Aventure Bénévole : les Pyrénéens au Glacier d Ossoue

Aventure Bénévole : les Pyrénéens au Glacier d Ossoue

Le 5 septembre 2023, Emmanuel, Laura et Caroline de la team Pyrénées ont participé à une sortie de l’association Moraine (l’Observatoire des Glaciers des Pyrénées françaises). Ils ont accompagné le glaciologue Pierre René pour effectuer des mesures et comprendre les transformations du glacier d’Ossoue, le plus grand des Pyrénées françaises (25ha en 2022). Il s’agit de la deuxième fois où Moraine et POW se retrouvent depuis 2020, et nous avons déjà écrit des articles pour parler des glaciers pyrénéens ici.

Dans les Pyrénées, les glaciers ont perdu 90% de leur superficie depuis 1850 et sont condamnés à disparaître, représentant de véritables reflets du changement climatique. Le glacier d’Ossoue se situe sur le massif du Vignemale (3298m) entre 2770 et 3200m d’altitude. La petite team POW y a donc retrouvé Pierre René afin de s’intéresser aux variations de l’épaisseur du glacier qui constitue le paramètre le plus représentatif de son comportement, afin de rendre compte de sa fonte. De mai à octobre, Pierre René s’y rend tous les mois afin d’en mesurer l’ablation, c’est-à-dire la quantité de glace qui a fondu. Pour ce faire, il utilise des balises d’ablation constituées de 5 piquets en bois de 2m de long implantés dans la glace.

Les mesures effectuées le 5 septembre 2023 sont dramatiques et confirment l’état extrêmement critique du glacier. Sur l’une des balises, les chiffres étaient particulièrement stupéfiants : pendant le mois d’août seulement, 2,05m avaient fondu, soit pratiquement 7cm par jour. 

Ce chiffre assez effroyable permet de réaliser l’ampleur de la fonte du glacier d’Ossoue, et se dire qu’il y a un mois on aurait été sous la glace est assez terrifiant. C’est vraiment émouvant d’être sur cette étendue de glace qui fond sous nos pieds, ce patrimoine qui s’effondre, et c’est tellement important de s’intéresser au travail des scientifiques pour réaliser ce qu’il se passe
Laura, bénévole POW France

Le glacier d’Ossoue a perdu 40m d’épaisseur depuis 2001, presque 2m par an. Toutefois, “cette tendance est peut-être en train de s’accélérer” explique Pierre René.
“L’année dernière, en 2022, il a perdu 4,50m d’épaisseur, plus du double. Cette année, à partir des mesures qui ont été faites – même si on est encore sur des relevés intermédiaires puisque le bilan se fera en octobre – – on est déjà à 3m de glace perdus. Donc on est à nouveau bien au-dessus de la moyenne. Cette diminution du glacier d’Ossoue se poursuit, et semble peut-être s’accélérer.”

Après avoir effectué ce travail de terrain essentiel pour comprendre l’ampleur de la fonte du glacier, une question nécessaire s’est posée : quels en sont les impacts ?

Pierre René a également fait part de son expertise sur ce sujet primordial. En premier lieu, on va inévitablement faire face à une perte de biodiversité qui vit dans cet environnement de haute montagne et dépend de la glace. La pratique de la haute montagne est également affectée, l’accès aux sommets devenant difficile à cause des éboulements ainsi que de la multiplication de roches à gravir. À ce titre, au mois d’août, certains bureaux des guides ont cessé de proposer l’ascension de l’Aneto (point culminant des Pyrénées à 3404m, côté espagnol).

 

Le rôle premier des glaciers pyrénéens est d’être des lanceurs d’alertes, des reflets du climat. À travers leur disparition, on voit un signal d’alerte supplémentaire de ce réchauffement global
Pierre René, Glaciologue

Pierre René évoque aussi un impact plus esthétique, avec “une transformation irréversible, au moins à court terme, des paysages de haute montagne”. Il rappelle tout de même que les impacts restent limités pour les glaciers pyrénéens car ils sont très petits, mais qu’ils doivent devenir des symboles du changement climatique en France et dans les régions de montagne en général. Comme il l’a bien souligné : le rôle premier des glaciers pyrénéens est d’être des lanceurs d’alertes, des reflets du climat. À travers leur disparition, on voit un signal d’alerte supplémentaire de ce réchauffement global. Les glaciers sont de véritables indicateurs de l’état de santé de la Terre, permettant de mesurer l’ampleur du changement climatique et de ses effets qui y sont directs.
“On a souvent du mal à se rendre compte de l’urgence climatique. Le rythme effréné à laquelle ce glacier fond l’incarne parfaitement. Pour ce glacier il est déjà trop tard, mais il y a tant de choses à faire , et ne pas faire, pour sauver les autres” complète Caroline qui se veut optimiste.

“Cette expérience de terrain fut enrichissante, tant pour être témoin en temps réel des effets dévastateurs du changement climatique que de permettre à notre petite communauté pyrénéenne de se rencontrer pour partager quelque chose de concret” s’est exprimé Emmanuel en guise de conclusion.

Cette belle équipe pyrénéenne n’attend qu’une chose : s’agrandir et se retrouver à nouveau dans ses beaux massifs. N’hésitez pas à nous écrire alors pour rejoindre la team POW ! 😉 Pour ça, vous pouvez directement vous rendre sur notre site ici, ou nous écrire à l’adresse benevoles@protectourwinters.fr !

Pour aller plus loin sur le sujet des glaciers on vous conseille cette vidéo et sachez que si vous êtes dans les Alpes, on a de nombreux groupes locaux également, avec qui vous pourriez venir vivre d’autres aventures similaires !

Aventures sans voitures  récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures : Une famille parisienne pas comme les autres

On essaye de vous partager de temps à autre des témoignages d’aventures sans voitures, pour inspirer et montrer que partir en vadrouille en laissant son bolide au garage, c’est possible, malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer.
Aujourd’hui, article un peu spécial puisqu’on ne vous parle pas d’une aventure, mais d’une famille qui adore partir à l’aventure !
Charlotte et sa famille ont pris l’habitude de partir sans voiture personnelles. On trouvait ça intéressant de partager son histoire. Avec toujours la volonté, non pas de se comparer aux autres, puisque chaque personne fait face à des obstacles différents, mais plutôt de s’inspirer mutuellement.

Peux-tu te présenter en quelques lignes avec votre famille ?

Paul et moi avons 42 ans. Nous avons 2 enfants : Aimée 5 ans 1/2, James 10 ans 1/2. Nous vivons dans un quartier très populaire et cosmopolite dans le nord de Paris. Les enfants sont parisiens. Je suis venue travailler à Paris en agence de design et branding, après des études à Marseille, une adolescence à Pau et une enfance en Norvège, Rép Congo, Cameroun, Italie. 
Je ne sais pas si c’est plus le rejet de l’industrie pétrolière, les dessous du marketing agroalimentaire ou la responsabilité de parent, mais la consommation ne m’a jamais consolée. Il y a 10 ans on a commencé à exécuter les petits gestes qui vont bien. Il y a 5 ans j’ai perdu ma mère quelques semaines après la naissance d’Aimée : grande colère, plus de radicalité dans mes choix de vie et professionnels (je refuse les projets de greenwashing, je travaille moins mais mieux). Aujourd’hui, nous n’allons dans des magasins de l’agro industrie que en station de ski, compost, amap, vrac … Récupération seconde main, réparation pour les vêtements et équipements … moins mais mieux. Pour l’épargne, l’énergie et le numérique : pas encore eu le courage.
Pour les transports : Paul n’a pas le permis et moi je déteste conduire. Nous n’avons pas de voiture. Dans Paris et en île de France nous nous déplaçons en vélo et en train. Les enfants circulent sur leurs vélos en ville depuis qu’ils savent pédaler. Ville du quart d’heure, pistes cyclables à gogo, zones piétonnes, circulation fermée devant les écoles et le week-end, bref la ville et la vie sans voiture. Nous voyageons donc en train, presque plus du tout en avion. Nous avons soutenu le retour des trains de nuit, parce qu’avec des minus c’est vraiment le meilleur moyen de transport. Avant le départ du train, c’est vélo, transport en commun ou taxis. A l’arrivée, il y a rarement des transports en commun efficaces, donc soit on prend un taxi, soit on loue une voiture à des particuliers, soit on vient nous chercher (là on est la famille lourdingue). Si on emprunte ou loue une voiture ce sera des petits modèles.

Depuis quand avez-vous commencé à vous rendre en montagne ? Est-ce que vous y allez souvent ?

Avoir des enfants ne nous a pas arrêtés à aller en montagne : Aimée a fait ses premiers pas dans la vallée d’Aspe devant des brebis. J’ai été élevée “dehors” tous les week-ends, toutes les vacances, en toutes saisons sous toutes les latitudes, dans tous les paysages. Quand on rentrait d’Afrique, on passait souvent dans les Alpes au début de l’été pour se rafraîchir, se refaire une santé. En Italie, nous avons passé pas mal de week-ends dans les Abruzzes. Paul avait un rapport avec la montagne strictement lié à la glisse au snowboard. Depuis un peu plus de 5 ans, il s’exerce à l’escalade, il a embarqué les enfants dans cette pratique. Je pense qu’au moins un week-end par mois, nous passons une journée dans les forêts autour de Paris à marcher, à être dehors. Sinon je vais à Pau avec les enfants environ trois semaines par an, et là nous partageons avec mon père les balades de toujours, les paysages qui font du bien. L’hiver nous usons et abusons des possibilités de séjour aux Arcs dans l’appartement de la famille de Paul. Pour un week-end ou toutes les vacances, avec ou sans les enfants, ou les enfants avec leur grand-parents en un coup de train, hop on y est (on a hâte que les trains de nuit soient rétablis). Paul part de son côté en week-end rando ski / splitboard avec des amis 1 à 2 fois dans l’hiver.
L’été nos vacances familiales nous 4, se déroulent en montagne Pyrénées, Alpes, Massif Central … : la tente, les cordes, les chaussures de montagne, un vieux maillot. La clef de voûte de ces vacances sont les 4 ou 5 jours d’isolement en itinérance, peut être avec un âne, sinon dans une cabane. Pour nous qui sommes parisiens, notre quête utopique en montagne est l’espace de la plus grande liberté d’évolution possible (pour nous humains, comme pour les végétaux et les animaux, et surtout pas de densité humaine).

D’où vous vient cette passion pour la montagne ?

Pour ma part c’est une sensibilité, un romantisme, un souvenir en héritage. Je cherche à transmettre aux enfants le goût des paysages, du dehors, de la marche, de l’air dans les cheveux, d’être à l’extérieur parce que j’ai l’intuition que c’est là que l’on trouve sa place. Je préfère les paysages de montagnes parce qu’ils sont moins “anthropisés” que les bords de mer où nous nous sentons oppressés. Paul y trouve de l’adrénaline. James y trouve l’espace pour souffler loin des contraintes sociales et colères. Aimée nous retrouve nous pour elle toute seule.

Depuis quand avez-vous décidé de vous y rendre sans voiture ? Qu’est-ce qui a poussé cette démarche ?

En fait au départ on a pas vraiment décidé, puisque pour nous c’est plus simple sans voiture, puisqu’on en a pas. A la naissance de James “tout le monde” nous a dit qu’on n’y arriverait jamais sans voiture. Puis “tout le monde” a enregistré que l’on était les lourdingues sans voiture, qu’il faut dispatcher dans les voitures pas pleines, qui demande à quelle heure passe le bus, qui râlent parce qu’il n’y a pas de taxis… On a fait du stop mais à 4 c’est pas évident.
On utilise la voiture quand il n’y a plus de train ni de bus possibles. Quand on a pas d’autres choix que la voiture, on a tendance à l’utiliser comme un camp de base : garée (enfin), et de là nous conservons nos habitudes de déplacement à pied pour les courses, les loisirs … Je crois que ce qui nous pousse à cette démarche c’est l’impression qu’une voiture c’est que des contraintes de temps, l’obligation de suivre une route, de se parquer à endroits fixes, l’agressivité …
J’ai l’intuition que sans voiture, ou sans voiture systématiquement, on a accès à des interstices, des aventures, des possibles moins confortables mais plus libres. Moins prendre l’avion participe aussi de ce constat. Ne pas rouler sur les autoroutes aussi. Préférer les TER aussi. Bref sans voiture, c’est plus facile de prendre les chemins de traverse, de tracer son itinéraire, même juste là à côté.

Quels sont les principaux changements que vous avez pu observer en termes d’organisations, les principales difficultés à prendre les transports en commun ?
Est-ce que vous observez des avantages, en dehors de l’impact environnemental positif ?

La principale disposition que l’on a dû prendre, c’est avoir les bons sacs à dos : bonne contenance, bonne portabilité, un pour chacun. Savoir faire les sacs. Paul a choisi du matériel de montagne et camping pour nous tous de qualité supérieure léger et compact, calé sur l’équipement dit “mule”. De mon côté, je priorise toujours le confort des enfants : les bons jeux, avoir assez chaud, être protégé du soleil et de la pluie, ne jamais avoir faim et soif.
L’avantage que j’observe, c’est la confiance en notre capacité à vivre avec peu de choses, à ne pas s’embarrasser du superflux, à être libres.

Qu’est-ce que vous aimeriez voir comme changements dans les années à venir pour faciliter l’utilisation des transports en communs pour se rendre à la montagne ?

Plus de transports en commun, beaucoup plus de train de nuit, plus de petites lignes de trains, plus d’arrêts en pleine nature (comme à Fontainebleau), plus de place dans les trains pour les vélos et le matériel de ski, moins de pavillons et de zones commerciales qui font qu’on a l’impression de devoir marcher une plombe avant de pouvoir respirer enfin. Le retour de la culture du “stop” pour le dernier km.
Plus de possibilité de nuits en itinérances, bivouacs ou chambres d’hôtel simples ou chambre chez l’habitant, spontanéité dans le voyage…

Vous pouvez suivre Charlotte et les aventures de sa famille sur Instagram ici.

On vous rappelle que vous pouvez trouver sur notre site un outil permettant de réserver des trajets entiers en quelques clics sur notre page Se Déplacer : https://protectourwinters.fr/se-deplacer/

Et sinon, n’hésitez pas à nous partager vos aventures sans voitures sur les réseaux ou par mail (team@protectourwinters.fr , ou à adhérer à notre asso pour nous soutenir ici !

Anthony Chenot : La photo au service de la montagne

Anthony Chenot : La photo au service de la montagne

Anthony Chenot : La photo au service de la montagne

Aujourd’hui, présentation d’un photographe, nouveau bénévole de POW, qui a décidé de se servir de sa passion et son métier de photographe pour sensibiliser et s’engager sur les enjeux environnementaux en montagne. Au menu, discussion autour de son rapport à la montagne, aux sports d’hiver, à la photo … et d’un super projet !

D’abord, peux-tu présenter en quelques lignes qui tu es ?

Bonjour, je m’appelle Anthony Chenot et je suis photographe.
J’ai la chance d’être né à Annecy il y a juste 30 ans, et d’avoir pu apprendre à skier dès mes 3 ans. J’ai passé mon enfance au bord du lac d’Annecy à Saint Jorioz, allant au ski club les hivers et passant mes étés en voyage en Europe, dans un vieux T3 aménagé (avant même que ce soit de mode !).
J’ai ensuite découvert d’autres activités de montagne au fil de mon adolescence avant de tomber dans la photo vers mes 22 ans.

Pourquoi avoir souhaité rejoindre POW ?

Je connaissais l’asso de nom depuis quelque temps et c’est Léo, un des Athlètes de la team, qui a fait un appel auquel j’ai répondu lors du 1er confinement. Ce moment est venu s’inscrire dans une quête à m’investir dans des groupes environnementaux locaux près d’Annecy. J’ai donc sauté sur l’occasion avec l’envie de faire bouger les murs au niveau de l’écologie. Et pour cela rien de mieux que de passer aux actes, s’entourer, rencontrer, s’engager, partager. De plus, pour une fois, les sports de montagne font partie de l’identité d’une asso environnementale. Obligé d’adhérer !

Quel est ton rapport à la montagne et aux sports d’hiver ?

A vrai dire, je sens qu’il est en train d’évoluer, car j’ai une impression de consommation de la montagne. Peut-être à cause de mon passage de la trentaine. Mais j’aime toujours prendre plaisir à aller en montagne qu’importe la saison, que ce soit pour l’effort, le dépassement de soi, la contemplation, le partage, la tranquillité. Mais moins souvent qu’avant, car j’aimerai passer plus de temps pour des actions qui ont du sens au « moi d’aujourd’hui », c’est à dire au niveau du climat.

J’aime également beaucoup partager la montagne avec d’autres personnes. C’est grâce aux clubs et assos que j’ai appris et que j’ai rencontré mes amis et compagnons de cordée. J’ai voulu faire ma part, alors depuis quelques années j’encadre des groupes de ski de rando au Caf de la Roche sur Foron.

Qu’entends-tu par “une impression de consommation de la montagne” ?

Tu soulignes un point qui me touche particulièrement, que j’ai cherché au fond de moi à exprimer au mieux.
Bien entendu la montagne, la nature, le sport, nous apporte énormément. Cependant, à notre échelle individuelle, nous ne nous rendons pas encore compte de l’impact que nous avons sur elle. Nous commençons à prendre conscience que d’ici quelques décennies, nous ne pourrons plus aller skier, faute de neige ; que nous nous empoisonnons avec l’air pollué de nos vallées 2

Depuis environ 2-3 ans, je me documente sur le sujet, et cela affecte ma relation avec la montagne. Ai-je toujours envie d’en profiter en fermant les yeux sur ce que j’apprends ? La réponse est non. Je ne veux pas faire l’autruche comme nos anciennes générations. Certes, j’ai toujours plaisir et besoin de me retrouver en montagne, mais j’ai aussi cette envie bouillonnante au fond de moi qui veut agir pour le climat, même si je me perds souvent face à la taille de cet enjeu.

Alors oui, quand je vois une station de ski remplie de touristes qui viennent de parcourir des centaines de kilomètres en voiture et parfois même l’avion pour quelques jours en montagne, je vois une consommation de la montagne. Et le pire, c’est que nos stations et institutions connaissent les enjeux climatiques à venir, mais elles continuent tête baissée à foncer droit dans le mur !

Je le vois également dans nos activités individuelles, de la même façon que les voyages à voir le plus de pays possible, on veut faire toutes les plus belles randonnées, faire le Mont Blanc, participer à tel et tel événement, être le plus rapide sur Strava, faire la plus belle photo pour son Instagram. Le souci ici c’est la fréquence. Si c’est plusieurs fois par semaine, c’est un peu comme une drogue, on ne peut pas s’en passer, on est addict. On consomme la montagne. Du moins c’est mon ressenti.

De plus, toutes nos activités sont dictées seulement par l’argent et le temps. À aucun moment, on inclut dans la balance, l’impact environnemental de nos actions, déplacement, activités, achats, … C’est seulement en train d’évoluer gentiment surtout depuis le Covid. Je ne cherche à blâmer personne, mais plutôt à prendre du recul sur nos faits et gestes, nous questionner profondément pourquoi nous le faisons. Puis-je trouver des alternatives pour satisfaire mes besoins en réduisant mon impact carbone ?

Il existe à l’heure actuelle plein de solutions pour entamer cette transition au niveau individuel quasi sans effort. Moi-même, je ne suis pas parfait, mais je cherche à comprendre et à m’améliorer. C’est comme en randonnée, c’est en faisant un pas après l’autre qu’on arrive à notre premier objectif avant de poursuivre vers d’autres objectifs.

Depuis quand exerces-tu ton métier de photographe ?

Cela fait maintenant plus de 2 ans que je me suis lancé dans cette extraordinaire aventure. Je n’ai jamais autant travaillé dans ma vie depuis ces 3 dernières années. C’est tellement passionnant et dévorant qu’on ne s’arrête jamais !

Peux-tu nous en dire plus sur ton activité ?

En fait, je suis multi task. C’est à dire que j’ai commencé par vendre mes photos en tableaux, puis de poursuivre vers les expositions. Lorsqu’on découvre son travail imprimé en grand, on devient addict. C’est un monde passionnant, le hic, que c’est un gouffre en temps et en finance, alors j’ai changé de cap pour me diriger vers de la prestation photo. Sauf que le Covid est passé par là pour me couper l’herbe sous le pied. Depuis cet été, je fais des prestations pour des événements de trails et marques outdoor. Et pour continuer dans la diversité, depuis l’année dernière, j’organise des stages photos sur le terrain pour les particuliers qui souhaitent améliorer leurs photos sous différents thématiques. J’ai la chance d’avoir tout juste intégré un club photo à Genève pour y enseigner mes spécialités que sont le paysage et la photo de nuit. Ma première expérience dans les tirages d’art m’a permis d’intégrer la Galerie 361 en vieille ville d’Annecy où sont exposés certains de mes clichés. Et ce n’est pas terminé, il y a encore tellement de possibilités à créer ! Affaire à suivre !

Tu as un projet de calendrier, tu peux nous présenter en quoi ça consiste ?

En fait chaque année depuis 4 ans, je rassemble 12 de mes meilleures photos dans un calendrier. Comme mes valeurs environnementales sont de plus en plus présentes, cette année j’ai apporté quelques nouveautés : un papier certifié PEFC pour une gestion des forêts durable ; un imprimeur local avec les mêmes valeurs ; mon intégration au réseau 1% for the Planet ; un don de 1€ par calendrier sera reversé à POW France.
J’ai même ajouté un bonus pour une expérience immersive dans mon monde : 12 audios accompagnent ce calendrier pour découvrir l’aventure qui se cache derrière chacune photo. Des aventures qui traversent les frontières afin de donner l’envie de partir à la découverte de nos voisins des Alpes.

 

On félicite Anthony pour son travail et on le remercie son engagement ! On est ravi de le compter parmi la communauté POW !

Pour voir les photos sélectionnées et commander le calendrier d’Anthony, c’est ici : https://anthonychenot.com/calendrier/calendrier-2022/ 

Et n’hésitez pas à vous abonner à son Instagram pour voir son travail et être au courant de son actualité : http://www.instagram.com/anthony_chenot 

De notre côté, la période d’adhésion a repris, avec son lot de nouveautés : https://bit.ly/AdhésionsPOW 
Merci de votre soutien ! 

 


  1. https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/ce-qu-il-faut-retenir-du-rapport-sur-la-pollution-atmospherique-a-l-origine-de-4-300-deces-par-an-dans-la-region-2295661.html .

  2. https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/ce-qu-il-faut-retenir-du-rapport-sur-la-pollution-atmospherique-a-l-origine-de-4-300-deces-par-an-dans-la-region-2295661.html .

Aventures sans voiture : La Flégère en juillet avec Julien Herry et Victor Daviet

Aventures sans voiture : La Flégère en juillet avec Julien Herry et Victor Daviet

Aventures sans voiture : La Flégère avec Julien Herry et Victor Daviet

On l’a assez répété et démontré durant notre campagne Objectif -57, l’impact du transport est colossal et c’est l’une des choses sur lesquelles nous devons agir, en essayant notamment de laisser la voiture à la maison quand on part en week-end lorsque c’est possible.
En partant de ce constat, Julien Herry et Victor Daviet sont partis pour une aventure sans voitures, qu’ils ont filmée pour notre plus grand plaisir !
Le film de leur aventure est à retrouver sur notre chaîne Youtube (ici)

En attendant, si vous ne les connaissez pas, auto présentation de nos deux comparses et de leur trip !

 

J – Mon nom est Julien Herry (surnommé Pica).
J’ai grandi dans la vallée de Chamonix et je suis naturellement devenu guide de haute montagne. Je suis passionné de snowboard et père de 2 enfants !
J’ai rencontré Victor quand il m’a embauché pour encadrer l’édition suisse des Safety Shred Days en 2020, puis nous avons passé 3 semaines ensemble au Pakistan cet hiver afin d’enseigner le snowboard aux populations locales via l’association Zom Connection!

V – Je m’appelle Victor Daviet, je suis originaire des Alpes du sud mais j’habite à Annecy depuis quelques années maintenant.
Je suis un grand fan depuis toujours de snowboard et ça fait maintenant 10 ans que je suis pro snowboarder spécialisé dans le freeride / backcountry.
Je suivais Pica et ses exploits en pente raide depuis quelque temps, mais on s’est rencontré récemment lors d’un trip qu’il m’a proposé au Pakistan de 3 semaines avec Zom Connection. Et nous avons vécu une belle aventure humaine !

J – Nous sommes allés glisser sur l’aiguille de la Gliere, juste au dessus du télésiège de l’Index dans la vallée de Chamonix! Je suis parti de la maison à vélo pour rejoindre Victor à la gare des Praz vers 8.30. De là on a marché jusqu’aux remontées mécaniques de la Flegere que l’on a utilisé jusqu’en haut de l’Index!
Le sommet étant encore dans les nuages, on a donc grimpé puis ridé un premier couloir à main gauche, court mais raide, sur une bonne neige de névé. Puis la météo s’est éclaircie et nous avons grimpé jusqu’au sommet de la Glière et profité d’une magnifique vue à 360 degrés avant que les nuages ne reviennent. Après une première pente en neige collante, le couloir suivant puis la pente de sortie nous  ont offert une belle neige de névé très agréable!
Retour dans la vallée très confortable en télésiège puis télécabine avant de savourer une bonne bière dans la vallée!

V – Pour ma part je suis parti d’Annecy ! Après un premier trajet en train (1h30) et une nuit sur le canap d’un pote (5 généps)  j’ai pris le train le matin pour rejoindre l’ami Pica et aller rider un 1er juillet ! Une première ! L’avantage c’était que nous étions seuls et que mis à part 3 ou 4 vélos nous avions la station pour nous ! Sur le télésiège nous avions la sensation d’être en Avril avec ces conditions.
La neige était de la soupe mais en snowboard, c’est très bon la soupe !

J – L’enneigement exceptionnel de ce début d’été offrent de nombreuses possibilités pour glisser à proximité des remontées mécaniques. Il me semblait intéressant de mettre ce ski local d’été en avant.
Avec le réchauffement climatique, l’enneigement est de moins en moins régulier mais occasionnellement, il reste des opportunités de prolonger la saison de glisse sans avoir à se déplacer à l’autre bout des Alpes ou de la planète.

V – Après 20 min de marche au bas du couloir nous avons réalisé qu’il y avait encore des mètres de neige ! Et qu’il était possible selon notre motivation de revenir encore pendant quelques semaines. Montée du couloir à suivre le chamois Pica dans le brouillard!
Arrivée en haut sur un petit col et de l’autre côté on pouvait apercevoir à travers une percée le Mont Blanc fraichement enneigé. Une belle récompense pour cette montée ! Ensuite place à la descente dans un couloir serré et amical ! Arrivés en bas c’était tellement bon qu’on a eu qu’une envie : remonter pour un 2ème couloir !

N’hésitez pas à suivre Pica et Victor sur les réseaux ! 
Chaîne Youtube de Victor : https://www.youtube.com/user/victordaviet/videos 

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

par Corentin Digne

Février 2021

Récit d’une aventure sans voiture en Vallée des Belleville.
L’équipe de bénévoles de Lyon s’est donnée comme projet de rejoindre les Alpes en tentant de réduire au maximum son impact carbone lié au transport. Ce weekend, inutile de charger le coffre de la voiture, on fera sans.
Des copains, de la bonne humeur, du soleil, et une paire de pow de phoque : voilà la recette d’un week-end réussi avec la POW Family. Menu du jour : cuillères de kiff pour tout le monde.

6h10. Le réveil sonne. C’est rude, mais le simple fait de se savoir bientôt en montagne facilite grandement la sortie du lit. Quand il s’agit de rejoindre nos belles montagnes, on veut bien sacrifier une bonne grasse matinée. Ce weekend, c’est une aventure sans voiture avec les copains de POW qui nous attend.

Fort de constater que le transport constitue la plus grande part des émissions de CO2 des stations de ski (57%  – source : ANMSM/ADEME), il nous a paru intéressant d’essayer de rejoindre nos belles montagnes en réduisant au maximum notre empreinte carbone. En effet, engagé dans la lutte contre le dérèglement climatique, j’estime avoir un mode de vie plutôt “raisonnable” et relativement économe en carbone. Seule ombre au tableau, des allers-retours, en voiture, fréquents entre Lyon et les Alpes. Dès lors, quelles alternatives ? Pour l’équipe de bénévoles lyonnais, l’option vélo ski semble un peu délicate (se lever tôt ne suffira pas, il faudra partir 2 jours avant). C’est donc tout naturellement que nous nous sommes tourné.es vers le train.

1ère étape – L’approche. La marche d’approche en ski de randonnée peut parfois sembler un peu longue. Mais elle est nécessaire pour atteindre des lieux parfois plus reculés et d’autant plus grandioses. Notre approche : un peu plus de 200 km et 3 départements à parcourir : le Rhône, l’Ain, et finalement la Savoie.
Afin de rejoindre la gare de Lyon Part-Dieu, mon voyage débute par un enchaînement bus/métro. Un trajet multimodal. Sac à dos plein à craquer, la housse de skis dans une main et la paire de chaussures dans l’autre, je retrouve Marie, Lou et Claude-Andréas sur le quai. Malgré l’heure matinale, on devine dans nos petits yeux pas très éveillés que les sourires sont déjà bien présents sous nos masques.

8h08. Départ du TER n°883204 à destination de Moutiers Salins Brides-les-Bains. L’aventure peut commencer. L’enthousiasme et l’énergie débordante de l’équipe font presque oublier que la nuit à été courte. Arthur, puis Suzie, Maëlle et Clément, montent dans le train successivement à Aix-les-Bains et Chambéry. L’équipe est au complet.
En prenant le train, nous avons choisi de prendre le temps. Et ce n’est pas désagréable. Les rayons du soleil rasant du début de journée donnent aux paysages que nous parcourons une couleur toute particulière. Le Lac du Bourget se réveille sur notre passage. Spectacle sublime qui nous rappelle la chance que nous avons de pouvoir en profiter. Un bonheur. Les premiers massifs se dessinent et font émerger quelques fourmis dans les jambes. On se laisse bercer par le rythme du rail en s’imaginant gravir les sommets que nous apercevons par la fenêtre. En prenant le temps, nous avons également choisi de se rendre compte de la distance parcourue. Certains trouveront certainement que 3h de TER, c’est long. Mais avec une telle équipe et de tels paysages en guise de décor, je vous assure qu’on ne s’ennuie pas. 

Nous arrivons à Moutiers peu après 11h. Notre autocar nous attend pour boucler les derniers kilomètres qui nous séparent de notre camp de base. Nous sommes agréablement surpris.es de constater que la navette est pleine : nous ne sommes visiblement pas les seul.es à se passer de voiture pour monter en station (n’oublions pas qu’il s’agit d’un weekend de vacances scolaires). En revanche, nous sommes bien les seul.es à transporter des skis, ce qui semble en intriguer plus d’un.e. J’en entends même certain.es se demander si l’on ne devrait pas nous rappeler que les remontées mécaniques sont fermées. Inutile de rappeler que, chez POW, le dénivelé se mange à l’aide de nos pow de phoque.
Très rapidement, le fond de vallée laisse la place aux cimes enneigées. Mais les douces températures des derniers jours ont marqué le paysage : le manteau neigeux a considérablement réduit à basse altitude. Pour les skieuses et skieurs que nous sommes, ça fait forcément mal au cœur de voir disparaître toute cette neige aussi vite qu’elle est tombée.

La vallée des Belleville nous accueille sous un soleil radieux peu après midi. Arrivé.es à destination, nous découvrons le superbe camp de base que nous propose Marie, caché au milieu des petites ruelles de Praranger. Le temps de poser notre chargement, de se ravitailler, et nous voilà sur les skis vers 14h. Il paraît qu’il convient d’être matinal pour partir en montagne. Le réveil a pourtant sonné à 6h mais je crois que nous n’avons pas totalement saisi le concept chez POW.

Févravril
Au programme, petit échauffement avant la rando du lendemain : nous nous satisferons d’une petite montée sur le domaine skiable, histoire de se dégourdir les pattes. La bonne humeur, le soleil, et les pow de phoques sont au rendez-vous. On ne se plaindra pas du temps magnifique, pas un nuage à l’horizon, mais nous sommes frappé.es par une chaleur digne d’un mois d’avril. Les températures particulièrement hautes pour la saison posent question, nous sommes pourtant en plein de mois de février. Ou de févravril, on en perd un peu la tête. Conséquences : les tee-shirts et la crème solaire sont de sortie.
Après 2 bonnes heures de montée, notre descente est motivée par l’animation du front de neige. Le vin chaud nous attend en guise de récompense pour conclure la journée sur un petit d’air du monde d’avant.

Dimanche au soleil, dimanche merveille
La Pointe de la Fenêtre culmine à 2268m, ce sera notre destination dominicale.
Cette fois-ci, nous tournons le dos au domaine skiable pour nous évader vers des horizons que les pylônes de télésiège n’ont pas encore conquis. Nous partons quasiment avec les skis aux pieds de la maison, grand luxe !
Après deux barres céréales, plusieurs conversions et toute l’énergie de la croziflette de la veille convertie en D+, c’est un splendide panorama qui récompense nos efforts. Vue directe sur le Mont Blanc. Pas besoin de pic-nic, chez POW on se nourrit de cuillères de kiff. Et c’est un régal. Le sentiment de bonheur que procure la montagne fait presque oublier la fatigue qui commence à se faire sentir dans les pattes.
Vient l’heure de la descente. On embarque le panorama dans un coin de sa tête et il est temps de se faire bercer par la gravité. En ski de randonnée, la montée “by fair means” donne à la descente une saveur toute particulière. Et si, étant donné les conditions, certain.es retiendront l’adjectif “irrégulière” pour qualifier la qualité de descente, on profite simplement de l’instant présent. Ce qui est certain, c’est que ce n’était pas les conditions de l’année. Les quantités astronomiques de neige tombées en janvier semblent déjà bien loin. En revanche, cela n’a rien enlevé à la beauté de nos montagnes et au bonheur d’une petite bambée (comme diraient nos amis savoyards) rondement menée. Que voulez-vous, la montagne ça vous gagne ! Des copain.es, du soleil et une belle sortie en ski, la journée tient toutes ses promesses.

Crédit: Corentin Digne

De retour au QG en début d’après-midi, il est déjà temps de penser au retour. Nous attrapons notre navette à 15h20 pour redescendre sur Moutiers. Le temps de trajet nous permet de faire le bilan du weekend, et surtout de penser au prochain épisode. Nous retrouvons la cité lyonnaise sur les coups de 20h. Le record du temps de trajet est détenu par Lou, qui rejoint son chez-soi dans les environs de St-Etienne vers 22h, après un ultime train.

Le train permet un rapport au temps et à la distance différent de celui d’un trajet à 130km/h sur autoroute. Ces deux jours bien remplis m’en ont paru durer davantage, et le temps passé dans les transports ne nous a pas empêché d’apprécier pleinement notre weekend.

En guise de conclusion, le weekend a été très bon et la voiture est restée au garage. L’objectif est atteint. Alors oui, au regard d’un weekend, le temps de trajet est conséquent. Néanmoins, la logistique n’était finalement pas si compliquée et reproduire un tel projet trouverait tout à fait son sens en partant une semaine complète, ou finalement, passer un peu plus de temps dans les transports n’aurait que très peu d’influence sur le temps sur place. Ce weekend a pu nous permettre de se rendre compte qu’avec un peu de bonne volonté, il n’est pas si difficile de s’organiser sans voiture. Des solutions existent. Celles-ci peuvent certes, et doivent, être améliorées (fréquence des horaires, tarifs des navettes, etc.), mais ont le mérite d’exister et de fonctionner.

Avec ce weekend, nous n’avions pas la prétention d’abandonner complètement la voiture. Mais simplement de montrer qu’il est possible de s’en passer et progressivement, faire tomber le culte de la voiture. Et pour qu’à terme, une aventure sans voiture ne soit finalement plus qu’une aventure tout court. 

Nos montagnes sont belles, prenons-en soin !

Crédit: Corentin Digne

Afin de se rendre compte concrètement de l’impact carbone de son trajet, l’ADEME propose un calculateur d’émissions de carbone en fonction du mode de transport.
Le “coût carbone” de notre trajet est estimé à 5.8kg eqCO2 (4.9 pour 200km de TER + 0.9 pour 25km d’autocar), tandis qu’il s’élève à 9.7kg eqCO2 en supposant 4 copains dans une seule voiture (pour 200km). Soit une économie carbone de 40% !
Ce chiffre grimpe à 55 et 69% en comptant respectivement 3 et 2 passagers.

Source: https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/bureau/deplacements/calculer-emissions-carbone-trajets

Aventures sans Voiture – Un aperçu…

Aventures sans Voiture – Un aperçu…

Dans le cadre de notre nouveau programme Aventures sans Voiture (AsV pour les intimes), nos athlètes testent des itinéraires montagne au départ de stations et accessibles en transports en commun. Pour vous donner envie d’en savoir plus, on vous partage les coulisses d’une de ces sorties, réalisée par Robin Janvier, Rider POW France et Simon Charrière, Rider POW Suisse.

Bien décidé à rejoindre Simon à Chamonix pour une sortie d’alpinisme sur la Crête des Cosmiques, Robin avait prévu de prendre le train depuis Annecy pour ensuite se rendre à l’Aiguille du Midi, sans avoir besoin d’une voiture. Les aléas des chemins de fers étant ce qu’ils sont, notre rider moustachu a du faire preuve de patience et s’adapter aux travaux et à la ligne coupée. Changement de plan donc, et c’est en covoiturage que Robin arrive à Chamonix, pas démonté par les quelques galères qui se sont mises sur son chemin.

@Simon Charrière

Arrivé au centre ville, il retrouve enfin son pote Simon et les deux compères, presque prêts, doivent d’abord aller louer le matériel qui leur manque pour une sortie d’alpinisme en toute sécurité. L’arrête des Cosmiques est une super sortie d’alpi, fréquentée mais qui vaut le coup, et pour en profiter pleinement, ils ont fait appel à la guide Lise Billon (@lise_billon). C’est à elle que revient la mission de transformer ces deux skieurs invétérés en alpinistes avertis. À leur côté, on trouve également Soren Rickards (@soren_rickards), qui aura la charge d’immortaliser en image les aventures de cette fine équipe.

@Simon Charrière

“Dans un premier temps l’accès à l’arrête dans le plat du midi permet de contempler les récents éboulements. Pour l’anecdote Lise était sur l’arrête le jour où elle s’est effondrée. Après un check matos au pied de la voie nous avons conclu que d’emporter quelques carottes bio en guise de coinceurs de secours ne serait pas de trop !”

“Le début est très agréable et on cruise en grimpe facile entre les blocs de granite. À noter également la chaleur en ce 9 septembre 2020, nous avons dû poser des couches pour grimper léger !”

” Après environ 45 min, nous voilà dans le fameux passage de l’éboulement qui nous force à passer côté face nord, changement d’ambiance ! Après quelques rappels nous revoilà au soleil, avec Simon, nous repérons une petite aiguille en cailloux plutôt photogénique, sur laquelle nous grimpons, en arrivant vers Lise elle nous explique que toutes ces aiguillettes dressées sur l’arrête, que l’on pensait « béton », sont vouées à disparaitre et tomber à cause du permafrost qui fond. Ce qui ne nous étonne guère au vu des 18 degrés dans l’air à ce moment.”

Mais la vue est incroyable avec le Mont-Blanc en toile de fond et toutes la chaines couvertes de blanc, le retour à l’Aiguille se fait masqué dans une ambiance Covid certes, mais qui n’entachera pas la folle aventure vécue aujourd’hui, avec de belles personnes et sans voiture!