Jets privés : Et la justice sociale dans tout ça ?

Jets privés : Et la justice sociale dans tout ça ?

JETS PRIVES : Et la justice sociale dans tout ça ?

Les jets privés ! Ah, notre sujet préféré du moment ! On a pris un peu de temps avant de vous en parler, car comme souvent on aime bien attendre de voir les différentes réactions et prises de positions sur ce genre de sujet. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a pas été déçu ! Deux camps s’opposent :
– d’un côté, les amish-bobo-écolo-radicaux qui voudraient le taxer, voire l’interdire, en criant sur tous les toits que les riches seraient de gros pollueurs avec leurs gros avions
– de l’autre, les membres du gouvernement et autres gens rationnels, ceux qui luttent “VRAIMENT” contre le réchauffement climatique en expliquant que c’est un faux sujet qui ne concerne que quelques dixièmes de pourcent d’émissions de GES à l’échelle du pays.

Alors, on en pense quoi chez POW ?! Que disent les chiffres ? Est-ce que c’est vraiment important les jets, alors que l’extrême majorité de la planète est trop pauvre pour les prendre ? Il fallait qu’on prenne le temps d’en parler, pour recentrer le débat et répondre aux “arguments” qui volent par-ci par-là depuis quelques jours.

D’abord, d’où on part ? Le sujet des jets privés est mis sur la table depuis quelques mois grâce à des comptes qui partagent publiquement les vols en jets privés de milliardaires, comme “l’avion de Bernard” sur Instagram. L’objectif de la démarche est de sensibiliser sur l’impact colossal des plus grosses fortunes et “rendre visible l’injustice climatique par un exemple simple : les déplacements”. Parce que oui, l’impact des jets est monstrueux et loin de toutes politiques publiques.
Un rapport, publié en mai 2021 par l’ONG Transport & Environnement, montre des chiffres affolant :
– un jet privé serait entre 5 et 14 fois plus polluant que des avions commerciaux (par passager)
– un jet privé peut émettre environ 2 tonnes de CO2… par heure, soit le total du bilan carbone qu’un français devra émettre en 2050

Et des chiffres qui pourraient vous assommer pour le week-end, il y en a à la pelle.
En 2019, un vol sur dix au départ d’un aéroport français était un jet privé. Et la MOITIÉ réalisaient un vol de moins de 500km. Autant vous dire que sur de telles distances, le comparatif explose en vol. Comme le montre le très bon graphique de Vert, pour faire Paris-Nice, c’est 3,46kg de CO2 en TGV, contre 3140kg en jet, soit presque mille fois plus.

 

 

Face à ce sujet, le député Julien Bayou a lancé une pétition pour interdire l’usage des jets privés et a l’intention de faire une proposition de loi pour y arriver.
Mais où est le problème alors ? Les jets privés sont le transport le plus polluant de très loin, et si vous suivez POW depuis un moment vous le savez : le transport est le 1er secteur d’émissions de GES en France. Cela devrait donc faire consensus. Sauf que…

La défense du gouvernement, à l’instar d’Elisabeth Borne, pointe du doigt que les jets privés, à l’échelle globale, ne seraient qu’une toute petite partie des émissions.
A quoi bon s’en occuper alors ? Agnès Pannier-Runacher, notre ministre de la transition énergétique, va même jusqu’à expliquer au micro de France Inter pourquoi “le fait que les écologistes en fassent un combat montre à quel point ils sont à côté de la plaque “.

Oui c’est vrai, pourquoi interdire les jets alors que c’est une partie infime des émissions en fait ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, de nombreuses personnes sont montées au créneau pour défendre les jets privés : ce serait une privation de liberté, cela ne concerne que 0,04 % d’émissions mondiales, les milliardaires créent de l’emploi bla bla bla… Et ce par énormément de personnes qui ne voyageront jamais en jet privé !
Mais le simple fait de proposer d’interdire quelque chose fait frissonner tout un pan de la population. Nous sommes en période de crise ? D’accord, mais ne touchez pas aux jets privés, ne touchez pas au golf, ne touchez pas aux yachts…
Balayons un peu les arguments. Sur l’emploi, on connaît la chanson ! Le chantage au chômage est parmi les arguments les plus utilisés quand il s’agit de défendre les entreprises et de préserver le statu quo.
Mais alors l’utiliser ici, c’en est presque surréaliste. Pourtant, c’est bien ce qu’a fait Olivier Veran. Attention, ceci est une cascade réalisée par un professionnel, n’essayez pas de reproduire ça chez vous.

Malheureusement, il suffit de se rendre dans les espaces commentaires Twitter de posts sur les jets pour se rendre compte que ce genre d’argument est répandu.

Pourtant, dire “oui mais des emplois sont concernés”, c’est :
1/ Nier la part que représente les jets privés dans les voyages purement loisirs. On vous renvoie vers la dernière enquête Mediapart sur le sujet (vidéo en libre accès), ou les données publiques des comptes cités plus haut.
2/ C’est tout simplement vouloir que rien ne change. Si des changements entraînent des suppressions d’emplois, la transition en créera également énormément. Plus on anticipera, moins les changements seront brutaux. Car, spoiler : quand des cultures seront détruites, des forêts brûlées, des secteurs totalement mis à l’arrêt, vous lui expliquerez comment au changement climatique qu’il doit se calmer car il va créer du chômage ?

 

Balayons également tout de suite ce qui a pu être mentionné par certains membres du gouvernement : ne pas interdire mais éventuellement taxer davantage.
On parle d’une tranche de la population pour qui l’argent est quasi illimité, qui pense vraiment que taxer davantage aura pour effet de réduire ces pratiques ? Selon le même rapport, un propriétaire de jet privé moyen possède une fortune de 1,3 Milliard d’euros.

Taxer les plus aisés reste un symbole pour donner l’impression que tout le monde est mis à contribution en fonction de ses moyens et de son empreinte carbone. Mais les plus aisés peuvent se permettre ce type de transport. L’incitation prix aura alors peu d’impact, ne permettant pas de baisser le nombre de vols et les émissions de CO2

Aurélien Bigo

Chercheur sur la transition énergetique des transports


Le GIEC dit très clairement que TOUS les secteurs doivent évoluer. Alors que ce soit pour défendre des emplois ou en disant “oui mais ça ne concerne que x%” d’émissions de GES, cela ne tient pas de défendre les jets privés. C’est bien à cause de cette politique du “le voisin d’abord” qu’on en est là actuellement. On fait face à un problème systémique, cela ne suffira pas de taxer un peu plus ceci, ou de demander gentiment cela.
Et quand on voit comment Yamina Saheb, autrice de rapport du GIEC sur BFMTV, se fait attaquer par une éditorialiste sur le sujet, on se demande comment peut-on parler d’écologie en France aujourd’hui ?
Les jets privés sont le symbole ultime d’une inégalité sociale et écologique, si l’on ne peut pas y toucher, on ne peut toucher à rien…

En fait, la seule bonne manière de parler d’écologie pour notre gouvernement, c’est de cibler le pan de la population plus large, à commencer par les ménages les moins aisés. Comme lorsque Agnès Pannier-Runacher, nous expliquait il y a quelques mois que les français n’avaient pas les bons réflexes pour sauver la planète, “comme lorsqu’on ferme la lumière mais qu’on va envoyer un mail un peu rigolo à nos amis avec une pièce jointe, et qu’on aura consommé beaucoup plus d’énergie”.
Au-delà de l’aspect purement erronée d’une telle intervention, pointer du doigt le mail avec pièce jointe paraît davantage OK que de s’attaquer aux jets privés. Quand Emmanuel Macron parle de la fin de l’abondance, il semble plus logique pour les membres du gouvernement de parler de couper le wifi, ou encore de mettre un pull, que de cibler le bilan carbone des milliardaires, pour tous les arguments énoncés plus haut.

Tous ces arguments, qui se veulent être clamés par des gens rationnels, face à des partisans de “l’écologie punitive” nient la réalité climatique et surtout, nient le fait qu’il n’y aura pas de transition écologique sans JUSTICE SOCIALE.
Alors petit rappel sur ce que c’est, la justice sociale.
La justice sociale, c’est considérer que les efforts des citoyen.nes doivent être proportionnels à leur impact.
La justice sociale, c’est créer une transition énergétique qui ne laisse personne sur le carreau, pendant que d’autres sont intouchables. 
La justice sociale, c’est avoir en tête que + de 12 millions de Français.es sont en situation de précarité énergétique quand on évoque la nécessité de baisser le chauffage.
La justice sociale, c’est être capable d’imposer des mesures drastiques aux personnes avec un bilan carbone de plusieurs milliers de tonnes par an, quand les 50% les plus pauvres en France ont une empreinte moyenne de 5 tonnes.

Aujourd’hui, le rapport sur les inégalités mondiales montre à quel point il existe des disparités en termes d’impacts selon les revenus. Pourtant, c’est bel et bien les pays les plus pauvres ou les pans de populations les plus pauvres qui sont et seront les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique.
Alors le message n’est pas de dire “tant que les plus riches ne feront rien, on fera rien”. Chez POW on se bouge toute l’année pour agir à différentes échelles, il est évident que chacun doit faire des efforts sans attendre que le voisin ou l’autre là bas fasse le premier pas. Mais il est criminel de laisser croire que chacun a les mêmes efforts à faire.

La justice sociale, c’est avoir tout cela en tête quand on aborde la transition écologique.

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

À moins que tu aies réussi à être hermétique à l’actualité, le sujet dont on va te parler aujourd’hui, tu l’entends depuis quelques jours : l’abstention !
Mais attends ! Ici, pas de questions de t’expliquer que t’es un.e mauvais.e citoyen.ne ou je ne sais quoi d’autre du style.
Nous on a plutôt essayé de comprendre les différentes raisons qui pouvaient pousser quelqu’un à ne pas voter, et tenter de trouver les bons mots pour y répondre.

On peut comprendre que pour certain.es cela n’intéresse pas, voire énerve de nous voir encore parler des législatives, et promis, c’est la dernière fois avant un loooong moment . Mais des raisons de ramener autant le sujet sur la table, on en a un bon paquet.
Et la 1ère est que les tranches d’âges qui sont le moins allés voter, c’est le coeur de cible de POW : 

  • 69 % des 18-24 ans et 71% des 25-34 ans se sont abstenus

ZOOM SUR 4 GROUPES DE RAISONS

1. “Dégoûté.e par les politiques” “Voter ne changera rien”

Ce rejet de la politique, il est compréhensible, et on pourrait discuter des heures des raisons valables l’expliquant.
Pour autant, face à l’immensité des enjeux sociaux et écologiques auxquels nous faisons et allons devoir faire face, pas le choix : cela passera irrémédiablement par des décisions politiques. On a écrit un article qui explique très facilement en quoi les législatives peuvent changer la donne pour le climat.
En tant qu’association, les décisions de l’Assemblée et l’écoute des député.es peuvent radicalement changer notre travail durant les 5 prochaines années.
De plus, on l’a vu lors du premier tour, des résultats sont très serrés. Chaque voix compte. Et si en tant que jeunes on abandonne les urnes, alors il sera extrêmement difficile d’avoir notre mot à dire sur l’avenir que l’on veut dessiner.

2. “Je ne me reconnais pas dans l’offre politique” “Il n’y a personne pour qui j’ai vraiment envie de voter”

Parfois, on a envie de voter. Mais le casting ne nous fait franchement pas rêver… Pour répondre à ça, on vous partage un tweet d’Elliot Lepers, militant, que l’on trouve à la fois amusant et réaliste :

Evidemment, c’est du cas par cas, et on n’incite pas à voter “quoi qu’il arrive”.
On sait que les scénarios selon les circonscriptions peuvent vraiment rebuter certain.es.

Mais l’idée est de casser le mythe de la solution “parfaite”. On aura toujours des choses à reprocher à des candidat.es. Mais à force d’attendre la solution idéale, il sera trop tard pour nous et pour le climat.

3. “Je n’y suis pas allé car je n’ai pas fait les bonnes démarches”

Pas inscrit.e sur la bonne liste ? Pas réussi à faire procuration ?
Pour la procuration, c’est beaucoup plus simple qu’on ne le pense et se fait en quelques étapes.
1/ Trouve quelqu’un qui veut bien voter pour toi
2/ Inscris toi sur maprocuration.gouv
3/ Valide ton identité dans un commissariat ou gendarmerie
4/ La personne qui vote pour toi reçoit un mail de confirmation et pourra voter pour toi dans ton bureau de vote

Tu peux le faire jusqu’à ce week-end, il n’est pas trop tard !

4. “Je n’étais pas au courant qu’il y avait un vote”

Pour certain.es, les législatives sont passées sous les radars. Il faut dire que par rapport à la présidentielle, la place médiatique et politique accordée aux législatives est dérisoire.
Et c’est là qu’on a toutes et tous un rôle à jouer : parlons-en !
Au vu des chiffres, on a forcément des abstentionnistes dans notre entourage. Alors voter c’est bien, mais en discuter, c’est encore mieux ! Passons au-delà de la réticence à aborder la politique, et parlons de l’importance de l’Assemblée, des enjeux qui en découlent… Osons convaincre !

Aujourd’hui, une vague de chaleur commence. Une vague de chaleur qui devrait battre des records de précocité, avec des impacts majeurs, tant sur nous que sur la biodiversité, l’agriculture… Le GIEC est clair : avec le réchauffement climatique, ce genre de phénomènes arrivera de plus en plus fréquemment, avec une intensité de plus en plus élevée !
Il y a urgence à agir ! Et cette semaine, le meilleur moyen de le faire, c’est de voter dimanche pour des personnes dont l’écologie sera au cœur de leur mandat !

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et Médias : Mais c’est quoi le problème ?

Voilà deux semaines que notre campagne de mobilisation sur la place du climat dans les médias a commencé. L’outil sera en ligne jusqu’à la fin de la semaine, on vous encourage donc à solliciter ces PQR pour les pousser à la réaction et au dialogue et également à aller jeter un œil aux différentes initiatives que l’on a mis en avant ici.
En attendant, pour enchaîner sur ce grand sujet, on se penche aujourd’hui sur deux questions :
Comment expliquer ce problème entre les médias et le climat ? Et quel est le rôle de chacun.e de nous, en tant que citoyen.nes dans cette situation ?
Et à la fin de l’article, on vous propose une autre action ! 

Une hyper concentration des médias

Pèse aujourd’hui un problème majeur sur les médias en France : la concentration des médias.
Une hyper concentration des rédactions par des groupes industriels, des acteurs puissants, qui ont des intérêts personnels économiques loin de toute préoccupation écologiques ou sociales.
C’est le premier constat à faire lorsque l’on évoque la question de la sphère médiatique en France.
Ces dernières années, ce phénomène s’est accru extrêmement rapidement, avec la construction de véritables empires médiatiques.
L’exemple le plus connu sans doute : Vincent Bolloré.
Propriétaire de Vivendi, groupe spécialisé dans les contenus, les médias et la communication, avec en sa possession entre autres le groupe Canal + (toutes les chaînes Canal, C8, CNEWS etc.) ou encore Prisma Media, le leader de la presse magazine (Voici, Capital…) Editis, deuxième groupe d’édition français…
Et en France, ils sont quelques uns à accumuler des groupes et des rédactions à l’image de ce que fait Bolloré. Ci-dessous, une carte montrant le paysage médiatique français avec qui possède quoi, créée par Le Monde Diplomatique et ACRIMED (Observatoire des médias)

Cette concentration des médias, elle pose de nombreux problèmes. D’abord, une question de pluralisme. Plus des rédactions, des chaînes de tv ou des radios appartiennent à la même personne, plus il y a de la chance que la ligne éditoriale soit directement ou indirectement impactée. Nombreux observateurs aujourd’hui s’inquiètent par exemple de l’étendue de l’empire Bolloré, car il entraîne une extrême droitisation des débats sur ses chaînes, et auraient notamment permis la montée d’Eric Zemmour, de part la forte audience qui était consacré à ce dernier et à ces sujets de prédilection.

Comme le rappelle Julia Cagé (économiste qui travaille sur l’économie des médias et les questions de démocratie) : On a écrit dans la constitution française que le pluralisme était un principe constitutionnel. Parce qu’on veut, en démocratie, que les citoyen.nes soient exposé.es à une multitude de points de vues.

Pour prendre un exemple sur la presse régionale, le cœur de cible de notre action en ce moment.
Dans la presse régionale, on est passé de 150 titres en 1945 à une soixantaine à peine aujourd’hui.
Et derrière ces journaux locaux, des groupes de presse importants, comme le groupe Ebra, qui concentre l’ensemble de la presse quotidienne régionale de l’Est français (Le Progrès, Le Bien Public, Le Dauphiné…) et qui a comme actionnaire principal : le Crédit Mutuel.

Au delà du pluralisme, cela pose des questions d’intérêts économiques , de dépendance à la publicité, d’influence plus ou moins directe sur la gestion de ces rédactions… des facteurs encore plus importants lorsqu’il s’agit de parler d’environnement et de climat, sujets complexes, clivants, peu vendeur et qui se heurtent aux nombreux intérêts de différents secteurs.
Ces nombreuses questions ont amené le Sénat a ouvrir une commission d’enquête exceptionnelle avec de nombreuses auditions qui se sont déroulées en ce début d’année.
Avec le groupe Bouygues (TF1) qui rachète le groupe M6 ou Bolloré qui continue de vouloir s’étendre et qui est en train de racheter le groupe Lagardère et de mettre la main sur Hachette (leader du secteur du livre) Europe 1, le JDD, Paris Match… la concentration des médias est un phénomène qui s’emballe et qui inquiète de plus en plus en France.
C’est évidemment un vaste sujet qu’on n’a pas la prétention de pouvoir traiter de manière exhaustive ici, mais on trouvait important de l’évoquer pour donner des éléments d’approche sur ce milieu complexe du journalisme. On vous invite à aller jeter un œil aux ressources vous permettant d’aller plus en loin en bas de l’article.

L’écologie, un sujet trop compliqué ?

À la question qui nous anime « Pourquoi les médias ne parlent-ils pas plus de climats ? », un autre élément de réponse très important rentre en jeu : la formation des journalistes.
Parler des sujets liés à l’écologie est complexe, souvent plus que ce qu’il n’y paraît. Et les journalistes, les rédacteurs en chefs ne sont pas – pour une majorité – formés à ces questions.
Cela a donc deux conséquences : on en parle peu, et quand on en parle, c’est une rubrique à part, un supplément, réservés à des « spécialistes ».
C’est le constat que faisait très récemment Sophie Roland 1 , ancienne journaliste de Cash Investigation, qui intervient maintenant dans des écoles et des rédactions pour apprendre aux journalistes à traiter correctement les sujets liés au climat.

« Je crois que les rédacteurs en chefs manquent de connaissances sur ce thème. Pendant longtemps, l’environnement était vu comme une rubrique à part, réservée à des spécialistes. Aujourd’hui, les enjeux climatiques irriguent l’ensemble des sujets de société ‒ économie, politique, etc. Mais ni les rédacteurs en chef, ni les journalistes des services associés n’ont été formés à ces thématiques : ils n’ont pas conscience de l’urgence de les traiter à l’antenne ‒ et ne savent pas non plus comment le faire. »

Sophie Roland, ancienne journaliste

On a pu observer le constat de la « rubrique à part » à travers des réponses que nous avons pu recevoir, et notamment une rédaction qui nous expliquait en quoi notre action tombait mal puisque le supplément spécial écologie de 16 pages venait de sortir, alors que c’est au contraire symptomatique du problème. On ne peut plus traiter l’actualité sans prendre en compte les questions environnementales, et se dédouaner en parlant d’ours polaires de temps en temps (même si chez POW, on aime beaucoup les ours polaires).
La question climatique est totalement dépolitisée, alors qu’elle devrait rentrer dans les lignes éditoriales de chaque rédaction pour aiguiller la façon de traiter un sujet ou même de lui donner ou non de l’importance, comme il y a à peine quelques jours, au moment où le Parisien a jugé être une bonne idée d’écrire un article et de poster une vidéo sur le plus grand Hummer du monde à Dubaï 2

La question de la formation est liée à la question de la concentration des médias par le nerf de la guerre : l’argent.
Les journalistes aujourd’hui ont de moins en moins de temps, les rédactions sont dans une logique de transmission de l’information le plus rapidement possible car il faut penser rentabilité, clics, pubs…
Alors que traiter certains sujets de façon rigoureuse prend plus de temps que de relayer une brève AFP sans aller plus loin, sans regarder les rapports initiaux etc.
Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur les questions climatiques pour Blast, disait récemment au micro du podcast 20 minutes avant la fin du monde :

« Moi j’ai pas de formation de scientifiques, j’ai fait Sciences PO donc j’ai plutôt une formation sciences sociales. Et sur une semaine, je vais à la fois travailler sur les grandes multinationales criminelles climatiques, et le glacier de l’antarctique Ouest qui est en train de s’effondrer.
Donc je passe mon temps à m’auto-former, à lire des rapports… je passe mon temps à fact checker. C’est sûr que ça nécessite un travail en plus. Et comme beaucoup de journalistes n’ont pas le temps, et bien dès que je me spécialise sur un sujet, je ne vois que des approximations dans les articles et ça c’est très alarmant. […] C’est important aussi de travailler avec les scientifiques. Je pense que c’est une chose à faire de plus en plus de créer des relations entre les ONG, les associations, les scientifiques et les journalistes qui y ont tout intérêt »

Paloma Moritz, journaliste pour Blast

C’est l’un de nos grands messages aux PQR que l’on a contacté : des associations, scientifiques, acteurs.trices de terrains sont là pour aider les rédactions ; il faut qu’ils s’en saisissent davantage pour parler plus fréquemment de climat.

On voulait évoquer certains sujets liés à la sphère médiatique, car il est essentiel pour nous de ne pas tomber dans le rejet des journalistes, le syndrome du « tous les mêmes ». La situation de la presse en France est loin d’être simple et loin d’être binaire. Le milieu du journalisme, ce n’est pas uniquement les têtes connues sur les plateaux tv, loin de là. C’est un milieu touché par la précarité, où il est de plus en plus difficile de s’insérer professionnellement, d’avoir un CDI… Et cela a également de nombreuses conséquences, comme le fait d’amener potentiellement à de l’autocensure pour ne pas s’éloigner de la ligne éditoriale de son média, la peur de perdre son poste, la nécessité de faire des articles lus suffisamment de fois…
Encore une fois, on vous partage des ressources sur le sujet à la fin de l’article si vous voulez en savoir davantage sur le sujet. En attendant, il faut qu’on parle d’un autre grand sujet : et vous, c’est quoi votre responsabilité dans tout ça ?

Vous avez été nombreux.ses à participer à l’action que l’on a mise en place afin de réclamer plus de climat dans les presses locales, et on vous en remercie !
Malheureusement, il y a peu de chances que du jour au lendemain l’ensemble de la presse ait des Unes sur le climat toutes les semaines, surtout avec les barrières qu’on a évoqué plus haut.
Donc même s’il faut se mobiliser pour réclamer davantage de climat dans les médias, nous avons aussi un rôle à jouer ailleurs : celui de mettre en avant le travail de celles et ceux qui œuvrent sur ces questions toute l’année !
Oui, c’est rageant de voir que le dernier rapport du GIEC est quasi un non sujet. Oui, c’est rageant de voir que la baffe de Will Smith fait le tour des médias quand le climat ne dépasse pas les 5% de temps consacré aux débats alors que la présidentielle est dans quelques jours. Et on pourrait continuer la liste longtemps…
Mais face à ça, on a toutes et tous notre rôle à jouer. On est évidemment beaucoup à agir, à se mobiliser, à aller dans la rue… Mais face à grand jeu de l’information, où chacun.e ne se bat pas à armes égales, on doit faire plus.
Si l’on a mentionné la concentration des radios, chaînes de télévision ou rédactions les plus importantes de France, il y a en face de plus en plus de médias indépendants, d’associations, d’acteurs.trices qui informent, partagent et créent du contenu, que ce soit sur les réseaux, sur des sites ou des plateformes.
De nombreuses personnes qui n’ont pas le pouvoir financier et publicitaire des géants, mais qui pourtant se battent dans la même arène : un monde d’internet régi par les algorithmes et la publicité, où le clic entraîne le clic, le like entraîne le like.

Une règle dans la cyberculture dit que l’on serait moins de 1% à créer du contenu, environ 9% à participer occasionnellement (donc partager, commenter…) et le reste consommeraient de manière passive. Ce qu’on vous propose, c’est d’essayer, chacun.e à son échelle, de faire grandir la part de personne qui participe, qui va commenter ne serait-ce que pour référencer un contenu, qui va partager soit publiquement soit à des proches, des amis…
L’idéal en ce qui concerne les médias indépendants et les associations, c’est de vous abonner ou adhérer lorsque vous le pouvez, pour faire vivre financièrement ces structures. Certains médias d’ailleurs n’ont pas d’autres choix que d’avoir un contenu payant pour se financer.
Mais pour la grande majorité d’entre nous, il est impossible de le faire pour l’ensemble des personnes que l’on souhaiterait aider.
Ne négligeons pas alors l’aide que représente le fait d’augmenter l’audience d’un travail, qui n’a que pour but d’informer, de mobiliser, d’encourager le plus grand nombre de personnes, afin de faire bouger les lignes. Participer au partage de l’information, c’est un réel pouvoir citoyen !

On vous propose donc de vous rendre sur les comptes des différents réseaux POW FR, avec comme missions de :
1/ Taguer un ou plusieurs médias indépendants que vous soutenez en commentaire
2/ Taguer une ou plusieurs associations que vous soutenez en commentaire
3/ Partager le post et ou l’article sur vos réseaux ou à vos proches pour leur faire découvrir des choses !

Et on espère que cette action, en dehors de ce cadre précis, entraînera de nouvelles habitudes.
On le répète, et on le répètera : c’est ensemble, en unissant nos forces, nos motivations, que nous arriverons à faire bouger les lignes ! 

 

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et Médias : Tour d’horizon des mobilisations

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face.

Si vous êtes arrivé ici sans passer par l’article expliquant notre campagne sur le sujet, c’est ici ! Si vous l’avez déjà lu, on vous présente maintenant différentes initiatives et contenus sur le sujet d’autres structures pour aller plus loin sur le sujet ↓

C’est l’appel dont vous avez peut être entendu parler ces dernières semaines : les structures portant l’Affaire du siècle, entre autres Greenpeace France et Oxfam France, ont lancé une pétition pour réclamer plus de climat dans les présidentielles. Pour signer et découvrir l’appel, c’est ici

Un récent collectif citoyen s’est créé sur cette question : Plus de climat dans les médias. Ils et elles se sont donné.es pour mission de suivre le traitement de l’urgence climatique par les JT et les chaînes d’informations en continu et d’interpeller ces dernières. Et ils ont également lancé une pétition ici.
Voici leurs comptes Instagram Twitter Facebook pour suivre l’avancée de leur travail.

Un autre collectif s’est créé récemment : Quota Climat. Un manifeste, mené par trois collaboratrices parlementaires, issues de différents partis, qui réclame l’instauration d’un quota climat avec un minimum de 20 % de l’espace audiovisuel disponible réservé à la question climatique. Pour retrouver le manifeste, c’est ici.

En attendant que nos appels soient entendus et que le prochain rapport du GIEC fasse la UNE de tous les médias durant des semaines, c’est important de mettre en avant les médias qui en parlent déjà ! Surtout avec une éléction présidentielle qui arrive à grand pas.
On vous conseille fortement le média Vert, un média indépendant qui traite de l’écologie au sens large. Il ont deux formats de newsletter, permettant de recevoir des actualités quotidiennement ou de façon hebdomadaire.
Vous pouvez évidemment les retrouver sur les différents réseaux, et en attendant que votre curiosité aille y jeter un œil, on vous conseille ces articles directement liés à notre sujet : ici et ici.

Pour continuer dans la rubrique médias qui parle du climat, on vous conseille le travail de Blast (également un média indépendant), et particulièrement de Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur la question. De nombreux sujets sont traités en vidéos, toujours avec rigueur et pertinence ! 
Vous pouvez directement la suivre sur ces réseaux (Twitter et Instagram) et sinon la chaîne de Blast est ici.
Elle a animé en compagnie de Jean Massiet, (animateur sur twitch d’une émission politique) il y a quelques jours “Le débat du siècle”, une émission où les candidats à l’élection présidentielle ont été interrogées sur le rapport du GIEC, leur programme sur l’écologie… Vous pouvez retrouver ça ici.
Et ci-dessous une vidéo sur la question du déni climatique, en rapport avec Don’t Look Up.

D’autres médias plus ou moins jeunes et plus ou moins petits se développent sur la question climatique. On vous a présenté au-dessus ce qui nous parait être deux essentiels, mais nous vous en partagerons d’autres, notamment sur notre Instagram où nous essayons de mettre en avant les contenus et initiatives que nous validons ! 

Cette démarche de solliciter les médias, s’inscrit évidemment dans une urgence climatique, mais à très court terme dans une optique où la présidentielle est dans quelques semaines. On aimerait que les candidat.es soient bien plus interrogés sur leur programme, plutôt que de voir toujours les mêmes thèmes sur la table. A défaut de voir la situation s’améliorer d’ici là, on vous partage le travail du Réseau Action Climat qui propose 7 axes pour le climat en vue des prochaines échéances électorales : Transports, Industrie, Agriculture et l’élevage, Rénovation des bâtiments, Transition énergétique, Agir à l’international, et Verdir le budget de l’état.
On adhère à la démarche et aux idées, et on se dit qu’avoir ces axes en tête pourra peut être vous aider au moment d’aborder les programmes : si ça ne vous dira pas forcément pour qui voter, ça vous aidera peut être à savoir pour qui ne pas donner votre voix. Pour retrouver leur travail c’est ici.

Et pour conclure, on vous laisse avec une vidéo d’Extinction Rebellion. L’association, qui mène des actions directes de désobeissances civiles, a organisé une action devant France télévision, nommée “Au C(h)oeur de l’info” (plus d’informations ici).
Les militant.es d’Extinction Rebellion mais également de plusieurs autres associations et acteurs.trices impliqué.es ont donc projeté ce faux JT devant le siège le 21 février 2022, dans le cadre de leurs actions spéciales médias.

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias C est ceux qui en parlent le moins

Climat et médias : C’est ceux qui en parlent le moins…

La sortie du film Don’t Look Up sur Netflix fin 2021 (allégorie non dissimulée de scientifiques qui essaient d’alerter sur le changement climatique sans être pris au sérieux par les gouvernements et la télévision) a remis la question du climat dans les médias sur la table. Tandis que l’arrivée des élections présidentielles ou encore la sortie du nouveau rapport du GIEC viennent confirmer ce problème : il faut se mobiliser ! 

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face. Le week-end dernier, nous étions plus de 80 000 à travers la France pour réclamer plus de climat et de justice sociale en vue des présidentielles.
Chez POW Fr, on s’inscrit totalement dans ce mouvement associatif engagé, et on vous propose un moyen d’action en vue des présidentielles et des législatives. On vous explique tout juste en-dessous ↓

La première chose à comprendre : de quoi parle-t-on vraiment ?

Quand on pointe du doigt l’invisibilité du climat dans les médias, cela ne sort pas de nulle part et n’est pas un ressenti des associations ou des militant.es.
Une ONG de journalistes, Reporter d’Espoirs, s’est penché sur la question et a créé MédiasClimat, une étude autour de la grande question « Comment les médias traitent-ils du changement climatique ? » (présentée en juillet 2020 ici)
En bref, les premières conclusions montrent que le sujet représente en moyenne moins de 1% sur l’ensemble des médias en France.

Le comble ? Ces résultats sont le fruit d’une progression de la thématique environnementale au cours des 10 dernières années. On est donc passé d’invisible à transparent en 10 ans !
Notre ligne de conduite chez POW, ce n’est pas de pointer du doigt les imperfections de chacun, mais plutôt d’encourager à progresser.
Mais au vu des chiffres, de l’urgence de la situation, des alertes du GIEC… personne ne peut se réjouir des chiffres actuels.
Surtout que les préoccupations ne cessent de grandir chez les français.es concernant le climat, faisant du sujet l’une des préoccupations majeures. 1

L’étude nous explique également que les sujets environnementaux demeurent trop peu contextualisés dans le problème climatique. C’est à dire que même lorsque des sujets liés directement ou indirectement au changement climatique sont abordés, le lien n’est pas fait. Exemple avec le JT de 20H de TF1 : entre 2010 et 2019, 78 sujets ont trait à l’environnement, 4 d’entre eux seulement évoquent la question climatique et 1 seul de façon constructive. 2
Sur les 73 sujets ne faisant pas de lien avec le changement climatique, 50 % d’entre eux auraient pu l’être. (sécheresse et manque d’eau en France, feux hors de contrôle en Australie, inondation à Venise…)

« Bon, pas de climat dans les médias tout au long de l’année. Mais on en parle quand même lorsqu’il y a des sujets extrêmement importants non ? Non … ? »

Symptomatique de ce problème, le groupe 2 du GIEC vient de sortir son nouveau rapport, consacré aux impacts, à l’adaptation et à la vulnérabilité des sociétés humaines au changement climatique. Les adjectifs pouvant décrire les conclusions rapportées sont difficiles à trouver. Entre 3,3 et 3,6 milliards d’être humains vivent déjà dans des contextes très vulnérables au changement climatique 3

Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants.

Hoesung Lee

Président , GIEC

Pourtant, combien de temps ont consacré les chaînes tv au dernier rapport du GIEC ? Pas une minute pour TF1, M6, et 1 minute tout au plus pour France 2. 4 Certains diront que l’Ukraine prend une place majeure, et ils auront raison. Mais il est plus difficile d’expliquer que le carnaval de Venise ou le salon de l’agriculture prennent une place importante quand on ne dit rien ou presque sur l’un des rapports les plus importants de l’histoire de l’Humanité. Quand on connaît la vulnérabilité de ces deux sujets par rapport au climat (les inondations pour l’un, la vulnérabilité de l’agriculture au sens large vis-à-vis du climat pour l’autre) ou encore le lien entre la guerre en Ukraine et notre dépendance aux énergies fossiles, on regrette que la question écologique ne soit pas centrale dans la façon d’aborder les différentes actualités.

Maintenant qu’on a bien cerné le problème, que faire pour y répondre ?!

Même si l’étude nous montre qu’il n’y a que des mauvais élèves sur la question, on constate tout de même des inégalités en terme de traitement selon les canaux de diffusions utilisés ou les rédactions, mais également en termes de pertinence lorsque l’on aborde le sujet.
Une catégorie est sortie du lot et nous a particulièrement intéressé chez POW : la Presse Quotidienne Régionale.

Les PQR, c’est la première source d’information imprimée quotidienne en France, avec près de 3 900 000 exemplaires vendus par jour. En comparaison, les 8 titres français de la presse quotidienne nationale combinés diffusent chaque jour 1 200 000 exemplaires.
Ce sont les médias qui parlent de ce qui se passe dans nos départements et régions, qui peuvent avoir des analyses nationales comme municipales. Mais ce sont surtout ceux qui évoquent le moins le climat. Sud Ouest est la PQR qui en parle le plus avec un chiffre de … 0,87 % ! La moyenne étant à 0,68 % en 2019.
Un chiffre regrettable car traiter du climat à travers des sujets locaux est sans doute l’un des meilleurs moyens pour parler au plus grand nombre. Un chiffre d’autant plus regrettable qu’il est mis en face d’un autre chiffre : 28 %.

Selon les critères de MédiasClimat, 28 % des sujets traitant du climat dans les PQR sont constructifs. On le rappelle, est jugé constructif ce qui évoque à la fois le problème climatique et des réponses ou tentatives de réponses, permettant d’ouvrir une perspective de résolution. L’équation est donc simple : les PQR sont celles qui parlent le moins du climat, mais qui en parlent le mieux lorsque c’est le cas. Un paradoxe qui montre le potentiel et le rôle que pourraient devraient avoir les presses locales et qui nous a poussé à agir !

Ensemble, sollicitons la presse locale !

Chez POW, l’un de nos objectifs lors de nos campagnes de mobilisation, c’est de montrer que les barrières entre les citoyen.es et les différentes instances ne sont pas si infranchissables qu’elles n’en ont l’air. (comme par exemple l’action mise en place en août dernier qui permettait à chacun.e d’envoyer le rapport du groupe 1 du GIEC aux parlementaires et qui a provoqué des réponses directes d’élu.es)
Aujourd’hui, on vous propose de contacter 30 PQR ! En se basant sur les PQR les plus lues de France, et en faisant quelques ajustements pour essayer de couvrir l’ensemble du territoire, on vous propose un outil permettant d’envoyer un message à ces médias régionaux.
L’objectif, c’est d’être le plus grand nombre de personnes possible à faire part de la nécessité que les enjeux climatiques soient abordés plus souvent dans les médias locaux.
On a écrit le message mais vous pouvez le personnaliser si jamais vous souhaitez ajouter quelque chose (bien sûr, les insultes et discours de haine seront filtrés) vous pouvez aussi copier ce message et l’envoyer directement à l’un de vos médias locaux qui ne serait pas dans la liste. (liste ici)

Pour rentrer dans l’aspect plus technique : nous avons décidé de donner par défaut la possibilité à chacun d’envoyer aux 30 PQR, pas seulement la plus proche de chez nous ou encore celles proche de montagnes.
Le message n’est pas de vouloir plus de climat dans tel ou tel média, mais plus de climat dans LES médias. Et pour ça, on trouvait important de donner la possibilité à chacun.e de contacter des médias sur l’ensemble du territoire.
Avec la présidentielle qui arrive (spoiler : et les législatives qui suivront) et la présence bien trop faible du climat dans les débats, nous devons être nombreux.ses à interpeller sur le sujet.
Nous vous en avons parlé plus haut, notre campagne vient s’inscrire dans une mobilisation d’un grand nombre d’associations, ONG, médias indépendants etc. Nous pensons que notre travail permet d’ajouter quelque chose de supplémentaire, mais nous vous encourageons fortement à aller suivre le travail fait ailleurs. Nous avons regroupé différents contenus et moyens d’actions sur cette page (ici) pour creuser le sujet et participer à d’autres initiatives, découvrir les différents appels !
N’hésitez pas à nous partager des choses que vous avez pu voir passer sur le sujet, et à l’inverse, à partager notre outil aux personnes ou structures qui pourraient être intéressées.
C’est ensemble, en unissant nos forces, que nous arriverons à faire bouger les lignes !

En bonus, on vous laisse avec une infographie animée de l’évolution du climat depuis 1880 (Source ici)