Recap de la Convention POWpulaire : la place des Femmes en Montagne

Recap de la Convention POWpulaire : la place des Femmes en Montagne

La place des Femmes en Montagne, c’est le sujet de départ de notre dernière Convention POWpulaire, ce format de café-débat en ligne que l’on anime tous les 1ers mercredi du mois ! Pour l’occasion, on était en compagnie de membres de l’équipe du festival Femmes en Montagne, qui a lieu du 2 au 5 novembre, et notamment d’Antonia Bouvier, qui vient de terminer un travail de mémoire sur le sujet. Pour vous donner envie de venir aux prochains rendez-vous, ou encore pour vous donner des pistes, des recommandations et autres infos donnant envie de s’intéresser au sujet, on vous propose un petit tour retour sur cette super soirée.

On a commencé par une présentation du festival. On ne vous refais pas cette dernière, mais si vous ne connaissez pas le festival, au moment où ces lignes sont publiées il n’est pas trop tard, rendez-vous sur leur site.

Ensuite, Antonia nous a partagé une présentation de son travail de recherche.
Cette dernière commence par un chiffre fort : 2%. 2%, c’est la part de guides de hautes montagnes qui sont des femmes. Ces 2%, Antonia les met en perspective d’un autre 2% : c’est aussi ce que les glaciers des Alpes françaises perdent en surface chaque année depuis 2005.
C’est par cette mise en perspective et ce clin d’œil entre pourcentages que de grandes questions interviennent tôt dans son mémoire.
Inégalités de genre ? Fonte des glaciers ? Pourrait-il exister un lien entre l’exploitation de la nature et l’oppression des femmes ?
Antonia se sert du sujet de l’alpinisme pour mettre en exergue des problématiques d’inégalités présentes partout en montagne. Il y a 40% d’adhérentes dans les fédérations de montagne, mais 10% de femmes sont leaders des sorties, et 2% sont guidées par des professionnels.

Les raisons expliquant cette disparité sont nombreuses. Parmi elles, la représentation. Dans son mémoire, Antonia cite Cécile Ottogalli – Mazzacavallo, autrice de la thèse « Des femmes à la conquête des sommets : Genre et Alpinisme » qui affirme que : « L’Histoire de l’alpinisme raisonne au nom de ses héros masculins ». En effet, depuis le début du XVIII siècle l’alpinisme représente l’effort intensif et la force surhumaine d’hommes qui partent défier les sommets alpins les plus hauts : « un homme, aventurier, hyper responsable, physiquement irréprochable, jamais soif, jamais peur, jamais froid ».

Cette représentation principalement des exploits des hommes n’a pas tellement été bousculée depuis. En 2019, toutes les unes de l’Équipe, tous sports confondus, sont à 98% des exploits masculins.On estime que seul 0,4% de sponsoring mondial est investi pour les athlètes et équipes féminines

Antonia a ensuite entamé un début de réponse à la question : pourquoi la place des femmes en montagnes est liée aux combats environnementaux. Un constat d’ailleurs applicable plus généralement à l’échelle de la planète. On vous partage un extrait directement de son mémoire qui appuie sur l’un des points fondamentaux du problème :

” Il est indéniable que la société exerce une influence considérable sur la montagne et sur les femmes. La déclaration de la COP 26 selon laquelle le changement climatique “n’est pas neutre du point de vue du genre” renforce cette idée. En effet, il est alarmant de constater que 80 % des personnes déplacées par les catastrophes et les changements climatiques dans le monde sont des femmes et des filles (Les femmes sont les premières victimes de la crise climatique, selon la COP26, 2023). Ce chiffre souligne la vulnérabilité accrue des femmes face aux conséquences environnementales et met en évidence une inégalité structurelle préexistante. “

Les femmes ne partent pas d’un terrain de jeu égal – économiquement, socialement et politiquement. Elles sont plus vulnérables à cause de ces constructions”

DW Gotelind Alber

Cofondatrice de l'organisation non gouvernementale GenderCC-Women for Climate Justice.

Ont ensuite été abordés des axes comme la répartition du travail différente historiquement selon les hommes et les femmes (notamment en montagne), la façon dont les choses peuvent bouger (trop) lentement, ou encore l’usage du mot écoféminisme…

Vous pouvez retrouver la partie présentation d’Antonia enregistrée ici, et sinon pour mieux comprendre le sujet et comprendre tout le travail de recherche d’Antonia, voici une version publique de son mémoire ici. On vous conseille vraiment d’y jeter un oeil ! C’est un travail passionnant et rigoureux sur une problématique importante quasiment pas traitée en France.
On vous partage également une liste de ressources et de contenus à la fin de l’article.

Pour terminer, on vous rappelle que les Conventions POWpulaire ont pour objectif d’offrir à la fois une dimension informative, qui passe alors par une présentation et/ou des invités, mais surtout d’offrir un temps d’échanges et de débats dans un cadre de confiance.
C’est pour cela que les Conventions POWpulaires ne seront jamais enregistrées en entier, car on ne souhaite pas que cela puisse brider la liberté de parole de chacun.e.
On continuera de vous faire les meilleurs recaps possibles, mais le meilleur moyen de ne rien rater et de venir échanger avec nous, c’est de s’inscrire !
La prochaine c’est le mercredi 8 novembre à 18H30 (inscription ici). On sera cette fois avec Mollow pour parler voyages en trains, conseils sur Interrail, concours TOPOW etc. Viens, ça va être cool et peut-être qu’on t’aidera à organiser ta prochaine aventure !

Aventure dans les Pyrénées avec Pyrénéance

Aventure dans les Pyrénées avec Pyrénéance

L’année dernière, des membres de POW France sont partis dans les Pyrénées pour une aventure de 4 jours organisée par Pyrénéance avec Mathieu Crepel. Motivés par l’envie de mettre en avant à la fois les bonnes pratiques et les montagnes pyrénéennes – loin de la lumière des Alpes – on vous parle de Pyrénéance, de l’aventure qu’on a vécu avec eux, et de la suite (spoiler : on vous conseille de lire jusqu’à la fin)


D’abord, Pyrénéance, c’est quoi ?

Pyrénéance est une agence qui organise des aventures depuis 1994 dans les Pyrénées. Mais plutôt que de vous partager une description qui manquera de saveur, qui de mieux que Jean-Baptiste Coffin, le directeur de Pyrénance, pour vous en parler :
« Nous proposons à notre clientèle, composée d’entreprises, de collectivités (classes de neige, classes découvertes), et de particuliers, des séjours et des événements en montagne, dans les Pyrénées l’été comme l’hiver. Natif du Sud-Ouest, élevé à l’entrée de la plus belle vallée du monde, surfeur et snowboarder invétéré, je prends un immense plaisir à faire découvrir nos contrées aux personnes que l’on reçoit lors de nos séjours. »

Une agence de voyage réceptive portée par des locaux, pour mettre en avant uniquement des territoires que connaissent très bien ces derniers, c’est le genre d’approche qui nous plaît chez POW. Surtout que la question de l’impact écologique (et comme ils font les choses bien, du transport évidemment) est importante chez Pyrénéance.

« Nous poussons nos clients à venir nous rendre visite en train, ce qu’ils font régulièrement. Les transports lors « du dernier kilomètre » sont la grande majorité du temps réalisés en covoiturage. Nous travaillons avec des producteurs locaux, ce qui nous semble tout simplement normal. Alors que ce soit lors d’échanges nourris lors de la visite des chers amis Alpins de chez POW, que ce soit lors de réunions sur l’avenir des territoires auprès d’institutionnels et du Ministère du Tourisme, on réfléchit, on cogite, et on revient toujours sur le même sujet : celui du transport.
On a besoin, dans nos vallées Pyrénéennes, comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, de repenser nos systèmes de transports. Le transport en commun devrait être plus commode que le transport individuel, il devrait desservir tous les fonds de vallées, tous les villages encore habités, tous les cols et autres spots merveilleux de nos chères montagnes. Et il devrait être gratuit. »

Humain engagé avec la conscience de ses contradictions, Jean-Baptiste Coffin assume ses impacts écologiques, tout en sachant qu’il faut faire mieux, sans pour autant attendre d’atteindre la perfection avant de se mettre en mouvement. Même si vous ne l’entendrez jamais se mettre dans une position de donneur de leçon.

« On fait beaucoup plus partie du problème que de la solution” explique-t-il, lorsqu’il fait la balance entre ses efforts individuels et les engagements de Pyrénéance d’un côté, et l’impact du tourisme ou ses imperfections de l’autre. »
« En attendant, tout en rejetant le greenwashing, et sans se passer de réfléchir un peu, et bien on s’émerveille, on se laisse absorber par le majestueux environnement qui nous entoure. On se réjouit de la chance absolue de vivre au milieu de ces Pyrénées sauvages, uniques, authentiques. On éduque nos clients par l’enchantement, on les pique à la beauté sauvage, on réenchante leurs vies, même si ce n’est que le temps d’un instant. »

Cet émerveillement, c’est ce qu’ont vécu Arthur et Robin, respectivement employé et sportif ambassadeur de votre asso préférée ! Jean-Baptiste vous raconte comme si vous y étiez :

« C’était un jeudi du mois de février et il faisait froid.
Il avait neigé en bonne quantité à basse altitude à la faveur d’un blocage orographique comme on les aime chez nous. Comme pour souhaiter la bienvenue à nos invités Alpins pour les premiers, et Nantais pour les autres, on quitte la ville sous des grosses averses de chips, de pizza de reblochons ou de bérets selon leurs appellations d’origine pour gagner le haut de la vallée d’Ossau et notre home spot d’Artouste. La journée du lendemain ne fut alors qu’un subtil mélange de bleu et de blanc avec pour seule couverture nuageuse celle de nos respectueux mais néanmoins musclés sprays faisant voler la neige depuis nos tails. La journée où tu oublies de manger, tu oublies que tu as soif, tu oublies les problèmes écologiques … Tous les problèmes sont enterrés derrière les cris de joie poussés à l’unisson, à la faveur d’une frénésie partagée par l’amour de la ride et de cette montagne qui nous donne tant.

Emmenés par Mat Crepel et jamais rassasiés lorsque le menu est aussi alléchant, notre boulimie du jour a heureusement été compensée par une petite approche en peaux de phoque dans la vallée voisine (vous savez, la plus belle du monde). Là-haut, un bivouac monté pour l’occasion, et un petit feu de camp pour réchauffer nos petits doigts pointant les millions d’étoiles qui nous ont enveloppées pour cette nuit d’hiver en pleine montagne. Une nouvelle matinée au ciel bleu azur nous permis de présenter à la troupe les joyaux du cirque de Lescun, j’ai nommé les aiguilles d’Ansabère, merveilleuse anomalie paysagère qui permit d’écrire parmi les plus belles histoires du Pyreneisme et de ses héros, acteurs ici de prouesses ascensionnelles.
Cette beauté nous imprègne, nous envoûte encore pendant les descentes et ne nous lâchera pas jusqu’au soir du troisième jour, où à la suite de quelques rondelles de sauciflard partagées devant un petit feu allumé dans une cabane perdue du piémont de la vallée d’Aspe, nous redescendons de notre petit nuage. Le ride, autant éphémère que fun à cette altitude, nous aura fini les jambes, régalé les semelles, et offert ces nouveaux moments uniques de partage et d’émerveillement collectif.
Ces trois jours furent un véritable voyage à travers l’hiver Pyrénéen, aussi éphémère et fragile que passionnant et envoûtant. Même quand tu connais, même quand tu as déjà fait, tu ne peux pas faire autrement que d’aimer. »

Face à l’urgence écologique, et aux nombreux problèmes sociaux et environnementaux qui en découlent, nous avons besoin d’évasion, d’émerveillement, de découverte…
Non pas pour échapper à des enjeux qui parfois (souvent) nous dépassent, mais au contraire, pour recevoir cette piqûre de beauté, cette énergie qui booste notre motivation pour agir une fois l’aventure terminée.

C’est dans cet esprit, à la fois d’évasion et de prise de conscience, mais aussi de mise en valeur des Pyrénées, que POW a souhaité être partenaire du film Jadis !
Jadis, c’est l’histoire de Sébastien (snowboarder) et William (skieur), qui vont traverser les Pyrénées, du Pic du Midi d’Ossau à l’Aneto, en respectant le matériel et les traditions des époques successives. Des premiers pas en haute montagne effectués en 1789 à leurs performances à ski d’aujourd’hui.
Pour reprendre les mots d’un bénévole de POW France (Emmanuel qu’on salue !), présent à l’avant-première il y a quelques jours à Pau : Jadis, c’est un récit original sur la prise de conscience de notre empreinte carbone à laquelle William adhère avec sincérité. Un parallèle entre passé et présent sur la pratique montagnarde avec en ligne de mire cette nécessaire obligation de sobriété. Le tout agrémenté de splendides prises de vue et assorti d’une BO brillante.

En bref, exactement ce dont nous avons besoin !
N’hésitez pas à vous renseigner sur le travail de Pyrénéance pour peut-être vivre (ou offrir) une aventure avec eux. Et on vous tiendra au courant des projections de Jadis qui auront lieu tout au long de la saison.

Pour finir, comme on vous avait dit de bien rester jusqu’à la fin, on a une surprise ! Dans le cadre de notre collaboration avec Pyrénéance, Nidecker, partenaire de l’expédition, offre une planche de snow à un ou une lectrice de cet article. Pour participer au tirage au sort, répondez à quelques questions via ce formulaire (lien ici) 
UPDATE : Concours terminé, merci d’avoir participer !

Retenue collinaire à Clusaz : récap, communiqué et interview

Retenue collinaire à Clusaz : récap, communiqué et interview

Il y a quelques semaines, le maire de la Clusaz a annoncé un moratoire concernant le projet de retenue collinaire sur le plateau de Beauregard.
On voulait vous proposer alors un récap de ce gros projet qui a animé le territoire pendant des années, avec la position des associations qui ont milité contre, mais aussi une interview de David Perillat-Amédée, adjoint au maire de la Clusaz à qui on a voulu poser plusieurs questions.
Pour rappel, vous pouvez retrouver notre position officielle sur le sujet ici 



D’abord, si le sujet ne vous parle pas trop, on se tente de vous résumer ça en quelques lignes : la Clusaz souhaitait construire une 5ème retenue collinaire, c’est-à-dire un trou d’environ 150 000m3 pour capter l’eau, et s’en servir à la fois pour alimenter le village en eau, mais aussi pour la neige artificielle. Une consultation publique a eu lieu et a recueilli une majorité d’avis négatif, mais la commission d’enquête a rendu un avis favorable, avant que le préfet de Haute-Savoie donne son feu vert.
 Des associations s’y sont opposées avec le soutien de nombreux citoyens, par le biais d’une ZAD (occupation des lieux) notamment. Le tribunal administratif de Grenoble, saisi par les associations, a suspendu l’arrêté préfectoral autorisant le lancement des travaux il y a un an, mettant en doute le caractère essentiel de ces-derniers. Début septembre, le maire a annoncé un moratoire sur le projet, c’est-à-dire la suspension du projet, alors que devait commencer des travaux mais que le tribunal n’avait pas rendu son verdict.

Cette nouvelle sonne la fin d’un dossier qui dure depuis des années, et la victoire d’associations et citoyens qui se sont longuement opposés au projet. Du côté des élus, cela signifie qu’il n’y aura pas de 5ème retenue collinaire pour l’instant. Pour entendre et comprendre les différentes parties, on souhaitait vous relayer d’un côté le communiqué de presse de la coalition d’associations et de citoyens, et de l’autre la parole d’un élu revenant sur ce dossier.

Après la position des associations et le court récapitulatif des faits, on vous partage l’échange que l’on a eu avec David Perrilat-Amédée, adjoint au maire de la Clusaz. ⬇️

La première chose qu’on voulait vous demander, c’est revenir sur la décision du moratoire. Comment cette décision s’est construite en interne ?  


On se posait la question de savoir quand est-ce qu’on allait pouvoir commencer, notamment le défrichement, si on avait une réponse du Conseil d’État favorable, est- ce qu’on allait y aller, etc. On s’est vite rendu compte que le timing n’allait pas, et puis c’était encore un peu de tension qui allait arriver si on attaquait le défrichement rapidement. On s’est aussi rendu compte qu’on pouvait pas engager la responsabilité de la commune pour un montant de 10 millions d’euros alors qu’on ne savait même pas quand et comment on pourrait mettre de l’eau dans cette future retenue. À un moment donné, on a dit “il faut être raisonnable”.
On respecte la justice, le dossier est dans la main de la justice sur le fond. Donc autant se consacrer sur d’autres projets parce qu’on a d’autres beaux projets qui vont bientôt sortir. Pour l’instant, le projet a besoin d’être étudié par la justice sur le fond et on va travailler avec eux pour se préparer à le faire un jour peut-être.

En tant qu’association, on voulait revenir avec vous, sur toutes les mobilisations qui ont eu lieu. Le projet a animé de nombreux débats, ça a mobilisé beaucoup de gens, notamment avec de nombreux opposants qui sont venus exprimer leurs désaccords à travers une ZAD, etc. Dans un premier temps, vous, comment avez-vous vécu tout ça ? Et dans un deuxième temps, comment percevez-vous que ce soit cette mobilisation qui ait amené le tribunal administratif à saisir du sujet ?

Tout d’abord, c’est vrai que ça a été douloureux de vivre ces moments- là, parce que je pense qu’il n’y a aucune station qui a subi autant d’attaques et deux ZADS se sont installés quand même sur le secteur. Des enneigeurs qui ont été détériorés, des menaces de mort qui ont été reçues, des mots plus forts que les autres qui ont été donnés et lancés envers les élus et puis aussi envers la station. Donc, je crois que je ne sais pas qui d’autre comme station de ski ou support de station de ski a vécu ça jusqu’au jour. Donc, à la fois un peu de colère parce que ce n’est pas dans nos habitudes, mais un peu de douleur, et aussi beaucoup d’inquiétude sur ces phénomènes- là. Donc oui, pas facile à vivre. Pas facile à vivre parce qu’ on a été le symbole du ski bashing et puis un peu un paratonnerre pendant que d’autres faisaient leurs investissements dans la neige et dans les retenues tranquillement de leur côté et que nous, on a pris un peu pour tout le monde, un peu le symbole. Ce n’est pas facile à vivre pour les élus qui bossent toute la journée et les techniciens surtout.
C’est un projet aujourd’hui de la Clusaz qui est attaqué par des associations, mais ça fait partie du jeu quelque part. Il faut savoir l’accepter avec humilité.

Si je comprends bien, au-delà évidemment des dérives que tout le monde ne peut que condamner comme les menaces de mort, vous, une des choses que vous comprenez le moins, c’est le fait que ça a été la Clusaz et pas forcément d’autres à côté de vous, plus que le fait que des personnes décident de s’installer, etc, pour exprimer un mécontentement ?

Non, le plus dur, c’est quand on voit cette mobilisation, des gens de l’extérieur, parce que dans ces mobilisations on est passé discrètement voir ce qui se passait, et je n’ai pas vu trop de gens que je connaissais. Cette mobilisation extérieure qui s’est faite à la Clusaz, ça a été violent. Tant mieux si nos voisins ont pu faire tous les projets qu’ils souhaitaient faire. Tant mieux pour eux, tant mieux pour la montagne. Maintenant, oui, la Clusaz est aussi une station qui est regardée, écoutée et peut- être enviée pour certains, donc c’est tombé sur nous. C’est peut- être aussi notre modèle économique de La Clusaz qui est un symbole aussi dans les deux sens.

Je reviens là-dessus mais c’est l’axe le plus important pour nous en tant qu’association, que ce soit ce projet ou un autre : que ce soit pour les citoyens ou pour les associations, d’un côté, c’est ultra condamné et criminalisé le fait qu’il y ait des modes d’action contestataires ; et de l’autre, cela permet d’enclencher des processus totalement démocratiques qui ne se seraient peut- être pas enclenchés d’autres façons.
En voyant tout ça et là, avec le recul maintenant que ce “chapitre” est terminé, qu’est-ce que vous pensez de ça et est-ce que vous tirez des enseignements de la façon dont ce projet a été mené ? Est-ce qu’il y a des choses que vous feriez autrement à l’avenir si c’était à refaire ?

Sur le processus démocratique, il a été fait au moment des élections puisque quand nous, on est arrivé, nouveau mandat, le nouveau maire et les nouveaux élus, ce n’est pas quelque chose qui était méconnu des citoyens. On a été élus à plus de 60 %. C’était marqué dans nos programmes. C’était pas méconnu et on l’a su avec l’enquête publique qu’il y a eu, la grande majorité des citoyens du village soutiennent dans ce projet- là (ndlr : la majorité des personnes participantes à l’enquête publique se sont opposées au projet). Après, c’est cette mobilisation extérieure… Sur le projet en lui- même, il y a des contestataires. Très bien, mais c’est aussi ce que représente ce projet- là qui est contesté. Donc là, ça va au- delà du projet en lui- même.
Je pense qu’il y a eu une mobilisation locale très petite parce que c’est cette petite mobilisation locale qui a fait des vagues et un tsunami par la suite.
On a le droit de ne pas être d’accord sur le fait qu’il soit fait à cet emplacement- là. Forcément, comme toute construction, on enlève des arbres et des trucs et on dénature un petit peu, mais dans le projet, il y a des compensations, il y a des choses qui sont faites pour que ça passe puisque d’ailleurs, on a toujours l’agrément de l’environnement. Ce qui est le plus compliqué pour les gens d’ici, c’est au- delà de ce symbole, c’est que cette mobilisation, elle est devenue incontrôlable sur d’autres sujets, sur un mélange avec d’autres sujets sociétaux.
Alors pour revenir à votre question, oui, il y a des leçons à en tirer. Peut-être que sur l’ensemble des projets, il faut en parler aux associations, certes. Mais nous, ce qui nous intéresse, ce sont les projets locaux. On a toujours travaillé avec nos sociopros, on a toujours travaillé avec nos habitants.

Effectivement, vous vous parlez d’un soutien local, d’un sujet bien connu localement, etc. Sans valider ou remettre en cause ce point, si je vous pose la question de l’avenir, c’est parce que, d’abord ça paraît quasi certain que ce genre de mobilisation et l’implication de personnes sur un plus grand spectre arrivera sur d’autres projets à l’avenir. Et ensuite, est-ce que vraiment, selon vous, une implication extérieure est forcément plus délégitimée quand on sait le nombre de personnes qui sont passionnées, amoureux de montagne, quand on sait le nombre de personnes que la montagne ramène tous les ans et quand on sait l’ampleur et l’importance des sujets écologiques ?

C’est un peu philosophique, moi je suis assez pragmatique.

Je ne pense pas que ce soit philosophique, quand on prend le nombre de personnes qui vont à la montagne par an, c’est à peu près un français sur dix. Est-ce que les personnes qui vont plusieurs fois à la montagne par an, est-ce qu’ils n’ont pas du tout de pouvoir citoyen sur un projet qui aura un impact effectivement à échelle locale, mais aussi à plus grande échelle territoriale ou nationale, par exemple quand on pense aux enjeux de l’eau et aux enjeux climatiques ?

Oui, après, il faut remettre un peu les pieds sur terre. Les projets qu’on a, c’est un centre socio- culturel. Les projets qu’on a, c’est des habitations pour nos habitants, c’est des habitations pour les saisonniers.

Je ne prenais pas le cas de certains projets comme ceux-là.

Avant tout, on n’est pas le totem de la montagne la Clusaz, on est un village, avec des besoins pour les habitants, ils ont des besoins de vivre à l’année.
Donc s’il y a d’autres projets qui touchent plus fermement la montagne, plus fortement la montagne, c’est sûr qu’on s’y prendra autrement. C’est la réponse qu’on attend. Forcément, on va s’y prendre autrement. Mais on cristallise beaucoup sur ce projet d’une cinquième retenue sur la la station. Les projets de la commune, ils ne s’arrêtent pas là.
Donc, en fait, oui, les gens de l’extérieur, désolé, mais on ne focalise que sur un projet qui détruit la montagne, alors que nous, on a toujours géré en bon père de famille et qu’on a d’autres dossiers sur lesquels on a travaillé depuis deux ans.
On a un plan de diversification de nos activités de loisirs qu’on a travaillé depuis deux ans et qui va sortir. Les priorités ne sont pas les mêmes aujourd’hui. Les priorités en 2023 ne sont pas les mêmes qu’en 2020, parce qu’on sait très bien que le “tout ski” ce n’est pas là qu’il faut investir. Après, c’est sûr que s’il y a des investissements qui doivent être faits sur le milieu montagnard, peut- être qu’on ira chercher un peu au-delà de notre tissu local pour faire ces projets-là.

Je prenais vraiment l’exemple de la retenue collinaire, qui comme vous l’avez répété, est un symbole et en même temps un enjeu écologique. Ce projet, à l’instar d’autres projets, même plus gros, si je prends l’exemple du Lyon-Turin, vous comprenez que ce sont des projets qui peuvent amener de plus larges mobilisations ?

Un projet comme le Lyon-Turin , effectivement je comprends qu’il peut y avoir une mobilisation nationale, internationale et que c’est un sujet de société. Nous, aujourd’hui, les projets qu’on a sont quand même pas de la même envergure.
On a quand même beaucoup de renoncements depuis qu’on est là : l’installation d’un club MED, le renoncement d’étendre notre domaine skiable, de ne pas mettre la liaison avec le Grand-Bornand…
Donc sur les sujets “extra-villages” on a déjà fait pas mal de renoncements.
Maintenant, a des beaux projets qui vont sortir. Il y a une réunion publique fin du mois pour exprimer tout cela à la population, parce que c’est à eux d’avoir la primeur de nos annonces et d’autres visions. Mais bien sûr que sur des projets d’une manière plus générale, plus montagne, il faudra forcément travailler avec les associations locales et voire territoriales pour avancer sur ces sujets- là, mais on ne pose pas la question maintenant car ce qu’on va faire c’est plutôt de l’ordre du tissu local.
Notre avenir est là. Nous, la Clusaz, on n’a jamais été chercher des séjours long courrier, on ne s’est jamais dit d’une station internationale… Là maintenant, on a 20% de clientèle étrangère et c’est le maximum qu’on a pu avoir ces dernières années. On a quand même une clientèle très franco- française et de plus, une clientèle très locale avec le bassin Annécien. Aujourd’hui, on n’a pas de projets pharaoniques qui vont venir bouleverser ce milieu.

Comment le militantisme devient un crime

Comment le militantisme devient un crime

Depuis plusieurs semaines, on observe un virage dans la façon de traiter les manifestants, les militants, les associations écologistes… On voulait s’exprimer sur cette pente glissante que prend l’Etat, à un moment crucial de notre histoire vis-à-vis de la lutte contre la crise écologique et climatique.

Mise à jour
Le 28 février, Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, a sorti un rapport (ici) sur la répression par l’État des manifestations et de la désobéissance civile environnementale. Le constat est glaçant et vient appuyer de tout son poids l’inquiétude qui était partagée il y a quelques mois lors de la sortie de cet article à lire ci-dessous, qui n’a pas pris une ride.
S’il n’y avait qu’un paragraphe à garder, résumant les conclusions de l’ONU, le voici ⬇️ 

La répression que subissent actuellement en Europe les militants environnementaux qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains. L’urgence environnementale à laquelle nous sommes collectivement confrontés, et que les scientifiques documentent depuis des décennies, ne peut être traitée si ceux qui tirent la sonnette d’alarme et exigent des mesures sont criminalisés pour cette raison.
La seule réponse légitime au militantisme environnemental et à la désobéissance civile pacifiques à ce stade est que les autorités, les médias et le public réalisent à quel point il est essentiel que nous écoutions tout ce que les défenseurs de l’environnement ont à dire.

Michel Forst

Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les Défenseurs de l'Environnement

Nous vous invitons à partager cet article ou le contenu évoquant le sujet sur les réseaux et autour de vous. Pour aller plus loin, vous pouvez jeter un oeil au rapport, ou à d’autres articles le citant plus largement, comme ici.
En attendant, voici ce que nous écrivions il y a quelques mois !

Il y a quelques jours, on évoquait le cas des Soulèvements de la Terre, menacé de dissolution, et de La Ligue des Droits de l’Homme, menacé de se faire couper ses financements publics (comme ça a pu arriver à l’antenne France Nature Environnement Haute-Savoie). Des signes manifestes d’un danger qui nous alerte en tant qu’association environnementale : la criminalisation du militantisme.

EDIT :  Après la dissolution des Soulèvements de la Terre prononcée par le gouvernement le 21 juin 2023, cette dernière a été annulée par le Conseil d’Etat le 9 novembre 2023 ! 
La juridiction administrative a rappelé que « une mesure de dissolution porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République », rapportant que « aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre » et que la dissolution n’était pas « une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public ».

D’abord, rappelons que les possibilités de dissoudre ou de couper les financements publics d’une association doivent évidemment exister. Mais il faudrait une vraie transparence vis-à-vis des critères d’évaluations. Que de telles décisions servent davantage à s’assurer du bien fondé des structures, et non pas uniquement un moyen de supprimer des voix incarnant une opposition légitime. On comprend que l’Etat décide de la dissolution d’une structure comme Génération Identitaire par exemple, association d’extrême droite qui avait comme cœur d’action la haine raciale, la chasse de personnes migrantes aux frontières… Que soient rangées dans la même catégorie des associations de défense de l’environnement, qui alertent et se mobilisent sur des sujets à travers divers moyens d’actions comme le recours en justice ou la désobéissance civile, est une manœuvre politique inacceptable, qui ne repose sur aucun fondement sérieux.
Si nous prenons la parole, ce n’est pas uniquement pour exprimer notre profonde solidarité avec les organisations directement visées aujourd’hui par ces menaces. C’est aussi en lien avec l’existence de cette carte ⬇️

 

42 lieux sous surveillance, classés selon le degré de contestation. On y trouve la Clusaz avec l’indication “Contestation susceptible de se radicaliser à court terme”, faisant référence à la ZAD installée pour empêcher la réalisation de la retenue collinaire de Beauregard. Sans remettre en cause la volonté du gouvernement d’exercer un pouvoir de surveillance, les critères et les mots employés ont de quoi questionner. Qu’est-ce qui explique que ces endroits soient classés de la sorte ? Qu’est-ce que cela signifie pour la suite ? Ce qu’on sait, c’est que Gérald Darmanin a annoncé la création d’une cellule “anti-ZAD”. 1

Pourtant, on a vu avec l’exemple de la Clusaz que la force citoyenne était également là pour faire vivre la démocratie. C’est un collectif d’organisations, dont faisaient partie Mountain Wilderness, France Nature Environnement ou encore La Ligue de Protection des Oiseaux, qui a déposé un référé auprès du tribunal administratif de Grenoble pour demander la suspension du projet. Résultat : le tribunal a suspendu l’autorisation de retenue collinaire et a déclaré « qu’il existait un doute sérieux sur l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur permettant de déroger à l’interdiction de destruction des espèces protégées ».
Qu’est-ce qui justifie alors d’employer des termes comme “se radicaliser” en parlant des collectifs qui étaient sur place ? Est-ce qu’une association comme POW et tant d’autres ont elles aussi vocation à être traitées de la sorte, ne serait-ce que par leurs prises de parole ?

Si on considère qu’il est légitime de s’inquiéter, c’est parce que chaque intervention du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, est inquiétante : tantôt on peut entendre de sa part le terme “écoterroriste” pour parler de militants qui usent de la désobéissance civile comme moyen de contestation, tantôt il parle “de terrorisme intellectuel d’extrême gauche” pour parler des personnes présentes à Sainte-Soline et s’opposant aux méga-bassines. Ce qui est non seulement une insulte aux victimes du terrorisme en France et partout dans le monde, mais aussi une insulte grave envers l’ensemble des associations et militant.es du pays.

Au-delà des propos ou des menaces, cette ombre qui plane s’inscrit dans un contexte national inquiétant. On a vu le nombre de blessé.es et d’arrestations exploser après l’annonce du 49.3 dans les manifestations. La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, s’est alarmée d’un « usage excessif de la force » de la part de la France, rappelant à respecter le droit de manifester.
Clément Voule, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d’association, s’est également exprimé pour dire qu’il suivait « de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger ».
Un contexte inquiétant avec de multiples impacts directs : un récent sondage montre que 53% des Français.ses disent avoir peur de se rendre en manifestation et d’être victime de violence. Des centaines de personnes arrêtées puis relâchées, des images de journalistes mettant en cause le maintien de l’ordre opéré… Ces semaines de mouvement social viennent illustrer un constat qui devrait toutes et tous nous inquiéter.
Est-ce normal, pour le pays des Droits de l’Homme, de voir ses citoyens avoir peur de manifester leurs désaccords? Qu’ils concernent les enjeux sociaux ou environnementaux ? Est-ce normal que des militants et associations écologistes soient assimilés à des terroristes, car ces derniers alertent et se mobilisent sur des causes environnementales ?
 

L’expression de désaccord par des moyens comme la désobéissance civile ou les manifestations ne sont pas l’apanage de “militants extrémistes” comme peut l’exprimer le gouvernement. On a vu ces dernières années des mouvements de scientifiques se créer autour de cette question, comme Scientist Rebellion. On a vu Julia Steinberger, coauteur du dernier rapport du GIEC, participer à une action de désobéissance civile en Suisse. On entend des scientifiques expliquer qu’ils ne savent plus comment faire réagir le gouvernement.

Pour nous, le fait que de plus en plus de citoyens décident d’aller manifester, de s’engager dans diverses associations pour porter leur voix, exprime au contraire une envie de démocratie forte, peut-être plus forte que jamais. 2 Nous sommes convaincus que cette envie ne doit pas être réprimée mais bel et bien entendue.


Protégeons nos doudounes : François d Haene et la Capsule Hivernale

Protégeons nos doudounes : François d Haene et la Capsule Hivernale

Protégeons nos… doudounes : François d’Haene et la Capsule Hivernale !

Dernière interview de la campagne Capsule !
Si vous venez d’arriver et que vous ne connaissez pas le projet, petit rattrapage ici. Rapidement : plusieurs athlètes, engagés à différents niveaux, ont placé symboliquement dans une capsule temporelle un objet qui leur est cher par rapport à leurs pratiques.
Cette capsule sera ouverte en 2025 pour voir le chemin parcouru par chacun mais aussi par POW. Pendant plusieurs semaines, on a partagé des interviews d’athlètes, évoquant leurs différents projets, leurs différentes façons de se mobiliser… vous pouvez tout retrouver ici.
Aujourd’hui, pour le dernier contenu de la campagne, on est de parler avec François d’Haene, l’un des plus grands coureurs d’ultra-trail du monde, qui a placé sa doudoune dans la Capsule !


Bonjour François ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle François D’Haene, j’ai 35 ans, je fais de l’Ultra Trail et j’habite à Arêches-Beaufort en Savoie. 

Peux-tu nous présenter ton projet Ultra Spirit ? 

L’Ultra Spirit c’est un événement d’Ultra Trail, qu’on a lancé avec ma femme Carline. Mais pas que. C’est un événement par équipe de trois, avec pleins de petites activités et de moments conviviaux, de partage, de bivouac…
On souhaite rassembler et faire vivre une expérience autour de l’Ultra Trail, de manière conviviale.

NDRL : Si vous n’en aviez pas du tout entendu parler, la 1ère édition de l’Ultra Spirit a eu lieu en septembre dernier. Vous pouvez avoir un aperçu de ce à quoi ça ressemblait ici.
POW France est intervenu comme support pour aider à la réduction de l’impact écologique de l’événement.

Qu’est-ce qui t’a poussé à organiser un événement comme l’Ultra Spirit ? 

L’Ultra Spirit pour nous, c’était une manière de créer un événement comme on aimerait le faire et auquel on aurait envie de prendre part, en équipe. On veut arriver à faire un événement d’Ultra trail tout en étant en accord avec nos valeurs, nos envies, qui nous amuse et nous passionne.

Quel est ton rapport entre ta pratique sportive et ton engagement environnemental ? 

Lorsqu’on prend le départ d’un Ultra Trail, c’est une compétition entre les coureurs. Mais avant tout, c’est chacun qui doit faire face à la nature, faire face ensemble à la montagne – en la respectant. Le combat environnemental il n’est pas solitaire. On fait le même combat pour protéger nos hivers et la montagne. 

De plus en plus d’athlètes prennent position sur le sujet, on l’a vu récemment avec Andy Symonds sur les mondiaux de Trail. Comment tu vois l’impact que ça a sur la communauté trail ? 

Les ultra traileurs ont une passion commune : passer des bons moments en montagne, dans la nature. C’est un bel environnement qu’il faut donc protéger. Le fait qu’il y ait toute cette communauté qui pense à la protection de l’environnement, par plein d’initiatives différentes, ça donne à tout le monde de quoi réfléchir, de quoi prendre conscience et d’essayer de s’améliorer, de faire toujours mieux. 

Comment as-tu connu POW ? 

Au sein de l’Ultra Trail, j’ai eu la chance de faire la connaissance de beaucoup d’athlètes internationaux. C’est d’ailleurs par ce biais-là que j’ai d’abord connu Protect Our Winters. Ensuite ça arrive en France et on en entend de plus en plus parler, il y a une véritable prise de conscience autour de la protection de nos environnements, des montagnes et nos hivers – car c’est là qu’on voit la plus grande différence. C’est bien que de telles associations soient mises en avant et puissent faire évoluer les choses. 

Comment tu vois la suite de ton engagement, notamment au travers de ton événement ? 

Je pense qu’il faut être lucide, personne n’est parfait. Mais tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice pour essayer de faire changer les choses. Notamment pour protéger nos hivers. 
À travers l’Ultra Spirit, c’est aussi notre manière d’essayer de sensibiliser les gens, de faire un événement qui soit en accord avec nos valeurs et notre envie de préserver. On essaye de trouver un impact positif sur le territoire et à plus large échelle, de sensibiliser toutes les générations. 

Un dernier mot ? 

En tant qu’ancien vigneron, j’ai plutôt envie de voir le verre à moitié plein, qu’à moitié vide. J’invite tout le monde à poursuivre ses efforts et à continuer à faire bouger les choses pour que nos hivers puissent durer encore longtemps. 

 

Le mot de POW

La campagne touche à sa fin… On est content de pouvoir conclure avec François et un projet ambitieux, sur lequel on essaie d’apporter notre pierre. En tant que passionné.es de montagne, de sport en nature, ces questions sont centrales. Tous les participant.es veulent continuer de pouvoir faire ou assister à des événements sportifs en montagnes, mais des changements sont et seront de plus en plus obligatoires pour que ces derniers soient alignés avec les enjeux écologiques.
On remercie François pour sa participation et son implication sur ce sujet, mais aussi pour sa participation à la campagne Capsule.  Comme vous pouvez le lire dans notre article qui explique la genèse et l’objectif de cette campagne (ici), la Capsule sera ouverte symboliquement en 2025 pour voir les avancées des différents athlètes, des différents projets et, de Protect Our Winters France.
On voulait montrer à travers toutes ces interviews que :
1/ Des athlètes osent s’engager de plus en plus, de prendre la parole de plus en plus… Donc en tant qu’association, essayons d’accompagner et de donner le bon écho à leurs voix
2/ Il y a de multiples façons de s’engager, même quand on est un.e athlète profesionnel.le. On doit agir sur tous les fronts.
3/ Prendre la parole est cruciale pour rappeler que, non seulement qu’il y a urgence, mais surtout qu’un autre imaginaire est possible !

 

Le meilleur moyen pour suivre tous nos projets et nos contenus c’est de nous suivre sur les réseaux sociaux, principalement Instagram. N’hésitez pas à nous écrire et/ou à nous rejoindre en tant qu’adhérent.es, bénévoles… S’il y a bien une chose à retenir de cette campagne, c’est que c’est la force du collectif qui fera bouger les lignes !