Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et Médias : Tour d’horizon des mobilisations

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face.

Si vous êtes arrivé ici sans passer par l’article expliquant notre campagne sur le sujet, c’est ici ! Si vous l’avez déjà lu, on vous présente maintenant différentes initiatives et contenus sur le sujet d’autres structures pour aller plus loin sur le sujet ↓

C’est l’appel dont vous avez peut être entendu parler ces dernières semaines : les structures portant l’Affaire du siècle, entre autres Greenpeace France et Oxfam France, ont lancé une pétition pour réclamer plus de climat dans les présidentielles. Pour signer et découvrir l’appel, c’est ici

Un récent collectif citoyen s’est créé sur cette question : Plus de climat dans les médias. Ils et elles se sont donné.es pour mission de suivre le traitement de l’urgence climatique par les JT et les chaînes d’informations en continu et d’interpeller ces dernières. Et ils ont également lancé une pétition ici.
Voici leurs comptes Instagram Twitter Facebook pour suivre l’avancée de leur travail.

Un autre collectif s’est créé récemment : Quota Climat. Un manifeste, mené par trois collaboratrices parlementaires, issues de différents partis, qui réclame l’instauration d’un quota climat avec un minimum de 20 % de l’espace audiovisuel disponible réservé à la question climatique. Pour retrouver le manifeste, c’est ici.

En attendant que nos appels soient entendus et que le prochain rapport du GIEC fasse la UNE de tous les médias durant des semaines, c’est important de mettre en avant les médias qui en parlent déjà ! Surtout avec une éléction présidentielle qui arrive à grand pas.
On vous conseille fortement le média Vert, un média indépendant qui traite de l’écologie au sens large. Il ont deux formats de newsletter, permettant de recevoir des actualités quotidiennement ou de façon hebdomadaire.
Vous pouvez évidemment les retrouver sur les différents réseaux, et en attendant que votre curiosité aille y jeter un œil, on vous conseille ces articles directement liés à notre sujet : ici et ici.

Pour continuer dans la rubrique médias qui parle du climat, on vous conseille le travail de Blast (également un média indépendant), et particulièrement de Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur la question. De nombreux sujets sont traités en vidéos, toujours avec rigueur et pertinence ! 
Vous pouvez directement la suivre sur ces réseaux (Twitter et Instagram) et sinon la chaîne de Blast est ici.
Elle a animé en compagnie de Jean Massiet, (animateur sur twitch d’une émission politique) il y a quelques jours “Le débat du siècle”, une émission où les candidats à l’élection présidentielle ont été interrogées sur le rapport du GIEC, leur programme sur l’écologie… Vous pouvez retrouver ça ici.
Et ci-dessous une vidéo sur la question du déni climatique, en rapport avec Don’t Look Up.

D’autres médias plus ou moins jeunes et plus ou moins petits se développent sur la question climatique. On vous a présenté au-dessus ce qui nous parait être deux essentiels, mais nous vous en partagerons d’autres, notamment sur notre Instagram où nous essayons de mettre en avant les contenus et initiatives que nous validons ! 

Cette démarche de solliciter les médias, s’inscrit évidemment dans une urgence climatique, mais à très court terme dans une optique où la présidentielle est dans quelques semaines. On aimerait que les candidat.es soient bien plus interrogés sur leur programme, plutôt que de voir toujours les mêmes thèmes sur la table. A défaut de voir la situation s’améliorer d’ici là, on vous partage le travail du Réseau Action Climat qui propose 7 axes pour le climat en vue des prochaines échéances électorales : Transports, Industrie, Agriculture et l’élevage, Rénovation des bâtiments, Transition énergétique, Agir à l’international, et Verdir le budget de l’état.
On adhère à la démarche et aux idées, et on se dit qu’avoir ces axes en tête pourra peut être vous aider au moment d’aborder les programmes : si ça ne vous dira pas forcément pour qui voter, ça vous aidera peut être à savoir pour qui ne pas donner votre voix. Pour retrouver leur travail c’est ici.

Et pour conclure, on vous laisse avec une vidéo d’Extinction Rebellion. L’association, qui mène des actions directes de désobeissances civiles, a organisé une action devant France télévision, nommée “Au C(h)oeur de l’info” (plus d’informations ici).
Les militant.es d’Extinction Rebellion mais également de plusieurs autres associations et acteurs.trices impliqué.es ont donc projeté ce faux JT devant le siège le 21 février 2022, dans le cadre de leurs actions spéciales médias.

Aventures sans voitures  récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures : Une famille parisienne pas comme les autres

On essaye de vous partager de temps à autre des témoignages d’aventures sans voitures, pour inspirer et montrer que partir en vadrouille en laissant son bolide au garage, c’est possible, malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer.
Aujourd’hui, article un peu spécial puisqu’on ne vous parle pas d’une aventure, mais d’une famille qui adore partir à l’aventure !
Charlotte et sa famille ont pris l’habitude de partir sans voiture personnelles. On trouvait ça intéressant de partager son histoire. Avec toujours la volonté, non pas de se comparer aux autres, puisque chaque personne fait face à des obstacles différents, mais plutôt de s’inspirer mutuellement.

Peux-tu te présenter en quelques lignes avec votre famille ?

Paul et moi avons 42 ans. Nous avons 2 enfants : Aimée 5 ans 1/2, James 10 ans 1/2. Nous vivons dans un quartier très populaire et cosmopolite dans le nord de Paris. Les enfants sont parisiens. Je suis venue travailler à Paris en agence de design et branding, après des études à Marseille, une adolescence à Pau et une enfance en Norvège, Rép Congo, Cameroun, Italie. 
Je ne sais pas si c’est plus le rejet de l’industrie pétrolière, les dessous du marketing agroalimentaire ou la responsabilité de parent, mais la consommation ne m’a jamais consolée. Il y a 10 ans on a commencé à exécuter les petits gestes qui vont bien. Il y a 5 ans j’ai perdu ma mère quelques semaines après la naissance d’Aimée : grande colère, plus de radicalité dans mes choix de vie et professionnels (je refuse les projets de greenwashing, je travaille moins mais mieux). Aujourd’hui, nous n’allons dans des magasins de l’agro industrie que en station de ski, compost, amap, vrac … Récupération seconde main, réparation pour les vêtements et équipements … moins mais mieux. Pour l’épargne, l’énergie et le numérique : pas encore eu le courage.
Pour les transports : Paul n’a pas le permis et moi je déteste conduire. Nous n’avons pas de voiture. Dans Paris et en île de France nous nous déplaçons en vélo et en train. Les enfants circulent sur leurs vélos en ville depuis qu’ils savent pédaler. Ville du quart d’heure, pistes cyclables à gogo, zones piétonnes, circulation fermée devant les écoles et le week-end, bref la ville et la vie sans voiture. Nous voyageons donc en train, presque plus du tout en avion. Nous avons soutenu le retour des trains de nuit, parce qu’avec des minus c’est vraiment le meilleur moyen de transport. Avant le départ du train, c’est vélo, transport en commun ou taxis. A l’arrivée, il y a rarement des transports en commun efficaces, donc soit on prend un taxi, soit on loue une voiture à des particuliers, soit on vient nous chercher (là on est la famille lourdingue). Si on emprunte ou loue une voiture ce sera des petits modèles.

Depuis quand avez-vous commencé à vous rendre en montagne ? Est-ce que vous y allez souvent ?

Avoir des enfants ne nous a pas arrêtés à aller en montagne : Aimée a fait ses premiers pas dans la vallée d’Aspe devant des brebis. J’ai été élevée “dehors” tous les week-ends, toutes les vacances, en toutes saisons sous toutes les latitudes, dans tous les paysages. Quand on rentrait d’Afrique, on passait souvent dans les Alpes au début de l’été pour se rafraîchir, se refaire une santé. En Italie, nous avons passé pas mal de week-ends dans les Abruzzes. Paul avait un rapport avec la montagne strictement lié à la glisse au snowboard. Depuis un peu plus de 5 ans, il s’exerce à l’escalade, il a embarqué les enfants dans cette pratique. Je pense qu’au moins un week-end par mois, nous passons une journée dans les forêts autour de Paris à marcher, à être dehors. Sinon je vais à Pau avec les enfants environ trois semaines par an, et là nous partageons avec mon père les balades de toujours, les paysages qui font du bien. L’hiver nous usons et abusons des possibilités de séjour aux Arcs dans l’appartement de la famille de Paul. Pour un week-end ou toutes les vacances, avec ou sans les enfants, ou les enfants avec leur grand-parents en un coup de train, hop on y est (on a hâte que les trains de nuit soient rétablis). Paul part de son côté en week-end rando ski / splitboard avec des amis 1 à 2 fois dans l’hiver.
L’été nos vacances familiales nous 4, se déroulent en montagne Pyrénées, Alpes, Massif Central … : la tente, les cordes, les chaussures de montagne, un vieux maillot. La clef de voûte de ces vacances sont les 4 ou 5 jours d’isolement en itinérance, peut être avec un âne, sinon dans une cabane. Pour nous qui sommes parisiens, notre quête utopique en montagne est l’espace de la plus grande liberté d’évolution possible (pour nous humains, comme pour les végétaux et les animaux, et surtout pas de densité humaine).

D’où vous vient cette passion pour la montagne ?

Pour ma part c’est une sensibilité, un romantisme, un souvenir en héritage. Je cherche à transmettre aux enfants le goût des paysages, du dehors, de la marche, de l’air dans les cheveux, d’être à l’extérieur parce que j’ai l’intuition que c’est là que l’on trouve sa place. Je préfère les paysages de montagnes parce qu’ils sont moins “anthropisés” que les bords de mer où nous nous sentons oppressés. Paul y trouve de l’adrénaline. James y trouve l’espace pour souffler loin des contraintes sociales et colères. Aimée nous retrouve nous pour elle toute seule.

Depuis quand avez-vous décidé de vous y rendre sans voiture ? Qu’est-ce qui a poussé cette démarche ?

En fait au départ on a pas vraiment décidé, puisque pour nous c’est plus simple sans voiture, puisqu’on en a pas. A la naissance de James “tout le monde” nous a dit qu’on n’y arriverait jamais sans voiture. Puis “tout le monde” a enregistré que l’on était les lourdingues sans voiture, qu’il faut dispatcher dans les voitures pas pleines, qui demande à quelle heure passe le bus, qui râlent parce qu’il n’y a pas de taxis… On a fait du stop mais à 4 c’est pas évident.
On utilise la voiture quand il n’y a plus de train ni de bus possibles. Quand on a pas d’autres choix que la voiture, on a tendance à l’utiliser comme un camp de base : garée (enfin), et de là nous conservons nos habitudes de déplacement à pied pour les courses, les loisirs … Je crois que ce qui nous pousse à cette démarche c’est l’impression qu’une voiture c’est que des contraintes de temps, l’obligation de suivre une route, de se parquer à endroits fixes, l’agressivité …
J’ai l’intuition que sans voiture, ou sans voiture systématiquement, on a accès à des interstices, des aventures, des possibles moins confortables mais plus libres. Moins prendre l’avion participe aussi de ce constat. Ne pas rouler sur les autoroutes aussi. Préférer les TER aussi. Bref sans voiture, c’est plus facile de prendre les chemins de traverse, de tracer son itinéraire, même juste là à côté.

Quels sont les principaux changements que vous avez pu observer en termes d’organisations, les principales difficultés à prendre les transports en commun ?
Est-ce que vous observez des avantages, en dehors de l’impact environnemental positif ?

La principale disposition que l’on a dû prendre, c’est avoir les bons sacs à dos : bonne contenance, bonne portabilité, un pour chacun. Savoir faire les sacs. Paul a choisi du matériel de montagne et camping pour nous tous de qualité supérieure léger et compact, calé sur l’équipement dit “mule”. De mon côté, je priorise toujours le confort des enfants : les bons jeux, avoir assez chaud, être protégé du soleil et de la pluie, ne jamais avoir faim et soif.
L’avantage que j’observe, c’est la confiance en notre capacité à vivre avec peu de choses, à ne pas s’embarrasser du superflux, à être libres.

Qu’est-ce que vous aimeriez voir comme changements dans les années à venir pour faciliter l’utilisation des transports en communs pour se rendre à la montagne ?

Plus de transports en commun, beaucoup plus de train de nuit, plus de petites lignes de trains, plus d’arrêts en pleine nature (comme à Fontainebleau), plus de place dans les trains pour les vélos et le matériel de ski, moins de pavillons et de zones commerciales qui font qu’on a l’impression de devoir marcher une plombe avant de pouvoir respirer enfin. Le retour de la culture du “stop” pour le dernier km.
Plus de possibilité de nuits en itinérances, bivouacs ou chambres d’hôtel simples ou chambre chez l’habitant, spontanéité dans le voyage…

Vous pouvez suivre Charlotte et les aventures de sa famille sur Instagram ici.

On vous rappelle que vous pouvez trouver sur notre site un outil permettant de réserver des trajets entiers en quelques clics sur notre page Se Déplacer : https://protectourwinters.fr/se-deplacer/

Et sinon, n’hésitez pas à nous partager vos aventures sans voitures sur les réseaux ou par mail (team@protectourwinters.fr , ou à adhérer à notre asso pour nous soutenir ici !

ELEVATE FOR CLIMATE : Viens crapahuter pour soutenir POW !

ELEVATE FOR CLIMATE : Viens crapahuter pour soutenir POW !

ELEVATE FOR CLIMATE : Viens crapahuter pour soutenir POW !

C’est le nouveau challenge qu’on vous propose pour nous aider, durant le mois à venir. Du 19 février au 19 mars, vous pouvez nous soutenir en cumulant du dénivelé !
Comment ça se passe ? On vous explique tout ci-dessous !

L’opération Elevate for Climate a été lancée par The North Face et FATMAP pour soutenir POW FR.

D’abord, FATMAP, c’est quoi ?

FATMAP c’est une application gratuite de cartographie qui permet de prévoir des itinéraires, s’orienter sur le terrain, et enregistrer sa journée pour la partager, entre autres possibilités.

Si vous êtes déjà adhérent.e de POW, vous avez sans doute eu un code pour obtenir une Licence Explore pour l’application, qui permet notamment de débloquer les fonctionalités les plus poussées.

Comment participer au challenge ?

Une fois que vous vous êtes inscrits gratuitement sur FATMAP, il suffit de connecter FATMAP à votre application de tracking habituelle (Strava, Suunto, Garmin…) pour enregistrer vos performances. Que ce soit en ski, en vélo, en split ou en trail… tout le monde peut nous aider et chaque mètre cumulé est important.

Il ne reste plus qu’à faire votre sac, préparez votre équipement, et juste avant de partir, bien penser à renommer votre escapade par le #Elevateforclimate.

Vérifiez bien que votre sortie est synchronisée avec FATMAP (dans la section “Mes aventures” de votre profil).

Et grâce à ça, tous les 100m de dénivelés positifs, 1 euro est reversé à POW FR.

L’Objectif? 500 000 D+

Un objectif qu’on espère atteindre tous ensemble avant le 19 mars.

Un bon moyen d’allier l’agréable et la bonne cause, de motiver des gens autour de vous à vous accompagner, ou encore de vaincre un petit coup de flemme qui vous pousserait plutôt à rester dans le canapé !
On compte sur vous pour partager en masse cette opération, on espère que le challenge vous plaît et n’hésitez pas à nous partager vos performances sur les réseaux, on sera ravi de voir les distances que vous avez parcourues !

 

Et si la Licence Explore vous intéresse ET que vous souhaitez devenir membre de POW Fr c’est par ici >> devenir membre

Jeux Olympiques d hiver 2022 : Ce qu on en pense

Jeux Olympiques d hiver 2022 : Ce qu on en pense

Jeux Olympiques d’hiver 2022 : Qu’est-ce qu’on en pense ?

Aujourd’hui, lancement des Jeux Olympiques d’hiver à Pékin. Que ce soit en tant qu’association, ou en tant que communauté de passionné.es de sports d’hiver, on trouve ça important de prendre la parole sur le sujet.

Cela fait déjà plusieurs années que les Jeux Olympiques d’hiver posent de nombreuses questions : que ce soit sur l’utilisation de la neige artificielle par sa présence dans des pays où les chutes de neiges ne permettent pas le déroulé de telles compétitions, que par l’impact des infrastructures pas forcément reutilisées ou encore les moyens de transports (souvent fortement carbonés) permettant de se rendre sur place… Mais si les JO de cette année font tant parler, c’est parce que cette fois, toutes les pires cases du bingo semblent être cochées. D’abord sur l’aspect écologique, il n’y aura aucune neige naturelle cette année. Les jeux se déroulant dans une région où il n’y a pas ou très peu de précipitations, c’est 100 % de neige artificielle qui permettront le déroulé des épreuves. Un signal fort, quelques mois après le dernier rapport du GIEC et la COP 26 et plus généralement à une période où la prise de conscience sur le réchauffement climatique progresse. Là où la situation atteint son paroxysme, c’est quand on ajoute le fait que la Chine annonce des jeux neutres en carbone parce qu’ils vont compenser leurs émissions, parce qu’il y aura des voitures “propres”… on vous passe les détails, mais le niveau de greenwashing est élevé pour les JO de 2022. Le plus gros symbole étant que PetroChina, le plus grand groupe pétrolier de Chine, est l’un des sponsors officiels.

Mais la question des Jeux Olympiques va plus loin que l’édition 2022.
Un rapport sorti récemment (ici) alerte sur la menace du réchauffement climatique sur l’existence même des Jeux d’hiver. Le chiffre à retenir ? Sur les 21 sites ayant accueilli des Jeux d’hiver depuis 1924, seuls 10 d’ici 2050 pourraient encore convenir pour accueillir un tel événement. Des sites comme Chamonix sont classés “à haut risque” concernant les années à venir.
Se pose alors un dilemme : continuer tête baissée tant qu’on le peut encore, parce que les Jeux Olympiques sont la plus grande réunion de sportifs de l’histoire, ou remettre en question notre façon d’aborder de tels événements et nos pratiques pour limiter les impacts d’une minorité de personnes qui vont impacter la vie de centaines de millions (de milliards ?) de gens dans les années à venir à travers le monde ?


Chez POW France, on a décidé. Sans s’abstenir directement de pratiquer la montagne, il faut absolument s’informer, se remettre en question et se mobiliser pour pouvoir à la fois continuer nos pratiques dans les années/décennies à venir, mais aussi et surtout limiter notre impact sur des populations qui subissent déjà les conséquences du réchauffement climatique.
On comprend le tiraillement que peuvent ressentir des sportifs, pour qui l’objectif d’une vie est d’aller aux Jeux Olympiques. On s’abstiendra donc de juger qui que ce soit.
On invite simplement chaque personne qui participe ou contribue à ces événements de près ou de loin à se poser des questions sur la viabilité, la pertinence et l’adéquation qui peuvent exister entre nos pratiques et cette façon de les pratiquer et les mettre en avant.
Dans deux ans, Paris accueillera également des Jeux Olympiques. On espère donc qu’on aura le même œil critique pour ce qui se passe chez nous, avec une réelle envie de faire mieux.
En attendant, on ne peut que regretter que l’événement le plus important du monde de l’hiver ressemble à ça.

 

Dernière chose : notre statut d’association et de communauté de pratiquants de la montagne nous a poussé à parler du sujet en premier sous le prisme de son impact écologique.
Chez POW nous avons la conviction que ces questions ne sont pas dissociables des questions démocratiques et des principes de justice sociale. Il nous semble donc inconcevable de terminer nos propos sans mentionner une pensée pour la situation des Ouïghours en Chine. Aucune passion, aucun événement culturel ou sportif, ne devrait être suffisants pour fermer les yeux sur ce que subissent des populations, que ce soit en Chine, au Qatar ou ailleurs.

 

 

 

 

 

 

 

Ressources : 

https://www.nouvelobs.com/ecologie/20220204.OBS54085/neige-artificielle-foret-rasee-les-jo-de-pekin-sont-ils-les-moins-ecolo-de-l-histoire.html

https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/pekin-2022/jo-2022-les-jeux-de-pekin-ne-seront-pas-aussi-verts-qu-annonces_4914155.html

https://www.francetvinfo.fr/jeux-paralympiques/jo-2022-les-jeux-de-pekin-marqueront-ils-un-tournant-dans-le-choix-des-villes-hotes_4925035.html

 

 

Les récits de OUAT : Train to COP

Les récits de OUAT : Train to COP

Les récits de OUAT : Train to COP

Pour bien commencer l’année, on vous partage des récits de membres de l’association Once Upon A Train. Des voyages en train à travers l’Europe pour nous faire découvrir de nouvelles idées d’aventures sans voitures !
N’hésitez pas à suivre OUAT sur les réseaux (en bas de l’article) et à vous abonner à leur newsletter (ici) pour plus d’informations et d’aventures autour du train ! 

Aujourd’hui, c’est le Train to Cop qui est à l’honneur. À l’instar du train du climat dans lequel des activistes de toute l’Europe se sont rendus à Glasgow pour la COP26, notre cher OUATee Mohamed Mezghani, Secrétaire Général de l’UITP a fait le voyage depuis Paris en empruntant les voies ferrées.

« Dès que j’ai pris la décision de participer à la COP, je me réjouissais à l’idée de prendre le train pour un tel voyage. En fait je devrais dire les trains. Ça a commencé avec le RER B un dimanche à midi entre Antony et la gare du Nord à Paris, pour culminer avec l’expérience d’une couchette individuelle du Caledonian Sleeper entre Glasgow et Londres, en passant par l’Eurostar, l’Azuma entre Londres et Edinburgh opéré par LNER, et le train de Scottish Rail entre Edinburgh et Glasgow sans oublier le métro de Glasgow qui fête ses 125 ans cette année. Bref une riche expérience ferroviaire … et humaine !
On a tendance à comparer le train à l’avion ou la voiture en ne considérant que la durée du voyage ou son coût. Ce sont peut-être des éléments tangibles mais ne considérer que ces éléments c’est passer à côté de l’expérience qu’offre le voyage. L’expérience du temps qui s’écoule et la manière avec laquelle on l’occupe. Il suffit de regarder les passagers des différents trains que j’ai pris pour s’en rendre compte. Ça va des occupations classiques – lire, écouter de la musique, dormir, travailler, discuter ou simplement rêver- à d’autres apparues plus récemment – regarder une vidéo ou participer à une réunion en ligne- ou simplement passer un moment de convivialité autour d’un verre au bar.
Le train est le lieu de convivialité par excellence. Elle se crée également dans les ‘carrés’ qui nous placent en face de quelqu’un ce qui rend la situation propice à entamer la discussion. La tablette qui sépare les personnes assises face à face est le terrain de toute sorte d’activités. Ceux qui y posent leur ordinateur et étalent des documents oublient qu’ils ne sont pas au bureau et ce n’est pas parce qu’on voyage pour le travail qu’on s’arroge tous les droits. A deux rangées de moi un couple avec sur la tablette un grand et beau bouquet de fleurs: c’est le train de la célébration. Anniversaire ou simplement le plaisir de se retrouver. Mes voisins eux jouent au ‘Shut the box’, je ne connais pas le jeu mais ça rigole bien. J’ai l’impression que l’un des deux essaie de tricher. Ils ne doivent pas se douter que j’écris sur eux.
Le voyage à bord du Caledonian Sleeper ponctue mon séjour écossais. J’ai terminé ma journée de travail, n’ai plus de chambre d’hôtel où me poser en attendant et doit trimballer ma valise car la consigne ferme trois heures avant le départ du train. Même s’il est très beau avec ses boiseries foncées et sa charpente métallique grise, le hall de Glasgow Central ne fait pas exception : il y fait froid en ce mois de novembre. Pour me réchauffer j’essaie d’imaginer le train que je vais prendre pour Londres, la cabine, le matelas, la couette. Je me dis qu’il doit y faire chaud. J’ai hâte de la découvrir. La dernière fois que j’ai pris un train de nuit c’était il y a 25 ans entre Almaty et Astana (maintenant Noursultan), capitale du Kazakhstan. J’y avais passé 18 heures avec pour seul paysage la steppe enneigée. Et à l’intérieur la chaleur humaine, les discussions interminables autour d’un thé chaud sans oublier la vodka qui se partage spontanément.

Je prends possession de mon compartiment. Il comprend deux couchettes superposées et un lavabo. Tiens, il y a une porte qui donne sur le compartiment voisin. Elle est fermée bien sûr. J’occupe seul cette cabine pour deux: c’est la règle sur ce train: si on ne réserve pas ensemble on ne se retrouve pas avec des inconnus. Pas de surprise possible qu’elle soit bonne ou mauvaise. Juste le temps de déposer mes affaires et me voilà en train de remonter le train passant d’une voiture à l’autre. J’ai hâte de le découvrir.

En fait il n’est pas si long: quatre voitures-couchettes, un restaurant et quelques sièges en plus pour ceux qui voyagent assis. Le couloir entre les cabines et la rangée de fenêtres est très étroit. Pas facile d’y passer avec des bagages ou quand on y croise une autre personne. Personne n’est debout pour regarder par la fenêtre. Ça c’était du temps où on se faisait accompagner jusque sur le quai à l’occasion d’un long voyage. Les adieux se passaient ainsi par fenêtre interposée.

Certains passagers sont déjà installés pour dîner, longtemps avant que le train ne commence à rouler. Il en sera de même à l’arrivée : on n’est pas obligé de descendre tout de suite, la voiture restaurant reste disponible en gare pour le petit déjeuner. Une manière de prolonger le plaisir et de profiter au maximum du train. Seuls les initiés semblent être au courant de cette convention. Pas moi en tout cas : j’avais diné avant de monter à bord et à cause de ma correspondance à l’arrivée je suis parti tout de suite.
La couchette est confortable et douillette. Elle m’offre la chaleur et le confort que je recherchais. Je ne tarde pas à m’endormir me laissant bercer par les mouvements du train. Nous atteignons Londres avec quarante minutes d’avance sur l’horaire prévu. Il n’y a aucune annonce, peut-être pour ne pas tirer brusquement les passagers de leur sommeil : on est censés comprendre que nous avons atteint notre terminus. J’avais mis mon réveil pour avoir le temps de me préparer. Juste le temps d’avaler un jus d’orange, offert à tous, et me voilà dehors.
Tout compte fait, le voyage est trop court pour un train de nuit : un peu de plus de sept heures. J’ai l’impression de ne pas avoir vraiment profité de l’expérience. Pas eu le temps de lire, d’écrire, pas eu l’occasion de papoter avec mes voisins qui comme moi restent enfermés dans leur cabine … Et comme je ne savais pas que le restaurant ouvrait avant et après le parcours, je n’en ai pas profité ni pour manger ni pour rencontrer d’autres passagers. Je suis encore débutant dans ce domaine. Alors j’ai envie d’apprendre, j’ai hâte de refaire un voyage en train de nuit. »

Les autres récits à retrouver sur notre site ! Pour réserver des aventures sans voitures, notre outil en collaboration avec TicTacTrip ici 

Les récits de OUAT : Train to COP

Les récits de OUAT : La Dolce Vita

Les récits de OUAT : La Dolce Vita

Pour bien commencer l’année, on vous partage des récits de membres de l’association Once Upon A Train. Des voyages en train à travers l’Europe pour nous faire découvrir de nouvelles idées d’aventures sans voitures !
N’hésitez pas à suivre OUAT sur les réseaux (en bas de l’article) et à vous abonner à leur newsletter (ici) pour plus d’informations et d’aventures autour du train !

Après le périple ferroviaire de Mohamed vers Glasgow pour la Cop26, nous partons vers le sud. Maxime nous embarque dans un voyage à l’enseigne de la douceur, de Pompéi à Paris en passant par Naples, Milan et le lac de Côme. Seulement du train de jour cette fois ici, car il serait dommage de traverser l’Italie et de louper le paysage.

« Novembre, mois froid au temps changeant, j’étais à Pompéi, dans le sud de l’Italie, sous la pluie. J’étais venu de Naples par la Circumvesuviana, ligne de Campagnie au nom poétique mais à la robustesse douteuse que les dix-sept arrêts depuis Napoli Centrale, cahin-caha, validèrent l’ajout à mes expériences ferroviaires mémorables. Je contemplais ces vestiges de vie engloutie donc, et voilà que soudain pris par l’émotion de cette ville remontée de terre, j’eus moi aussi envie de remonter à ma façon… en train… jusqu’à Paris. Pas en train de nuit mais en train de jour, en profitant d’escales heureuses en Italie à deux ou trois endroits en picorant ce qu’il faut, et en sachant que je reviendrai.
Avant de partir, je visite un ami à Naples qui me fait découvrir ses qualités à deux roues ou du moins sa vision personnelle de la conduite à scooter – probablement autorisée uniquement à l’inclusion de la ville de Naples. Il m’emmène au Museo Nazionale Ferroviario di Pietrarsa, un des musées les plus complets du rail italien où vous pourrez notamment voir un modèle mythique de locomotive à vapeur Bayard. Je pris des forces dans une échoppe du Quartieri Spagnoli où Maradona, vénéré comme un dieu, couvre des pans entiers d’immeubles.
Me voilà parti vers ma première étape Milan, la riche et travailleuse lombarde. Grand soleil en quittant Naples à bord de mon Frecciarossa et vision poétique du Vésuve tout puissant gardant la ville. Nous passons Rome, les paysages de Toscane. La particularité des trains italiens sur cette route est qu’ils entrent en gare puis repartent en sens inverse. Vous voyez donc les paysages d’un œil puis de l’autre. Une fois cette gymnastique terminée, me voilà déjà presque arrivé, ces cinq heures de voyage sont finalement passées très vite. La gare de Milan est majestueuse, colossale, un bloc immense où grouillent tous types d’individus. Je repars le lendemain donc je me dépêche. Je prends le métro et file au Duomo et à la Galleria Vittorio Emanuele II. Je débarque de Naples… je sors d’une identité singulière et d’une formule de vie sans nul autre pareil… et là, je découvre le luxe à l’italienne, propret, tout le monde est bien habillé… je suis chez Barbie et Ken. Le contraste est saisissant.

Déjà il me faut repartir pour le point d’orgue de mon voyage – le lac de Côme. Si je ne devais garder qu’un conseil de voyage, ce serait celui d’y aller absolument quand vous passez par Milan. J’ai choisi d’aller à Varenna à une grosse heure de Milan avec un train régional de la Trenord. Les six euros quatre-vingts les mieux dépensés depuis longtemps. Le train avance jusqu’à Lecco, puis après un enchaînement de quelques courts tunnels, la vision sur le lac se dégage.

Je me suis dit « la beauté absolue, ça doit être un truc comme ça ». L’endroit vous transporte tout de suite par sa quiétude, les neiges des Alpes, les couleurs d’automne des villages, les quelques bateaux en bois typiques. Je comprends Georges Clooney. Je prends le ferry pour Bellagio et toujours ce même émerveillement. Nous sommes en Novembre, il y a peu de monde, je suis d’ailleurs peut-être seul dans mon auberge. Demain je retourne à Milan et il me faudra penser à remonter.

 

Je repars pour Paris de la station de Milano Garibaldi. Il faut se le dire honnêtement, contrairement à sa grande sœur de Milano Centrale, elle a peu d’intérêt. J’ai pris de la lecture. Le voyage se passe sans heurts. Les paysages des Alpes sont splendides. Le train file vite, on arrive au terminus de Paris Gare de Lyon.

Après coup je me dis, finalement douze heures de voyage en train c’est beaucoup mieux que deux heures d’avion de Naples : on peut bouger, faire des étapes, regarder le paysage défiler et surtout prendre le temps.”

Les autres récits à retrouver sur notre site ! Pour réserver des aventures sans voitures, notre outil en collaboration avec TicTacTrip ici