Interrail, l aventure façon POW !

INTERRAIL, l’aventure façon POW !

Cet été, je (Trevis, le responsable éditorial de ton asso préférée) me suis lancé dans un périple avec un Global Ticket Interrail, ce pass qui permet de prendre le train partout en Europe, une bonne façon de découvrir plein de pays sur les rails. Alors que ce soit pour vous donner envie, ou pour en savoir plus sur cette façon de vadrouiller, je vous partage mon expérience !

Alors pour poser le tableau et vous en dire un peu plus sur mon rapport à Interrail, j’avais découvert ces tickets il y a quelques années, en partant pour un trip uniquement Grande-Bretagne. Car oui, Interrail c’est des tickets pour l’Europe entière, mais il existe également une multitude de billets qui donne accès à tous les trains d’un seul pays (ou d’une zone géographique, comme le Bénélux ou la Grande-Bretagne). J’avais fait un trip de 20 jours entre l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays de Galles, je ne partais donc pas de zéro en terme d’organisation. Alors quand je suis tombé sur l’offre anniversaire à l’occasion de leur 50 ans (on reparlera de l’argent plus bas) avec ma copine on s’est dit que c’était l’occasion de viser un voyage plus grand !

C’est comme ça qu’on a commencé à se lancer sur des idées de pays à faire à travers l’Europe Centrale. On avait “que” 15 jours, donc le nombre de pays devait être limité… mais ça c’était sans compter sur notre incapacité à se décider ! Donc rapidement on est parti sur un plan “se débrouiller pour profiter d’un maximum de pays en le moins de temps possible”. On a pris la carte d’Interrail (ici) et on a réfléchit au trajet qu’on pourrait faire, en optimisant notre parcours du mieux que possible !
Résultat ? Le programme sera l’Allemagne avec Berlin, la République Tchèque avec Prague, l’Autriche avec Vienne, la Slovénie avec Ljubljana, la Croatie avec Zagreb et Split, et l’Italie avec Gênes, les Cinque Terre et Milan… Et ce en partant le vendredi 29 juillet au soir et en repartant le lundi 15 au matin. Les vacances pour se reposer, ce sera pour plus tard !

Là vous vous dites peut-être que pour un tel programme, il faut une organisation rodée plusieurs mois à l’avance… Alors je rassure celles et ceux dans le fond qui n’ont pas cette habitude, l’organisation du voyage a commencé 15 jours avant le départ ! Etant donné que je connaissais déjà Interrail, je me suis dit “pas de problèmes, ce sera simple”.
Sauf que je n’avais pas pris en compte : le fait qu’on était au mois d’août, que je faisais beaucoup + de pays, qu’avec l’offre 50 ans énormément de personnes auraient des pass, que de nombreux trains seraient à réservation obligatoire… Bref, malgré les maux de têtes que ça a amené, le plan est prêt, c’est parti pour l’aventure !

L’heure du départ est arrivée, premier arrêt, Berlin ! On part de Bourgogne direction Paris, puis Paris-Strasbourg, Strasbourg-Offenburg, Offenburg-Cologne de nuit, puis Cologne-Berlin pour une arrivée en milieu de matinée sur la capitale allemande. Le trajet le plus long du voyage pour commencer ! (Pour celles et ceux qui voudraient découvrir Berlin, je vous rassure ce périple n’est pas le seul moyen de s’y rendre, vous pouvez facilement trouver un trajet avec un seul changement en journée et ce sera relativement rapide)
Deux jours dans la capitale, évidemment c’est peu pour faire le tour, mais c’est déjà bien pour s’imprégner de l’histoire que cette ville contient. Au-delà des différents monuments et mémorial, si vous y alliez, ne ratez pas East Side Gallery, un morceau du mur de Berlin de 1,3km de long, entièrement recouvert de street art d’artistes du monde entier. Tellement fort et symbolique.

Après Berlin, direction Prague ! Rien de plus facile que de passer de la capitale allemande à la capitale tchèque, un train direct en quelques heures et le tour est joué. Si vous visez un trip autour de l’Allemagne, Prague est un détour obligatoire ! Plus belle capitale de notre voyage, je pourrais écrire un article juste sur cette ville. C’est la destination où l’on est resté le plus longtemps (3 jours) et c’était le bon choix. Prague a en plus le génial avantage de se parcourir très facilement à pied en se perdant dans les différentes ruelles, à la découverte d’une culture et une histoire du pays extrêmement riche et encore très récente (on avait sollicité un guide français super cool pour des visites originales, ça a tout changé dans notre séjour), une architecture complètement dingue… Si en plus vous aimez la bière (avec modération bien sûr, même si ce n’est pas le mot préféré des Tchèques qui sont les plus gros consommateurs du monde), Prague est le paradis qui vous attend.

Après Prague, escale rapide à Vienne, juste une journée ! Comme le trajet précédent, train direct assez facile, rien à signaler. Sinon, il est évidemment difficile de parler d’une ville en y restant si peu de temps, mais si c’est une capitale qui vous tente, sachez qu’elle est depuis peu accessible en train de nuit depuis Paris ! Un bon moyen de mettre un pied en Autriche… ou de faire une escale avant Prague ahah !

Après Vienne, Ljubljana ! Là on est sur un trajet un peu plus long (environ 7h), mais c’est direct, et surtout vous passerez par le chemin de fer Semmering : une portion de train de 41km , inscrite au patrimoine de l’Unesco, traversant viaducs et autres ponts en haute montagne, offrant des paysages spectaculaires. Regarder par les fenêtres, c’est profiter en oubliant presque où l’on se rend.
Avant la Slovénie, on venait de marcher à travers 3 capitales et l’envie de retrouver de la nature commençait à arriver très fortement. Ca tombe bien, on avait choisi le pays idéal pour ça. La Slovénie, souvent appelée le coeur vert de l’Europe, c’est près de 60% du pays qui est de la forêt. Sa capital Ljubljana, met la nature et la question écologique au centre de son développement. C’est notre pays coup de cœur du voyage, tant c’est un paradis pour les randonneurs et autres amoureux de la nature. En 2 jours, on a pu profiter des endroits les plus réputés, comme le Lac Bled et les gorges de Vintgar, ou encore les grottes de Postojna (grotte touristique la plus grande d’Europe, fascinante !) tant tout se fait très bien en train ou en bus au départ de la capitale. Vraiment, pour une mise au vert ailleurs qu’en France, la Slovénie est l’endroit idéal. C’est pas la destination la plus directe en train, mais ça reste dans l’ordre du possible, et si vous passez par Vienne, vous apprécierez prendre le temps pour vous y rendre.

Jusqu’ici, pas de galères de train ? Vous trouvez ça bizarre ? Et bien nous aussi, on commençait à se poser la question de quand ça arriverait. On se disait que c’était trop facile alors qu’on allait arriver dans notre 5ème pays : la Croatie. Ljubljana-Zagreb, sur le papier c’est simple, quelques heures dans un train direct et c’est dans la poche ! Bon, petit retard d’une heure et quelque annoncé. C’est le premier, pas de quoi en faire toute une histoire, après d’autres problèmes, on arrivera tard le soir mais on arrivera. Mais c’est à partir de ce moment là qu’on a découvert que le train pour se rendre et voyager à l’intérieur de la Croatie, ce n’est pas une bonne idée. C’était la première fois que je voyais un tableau en gare annoncer tous ses trains en retard, sans exception. De la demi-heure à des retards de plusieurs heures. On a quand même réussi à prendre un train de nuit de Zagreb à Split, en étant chanceux avec un train en retard “que” de 45 minutes. Alors oui les lacs de Plitvice sont l’une des choses les plus incroyables que l’on ait vu, et Split, bien qu’étant une très mauvaise idée en août est jolie, mais en train à l’intérieur du pays, c’est pas le bon plan ! Si vous vous y rendez, prévoyez plutôt de bouger en bus.

On arrive à la partie la moins bas-carbone du voyage, le ferry. Pour passer de Split à l’Italie (Ancone) on a pris le ferry sur 250km. Alors même si selon l’Agence européenne de l’environnement, le ferry pollue 3 fois moins que l’avion, ce n’est pas l’idéal, notamment pour le rejet de particules ultrafines. Donc on ne peut pas parler de moyen de transport “écologique”. Mais le ferry permet de traverser des eaux d’un pays à l’autre sur des distances courtes. Alors un long trajet en train combiné à une petite partie en ferry reste de très très loin une façon plus écologique de voyager que de prendre l’avion. Fin de la parenthèse ferry, et direction Gênes pour découvrir les Cinque Terre !

Là aussi, pas forcément le meilleur plan en plein milieu du mois d’août. Les Cinque Terre pour celles et ceux qui ne connaissent pas, c’est 5 villages à flanc de falaise au bord de la mer les uns à côté des autres, qui forment l’un des endroits les plus touristiques d’Italie. Par contre, rien de plus simple que de le faire en train. Les Cinque Terre (à environ 1h de Gênes) sont reliés par des trains qui circulent toute la journée. Un ticket est mis en place et vous permet de passer d’un village à l’autre quand vous le voulez dans la journée. Et si vous voulez la plus belle vue possible tout en usant vos jambes, vous pouvez passer d’un village à l’autre par différents sentiers par des chemins de randonnées plus ou moins longs et difficiles. De ce qu’on a pu constater, l’Italie a un réseau ferroviaire très bien relié pour un voyageur, donc au vu de se proximité avec la France, ça en fait une destination idéale à découvrir en train !
Je vous passe les détails du retour par Milan jusqu’à Paris (nous on a du faire un changement en Suisse, mais il existe un train direct) qui vient clôturer un voyage unique dont je me souviendrai toute ta ma vie.

Maintenant, si j’ai réussi à vous donner l’envie et quelques idées pour votre prochain voyage, je vais vous donner des conseils. Parce que l’aventure en train avec Interrail c’est cool, mais c’est pas toujours simple. Alors premier conseil, qui peut sembler bête : posez des questions !
Sur Facebook, vous pourrez trouver un groupe qui s’appelle Interrail Travelers. Dessus, j’ai trouvé des gens qui connaissent très bien le réseau européen, les bons plans ou les choses à éviter selon les pays… être sur ce groupe m’a permis d’apprendre énormément de choses pour mes prochains voyages. Ce n’est pas une manière de botter en touche, mais il y a tellement de possibilités différentes avec Interrail, qu’avoir un groupe de milliers de personnes prêts à vous aider, c’est précieux !
2ème conseil : Interrail ne vaut pas TOUJOURS le coup. Là, j’ai payé mon pass Interrail au moment de l’offre anniversaire, soit 250 euros au lieu de 500 euros. Il existe évidemment des pass moins chers, selon le nombre de jours de voyages que vous allez effectuer etc. Mais Interrail offre surtout une flexibilité et la possibilité de prendre des trains partout en Europe plus facilement. Si votre objectif c’est de faire 1 ou 2 capitales sans forcément bouger à l’intérieur du pays, le mieux est de calculer à l’avance combien devrez vous couter les billets par rapport à Interrail (sachant qu’avec Interrail, il y a de nombreux trains dont il faut quand même payer la réservation – qui selon les pays, va de quelques euros à un peu plus cher). En résumé, Interrail est une possibilité pour voyager en Europe, mais n’est pas la seule manière. Vous pouvez vous rendre à Berlin pour 70 euros par exemple.
Autre conseil dans la lignée de la question économique : cherchez vos trajets manuellement, puis voyez pour réserver sur différentes compagnies. Réserver avec la SNCF ne vaut pas toujours le coup, parfois vous gagnerez pas mal d’argent à réserver sur le site de la compagnie du pays. Si vous partez en Europe Centrale, le site OEBB est votre ami ! Sur le site d’Interrail, vous pouvez trouver des cartes qui vous représenteront le réseau européen. Et de notre côté on vous prépare un guide Insta bientôt, pour vous donner des idées de voyages en train, comment les effectuer etc.

Aujourd’hui le réseau européen est loin d’être parfait, voyager en train ce n’est pas forcément simple. Mais il existe une multitude de possibilités qui ne sont pas forcément aussi chères et aussi complexes qu’on peut l’imaginer, alors ne fermez aucune porte, laissez vous rêver !
C’est pour encourager à rêver autrement qu’on décide de vous partager ce genre d’aventures, que ce soit la mienne ou tant d’autres. Les mouvements en faveur du climat ont besoin d’apporter un imaginaire, de montrer que renoncer à l’avion ce n’est pas renoncer à voyager, c’est simplement le faire autrement. Durant le voyage, pas une seule fois je ne me suis ennuyé dans le train : entre discussions et rencontres, jeux de cartes, séries, livre, musique, (et sommeil aussi, vu les heures de réveils !) le train c’est une ode à profiter du voyage et pas que des destinations. On a je pense tous intérêt à incorporer et partager cet aspect de l’aventure, à quitter le tout immédiat, à abandonner l’idée que c’est normal d’aller dans un pays à l’autre bout de l’Europe en peu de temps en sautant dans un avion, où le temps d’attente à l’aéroport sera plus long que le voyage… Bref, à tendre non plus vers des vacances à l’autre bout du monde, mais bel et bien revenir à l’essence même du voyage…