Neige et glace : un lien étroit bouleversé par le changement climatique

Neige et glace : un lien étroit bouleversé par le changement climatique

Au début de l’année 2024, grâce au suivi réalisé par Simon Gascoin, on a observé un très faible enneigement dans tous les massifs montagneux du territoire français : le record du plus faible enneigement a été battu dans les Pyrénées et dans les Alpes. Si le manque de neige a un impact certain sur la pratique des sports d’hiver et le tourisme, on voulait aborder dans cet article le lien étroit qui existe entre la neige et les glaciers. Car si la fonte des glaciers est surtout visible en été, elle dépend fortement des chutes de neige hivernales.

La couverture neigeuse 1 dans les Alpes françaises et suisses était de seulement 36% début février, un record depuis 1990. Dans les Pyrénées, la neige recouvrait 8% de l’intégralité du massif alors que 40% était recouvert un mois plus tôt. Le recul de l’enneigement est en moyenne de 12% par décennie dans les Alpes du Nord, 20% dans les Alpes du Sud et 7% dans les Pyrénées.

L’évolution de l’enneigement dans les Alpes et les Pyrénées

Une étude parue en 2021 a évalué l’évolution de l’enneigement depuis 1970 sur l’ensemble des Alpes. Elle met en évidence une perte de 14 à 20 cm de hauteur de neige en moyenne altitude (1000-2000 m). Dans les Alpes du Sud, l’enneigement a diminué d’environ 4 cm par décennie depuis 1970, et dans les Alpes du Nord, cette diminution est de l’ordre de 3 cm. 

Pour aller un peu plus dans le détail, le Groupe Régional d’Experts sur le Climat dans la région PACA (GREC Sud) a synthétisé les données de cette étude pour les Alpes du Sud. En moyenne altitude, il a été constaté une perte de près d’un mois d’enneigement depuis 50 ans. Depuis 1970, l’épaisseur moyenne de la couche neigeuse a diminué d’environ 10 cm en dessous de 1000 m, et de près de 20 cm entre 1000 m et 2000 m d’altitude avec une perte de 35 cm mars/avril.

Concernant la haute altitude, là où se situent les glaciers, la couche de neige a diminué de 15 cm en moyenne, une régression moins forte due aux températures qui y restent plus négatives au cours de l’hiver. On note toutefois une perte de plus de 40 cm en avril/mai. La durée de neige au sol y a diminué de 5 jours depuis 1970. C’est bien moins important que la moyenne globale d’1 mois, mais les effets n’en sont pas moins conséquents, la haute montagne étant un milieu extrêmement fragile.

Du côté des Pyrénées, une étude menée par l’Observatoire pyrénéen du changement climatique montre une baisse de la hauteur moyenne de neige et de la durée d’enneigement entre 1958 et 2017, malgré des tendances réparties différemment sur l’ensemble du massif. En effet, le manteau neigeux a diminué en moyenne de 20 cm à 2100 m d’altitude, passant de plus d’1 m de neige à environ 80 cm. A 1500 m d’altitude par contre, la hauteur moyenne de neige n’a pas beaucoup bougé, avec une couche moyenne de 18 cm sur les 60 ans étudiés.

On le rappelle, début février, l’enneigement a été le plus bas jamais mesuré depuis 24 ans où la surface et l’épaisseur du manteau neigeux étaient au plus bas. Les importantes chutes de neige qui ont suivi début mars ont permis de revenir dans des moyennes de saison, toutefois, et nous le verrons plus bas, cela ne permet pas de freiner la fonte des glaciers car ces fluctuations d’enneigement ne permettent pas de former de la glace de manière pérenne.

 

Selon les scénarios du GIEC, basés sur plusieurs seuils de réchauffement planétaire, on prévoit pour 2050 dans les montagnes françaises une couverture neigeuse réduite de 10 à 40 %. Cette diminution passera de 30 à 80 % d’ici 2100. Tout comme pour préserver les glaciers, il est fondamental de respecter le seuil des 1,5° de réchauffement fixé par les Accords de Paris si on veut conserver un enneigement décent en montagne.

Les impacts de l’affaiblissement de l’enneigement sur les glaciers

Station de Porté-Puymorens (66) début février 2024. Par Nicolas Vaillant.

Glacier sombre, sans couche de neige. Par Arthur Vaillant.

La neige va se transformer d’abord en névé, qui est une forme plus compacte que la neige. On appelle névé typiquement de la neige qui a survécu au moins 1 an à une saison de fonte. Il se compacte ensuite de plus en plus pour former de la glace. La durée de formation de cette glace dépend des latitudes sous lesquelles se trouvent les glaciers. En Alaska par exemple, la glace se forme à une profondeur de névé d’une dizaine de mètres et va mettre environ 5 ans.

Romain Millan, glaciologue

Le manque d’enneigement pendant l’hiver est donc extrêmement critique pour cette période d’accumulation. Le glaciologue pyrénéen Pierre René nous apprend que “pour les glaciers des régions tempérées, il y a deux saisons contrastées : une où le glacier grossit parce qu’il neige, la saison hivernale, et une saison d’été où la neige et la glace fondent. En théorie, pour les glaciers, la saison d’hiver dure 8 mois. Sur cette période, on considère que les glaciers ne fondent pas.

Afin d’évaluer si un glacier est en équilibre, a accumulé de la neige ou est déficitaire, il faut regarder la surface recouverte de neige à la fin de l’été et voir quelle part du glacier encore en neige n’aura pas fondu, et inversement. Pour qu’un glacier soit en équilibre, 60% de sa surface doit être encore enneigée.

Donc 60% de la surface totale du glacier doit encore être recouverte par de la neige de l’hiver à la fin de l’été, et si c’est le cas il est équilibré. Et pourquoi c’est 60% – 40% pas 50 – 50, parce que la surface de neige qu’il reste sur le glacier compense tout ce qui a fondu au niveau de la glace à nu, de la zone d’ablation. Et comme la neige a une densité plus faible que la glace, il faut un peu plus de neige en surface que de glace pour compenser. Dans les Pyrénées, en 2023, la moyenne est de 2%, on est donc très moin des 60% qu’il faut pour que les glaciers se maintiennent.

Pierre René, glaciologue

Ces explications sont également valables pour les Alpes, comme nous l’explique la glaciologue Delphine Six. Toutefois, elle fait une distinction importante entre la très haute et la moyenne altitude, qu’on ne retrouve pas dans les Pyrénées où les altitudes sont moins élevées (en dessous de 3 500 m contre de nombreux sommets à plus de 4000 m dans les Alpes).

Il faut vraiment distinguer deux choses. En très haute altitude, au-delà de 3000 m, il n’y a aucune tendance statistique. Cette année par exemple, on a pris un record d’accumulation depuis quelque temps. Par contre ce qu’on observe, c’est un déséquilibre dans les zones basses des glaciers, effectivement parce qu’en hiver on a de moins en moins de neige. Les grands glaciers comme la Mer de glace ou le glacier d’Argentière qui descendent jusqu’à 2000 m subissent des épisodes de pluie en hiver qui font fondre le manteau neigeux. Et quand le printemps arrive, on n’a pas de neige pour protéger le glacier, donc il se retrouve très vite en glace dans les parties basses. Donc forcément quand il est en glace, il est plus sombre, il capte plus le rayonnement et il fond plus vite…

Delphine Six, glaciologue

Il s’agit du principe de l’albédo que nous explique Romain Millan : “Plus une surface est sombre et plus elle va absorber du rayonnement, et donc fondre dans le cas d’un glacier. C’est pour cela aussi que les océans, très sombres, se réchauffent très vite.”

 

Les glaciers dépendent donc directement de la neige, un lien qui se retrouve bouleversé par les effets du changement climatique car comme l’a tristement dit Camille Etienne en parlant des neiges éternelles, les névés : “ces étendues blanches n’ont d’éternelles plus que le nom.” C’est l’une des raisons pour lesquelles Camille a voulu lancer La Voix des Glaciers, pour faire entendre cette voix et vous permettre de vous en saisir. Avoir accès à ces informations est essentiel pour comprendre et prendre conscience de la situation des glaciers. Le savoir est la première étape de l’engagement, et on peut encore faire en sorte que certaines de ces neiges restent éternelles. La fenêtre d’action est courte, mais nous pouvons encore la saisir !


  1. Empilement de couches de neige sur le sol correspondant à des chutes de neige successives. La couverture neigeuse ou manteau neigeux recouvre les massifs de montagne au cours de l’hiver qui se retrouvent blancs pendant plusieurs mois consécutifs.

Les glaciers des Pyrénées : des lanceurs d alerte sur le changement climatique

Les glaciers des Pyrénées : des lanceurs d alerte sur le changement climatique

Dans les Pyrénées, au début du mois de février, on a enregistré le pire enneigement depuis 24 ans avec seulement 8% de couverture neigeuse sur l’intégralité du massif alors qu’elle en recouvrait 40% un mois plus tôt.

Ces chiffres sont dramatiques dans les Pyrénées où la totalité des glaciers sont définitivement condamnés à disparaître d’ici 2050 et dont la fonte s’accélère dangereusement d’année en année. Jusqu’alors jamais touchés par les activités humaines, ils se retrouvent parmi les premiers condamnés par ces dernières.

Le manque d’enneigement pendant l’hiver est extrêmement critique pour l’accumulation de glace. Le glaciologue Pierre René de l’association Moraine, l’observatoire des glaciers pyrénéens, nous apprend que “pour les glaciers des régions tempérées, il y a deux saisons contrastées : une où le glacier grossit parce qu’il neige, la saison hivernale, et une saison d’été où la neige et la glace fondent. En théorie, pour les glaciers, la saison d’hiver dure 8 mois. Sur cette période, on considère que les glaciers ne fondent pas. Avec le manque de neige en ce début d’année 2024, on peut déjà craindre un déficit glaciaire même si, comme le rappelle Pierre René, tout espoir n’est pas perdu car il reste encore trois mois d’hiver.

La température moyenne dans les Pyrénées a déjà augmenté de plus de 2 degrés à cause des émissions de gaz à effet de serre, une hausse qui leur a été fatale. Depuis 1850, ils ont perdu 90% de leur superficie. Le climat régional et l’altitude (le pic de l’Aneto s’élève à 3 400m) expliquent la fragilité de ces glaciers, souvent mis de côté alors qu’ils sont tout aussi précieux pour la préservation des écosystèmes et pour comprendre les évolutions du climat.

L’année 2022 a tiré une sonnette d’alarme avec un record de fonte, un record de diminution de surface, de longueur et d’épaisseur depuis que je mesure en 2002. Et derrière en 2023, le record est battu. Donc on a deux records qui s’enchaînent, on va voir ce que ça donne dans les années à venir mais ça fait l’effet d’une accélération.

Pierre René, glaciologue

La suite de cet article reprend les principaux résultats des mesures effectuées en 2023 par Pierre René et recensées dans un rapport dans le cadre de son association Moraine. Elle assure en effet un suivi des glaciers pyrénéens français depuis 2002. Aujourd’hui, 9 d’entre eux sont encore suivis annuellement. Trois indicateurs permettent de connaître l’évolution des glaciers : leur longueur, leur surface, et leur épaisseur.

Concernant la longueur, les dernières mesures montrent que pendant l’été 2023, la régression a été plus importante que la moyenne de -8,70 m par an, avec une perte de 11,60 m.

Entre 2002 et 2023, la surface des 9 glaciers étudiés a diminué de 60% en passant de 140 ha à 56 ha. Cette même surface était d’environ 450 ha en 1850.

Les dernières données sur l’épaisseur des glaciers pyrénéens sont dramatiques. Un glacier dont 60% de la surface a accumulé de la glace, grâce à la neige qui le recouvre, est en équilibre. Or, “en 2023, on était à 0% quasiment, la moyenne est de 2%, on est donc très loin des 60% qu’il faut pour que les glaciers se maintiennent.” L’accumulation a été quasiment nulle en 2023, et pour rappel, l’enneigement hivernal contribue grandement à cela.

A titre d’exemple, l’emblématique glacier d’Ossoue situé sur le Vignemale a connu un record de perte d’épaisseur avec -4,51 m d’eau soit 5,01 m de glace, drastiquement plus forte que la moyenne annuelle de -1,80 m d’eau.

“Quasiment tous les ans le glacier d’Ossoue est à nu à la fin de l’été, sans neige. Le fait que ça se répète aussi souvent, signifie que le glacier n’est pas en équilibre avec les conditions climatiques actuelles. C’est-à-dire que si on stabilise tout d’un coup, que le climat se stabilise, le glacier ne se recharge pas puisque c’est ce qu’il se passe en permanence. Donc même si on stoppait le réchauffement climatique, il continuerait de fondre car il ne s’équilibre pas.

Pierre René, glaciologue

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les glaciers pyrénéens ne peuvent plus s’adapter aux conditions climatiques, devenues trop extrêmes pour leur survie. L’escalade des émissions de gaz à effet de serre et donc des températures depuis le début du XXe siècle est malheureusement trop importante. D’ici trop peu de décennies, il n’en restera plus que des souvenirs. Comme le rappelle très justement Pierre René, les glaciers des Pyrénées doivent désormais servir de “lanceurs d’alerte sur le changement climatique. Ils doivent devenir des symboles de ce changement, et nous devons être là pour porter leur voix afin que même s’ils disparaissent des sommets, ils continuent de vivre dans les esprits, les récits, les images, et être porteurs d’engagement.

Mathieu Crépel, du film Vinhamala (sélection de la saison 2 de La Voix des Glaciers), champion du monde de snowboard originaire des Pyrénées, parle d’ailleurs beaucoup de l’importance de créer et entretenir une mémoire des glaciers des Pyrénées. C’est une voie que suit La Voix des Glaciers, aspirant à rassembler autour de cet enjeu et à élever cette voix glaciaire.

“J’invite de plus en plus les gens à honorer les glaciers des Pyrénées en allant leur rendre visite parce qu’on est en train de perdre des éléments du patrimoine naturel. Ils sont agonisants, en fin de vie, mais j’invite vraiment les gens à avoir cette curiosité de la montagne. On est face à une transformation irréversible de la haute montagne, les glaciers sont des symboles de cette haute montagne. Les paysages changent vite, il y a un patrimoine naturel, et culturel aussi parce qu’il y a beaucoup d’écrits, de témoignages culturels concernant l’existence et l’ampleur de ces glaciers. On voit que c’est une vraie source d’inspiration artistique, et on les personnifie souvent, on en parle comme des êtres vivants, ce qui leur donne, au-delà du naturel, une vraie dimension culturelle.”

Pierre René, glaciologue

Les glaciers font partie d’un patrimoine naturel et culturel précieux. Les effets de la fonte qu’ils subissent sont multiples. Entre biodiversité, ressources en eau, paysages, pratiques de la montagne, activités économiques… Ils sont nombreux et déjà là, s’accélèrent, et nous devons nous y adapter urgemment avant d’en être contraint… mais nous en parlerons dans un prochain article !

Si vous voulez suivre des informations sur les glaciers des Pyrénées et soutenir l’association Moraine : site de l’association Moraine

Des bénévoles de POW sont allés sur le glacier d’Ossoue avec Pierre René en septembre 2023, vous pouvez retrouver leur retour d’expérience ici : article sur la sortie au glacier d’Ossoue. 

Pétition à la FIS et glacier à Zermatt  les choses doivent changer !

Pétition à la FIS et glacier à Zermatt les choses doivent changer !

Le monde des sports de neige de compétition ressent actuellement l’impact du changement climatique. Des compétitions sont annulées en raison de phénomènes météorologiques extrêmes ou d’un manque de neige. Une étude montre que les 21 villes hôtes précédentes, à l’exception de Sapporo, au Japon, seront trop chaudes et trop sèches pour accueillir des Jeux d’hiver sûrs et équitables d’ici à 2080 si nous continuons sur la voie actuelle des émissions de gaz à effet de serre.

Cette diminution du manteau neigeux affecte bien plus que nos activités de sports d’hiver. En cas de changement climatique grave et non atténué, la glace et la neige des glaciers de montagne qui existaient en 2015 pourraient être réduites de 80 % d’ici à 2100. Cela mettrait en danger les 1,9 milliard de personnes qui dépendent de la neige ou de l’eau de fonte des glaciers pour leur approvisionnement en eau.

 La FIS (Fédération Internationale de Ski) est la fédération internationale de ski et donc une organisation active au niveau mondial. Outre le ski alpin, la FIS contrôle également des sports tels que le freeride, le snowboard, le télémark, les sports nordiques et bien d’autres. Elle a le pouvoir de créer un changement systémique au sein de l’industrie du ski, compétitive et plus large, afin de devenir un leader en matière d’action climatique. Au lieu de cela, nous voyons une organisation lente à agir et dont les actions climatiques déclarées sont soit inadéquates, soit peu transparentes.

Au début de l’année 2023, 500 athlètes professionnels de sports d’hiver ont signé une lettre ouverte appelant la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) à prendre davantage de mesures en faveur du climat. Parmi les signataires figuraient des concurrents actuels et passés de la FIS, notamment les méga stars actuelles de la course alpine Mikaela Shiffrin (USA), Aleksander Aamodt Kilde (NOR), Travis Ganong (USA) ainsi que la championne olympique de ski de fond Jessie Diggins (USA), et les anciens champions du Freeride World Tour Arianna Tricomi (ITA) et Xavier de le Rue (FRA).

Vous pouvez lire la lettre dans son intégralité ici :

Malgré cela, les mesures prises ne sont pas suffisantes et nous pensons que la FIS doit redoubler d’efforts pour être le leader climatique que notre sport mérite.

Nous invitons notre communauté à rejoindre les athlètes dans cet appel en lançant une pétition demandant notamment de :

– Mettre en œuvre une stratégie de durabilité basée sur des objectifs – y compris une feuille de route pour atteindre une réduction des émissions de 50 % d’ici 2030.

En novembre 2021, la FIS a signé le cadre d’action pour le climat de la CCNUCC, dont les exigences complètes peuvent être consultées ici.

Le cadre exige :

Dès que possible, mais dans les 12 mois suivant leur adhésion, les signataires devront soumettre des plans aux Nations Unies sur le changement climatique, expliquant les actions qui seront prises pour atteindre leurs engagements climatiques, en particulier à court terme (objectif 2030).

En novembre 2021, la FIS a signé le cadre de la CCNUCC sur les sports pour l’action climatique, dont les exigences complètes peuvent être consultées ici.

Le cadre exige :

Dès que possible, mais dans les 12 mois suivant leur adhésion, les signataires devront soumettre des plans aux Nations Unies sur le changement climatique, expliquant les mesures qui seront prises pour atteindre leurs engagements climatiques, en particulier à court terme (objectif 2030).

 

L’objectif 2030 est décrit dans le cadre comme suit

“réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici à 2030 au plus tard. Il est recommandé de se baser sur l’année 2019”

Deux ans après la signature, la SIF n’a toujours pas publié sa stratégie pour atteindre cet objectif. Elle est en retard de 12 mois et constitue donc une demande clé de cette pétition.

“Publier l’impact environnemental de la FIS en toute transparence.”

En 2021, la FIS a publié sa première Estimation des Emissions d’Evénements, en utilisant le partenaire Planet Mark.

Cependant, de sérieux doutes ont été jetés sur la qualité des informations fournies par la FIS par une étude tierce menée par Mission Zero – Klima Partner.

L’étude commandée par Greenpeace a évalué la plausibilité du “FIS Events Emission Estimation Executive Summary” en se basant sur l’expertise des athlètes, des initiés et des informations provenant des sites de la Coupe du monde.

L’étude complète en allemand peut être consultée ICI
Le résumé de 4 pages en anglais ICI

L’évaluation de Mission Zero utilisant l’outil de calcul interne de la FIS a révélé que quatre événements majeurs à Kitzbühel, Schladming, Adelboden et Sölden, ainsi que les vols d’athlètes (au niveau de la Coupe du monde), représentaient 85 % des émissions totales attribuées au secteur du ski alpin.

Avec plus de 30 épreuves de Coupe du monde, 300 épreuves continentales et des centaines de courses plus petites dans le secteur du ski alpin, il est évident que la FIS sous-déclare massivement les émissions de ses épreuves.

La conclusion du rapport peut être consultée ci-dessous :

On peut affirmer d’emblée que la FIS, avec son résumé sur les émissions des événements et les données accessibles publiées, ne parvient pas à fournir une évaluation transparente et compréhensible. Tous les calculs, évaluations, dérivations et recoupements indiquent une évaluation globale des émissions peu plausible et sous-estimée.

Le deuxième exemple de manque de transparence concerne la revendication de la FIS d’être climatiquement positive sur la base de son programme de compensation (une revendication que la prochaine législation européenne sur les déclarations vertes rendra bientôt illégale).

Le statut “Climat positif” repose fortement sur l’utilisation de “compensations de déforestation évitée”. Selon POW et de nombreux experts climatiques de premier plan, les compensations ne devraient être utilisées que pour compenser les émissions qui ne peuvent être évitées à un niveau opérationnel. Toutes les compensations revendiquées par la FIS sont situées en Amazonie. Il est essentiel dans ce cas que les projets de déforestation évitée puissent être évalués en termes d’additionnalité, c’est-à-dire que la forêt aurait-elle été perdue si le projet de compensation n’avait pas eu lieu ? La preuve de cette additionnalité, ainsi que le volume de financement et la quantité de carbone préservée par ces projets, doivent être rendus publics si FIS veut conserver la crédibilité de ses affirmations. Le fait que le président du FIS soit également le fondateur et le co-président de Cool Earth (l’organisation qui conseille les projets de compensation) donne à la transparence sur cet aspect des opérations du FIS une importance supplémentaire.

Même s’il s’avère que FIS a fait appel à une tierce partie réellement indépendante pour certifier ses compensations (comme Gold Standard ou VCS), la revendication d’un statut Carbone Positif sur la base des seules compensations suscite toujours des inquiétudes. Une étude récente a montré que 90 % de ces compensations sont en fait sans valeur.

Ursula Bittner, experte économique de Greenpeace Autriche, s’exprime ainsi sur l’utilisation des compensations par la FIS :

Des termes tels que “climatiquement neutre” ou, dans le cas de la FIS, “climatiquement positif” sont trompeurs. Ils ne sont rien d’autre que de l’écoblanchiment pur et simple…… La base de l’existence du ski est en train de fondre. Il est grand temps de tirer le frein d’urgence et d’économiser du CO2 directement lors des grands événements comme les championnats du monde de ski, par exemple, au lieu d’investir dans des projets lointains. Le modèle de compensation est une escroquerie pour notre planète”.

Adapter le calendrier des compétitions pour réduire l’impact des déplacements et respecter le changement climatique.

Les saisons se déplacent, le changement climatique entraîne des chutes de neige de plus en plus tardives chaque année. Une étude publiée dans Nature suggère une réduction de 36 jours de la couverture neigeuse par rapport à la moyenne à long terme. Pourtant, la FIS s’obstine à programmer les épreuves de la Coupe du monde en octobre, avant même les premières chutes de neige. Les demandes de report d’un mois formulées dans la lettre ouverte des athlètes n’ont abouti qu’à un report d’une semaine et n’ont fait que reporter la date à l’année 2019. Nous voyons maintenant dans la presse des images de bulldozers et d’excavateurs travaillant à écraser les glaciers pour en faire des parcours de course et une dépendance excessive à la création de neige artificielle.

Le simple fait de retarder la saison d’un mois jusqu’à ce que la neige commence à tomber et de la prolonger d’un mois au printemps, lorsque la neige naturelle peut encore être trouvée, réduirait considérablement l’impact de la saison des courses sur nos environnements montagneux.

Il y a eu une légère amélioration dans le calendrier de la FIS pour réduire les vols long-courriers pour certains athlètes dans les disciplines alpines et pour cela nous reconnaissons le travail de la FIS, dans d’autres disciplines telles que le ski libre il y a encore beaucoup de travail à faire.

Utiliser l’influence politique de la FIS pour plaider en faveur d’une action climatique au niveau gouvernemental.

Le plaidoyer politique pour une action systémique sur le climat au niveau gouvernemental doit être poursuivi par toute organisation ayant l’influence de la FIS. Nous sommes heureux et prêts à travailler avec la SIF à tout moment sur ce sujet.

REJOINS DES COLLECTIFS PRES DE CHEZ TOI

REJOINS DES COLLECTIFS PRES DE CHEZ TOI

Ce projet a été construit avec la vocation et l’ambition de vous donner les clés pour agir, vous, amoureux.ses de la montagne, citoyen.nes engagé.es en faveur du climat…
Maintenant que les choses sont lancées, que le cadre est préparé, on a besoin de vous pour que la braise s’enflamme ! 

Aujourd’hui, quelque soit ton profil, ton aide est précieuse ! Que ce soit pour organiser des projections, que ce soit pour relayer nos différents contenus sur les réseaux ou autour de toi, que ce soit pour aider des personnes qui sont en train d’organiser des soirées… Bref, t’as compris, on a besoin de tout le monde !

On sait que c’est pas forcément simple pour tout le monde de se lancer tout seul, alors si t’es motivé.e mais que tu hésites, on peut te mettre en lien avec d’autres gens !

Dans la communauté Protect Our Winters France, on a des groupes locaux bénévoles dans différentes régions : des Vosges à Grenoble en passant par Lyon, la Savoie, la Haute-Savoie, les Pyrénées, Paris…
Ecris nous et on fera le maximum pour t’aiguiller et te mettre en lien avec des personnes proches de toi géographiquement ou te donner des pistes pertinentes ! ➡️ lavoixdesglaciers@gmail.com

Et n’hésite pas à en parler autour de toi, on a besoin de toutes les aides possibles :

  • ➡️ Toute personne motivée pouvant aider à organiser des projections : membres d’associations étudiantes, salles de spectacles/cinéma, élu.es locaux, membres d’un CSE…
  • ➡️ Toute personne ayant un peu de temps pour des missions à distance pour aider l’équipe bénévole

Tous ensemble on peut faire pencher la balance, alors on compte sur toi !