Recap de la Convention POWpulaire : la place des Femmes en Montagne

La place des Femmes en Montagne, c’est le sujet de départ de notre dernière Convention POWpulaire, ce format de café-débat en ligne que l’on anime tous les 1ers mercredi du mois ! Pour l’occasion, on était en compagnie de membres de l’équipe du festival Femmes en Montagne, qui a lieu du 2 au 5 novembre, et notamment d’Antonia Bouvier, qui vient de terminer un travail de mémoire sur le sujet. Pour vous donner envie de venir aux prochains rendez-vous, ou encore pour vous donner des pistes, des recommandations et autres infos donnant envie de s’intéresser au sujet, on vous propose un petit tour retour sur cette super soirée.

On a commencé par une présentation du festival. On ne vous refais pas cette dernière, mais si vous ne connaissez pas le festival, au moment où ces lignes sont publiées il n’est pas trop tard, rendez-vous sur leur site.

Ensuite, Antonia nous a partagé une présentation de son travail de recherche.
Cette dernière commence par un chiffre fort : 2%. 2%, c’est la part de guides de hautes montagnes qui sont des femmes. Ces 2%, Antonia les met en perspective d’un autre 2% : c’est aussi ce que les glaciers des Alpes françaises perdent en surface chaque année depuis 2005.
C’est par cette mise en perspective et ce clin d’œil entre pourcentages que de grandes questions interviennent tôt dans son mémoire.
Inégalités de genre ? Fonte des glaciers ? Pourrait-il exister un lien entre l’exploitation de la nature et l’oppression des femmes ?
Antonia se sert du sujet de l’alpinisme pour mettre en exergue des problématiques d’inégalités présentes partout en montagne. Il y a 40% d’adhérentes dans les fédérations de montagne, mais 10% de femmes sont leaders des sorties, et 2% sont guidées par des professionnels.

Les raisons expliquant cette disparité sont nombreuses. Parmi elles, la représentation. Dans son mémoire, Antonia cite Cécile Ottogalli – Mazzacavallo, autrice de la thèse « Des femmes à la conquête des sommets : Genre et Alpinisme » qui affirme que : « L’Histoire de l’alpinisme raisonne au nom de ses héros masculins ». En effet, depuis le début du XVIII siècle l’alpinisme représente l’effort intensif et la force surhumaine d’hommes qui partent défier les sommets alpins les plus hauts : « un homme, aventurier, hyper responsable, physiquement irréprochable, jamais soif, jamais peur, jamais froid ».

Cette représentation principalement des exploits des hommes n’a pas tellement été bousculée depuis. En 2019, toutes les unes de l’Équipe, tous sports confondus, sont à 98% des exploits masculins.On estime que seul 0,4% de sponsoring mondial est investi pour les athlètes et équipes féminines

Antonia a ensuite entamé un début de réponse à la question : pourquoi la place des femmes en montagnes est liée aux combats environnementaux. Un constat d’ailleurs applicable plus généralement à l’échelle de la planète. On vous partage un extrait directement de son mémoire qui appuie sur l’un des points fondamentaux du problème :

” Il est indéniable que la société exerce une influence considérable sur la montagne et sur les femmes. La déclaration de la COP 26 selon laquelle le changement climatique “n’est pas neutre du point de vue du genre” renforce cette idée. En effet, il est alarmant de constater que 80 % des personnes déplacées par les catastrophes et les changements climatiques dans le monde sont des femmes et des filles (Les femmes sont les premières victimes de la crise climatique, selon la COP26, 2023). Ce chiffre souligne la vulnérabilité accrue des femmes face aux conséquences environnementales et met en évidence une inégalité structurelle préexistante. “

Les femmes ne partent pas d’un terrain de jeu égal – économiquement, socialement et politiquement. Elles sont plus vulnérables à cause de ces constructions”

DW Gotelind Alber

Cofondatrice de l'organisation non gouvernementale GenderCC-Women for Climate Justice.

Ont ensuite été abordés des axes comme la répartition du travail différente historiquement selon les hommes et les femmes (notamment en montagne), la façon dont les choses peuvent bouger (trop) lentement, ou encore l’usage du mot écoféminisme…

Vous pouvez retrouver la partie présentation d’Antonia enregistrée ici, et sinon pour mieux comprendre le sujet et comprendre tout le travail de recherche d’Antonia, voici une version publique de son mémoire ici. On vous conseille vraiment d’y jeter un oeil ! C’est un travail passionnant et rigoureux sur une problématique importante quasiment pas traitée en France.
On vous partage également une liste de ressources et de contenus à la fin de l’article.

Pour terminer, on vous rappelle que les Conventions POWpulaire ont pour objectif d’offrir à la fois une dimension informative, qui passe alors par une présentation et/ou des invités, mais surtout d’offrir un temps d’échanges et de débats dans un cadre de confiance.
C’est pour cela que les Conventions POWpulaires ne seront jamais enregistrées en entier, car on ne souhaite pas que cela puisse brider la liberté de parole de chacun.e.
On continuera de vous faire les meilleurs recaps possibles, mais le meilleur moyen de ne rien rater et de venir échanger avec nous, c’est de s’inscrire !
La prochaine c’est le mercredi 8 novembre à 18H30 (inscription ici). On sera cette fois avec Mollow pour parler voyages en trains, conseils sur Interrail, concours TOPOW etc. Viens, ça va être cool et peut-être qu’on t’aidera à organiser ta prochaine aventure !