-emissions-carbone-trajets

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

par Victoria Guihard (de la Green Session) et l’équipe de POW

On aurait bien sûr adoré pouvoir se rouler dans la neige jusqu’à la fin du mois d’avril, mais la situation inédite et les mesures restrictives que nous devons appliquer en ont décidé autrement. Profitons donc du temps qui nous est imparti pour chouchouter notre équipement en vue de la saison 2021.

Car on a dû ranger notre matériel de ride dans un carton entreposé au fin fond du garage, et l’estivation commence pour nos vestes, pantalons, skis ou snowboards. 

Mais avant de faire une croix dessus, on peut ressortir les vêtements pour en prendre soin, surtout si notre équipement prenait un peu la flotte dernièrement. 

Car avant de vouloir changer nos vieilles fringues de ski, il existe une solution bien meilleure pour la planète et bien moins chère par-dessus le marché : la réimperméabilisation (maison). Car garder ses vêtements de ride 9 mois de plus permet d’économiser 30% de leur bilan carbone.

Prendre soin des vêtements outdoor est essentiel pour permettre de rallonger leur durée de vie et leurs capacités techniques. La chaîne de vélo, on la graisse pour éviter de dérailler ? Et bien là c’est pareil. Bon pas avec de la graisse, d’accord : en les lavant, ce sera bien suffisant.

Sommaire
Les bases de fonctionnement des vêtements outdoor
Les étapes de réimperméabilisation
Le lavage et le séchage
Le renouvellement du traitement déperlant
Comment être sûr que le traitement a bien marché ?

Les bases de fonctionnement des vêtements outdoor

Pour en comprendre le principe, il est intéressant de revenir sur le fonctionnement des textiles outdoor. La veste de ski, ou hardshell, est un vêtement de protection contre les aléas extérieurs. Elle est donc d’un côté imperméable, et de l’autre, respirante. C’est également la troisième et dernière couche du « système des trois couches » (voir cet article Comment ne pas avoir froid au ski ? La technique ultime).

Le rôle de cette veste (tout comme celui du pantalon) est donc de maintenir au sec sans faire suer à grosses gouttes à l’intérieur. Pour ce faire, cette veste se compose d’une membrane dite « imper-respirante » (imperméable ET respirante) calée en sandwich entre le tissu extérieur et la doublure intérieure. 

Elle permet donc, d’évacuer la transpiration vers l’extérieur tout  en empêchant l’eau de s’infiltrer à l’intérieur en la laissant glisser sur le tissu. D’un point de vue technique, on visualise sur la membrane des espaces microscopiques qui, d’une part laissent s’évaporer l’eau sous forme de vapeur (la sueur), et d’autre part empêchent l’eau sous forme de gouttes de s’y infiltrer. L’efficacité imperméabilisante de la membrane est renforcée par l’ajout d’un traitement déperlant – aussi appelé Durable Water Repellent (le fameux « DWR ») – qui permet d’empêcher toute absorption d’eau sur le tissu externe de la veste. En langage simple, on dit que l’eau « perle » sur le tissu. 

Sans l’application de ce traitement déperlant, un vêtement peut perdre jusqu’à 70% de ses capacités respirantes par temps humide.

Cependant, le temps et l’usure ont bien souvent raison de l’efficacité de ce traitement. Au  fur et à mesure de son utilisation, le vêtement prend l’eau et les pores de la membrane finissent par se boucher, conduisant à un effet sauna à l’intérieur, et extérieurement on est trempé. 

Mais l’heure n’est pas encore aux funérailles, notre équipement peut bien tenir le choc à condition de le réimperméabiliser. 

Les étapes de réimperméabilisation 

Le lavage et le séchage

Dans un premier temps, il suffit simplement de laver les vêtements en machine à 30° sur programme délicat. C’est peut-être tout bête, mais le nettoyage permet d’éliminer les particules qui s’accumulent au fil du temps, risquant de boucher les pores de la membrane. La meilleure chose à faire est donc de laver de temps à autre ses vêtements pour assurer la longévité de la déperlance.

Toutefois, on fait attention à ne pas utiliser n’importe quelle lessive (et encore moins se servir d’un adoucissant), afin d’éviter la présence éventuelle de résidus sur la surface de la membrane. 

On préconise l’utilisation de lessives adaptées aux vêtements techniques à base d’agents minéraux et végétaux, sans aucun adoucissant ni assouplissant. La NST Wash (marque française) en est un bon exemple, tout comme la Tech Wash de Nikwax

Les produits nettoyants de ces marques ne contiennent pas de solvants, ni d’agents toxiques pour l’humain et l’environnement. Elles sont toutes deux respectueuses de l’environnement sans altérer la qualité et l’efficacité des produits. 

On passe ensuite les vêtements au sèche-linge à basse température et sur programme court. 

Ces deux étapes devraient, normalement, réactiver le traitement déperlant et assurer à nouveau une bonne imperméabilisation. 

Le renouvellement du traitement déperlant

Pour être certain de mettre toutes les chances de son côté, on peut en dernière étape du processus, renouveler le traitement déperlant avec un produit spécifique soit par pulvérisation, soit à l’aide d’un imperméabilisant à diluer en machine. A choisir, on préfère le traitement en machine, question d’efficacité. 

Là encore, les marques citées plus haut proposent toute une gamme de produits réimperméabilisants sans PFC (une famille de molécules cancérigènes que l’on retrouve bien trop souvent dans les produits et vêtements outdoor).

Comment être sûr que le traitement a bien marché ? 

Une seule réponse : le test de la goutte d’eau. En versant un peu d’eau sur la veste ou le pantalon, on saura si nos efforts ont payé. 

Si l’eau perle et roule sur la surface du tissu, cela signifie que le procédé a été concluant. En revanche, si la goutte d’eau est absorbée par le tissu, l’imperméabilité laisse encore à désirer. 

Dans la majorité des cas, la réimperméabilisation donne de très bons résultats.

L’expérience étant maintenant terminée (et validée), on voit que l’entretien régulier de nos vêtements de ski,  primordial pour leur assurer une vie longue et paisible, ce n’est pas si compliqué, et ça ne prend pas beaucoup de temps ni de ressources!

L’idéal c’est de laver veste  et pantalon de ski/snowboard deux fois par an avec une lessive spécifique et de les réimperméabiliser au moins une fois par an.

Et pour finir,  avant de se lancer dans cette réimperméabilisation, une vidéo récapitulative et plutôt sympa signée NST (parce que les images, ça parle bien en général) : https://youtu.be/lc9ocQHDefw 

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

Tracer une nouvelle voie

(Forging a new path)

Qu’est ce qui nous manque le plus durant cette période de confinement? Parmi les activités qui ont été suspendues à cause du confinement, quelles sont celles que nous ne voudrions pas voir redémarrer à la sortie de la crise sanitaire? Et pourquoi?

Rejoignez-nous et toute la communauté POW en Europe ce mercredi, 22 avril – le Jour de la Terre – à 19h pour discuter de ces questions et bien d’autres, en live avec Liv Sansoz et Nikolai Schirmer de la POW Alliance, et membre du board POW Europe Rick Wheatley.

Rejoignez-nous et participez à la discussion! On espère pouvoir poser les questions que vous aurez partagées en commentaires directement aux participants.

Et si vous ne pouvez pas être présent.es, nous invitons également toute notre communauté, les athlètes qui nous suivent, les partenaires et bénévoles POW à y réfléchir, discuter et répondre de leur côté et nous faire parvenir le tout.

Côté format, on vous laisse choisir: email, commentaire facebook, instagram, tiktok, message vidéo … votre choix sera le nôtre! N’oubliez pas de taguer @protectourwintersfrance et #newpath pour que nous puissions voir toutes vos idées!

Voici les 5 questions:

  1. Qu’est ce qui vous manque le plus dans cette période de confinement?
  2. Parmi les activités qui ont été suspendues à cause du confinement, quelle sont celles que nous ne voudriez pas voir redémarrer à la sortie du confinement ? Pourquoi?
  3. A l’inverse, quelles activités qui ont vu le jour pendant le confinement souhaiteriez vous voir se prolonger? Avez-vous des idées de nouvelles initiatives à lancer?
  4. Qu’est ce que vous avez appris pendant ces semaines de confinement?
  5. Avez-vous des idées d’initiatives qui pourraient aider les travailleurs, les entreprises et les communautés à créer une société plus durable post COVID-19
©@mnachtschatt

photo: danmilner.com

5 conseils pour parler du climat à Noël

Ah, le 24 décembre ! Si attendu pour sa nourriture savoureuse et abondante, mais si redouté pour ses conversations aussi inconfortables qu’interminables… 

Nous savons comment ça se passe… Après avoir détourné la question “Alors, tu fais quoi maintenant ? ”, vous jetez un coup d’œil désespéré à la table des enfants à laquelle vous n’êtes plus invités, vous entendez peut-être une boutade sarcastique de l’oncle Etienne sur la façon dont le changement climatique adoucit agréablement l’hiver.

Votre tendance naturelle pourrait être de vous lever et de fuir la table, pour rentrer le plus vite possible dans vos montagnes chéries. Mais nous aimerions vous offrir quelques conseils qui pourraient vous éviter bien des orages en ce doux jour de Noël. 

Même si cela semble inconfortable, parler du changement climatique est l’un des moyens les plus importants pour faire une différence.

Alors on va vous coacher ! 

1. Préparez votre propre histoire climatique

Avant de pouvoir parler du climat avec quelqu’un d’autre, vous devez parler du climat avec vous-même. Quelle est votre histoire ? Comment avez-vous été impacté par la crise climatique ? Et pourquoi vous en souciez-vous ? Si vous lisez ceci, il y a de fortes chances que votre amour du plein air définisse qui vous êtes.

2. Parlez leur personnellement

Parlez des impacts que vous voyez déjà dans les endroits de plein air que vous aimez, comme des saisons de ski plus courtes, la Mer de Glace que vous voyez fondre au fil des années, la sécheresse du lac d’Annecy ou les catastrophes naturelles de plus en plus ravageuses. Si vous avez des enfants, parlez de votre peur qu’ils grandissent sans connaitre la neige en hiver, ou en connaissant 50° en été ! 

Ces faits si évidents pour vous ne le sont pas forcément pour les autres. De plus, ces cris du coeur ont plus de chance de toucher votre entourage que des chiffres ou des discours journalistiques. Vous constaterez que cela attirera les gens au lieu de les repousser. 

Vous pouvez également essayer de vous mettre à leur place, qu’est ce qui est important pour eux ? L’avenir de leur enfant ? La montée du niveau de la mer ? L’érosion des côtes ? Les réfugiés climatiques ? Parce que s’il fait 50° chez nous, il en fera 70° dans les pays chauds !   

3. Restez calme et pratiquez l’écoute active 

Prenez votre courage à deux mains et discutez calmement.  Aujourd’hui n’est peut-être pas le jour où vous changerez les habitudes de toute votre famille, mais en montrant que vous êtes ouvert.e à la discussion, vous avez plus de chance de planter une petite graine. Malheureusement, lorsqu’il s’agit de positions sur le changement climatique, les opinions sont basées sur leurs peurs du changement. Donc, quand vous commencez à entendre ces phrases redoutées comme “c’est des conneries de bobos mangeurs de graines !”, n’allez pas directement aux arguments scientifiques !  Même si la science a établi que le changement climatique est d’origine humaine, s’appuyer trop sur la science et les faits, contre un argument qui semble émotionnel, est inefficace, et vous fera passer pour quelqu’un d’arrogant. Ce n’est pas le but. 

Posez plutôt des questions comme :

Comment vous sentez-vous vis-à-vis le changement climatique ? 
Que pensez-vous que nous pouvons faire ? 

Alors préparez-vous à ÉCOUTER. Oui, écouter. A l’heure des médias sociaux, l’élaboration d’une réponse rapide, “du tac au tac”, est la réaction naturelle. Mais l’écoute active ne consiste pas seulement à trouver une réponse sensée, mais de comprendre réellement les motivations afin trouver des arguments plus justes.

4. Connaissez la science, mais restez ouvert

La recherche montre que lorsque nous sommes confrontés à des faits qui contredisent nos croyances fermement ancrées, nous nous accrochons plus fermement à ces croyances, nous nous détournons du raisonnement logique, et nous nous tournons plutôt vers des arguments qui ne peuvent pas être scientifiquement démontrés (c’est-à-dire des arguments émotionnels).

Mais cela ne fait pas de mal non plus de comprendre la crise climatique et la science qui la soutient. Les preuves, les causes, les effets et le consensus scientifique sont assez clairs, il y a même des vidéos qui rendent le réchauffement climatique comprehensible en 4 minutes

5. Gardez-le positif, et l’humour 

Évidemment, la crise climatique ne fait pas rire. Mais parfois, nous devons prendre du recul et rire de nous-mêmes. C’est le meilleur des médicaments  !

De plus, la table de Noël n’est pas un lieu pour le fatalisme. La résilience peut être excitante ! On ne vivra pas moins bien mais autrement : manger des produits locaux, réparer l’électroménager plus facilement, troquer, se déplacer en transport en commun, à vélo, en ski, ou même à cheval ! Réinventons le monde ! 

Alors que le gouvernement ferme les yeux sur le réchauffement climatique, d’innombrables autres acteurs mondiaux tentent de faire la différence. Les véhicules électriques sont de plus en plus courants, l’énergie solaire est plus abordable que jamais et la production d’énergie éolienne est en augmentation. Il y a beaucoup à espérer  pour l’année 2020 !! 

Le changement climatique affectera personnellement tout le monde autour de la table. La lutte contre le changement climatique sera le problème majeur de cette génération, et il faudra la volonté de tous, même de votre famille, pour qu’une révolution change cela ! 

Enfin, si l’on vous demande comment agir, vous pouvez bien sûr évoquer : la mobilité douce, la consommation éthique et locale, le refus de suivre la mode ou la réduction des déchets, le compost, l’utilisation abusives des ressources, le gaspillage… mais le plus important est de parler de ce que vous faites vous !  Expliquer en quoi ce n’est pas si contraignant et même moins cher d’agir pour la planète !

Autres ressources:

BD Planetman

La différence entre météo et climat

Le rapport 2019 grand public du Haut Conseil pour le Climat

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

POW Pyrénées se mobilise !

Nos hivers se jouent aussi l’été.

Cette année, c’est auprès de N’PY (Nouvelles Pyrénées) qui gère 8 des plus importantes stations du massif, que nous nous sommes associés.

Les journées « Montagne propre », ce sont mille bénévoles sur 8 journées / 8 domaines, soit plus de 4 tonnes de déchets ramassés et recyclés chaque année (2018), depuis déjà 14 ans.

POW est allé à la rencontre de tous ces passionnés acteurs et organisateurs sur 2 de ces événements: clubs de ski, familles, riders, retraités et même les gérants de stations.

Cela a été l’occasion de dresser le bilan des comportements et même de trouver quelques perles inattendues :

  • le nombre de mégots abandonnés restent très préoccupant,
  • mais la plupart des déchets ne sont pas volontaires (mais qui jetterait consciemment son appareil dentaire entre 2 rochers ou un seul de ses skis?)

Cependant,  malgré la disparition progressive mais évidente des dernières neiges éternelles pyrénéennes, nous avons pu mesurer l’investissement et la motivation des participants, et surtout échanger et partager nos idées :

  • optimisation des transports pour les accès stations
  • traitement des déchets
  • meilleure maîtrise des ressources et de l’eau
  • sensibilisation des plus jeunes

De ces moments précieux et conviviaux, en sont ressortis de nombreux contacts prêts à s’investir avec nous.

Certains projets sont déjà en discussion avec les stations de Piau Engaly et Peyragudes et présagent déjà d’un partenariat prometteur.

On y croit et on ne lâche pas !

montagne_propre_piau

Opération Montagne Propre à Piau Engaly