Retenue collinaire à Clusaz : récap, communiqué et interview

Retenue collinaire à Clusaz : récap, communiqué et interview

Il y a quelques semaines, le maire de la Clusaz a annoncé un moratoire concernant le projet de retenue collinaire sur le plateau de Beauregard.
On voulait vous proposer alors un récap de ce gros projet qui a animé le territoire pendant des années, avec la position des associations qui ont milité contre, mais aussi une interview de David Perillat-Amédée, adjoint au maire de la Clusaz à qui on a voulu poser plusieurs questions.
Pour rappel, vous pouvez retrouver notre position officielle sur le sujet ici 



D’abord, si le sujet ne vous parle pas trop, on se tente de vous résumer ça en quelques lignes : la Clusaz souhaitait construire une 5ème retenue collinaire, c’est-à-dire un trou d’environ 150 000m3 pour capter l’eau, et s’en servir à la fois pour alimenter le village en eau, mais aussi pour la neige artificielle. Une consultation publique a eu lieu et a recueilli une majorité d’avis négatif, mais la commission d’enquête a rendu un avis favorable, avant que le préfet de Haute-Savoie donne son feu vert.
 Des associations s’y sont opposées avec le soutien de nombreux citoyens, par le biais d’une ZAD (occupation des lieux) notamment. Le tribunal administratif de Grenoble, saisi par les associations, a suspendu l’arrêté préfectoral autorisant le lancement des travaux il y a un an, mettant en doute le caractère essentiel de ces-derniers. Début septembre, le maire a annoncé un moratoire sur le projet, c’est-à-dire la suspension du projet, alors que devait commencer des travaux mais que le tribunal n’avait pas rendu son verdict.

Cette nouvelle sonne la fin d’un dossier qui dure depuis des années, et la victoire d’associations et citoyens qui se sont longuement opposés au projet. Du côté des élus, cela signifie qu’il n’y aura pas de 5ème retenue collinaire pour l’instant. Pour entendre et comprendre les différentes parties, on souhaitait vous relayer d’un côté le communiqué de presse de la coalition d’associations et de citoyens, et de l’autre la parole d’un élu revenant sur ce dossier.

Après la position des associations et le court récapitulatif des faits, on vous partage l’échange que l’on a eu avec David Perrilat-Amédée, adjoint au maire de la Clusaz. ⬇️

La première chose qu’on voulait vous demander, c’est revenir sur la décision du moratoire. Comment cette décision s’est construite en interne ?  


On se posait la question de savoir quand est-ce qu’on allait pouvoir commencer, notamment le défrichement, si on avait une réponse du Conseil d’État favorable, est- ce qu’on allait y aller, etc. On s’est vite rendu compte que le timing n’allait pas, et puis c’était encore un peu de tension qui allait arriver si on attaquait le défrichement rapidement. On s’est aussi rendu compte qu’on pouvait pas engager la responsabilité de la commune pour un montant de 10 millions d’euros alors qu’on ne savait même pas quand et comment on pourrait mettre de l’eau dans cette future retenue. À un moment donné, on a dit “il faut être raisonnable”.
On respecte la justice, le dossier est dans la main de la justice sur le fond. Donc autant se consacrer sur d’autres projets parce qu’on a d’autres beaux projets qui vont bientôt sortir. Pour l’instant, le projet a besoin d’être étudié par la justice sur le fond et on va travailler avec eux pour se préparer à le faire un jour peut-être.

En tant qu’association, on voulait revenir avec vous, sur toutes les mobilisations qui ont eu lieu. Le projet a animé de nombreux débats, ça a mobilisé beaucoup de gens, notamment avec de nombreux opposants qui sont venus exprimer leurs désaccords à travers une ZAD, etc. Dans un premier temps, vous, comment avez-vous vécu tout ça ? Et dans un deuxième temps, comment percevez-vous que ce soit cette mobilisation qui ait amené le tribunal administratif à saisir du sujet ?

Tout d’abord, c’est vrai que ça a été douloureux de vivre ces moments- là, parce que je pense qu’il n’y a aucune station qui a subi autant d’attaques et deux ZADS se sont installés quand même sur le secteur. Des enneigeurs qui ont été détériorés, des menaces de mort qui ont été reçues, des mots plus forts que les autres qui ont été donnés et lancés envers les élus et puis aussi envers la station. Donc, je crois que je ne sais pas qui d’autre comme station de ski ou support de station de ski a vécu ça jusqu’au jour. Donc, à la fois un peu de colère parce que ce n’est pas dans nos habitudes, mais un peu de douleur, et aussi beaucoup d’inquiétude sur ces phénomènes- là. Donc oui, pas facile à vivre. Pas facile à vivre parce qu’ on a été le symbole du ski bashing et puis un peu un paratonnerre pendant que d’autres faisaient leurs investissements dans la neige et dans les retenues tranquillement de leur côté et que nous, on a pris un peu pour tout le monde, un peu le symbole. Ce n’est pas facile à vivre pour les élus qui bossent toute la journée et les techniciens surtout.
C’est un projet aujourd’hui de la Clusaz qui est attaqué par des associations, mais ça fait partie du jeu quelque part. Il faut savoir l’accepter avec humilité.

Si je comprends bien, au-delà évidemment des dérives que tout le monde ne peut que condamner comme les menaces de mort, vous, une des choses que vous comprenez le moins, c’est le fait que ça a été la Clusaz et pas forcément d’autres à côté de vous, plus que le fait que des personnes décident de s’installer, etc, pour exprimer un mécontentement ?

Non, le plus dur, c’est quand on voit cette mobilisation, des gens de l’extérieur, parce que dans ces mobilisations on est passé discrètement voir ce qui se passait, et je n’ai pas vu trop de gens que je connaissais. Cette mobilisation extérieure qui s’est faite à la Clusaz, ça a été violent. Tant mieux si nos voisins ont pu faire tous les projets qu’ils souhaitaient faire. Tant mieux pour eux, tant mieux pour la montagne. Maintenant, oui, la Clusaz est aussi une station qui est regardée, écoutée et peut- être enviée pour certains, donc c’est tombé sur nous. C’est peut- être aussi notre modèle économique de La Clusaz qui est un symbole aussi dans les deux sens.

Je reviens là-dessus mais c’est l’axe le plus important pour nous en tant qu’association, que ce soit ce projet ou un autre : que ce soit pour les citoyens ou pour les associations, d’un côté, c’est ultra condamné et criminalisé le fait qu’il y ait des modes d’action contestataires ; et de l’autre, cela permet d’enclencher des processus totalement démocratiques qui ne se seraient peut- être pas enclenchés d’autres façons.
En voyant tout ça et là, avec le recul maintenant que ce “chapitre” est terminé, qu’est-ce que vous pensez de ça et est-ce que vous tirez des enseignements de la façon dont ce projet a été mené ? Est-ce qu’il y a des choses que vous feriez autrement à l’avenir si c’était à refaire ?

Sur le processus démocratique, il a été fait au moment des élections puisque quand nous, on est arrivé, nouveau mandat, le nouveau maire et les nouveaux élus, ce n’est pas quelque chose qui était méconnu des citoyens. On a été élus à plus de 60 %. C’était marqué dans nos programmes. C’était pas méconnu et on l’a su avec l’enquête publique qu’il y a eu, la grande majorité des citoyens du village soutiennent dans ce projet- là (ndlr : la majorité des personnes participantes à l’enquête publique se sont opposées au projet). Après, c’est cette mobilisation extérieure… Sur le projet en lui- même, il y a des contestataires. Très bien, mais c’est aussi ce que représente ce projet- là qui est contesté. Donc là, ça va au- delà du projet en lui- même.
Je pense qu’il y a eu une mobilisation locale très petite parce que c’est cette petite mobilisation locale qui a fait des vagues et un tsunami par la suite.
On a le droit de ne pas être d’accord sur le fait qu’il soit fait à cet emplacement- là. Forcément, comme toute construction, on enlève des arbres et des trucs et on dénature un petit peu, mais dans le projet, il y a des compensations, il y a des choses qui sont faites pour que ça passe puisque d’ailleurs, on a toujours l’agrément de l’environnement. Ce qui est le plus compliqué pour les gens d’ici, c’est au- delà de ce symbole, c’est que cette mobilisation, elle est devenue incontrôlable sur d’autres sujets, sur un mélange avec d’autres sujets sociétaux.
Alors pour revenir à votre question, oui, il y a des leçons à en tirer. Peut-être que sur l’ensemble des projets, il faut en parler aux associations, certes. Mais nous, ce qui nous intéresse, ce sont les projets locaux. On a toujours travaillé avec nos sociopros, on a toujours travaillé avec nos habitants.

Effectivement, vous vous parlez d’un soutien local, d’un sujet bien connu localement, etc. Sans valider ou remettre en cause ce point, si je vous pose la question de l’avenir, c’est parce que, d’abord ça paraît quasi certain que ce genre de mobilisation et l’implication de personnes sur un plus grand spectre arrivera sur d’autres projets à l’avenir. Et ensuite, est-ce que vraiment, selon vous, une implication extérieure est forcément plus délégitimée quand on sait le nombre de personnes qui sont passionnées, amoureux de montagne, quand on sait le nombre de personnes que la montagne ramène tous les ans et quand on sait l’ampleur et l’importance des sujets écologiques ?

C’est un peu philosophique, moi je suis assez pragmatique.

Je ne pense pas que ce soit philosophique, quand on prend le nombre de personnes qui vont à la montagne par an, c’est à peu près un français sur dix. Est-ce que les personnes qui vont plusieurs fois à la montagne par an, est-ce qu’ils n’ont pas du tout de pouvoir citoyen sur un projet qui aura un impact effectivement à échelle locale, mais aussi à plus grande échelle territoriale ou nationale, par exemple quand on pense aux enjeux de l’eau et aux enjeux climatiques ?

Oui, après, il faut remettre un peu les pieds sur terre. Les projets qu’on a, c’est un centre socio- culturel. Les projets qu’on a, c’est des habitations pour nos habitants, c’est des habitations pour les saisonniers.

Je ne prenais pas le cas de certains projets comme ceux-là.

Avant tout, on n’est pas le totem de la montagne la Clusaz, on est un village, avec des besoins pour les habitants, ils ont des besoins de vivre à l’année.
Donc s’il y a d’autres projets qui touchent plus fermement la montagne, plus fortement la montagne, c’est sûr qu’on s’y prendra autrement. C’est la réponse qu’on attend. Forcément, on va s’y prendre autrement. Mais on cristallise beaucoup sur ce projet d’une cinquième retenue sur la la station. Les projets de la commune, ils ne s’arrêtent pas là.
Donc, en fait, oui, les gens de l’extérieur, désolé, mais on ne focalise que sur un projet qui détruit la montagne, alors que nous, on a toujours géré en bon père de famille et qu’on a d’autres dossiers sur lesquels on a travaillé depuis deux ans.
On a un plan de diversification de nos activités de loisirs qu’on a travaillé depuis deux ans et qui va sortir. Les priorités ne sont pas les mêmes aujourd’hui. Les priorités en 2023 ne sont pas les mêmes qu’en 2020, parce qu’on sait très bien que le “tout ski” ce n’est pas là qu’il faut investir. Après, c’est sûr que s’il y a des investissements qui doivent être faits sur le milieu montagnard, peut- être qu’on ira chercher un peu au-delà de notre tissu local pour faire ces projets-là.

Je prenais vraiment l’exemple de la retenue collinaire, qui comme vous l’avez répété, est un symbole et en même temps un enjeu écologique. Ce projet, à l’instar d’autres projets, même plus gros, si je prends l’exemple du Lyon-Turin, vous comprenez que ce sont des projets qui peuvent amener de plus larges mobilisations ?

Un projet comme le Lyon-Turin , effectivement je comprends qu’il peut y avoir une mobilisation nationale, internationale et que c’est un sujet de société. Nous, aujourd’hui, les projets qu’on a sont quand même pas de la même envergure.
On a quand même beaucoup de renoncements depuis qu’on est là : l’installation d’un club MED, le renoncement d’étendre notre domaine skiable, de ne pas mettre la liaison avec le Grand-Bornand…
Donc sur les sujets “extra-villages” on a déjà fait pas mal de renoncements.
Maintenant, a des beaux projets qui vont sortir. Il y a une réunion publique fin du mois pour exprimer tout cela à la population, parce que c’est à eux d’avoir la primeur de nos annonces et d’autres visions. Mais bien sûr que sur des projets d’une manière plus générale, plus montagne, il faudra forcément travailler avec les associations locales et voire territoriales pour avancer sur ces sujets- là, mais on ne pose pas la question maintenant car ce qu’on va faire c’est plutôt de l’ordre du tissu local.
Notre avenir est là. Nous, la Clusaz, on n’a jamais été chercher des séjours long courrier, on ne s’est jamais dit d’une station internationale… Là maintenant, on a 20% de clientèle étrangère et c’est le maximum qu’on a pu avoir ces dernières années. On a quand même une clientèle très franco- française et de plus, une clientèle très locale avec le bassin Annécien. Aujourd’hui, on n’a pas de projets pharaoniques qui vont venir bouleverser ce milieu.

Comment le militantisme devient un crime

Comment le militantisme devient un crime

Depuis plusieurs semaines, on observe un virage dans la façon de traiter les manifestants, les militants, les associations écologistes… On voulait s’exprimer sur cette pente glissante que prend l’Etat, à un moment crucial de notre histoire vis-à-vis de la lutte contre la crise écologique et climatique.

Mise à jour
Le 28 février, Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, a sorti un rapport (ici) sur la répression par l’État des manifestations et de la désobéissance civile environnementale. Le constat est glaçant et vient appuyer de tout son poids l’inquiétude qui était partagée il y a quelques mois lors de la sortie de cet article à lire ci-dessous, qui n’a pas pris une ride.
S’il n’y avait qu’un paragraphe à garder, résumant les conclusions de l’ONU, le voici ⬇️ 

La répression que subissent actuellement en Europe les militants environnementaux qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains. L’urgence environnementale à laquelle nous sommes collectivement confrontés, et que les scientifiques documentent depuis des décennies, ne peut être traitée si ceux qui tirent la sonnette d’alarme et exigent des mesures sont criminalisés pour cette raison.
La seule réponse légitime au militantisme environnemental et à la désobéissance civile pacifiques à ce stade est que les autorités, les médias et le public réalisent à quel point il est essentiel que nous écoutions tout ce que les défenseurs de l’environnement ont à dire.

Michel Forst

Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les Défenseurs de l'Environnement

Nous vous invitons à partager cet article ou le contenu évoquant le sujet sur les réseaux et autour de vous. Pour aller plus loin, vous pouvez jeter un oeil au rapport, ou à d’autres articles le citant plus largement, comme ici.
En attendant, voici ce que nous écrivions il y a quelques mois !

Il y a quelques jours, on évoquait le cas des Soulèvements de la Terre, menacé de dissolution, et de La Ligue des Droits de l’Homme, menacé de se faire couper ses financements publics (comme ça a pu arriver à l’antenne France Nature Environnement Haute-Savoie). Des signes manifestes d’un danger qui nous alerte en tant qu’association environnementale : la criminalisation du militantisme.

EDIT :  Après la dissolution des Soulèvements de la Terre prononcée par le gouvernement le 21 juin 2023, cette dernière a été annulée par le Conseil d’Etat le 9 novembre 2023 ! 
La juridiction administrative a rappelé que « une mesure de dissolution porte une atteinte grave à la liberté d’association, principe fondamental reconnu par les lois de la République », rapportant que « aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée aux Soulèvements de la Terre » et que la dissolution n’était pas « une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public ».

D’abord, rappelons que les possibilités de dissoudre ou de couper les financements publics d’une association doivent évidemment exister. Mais il faudrait une vraie transparence vis-à-vis des critères d’évaluations. Que de telles décisions servent davantage à s’assurer du bien fondé des structures, et non pas uniquement un moyen de supprimer des voix incarnant une opposition légitime. On comprend que l’Etat décide de la dissolution d’une structure comme Génération Identitaire par exemple, association d’extrême droite qui avait comme cœur d’action la haine raciale, la chasse de personnes migrantes aux frontières… Que soient rangées dans la même catégorie des associations de défense de l’environnement, qui alertent et se mobilisent sur des sujets à travers divers moyens d’actions comme le recours en justice ou la désobéissance civile, est une manœuvre politique inacceptable, qui ne repose sur aucun fondement sérieux.
Si nous prenons la parole, ce n’est pas uniquement pour exprimer notre profonde solidarité avec les organisations directement visées aujourd’hui par ces menaces. C’est aussi en lien avec l’existence de cette carte ⬇️

 

42 lieux sous surveillance, classés selon le degré de contestation. On y trouve la Clusaz avec l’indication “Contestation susceptible de se radicaliser à court terme”, faisant référence à la ZAD installée pour empêcher la réalisation de la retenue collinaire de Beauregard. Sans remettre en cause la volonté du gouvernement d’exercer un pouvoir de surveillance, les critères et les mots employés ont de quoi questionner. Qu’est-ce qui explique que ces endroits soient classés de la sorte ? Qu’est-ce que cela signifie pour la suite ? Ce qu’on sait, c’est que Gérald Darmanin a annoncé la création d’une cellule “anti-ZAD”. 1

Pourtant, on a vu avec l’exemple de la Clusaz que la force citoyenne était également là pour faire vivre la démocratie. C’est un collectif d’organisations, dont faisaient partie Mountain Wilderness, France Nature Environnement ou encore La Ligue de Protection des Oiseaux, qui a déposé un référé auprès du tribunal administratif de Grenoble pour demander la suspension du projet. Résultat : le tribunal a suspendu l’autorisation de retenue collinaire et a déclaré « qu’il existait un doute sérieux sur l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur permettant de déroger à l’interdiction de destruction des espèces protégées ».
Qu’est-ce qui justifie alors d’employer des termes comme “se radicaliser” en parlant des collectifs qui étaient sur place ? Est-ce qu’une association comme POW et tant d’autres ont elles aussi vocation à être traitées de la sorte, ne serait-ce que par leurs prises de parole ?

Si on considère qu’il est légitime de s’inquiéter, c’est parce que chaque intervention du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, est inquiétante : tantôt on peut entendre de sa part le terme “écoterroriste” pour parler de militants qui usent de la désobéissance civile comme moyen de contestation, tantôt il parle “de terrorisme intellectuel d’extrême gauche” pour parler des personnes présentes à Sainte-Soline et s’opposant aux méga-bassines. Ce qui est non seulement une insulte aux victimes du terrorisme en France et partout dans le monde, mais aussi une insulte grave envers l’ensemble des associations et militant.es du pays.

Au-delà des propos ou des menaces, cette ombre qui plane s’inscrit dans un contexte national inquiétant. On a vu le nombre de blessé.es et d’arrestations exploser après l’annonce du 49.3 dans les manifestations. La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, s’est alarmée d’un « usage excessif de la force » de la part de la France, rappelant à respecter le droit de manifester.
Clément Voule, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d’association, s’est également exprimé pour dire qu’il suivait « de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger ».
Un contexte inquiétant avec de multiples impacts directs : un récent sondage montre que 53% des Français.ses disent avoir peur de se rendre en manifestation et d’être victime de violence. Des centaines de personnes arrêtées puis relâchées, des images de journalistes mettant en cause le maintien de l’ordre opéré… Ces semaines de mouvement social viennent illustrer un constat qui devrait toutes et tous nous inquiéter.
Est-ce normal, pour le pays des Droits de l’Homme, de voir ses citoyens avoir peur de manifester leurs désaccords? Qu’ils concernent les enjeux sociaux ou environnementaux ? Est-ce normal que des militants et associations écologistes soient assimilés à des terroristes, car ces derniers alertent et se mobilisent sur des causes environnementales ?
 

L’expression de désaccord par des moyens comme la désobéissance civile ou les manifestations ne sont pas l’apanage de “militants extrémistes” comme peut l’exprimer le gouvernement. On a vu ces dernières années des mouvements de scientifiques se créer autour de cette question, comme Scientist Rebellion. On a vu Julia Steinberger, coauteur du dernier rapport du GIEC, participer à une action de désobéissance civile en Suisse. On entend des scientifiques expliquer qu’ils ne savent plus comment faire réagir le gouvernement.

Pour nous, le fait que de plus en plus de citoyens décident d’aller manifester, de s’engager dans diverses associations pour porter leur voix, exprime au contraire une envie de démocratie forte, peut-être plus forte que jamais. 2 Nous sommes convaincus que cette envie ne doit pas être réprimée mais bel et bien entendue.


Protégeons nos doudounes : François d Haene et la Capsule Hivernale

Protégeons nos doudounes : François d Haene et la Capsule Hivernale

Protégeons nos… doudounes : François d’Haene et la Capsule Hivernale !

Dernière interview de la campagne Capsule !
Si vous venez d’arriver et que vous ne connaissez pas le projet, petit rattrapage ici. Rapidement : plusieurs athlètes, engagés à différents niveaux, ont placé symboliquement dans une capsule temporelle un objet qui leur est cher par rapport à leurs pratiques.
Cette capsule sera ouverte en 2025 pour voir le chemin parcouru par chacun mais aussi par POW. Pendant plusieurs semaines, on a partagé des interviews d’athlètes, évoquant leurs différents projets, leurs différentes façons de se mobiliser… vous pouvez tout retrouver ici.
Aujourd’hui, pour le dernier contenu de la campagne, on est de parler avec François d’Haene, l’un des plus grands coureurs d’ultra-trail du monde, qui a placé sa doudoune dans la Capsule !


Bonjour François ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle François D’Haene, j’ai 35 ans, je fais de l’Ultra Trail et j’habite à Arêches-Beaufort en Savoie. 

Peux-tu nous présenter ton projet Ultra Spirit ? 

L’Ultra Spirit c’est un événement d’Ultra Trail, qu’on a lancé avec ma femme Carline. Mais pas que. C’est un événement par équipe de trois, avec pleins de petites activités et de moments conviviaux, de partage, de bivouac…
On souhaite rassembler et faire vivre une expérience autour de l’Ultra Trail, de manière conviviale.

NDRL : Si vous n’en aviez pas du tout entendu parler, la 1ère édition de l’Ultra Spirit a eu lieu en septembre dernier. Vous pouvez avoir un aperçu de ce à quoi ça ressemblait ici.
POW France est intervenu comme support pour aider à la réduction de l’impact écologique de l’événement.

Qu’est-ce qui t’a poussé à organiser un événement comme l’Ultra Spirit ? 

L’Ultra Spirit pour nous, c’était une manière de créer un événement comme on aimerait le faire et auquel on aurait envie de prendre part, en équipe. On veut arriver à faire un événement d’Ultra trail tout en étant en accord avec nos valeurs, nos envies, qui nous amuse et nous passionne.

Quel est ton rapport entre ta pratique sportive et ton engagement environnemental ? 

Lorsqu’on prend le départ d’un Ultra Trail, c’est une compétition entre les coureurs. Mais avant tout, c’est chacun qui doit faire face à la nature, faire face ensemble à la montagne – en la respectant. Le combat environnemental il n’est pas solitaire. On fait le même combat pour protéger nos hivers et la montagne. 

De plus en plus d’athlètes prennent position sur le sujet, on l’a vu récemment avec Andy Symonds sur les mondiaux de Trail. Comment tu vois l’impact que ça a sur la communauté trail ? 

Les ultra traileurs ont une passion commune : passer des bons moments en montagne, dans la nature. C’est un bel environnement qu’il faut donc protéger. Le fait qu’il y ait toute cette communauté qui pense à la protection de l’environnement, par plein d’initiatives différentes, ça donne à tout le monde de quoi réfléchir, de quoi prendre conscience et d’essayer de s’améliorer, de faire toujours mieux. 

Comment as-tu connu POW ? 

Au sein de l’Ultra Trail, j’ai eu la chance de faire la connaissance de beaucoup d’athlètes internationaux. C’est d’ailleurs par ce biais-là que j’ai d’abord connu Protect Our Winters. Ensuite ça arrive en France et on en entend de plus en plus parler, il y a une véritable prise de conscience autour de la protection de nos environnements, des montagnes et nos hivers – car c’est là qu’on voit la plus grande différence. C’est bien que de telles associations soient mises en avant et puissent faire évoluer les choses. 

Comment tu vois la suite de ton engagement, notamment au travers de ton événement ? 

Je pense qu’il faut être lucide, personne n’est parfait. Mais tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice pour essayer de faire changer les choses. Notamment pour protéger nos hivers. 
À travers l’Ultra Spirit, c’est aussi notre manière d’essayer de sensibiliser les gens, de faire un événement qui soit en accord avec nos valeurs et notre envie de préserver. On essaye de trouver un impact positif sur le territoire et à plus large échelle, de sensibiliser toutes les générations. 

Un dernier mot ? 

En tant qu’ancien vigneron, j’ai plutôt envie de voir le verre à moitié plein, qu’à moitié vide. J’invite tout le monde à poursuivre ses efforts et à continuer à faire bouger les choses pour que nos hivers puissent durer encore longtemps. 

 

Le mot de POW

La campagne touche à sa fin… On est content de pouvoir conclure avec François et un projet ambitieux, sur lequel on essaie d’apporter notre pierre. En tant que passionné.es de montagne, de sport en nature, ces questions sont centrales. Tous les participant.es veulent continuer de pouvoir faire ou assister à des événements sportifs en montagnes, mais des changements sont et seront de plus en plus obligatoires pour que ces derniers soient alignés avec les enjeux écologiques.
On remercie François pour sa participation et son implication sur ce sujet, mais aussi pour sa participation à la campagne Capsule.  Comme vous pouvez le lire dans notre article qui explique la genèse et l’objectif de cette campagne (ici), la Capsule sera ouverte symboliquement en 2025 pour voir les avancées des différents athlètes, des différents projets et, de Protect Our Winters France.
On voulait montrer à travers toutes ces interviews que :
1/ Des athlètes osent s’engager de plus en plus, de prendre la parole de plus en plus… Donc en tant qu’association, essayons d’accompagner et de donner le bon écho à leurs voix
2/ Il y a de multiples façons de s’engager, même quand on est un.e athlète profesionnel.le. On doit agir sur tous les fronts.
3/ Prendre la parole est cruciale pour rappeler que, non seulement qu’il y a urgence, mais surtout qu’un autre imaginaire est possible !

 

Le meilleur moyen pour suivre tous nos projets et nos contenus c’est de nous suivre sur les réseaux sociaux, principalement Instagram. N’hésitez pas à nous écrire et/ou à nous rejoindre en tant qu’adhérent.es, bénévoles… S’il y a bien une chose à retenir de cette campagne, c’est que c’est la force du collectif qui fera bouger les lignes !

 

Protégeons nos doudounes : François d Haene et la Capsule Hivernale

Protégeons nos cordes : Liv Sansoz et la Capsule Hivernale

Protégeons nos… cordes : Liv Sansoz et la Capsule Hivernale

Dernière semaine de prise de parole d’athlètes pour la campagne Capsule !
Si vous venez d’arriver et que vous ne connaissez pas le projet, petit rattrapage ici. Rapidement, plusieurs athlètes, engagés à différents niveaux, ont placé dans symboliquement dans une capsule temporelle un objet qui leur est cher par rapport à leurs pratiques.
Cette capsule sera ouverte en 2025 pour voir le chemin parcouru par chacun mais aussi par POW. Pendant plusieurs semaines, on a partagé des interviews d’athlètes, évoquant leurs différents projets, leurs différentes façons de se mobiliser… vous pouvez tout retrouver ici.
Aujourd’hui, pour l’avant-dernière interview, on a la joie d’avoir Liv Sansoz, une athlète engagée Protect Our Winters depuis des années !

Bonjour Liv, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Liv Sansoz, j’habite Chamonix, je suis une alpiniste, grimpeuse, skieuse et parapentiste. Cela fait plusieurs années que je me suis engagée pour la protection de l’environnement.

Tu es une athlète engagée avec POW depuis des années. Comment as-tu connu POW ?

 J’ai connu POW à travers les réseaux sociaux. POW US dans un premier temps. Et dès que j’ai entendu parler de POW France, je suis tout de suite allée au premier meeting organisé au High Five car c’était une association auprès de laquelle j’avais envie de m’impliquer. 

Comment aujourd’hui tu vis ton engagement au travers de ce mouvement ? 

Je le vis au travers des actions que POW met en place. Je le vis au travers des discussions qui me font réfléchir et évoluer sur ma façon de consommer, de me déplacer et d’envisager ma pratique. Ainsi qu’au travers de futures actions que l’on va mettre en place – et qui vont permettre de prendre une autre dimension

Aujourd’hui on n’est pas là pour parler d’un projet précis, mais plutôt de ton engagement au quotidien, est-ce que tu peux nous en parler ?

Je suis guide de haute montagne, donc tous les jours j’emmène des gens en haute montagne, et j’essaie de les sensibiliser – voire de les éduquer – aux bouleversements climatiques que connait notre terrain de jeu préféré. Les Alpes sont un espace très vulnérable à ces changements climatiques, on est tout de suite dans le vif du sujet. On voit tout de suite les glaciers évoluer de manière très rapide, les crevasses s’ouvrir aussi très rapidement, les faces s’ébouler. Je considère que j’ai vraiment un rôle d’éducation auprès des personnes que j’emmène. Pour leur dire : ça c’est vrai, c’est aujourd’hui et c’est maintenant qu’il faut qu’on agisse ensemble. 

 

En parlant d’agir, quelles actions as-tu envie de mener dans le futur ? 

Je crois qu’en 2022 on arrive vraiment à une période où il faut faire avancer les choses. Notre planète va dans une direction qui n’est vraiment pas la bonne, et elle y va vraiment trop vite. On a un rôle à jouer pour conscientiser encore plus les personnes, à agir et s’impliquer, à se politiser. Une des actions que j‘aimerais mettre en place c’est à travers un projet de film, pour amener plus de personnes à s’impliquer, notamment au niveau politique. 

NDLR : En parlant de film, Liv a participé au film Conscience. Si vous ne l’avez pas vu, vous pouvez retrouver son passage juste ci-dessous

Un message que tu as envie de faire passer au travers de cette campagne ? 

Ce qui est hyper positif avec Protect Our Winters, c’est qu’on se rend compte qu’il y a plein de solutions qui existent. Que nos mobilisations, elles ont un impact. Donc si on s’y met tous, on peut faire bouger les choses. Alors rejoignez-nous ! 



Le mot de POW

C’était important pour nous d’avoir Liv sur la campagne Capsule. Même si elle ne vient pas présenter un projet précis, ses engagements au quotidien et sa détermination d’agir davantage, de porter des projets pour sensibiliser sont précieux pour nous. 
Les Alpes se réchauffent deux fois plus vite qu’à l’échelle mondiale. De manière générale, les montagnes sont avec les pôles les endroits qui se réchauffent le plus vite sur notre planète. Si le simple fait de le mentionner devrait toutes et tous nous alerter, il est difficile parfois de se rendre compte de l’urgence tant qu’elle n’est pas visible. On le voit notamment avec les événements météorologiques de l’année 2022 qui ont provoqué un déclic chez un certain nombre de personnes. Observer les Alpes, c’est voir de manière flagrante ce qui reste invisible pour beaucoup.
L’engagement de Liv et de tous les scientifiques, athlètes, associations (…) permet de faire prendre conscience de l’urgence et d’entraîner toujours plus de personnes à se mobiliser.
On remercie Liv qui a soutenu POW très tôt, qui n’a pas hésité à participer à cette campagne et avec qui on espère collaborer encore de nombreuses fois (un projet de film vous avez-dit?) pour faire bouger les lignes à tous les étages !
Pour découvrir ce qu’on fait chez POW, suivez les conseils de Liv : Rejoignez-nous !

Protégeons nos doudounes : François d Haene et la Capsule Hivernale

Protégeons nos piolets : les frères Ladevant et la Capsule Hivernale

Protégeons nos… piolets : les frères Ladevant et la Capsule Hivernale !

4ème épisode de notre projet de Capsule Hivernale ! Si vous avez raté les 3 premiers, tout est sur notre site avec un article pour comprendre les grandes lignes du projet à retrouver ici.
Rapide rappel pour celles et ceux qui viennent d’arriver : le projet de Capsule Hivernale consiste à illustrer l’engagement de différents athlètes, portant différents projets, par le placement d’un objet qui leur est cher dans une capsule temporelle. Cette dernière sera ouverte symboliquement l’hiver 2025 pour voir le chemin qui a été fait.
Durant quelques semaines, vous allez découvrir des athlètes à travers des interviews : l’occasion pour eux de parler de leurs engagements, leurs projets…
Aujourd’hui, pour aborder le week-end, on retrouve les frères Ladevant, qui ont placé leur piolet dans la Capsule !

Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Salut, nous c’est Les Frères Ladevant. On est des grimpeurs amoureux de la verticalité et champions d’escalade sur glace. 


Vous avez fait un trip cet été, pour le moins original pour vous (ici pour + d’infos). Vous pouvez nous en parler ? 

C’est vrai que cet été on a fait un trip qui sortait un peu du commun, de ce qu’on avait l’habitude de faire. L’idée, c’était de prendre une aventure et de l’améliorer en ajoutant l’approche comme une part complète de l’histoire, tout en essayant d’être sur un budget réduit au maximum, avec l’idée que cela puisse être reproductible pour des gens qui n’ont pas forcément un budget colossal pour partir en expédition. 

Donc l’idée, c’était de montrer que c’est quand même possible de voyager, de vivre des aventures de dingue pour des budgets réduits et des impacts réduits, tout en ayant un gros aspect physique et dépassement de soi. 

On est pas cyclistes, donc on s’est lancés dans une aventure avec peu d’expérience à vélo. C’était bien intense. Habituellement on est sur des trips moins complets. Là sur trois semaines, on a pris trois jours de repos, donc à la fin on était vraiment sur les rotules. Rajouter de la performance, en escalade, au milieu de tout ce voyage, de cette fatigue, c’était un vrai challenge ! 

Est-ce que ce projet vous a donné de nouvelles idées pour refaire ce type de format d’aventure qui inclut la performance ? 

 Complètement. Ça développe d’autres horizons, d’autres mélanges de pratiques des disciplines. L’idée c’est de se dire que l’aventure commence au moment où tu sors de chez toi. Sur trois semaines, tu as trois vraies semaines d’aventures. Là ou dans d’autres expéditions plus classiques, tu as l’impression que l’aventure commence plus tard. 


Justement, changer ces habitudes, c’est pas toujours facile. Les infrastructures sont parfois limitées ou inexistantes. Est-ce que vous pensez qu’un projet comme le vôtre peut inspirer les gens qui ont la capacité de changer ces infrastructures de mobilités ? 

L’objectif de ce voyage, c’était aussi de pouvoir monter un film, avec la possibilité de le partager. Oui, on pense que c’est au travers de ces actions qu’on peut inspirer et inciter à débloquer des choses. Il y aura plus de demandes de la part des consommateurs, et cela peut aussi permettre de changer la vision de certaines personnes qui peuvent avoir des places stratégiques dans ces domaines. 

Si on a une action à faire à notre échelle, on pense que c’est celle-là !

Ça vous parle d’utiliser votre sport comme un outil de communication sur les problématiques environnementales ou sociales ? 

On essaie d’être des athlètes à impact positif. On essaie d’avoir un maximum d’impacts positifs sur la société, sur l’environnement… Malgré le fait qu’on pratique un sport qui est souvent néfaste pour l’environnement. Et ça passe par des actions comme ça. Ça passe par le fait d’être ambassadeurs pour 1% for the planet et d’autres associations. 


Vous faites partie des rares athlètes qui participent à
1%
for the planet”. Ça implique quoi pour vous ? 

On sait qu’on peut avoir des impacts néfastes sur l’environnement. Tout n’a pas encore évolué, il y a encore des choses en mouvement. Ça fait pour nous partie des solutions que de redonner un peu. Avec 1% for the planet, on soutient une association qui fait de l’alimentation végétale. C’est notre façon d’être engagés dans ce combat. 

Au-delà du soutien financier au travers de 1%, c’est ce qui nous a permis de découvrir des associations. On essaie de soutenir au-delà de l’aspect financier, parce que ce n’est pas là où on a le plus d’impact. C’est aussi avec notre image, notre parole qu’on apporte notre soutien – ici au travers de la végétalisation des restaurations collectives. 

C’est aussi le fait de prouver que nous-mêmes, on peut changer les mentalités, et attester par le sport que l’on fait, par l’état physique dans lequel on est, que ce n’est pas forcément bien de manger beaucoup de viandes. 


Vous êtes présents aujourd’hui sur un projet avec d’autres athlètes. Est-ce que vous souhaitez aussi développer des projets comme celui-ci avec d’autres acteurs du milieu, pour par exemple adapter les calendriers de compétitions ? 

Il faut que tout le milieu de l’Outdoor et du haut niveau ouvre un peu sa vision et ait l’esprit un peu plus large là-dessus. Un projet comme celui qu’on a mené cet été, avec quatre athlètes, un vidéaste qui nous suit avec la même éthique que nous, au final ça amène forcément à toucher beaucoup plus, parce qu’il y a une communauté qui se met en marche en même temps. Pour nous c’est une bonne façon de faire. Y compris des journées comme aujourd’hui (ndlr : le shooting et les interviews pour la campagne Capsule) où l’on met nos forces en commun avec d’autres athlètes et POW. On n’aurait pas eu les épaules pour le faire seul, mais on est heureux d’y participer. Il faut vraiment mettre nos forces en commun pour arriver à quelque chose !

 

Le mot de POW 

Inspirer, tenter de créer un nouvel imaginaire par des aventures faites avec l’impact le plus faible possible, repenser sa mobilité… Les frères Ladevant sont parfaitement dans la ligne de POW et des actions qu’on essaie de mener. Bon, eux ont poussé le curseur vraiment loin en terme de difficultés et de performances ! Rien que de lire les chiffres pourrait provoquer des crampes : 700 km de vélo, 5000m de dénivelé, et des grandes voies alpines dans le 8ème degré… Le tout entre la France, l’Italie et l’Autriche.
Mais la performance, ce n’est pas vraiment ça le sujet, ni le plus important. Le plus important, c’est de repenser la performance et surtout, repenser nos aventures.
On ne peut être davantage avec eux quand ils parlent de l’aventure qui commence dès le pas de la porte. C’est un leitmotiv qu’on essaie de répéter encore et encore et qu’on devrait toutes et tous essayer de se transmettre. Que ce soit pour performer au sens propre du terme ou pour voyager, voir de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes… tout cela est possible au final en n’allant moins loin que ce qu’on pourrait penser et chaque étape de l’aventure a son importance, son lot de choses à vivre.
On trouve ça aussi génial que nécessaire le fait que des athlètes comme les frères Ladevant parle de cet aspect et s’engagent sur des questions de mobilité qui concernent tout le monde, mais aussi sur d’autres sujets tout aussi importants comme l’alimentation. On les remercie pour ça et pour leur participation à la Capsule !
Leur film sort au printemps et on ne manquera pas d’en parler pour faire suivre les informations ! Sinon, rendez-vous en 2025 pour voir le chemin effectué !