Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

À moins que tu aies réussi à être hermétique à l’actualité, le sujet dont on va te parler aujourd’hui, tu l’entends depuis quelques jours : l’abstention !
Mais attends ! Ici, pas de questions de t’expliquer que t’es un.e mauvais.e citoyen.ne ou je ne sais quoi d’autre du style.
Nous on a plutôt essayé de comprendre les différentes raisons qui pouvaient pousser quelqu’un à ne pas voter, et tenter de trouver les bons mots pour y répondre.

On peut comprendre que pour certain.es cela n’intéresse pas, voire énerve de nous voir encore parler des législatives, et promis, c’est la dernière fois avant un loooong moment . Mais des raisons de ramener autant le sujet sur la table, on en a un bon paquet.
Et la 1ère est que les tranches d’âges qui sont le moins allés voter, c’est le coeur de cible de POW : 

  • 69 % des 18-24 ans et 71% des 25-34 ans se sont abstenus

ZOOM SUR 4 GROUPES DE RAISONS

1. “Dégoûté.e par les politiques” “Voter ne changera rien”

Ce rejet de la politique, il est compréhensible, et on pourrait discuter des heures des raisons valables l’expliquant.
Pour autant, face à l’immensité des enjeux sociaux et écologiques auxquels nous faisons et allons devoir faire face, pas le choix : cela passera irrémédiablement par des décisions politiques. On a écrit un article qui explique très facilement en quoi les législatives peuvent changer la donne pour le climat.
En tant qu’association, les décisions de l’Assemblée et l’écoute des député.es peuvent radicalement changer notre travail durant les 5 prochaines années.
De plus, on l’a vu lors du premier tour, des résultats sont très serrés. Chaque voix compte. Et si en tant que jeunes on abandonne les urnes, alors il sera extrêmement difficile d’avoir notre mot à dire sur l’avenir que l’on veut dessiner.

2. “Je ne me reconnais pas dans l’offre politique” “Il n’y a personne pour qui j’ai vraiment envie de voter”

Parfois, on a envie de voter. Mais le casting ne nous fait franchement pas rêver… Pour répondre à ça, on vous partage un tweet d’Elliot Lepers, militant, que l’on trouve à la fois amusant et réaliste :

Evidemment, c’est du cas par cas, et on n’incite pas à voter “quoi qu’il arrive”.
On sait que les scénarios selon les circonscriptions peuvent vraiment rebuter certain.es.

Mais l’idée est de casser le mythe de la solution “parfaite”. On aura toujours des choses à reprocher à des candidat.es. Mais à force d’attendre la solution idéale, il sera trop tard pour nous et pour le climat.

3. “Je n’y suis pas allé car je n’ai pas fait les bonnes démarches”

Pas inscrit.e sur la bonne liste ? Pas réussi à faire procuration ?
Pour la procuration, c’est beaucoup plus simple qu’on ne le pense et se fait en quelques étapes.
1/ Trouve quelqu’un qui veut bien voter pour toi
2/ Inscris toi sur maprocuration.gouv
3/ Valide ton identité dans un commissariat ou gendarmerie
4/ La personne qui vote pour toi reçoit un mail de confirmation et pourra voter pour toi dans ton bureau de vote

Tu peux le faire jusqu’à ce week-end, il n’est pas trop tard !

4. “Je n’étais pas au courant qu’il y avait un vote”

Pour certain.es, les législatives sont passées sous les radars. Il faut dire que par rapport à la présidentielle, la place médiatique et politique accordée aux législatives est dérisoire.
Et c’est là qu’on a toutes et tous un rôle à jouer : parlons-en !
Au vu des chiffres, on a forcément des abstentionnistes dans notre entourage. Alors voter c’est bien, mais en discuter, c’est encore mieux ! Passons au-delà de la réticence à aborder la politique, et parlons de l’importance de l’Assemblée, des enjeux qui en découlent… Osons convaincre !

Aujourd’hui, une vague de chaleur commence. Une vague de chaleur qui devrait battre des records de précocité, avec des impacts majeurs, tant sur nous que sur la biodiversité, l’agriculture… Le GIEC est clair : avec le réchauffement climatique, ce genre de phénomènes arrivera de plus en plus fréquemment, avec une intensité de plus en plus élevée !
Il y a urgence à agir ! Et cette semaine, le meilleur moyen de le faire, c’est de voter dimanche pour des personnes dont l’écologie sera au cœur de leur mandat !

Législatives : Par ici le guide !

Législatives : Par ici le guide !

 – Elections européennes, dissolution de l’Assemblée Nationale, montée de l’extrême droite : qu’est-ce qu’il se passe en France ?

– Les législatives, ça sert à quoi ?

– La cohabitation, le rêve de l’opposition…

– Les pouvoirs de l’Assemblée Nationale

– Les législatives, un enjeu colossal pour l’écologie, mais pas que !

 

Elections européennes, dissolution de l’Assemblée Nationale, montée de l’extrême droite : qu’est-ce qu’il se passe en France ?

Petite remise en contexte : le 9 juin 2024 ont eu lieu les élections européennes desquelles on vous a beaucoup parlé ces dernières semaines. Les résultats ont été sans appel : une victoire historique de l’extrême droite et un gros échec pour le parti présidentiel. La majorité et la légitimité présidentielle se retrouvant remises en cause, lors d’une allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale (AN) et l’organisation d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains.

Mais c’est quoi la dissolution, au fait ? La Constitution de la Ve République prévoit comme pouvoirs au Président de dissoudre l’AN, donc de mettre fin au mandat de tous les députés élus et d’organiser des élections législatives anticipées. Il y a eu 5 dissolutions sous la Ve République depuis 1958, dont la dernière date de 1997, il y a presque 30 ans.

Même si elle peut avoir l’air d’être un acte démocratique car elle redonne la voix à la population à travers les élections législatives, il s’agit là d’un acte extrêmement dangereux et menaçant pour la démocratie française, et Emmanuel Macron en est conscient. Il y a un risque de donner le pouvoir à l’extrême droite qui est extrêmement dangereuse pour l’acquisition de droits sociaux et civiques, pour les libertés fondamentales, qui est raciste, anti-féministe, anti-écologiste… en bref, qui défend tout ce qui va à l’encontre de nos valeurs. Jamais l’extrême droite n’a été aussi puissante et ces élections législatives à venir sont cruciales et vitales pour notre démocratie.

Les législatives, à quoi ça sert ?

Les législatives servent à élire les 577 député.es qui vont siéger à l’Assemblée Nationale, l’une des deux chambres formant le Parlement, à côté du Sénat.

Pourquoi 577 ? Les députés sont élus par circonscription, et le territoire français en compte 577 : il s’agit d’un découpage effectué au sein de chaque département pour avoir une représentation juste de la population. Car si il n’y avait qu’un député par département, le territoire serait trop grand et ne permettrait pas une juste représentation de chacun. Par exemple, les Pyrénées-Atlantiques s’étendent sur plus de 7000km², de l’océan aux montagnes : difficile pour un député basé sur la côte de savoir ce qu’il se passe au cœur du massif. Pour pallier ce problème, les circonscriptions sont découpées selon la population, avec environ 125 000 citoyens représentés par circonscription. Dans les Pyrénées Atlantiques, il y a donc 6 circonscriptions, et 6 députés élus.

Concrètement, le travail principal des député.es, c’est de travailler à l’élaboration de textes de loi, d’en débattre et de les voter.
Sont votés soit des projets de loi du gouvernement, soit des propositions de loi directement de parlementaires. Ils et elles peuvent également proposer des amendements – c’est à dire des modifications partielles ou totales d’articles de loi. Les député.es travaillent en commission, sur des thématiques précises, pour aboutir à créer les textes de loi de demain. Mais ce travail, ils ne le font pas tout seul dans leur coin, mais en compagnie du Sénat, par le biais de ce qu’on appelle : La Navette Parlementaire !

Lorsqu’une chambre débat et vote un texte, ce-dernier est ensuite envoyé dans l’autre chambre.
Il y a de nouveau un débat, un vote, et si jamais durant cette nouvelle délibération, l’issue n’est pas la même, cela repart dans l’autre chambre. Ce va-et-vient, c’est la navette parlementaire !
Des désaccords continus peuvent aboutir sur une commission mixte paritaire (avec 7 député.es et 7 sénateurs ou sénatrices) demandée par le Premier Ministre, ou conjointement par le président de chaque assemblée, pour essayer d’aboutir sur accord.
La façon dont se font les lois en France est un peu complexe, mais on vous a trouvé une super vidéo qui vous explique tout de manière très simple en 3 minutes ! 

 

Mais le plus important à retenir, et qui rend aussi forte l’importance des législatives, c’est qu’en cas de désaccords continus : c’est l’Assemblée Nationale qui tranchera !
La majorité au sein de l’Assemblée garantie donc un pouvoir immense pour faire passer des textes et dessiner les mesures politiques du quinquennat.
En cas de majorité pour le Président, ce qui arrive le plus fréquemment, il limite fortement les obstacles pouvant entraver ses décisions. 
Mais il existe un cas où les choses sont différentes…

La Cohabitation, le rêve de l’opposition

Si un parti d’un autre camp politique que le Président obtient la majorité, alors une cohabitation est imposée. Dans ce cas, le Président doit alors nommer un Premier Ministre de ce parti, et ce dernier nommera un nouveau gouvernement, qui cohabitera avec le Chef de l’Etat. C’est rare, mais c’est arrivé 3 fois depuis le début de la Vème République, même si ça n’est plus arrivé depuis 2002 et le passage au quinquennat.

Cet objectif de cohabitation est l’objectif ultime des camps de l’opposition les plus ambitieux. Il permettrait à un chef de parti de devenir Premier Ministre et de pouvoir passer à l’Assemblée nombre de mesures sans que le Président n’ait l’autorité, même si évidemment les pouvoirs du Chef de l’Etat restent nombreux.
Mais les législatives, ce n’est pas la majorité ou rien, heureusement ! 

Les pouvoirs de l’Assemblée Nationale

Plus on a de député.es, plus on a de pouvoirs à l’Assemblée. Voici différents paliers : 

15 députés : Création d’un groupe parlementaire. C’est le “minimum” pour espérer peser dans l’Assemblée. Cela permet d’avoir davantage de temps de parole, pouvoir demander des suspensions de séance, demander le vote en scrutin public, plus de moyens de financiers etc.

58 députés : Possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement, c’est-à-dire un recours qui s’oppose au gouvernement et qui, s’il obtient la majorité, a théoriquement le pouvoir de renverser le gouvernement. On dit bien théoriquement, car en réalité, la motion de censure tient plus de la symbolique pour montrer un fort désaccord à un moment qu’un réel contre-pouvoir, au vu de sa difficulté à être adopté.
Plus d’infos ici

185 députés : Avec 185 parlementaires (ici, les membres du Sénat comptent aussi !), soit 1/5ème des membres du Parlement, vous pouvez lancer une procédure de référendum d’initiative partagée. Vous lancez un référendum, qui devra recueillir 1/10ème des voix du corps électoral, soit 4,7 millions de signatures. Avoir un groupe de député.es aussi nombreux assure donc la possibilité de saisir la voix des citoyen.nes sur un bon nombre de sujets !
Plus d’infos ici

289 député.es : Majorité à l’Assemblée, et donc la garantie d’avoir, si l’ensemble des député.es votent la même chose, l’issue du vote en votre faveur.

Au delà du travail principal qui consiste à réfléchir, débattre et voter des textes de loi, les député.es ont un autre rôle important : avoir un œil sur les actions du gouvernement.
On l’a vu plus haut avec certains pouvoirs, mais de manière générale, les député.es possèdent des outils qui vont permettre d’interpeller les membres du gouvernement par des questions, notamment des questions orales qui ont lieu 2 fois par semaine et qui sont médiatisées. Si la réalité montre qu’il est toujours difficile de s’opposer à une majorité, plus un camp politique a de sièges, plus il formera un contre-pouvoir. C’est extrêmement important d’avoir ça en tête pour expliquer l’importance des législatives autour de soi : chaque député.es compte !
Et en ce qui concerne la protection du climat et de la biodiversité, c’est primordial d’avoir le plus grand nombre possible de député.es sensibles à ces questions !

 


Les législatives, un enjeu colossal pour l’écologie

Les élections législatives anticipées de ce printemps 2024 sont une échéance absolument inédite, les prochaines élections nationales étant prévues en 2026. Et au vu de la menace sans précédent qui pèse sur ce scrutin inattendu, avec la potentielle arrivée de l’extrême droite au pouvoir, on saisit l’importance des 30 juin et 7 juillet. Car c’est bien dans l’hémicycle que seront votées, en termes de climat, les futures mesures pour répondre aux alertes du GIEC, pour respecter les Accords de Paris. Et c’est là que sont aussi votées des mesures pour la justice sociale, pour les droits des femmes, les droits des minorités, les droits sociaux… Les législatives sont souvent un peu délaissées comme elles arrivent à la suite des présidentielles qui ont beaucoup mobilisé. Dans le contexte actuel, l’enjeu est d’autant plus important qu’elles arrivent à la suite d’une élection avec un taux d’abstention très élevé : 48,6%. C’est donc à chacun.e d’entre nous de saisir l’urgence de la mobilisation pour cette échéance.

En tant que défenseurs de la cause écologique et passionnés de montagne, notre rôle est crucial : près d’un quart des communes du territoire français est localisé au sein d’un massif, et près de 2 communes sur 10 sont en montagne. Quand on connaît tous les défis à relever pour préserver ces territoires, la (très) longue liste des choses à améliorer ou à mettre en place… Les législatives représentent un enjeu colossal, et d’autant plus aujourd’hui. Pour les élections européennes, dans les régions de montagne, l’extrême droite a fait plus de 50% seulement dans les Pyrénées Orientales. Dans 5 départements d’Auvergne Rhône Alpes et dans les Vosges, l’extrême droite a obtenu entre 40 et 50% des voix. Tous les départements restants, dans les Pyrénées et les Alpes, sont à moins de 40%. Il y a donc de l’espoir pour faire changer les choses dans nos territoires, mobiliser du monde, et faire en sorte que l’extrême droite ne soit pas majoritaire dans les régions de montagne, et au niveau national.

 

Pour gagner, parlons-en !

La mobilisation va être au coeur de nos combats jusqu’aux 30 juin et 7 juillet pour combattre l’extrême droite et porter la voix du climat et des droits sociaux. La première chose que vous pouvez faire, et celle qui aura le plus de poids, c’est en parler autour de vous. Et c’est très important car les européennes étant peu médiatisées par rapport à d’autres élections, beaucoup de personnes ne sont pas forcément au courant de ce qu’il se passe. Mais pour ça, on va vous donner toutes les clés dans les jours qui arrivent pour pouvoir en parler et convaincre autour de vous, à commencer par repartager cet article pour partager l’essentiel sur le fonctionnement des législatives en quelques minutes. Et surtout, invitez le sujet lors de vos prochaines discussions entre potes, collègues, voisins ou en famille ! L’équation des législatives est assez simple : les plus fortes mobilisations l’emporteront. Nous pouvons donc faire en sorte à veiller que dans nos circonscriptions, ce soient bien les candidat.es qui ne sont pas d’extrême droite et attentif.ves aux sujets que l’on défend qui l’emporteront !

Glaciers pyrénéens : Tant pis pour le Sud ?

Glaciers pyrénéens : Tant pis pour le Sud ?

Glaciers Pyrénéens : Tant pis pour le Sud ?

Les glaciers pyrénéens sont les plus touchés par le réchauffement climatique en France. Ils présentent une régression de superficie de 90% depuis 1850 contre 50% pour les Alpes. Le climat régional, son emplacement ainsi que son altitude (Le massif de Maladeta, le plus haut, culmine à 3400m) expliquent la fragilité de ces glaciers, souvent mis de côté par rapport à ceux des Alpes. S’il faut évidemment continuer de mettre en avant la situation des glaciers de l’Est de la France, on voulait mettre un peu de lumière sur ces glaciers trop souvent oubliés, et qui ne méritent pas moins d’attention.

Cet article synthétise le rapport de l’association Moraine, couvrant la période 2020-2021. Créée en 2001, L’association Moraine est l’Observatoire des Glaciers des Pyrénées françaises. Elle a donc pour objectif de suivre annuellement leur évolution (longueur, surface, volume).

L’association Moraine est l’unique entité effectuant des suivis réguliers des glaciers pyrénéens français. De plus elle travaille étroitement avec les glaciologues espagnols afin de partager des informations sur l’ensemble du massif.

L’association Moraine se base sur trois indicateurs pour étudier l’évolution des glaciers :
– Les variations de longueur des glaciers
– Les variations de surface des glaciers
– Les variations d’épaisseur des glaciers

Signification des indicateurs

Variations de longueur des glaciers
La variation de longueur est mesurée au niveau du front glaciaire, c’est-à-dire la partie inférieure du glacier, entre un été et le précédent. En effet, chaque été, le front présente une régression due aux hausses des températures saisonnières.

Variations de surface des glaciers
Il s’agit d’étudier l’évolution de la superficie des glaciers sur une large période.

Variations d’épaisseur des glaciers (ou bilan de masse)
C’est le paramètre le plus représentatif. Pour mesurer cette variation, des sondes sont placées afin de mesurer la quantité de neige se formant dans la zone d’accumulation et la quantité de neige qui disparaît dans la zone d’ablation. La différence entre ces données permet d’obtenir l’évolution de l’épaisseur du glacier.
Pour se faire une rapide idée du bilan de masse, on peut regarder la proportion de la zone d’accumulation du glacier par rapport à sa surface totale. Si elle dépasse 60%, le glacier gagne de la masse (bilan excédentaire), sinon il en perd (bilan déficitaire).

Résultats

Sur les 5 des 9 glaciers étudiés, une régression moyenne de 10,7m a été mesurée pour les fronts glaciaires. C’est plus que la moyenne sur ces 19 dernières années qui s’élève à 8m/an. La régression la plus importante a été observée en 2012 avec une moyenne de 37m.

La surface totale des glaciers pyrénéens, quant à elle, est en constante régression. Alors qu’elle plafonnait à 450 hectares en 1850, elle a chuté pour atteindre 140 hectares en 2002 et 79 hectares en 2019.
Le glacier d’Ossoue, le plus imposant, présente la plus grande régression : il est passé de près de 60 hectares en 2002 à environ 32 hectares en 2019.

Enfin, le bilan de masse est lui aussi inquiétant. Sur la période 2002-2021, le ratio d’accumulation moyen est d’environ 28% ce qui implique un bilan de masse très déficitaire. Pour rappel, le bilan de masse est équilibré pour un ratio d’accumulation de 60%. Sur l’année 2021, le ratio d’accumulation est de 12%.
Dans son rapport, l’association Moraine s’est intéressée plus en détail au glacier d’Ossoue. Depuis 2002, le glacier a vu son épaisseur diminuer en moyenne de 31,13m d’eau sur l’ensemble de sa superficie. En 2021, son épaisseur a diminué de 2,22m d’eau soit 2,47m de glace.

Conclusion

Un glacier, par sa fragilité, est un bon indicateur de l’évolution du climat. Ce rapport annuel confirme bien le réchauffement climatique en cours puisque l’évolution depuis 2002 des trois indicateurs est alarmante. A ce rythme, les glaciers des Pyrénées français auront pratiquement disparu d’ici le milieu du XXIème siècle. Et on pense que ça mérite toute notre attention.

Vous pourrez accéder au rapport et à d’autres photos sur le site de l’association Moraine, et vous avez la possibilité d’adhérer à l’association pour les soutenir : http://asso.moraine.free.fr

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et Médias : Mais c’est quoi le problème ?

Voilà deux semaines que notre campagne de mobilisation sur la place du climat dans les médias a commencé. L’outil sera en ligne jusqu’à la fin de la semaine, on vous encourage donc à solliciter ces PQR pour les pousser à la réaction et au dialogue et également à aller jeter un œil aux différentes initiatives que l’on a mis en avant ici.
En attendant, pour enchaîner sur ce grand sujet, on se penche aujourd’hui sur deux questions :
Comment expliquer ce problème entre les médias et le climat ? Et quel est le rôle de chacun.e de nous, en tant que citoyen.nes dans cette situation ?
Et à la fin de l’article, on vous propose une autre action ! 

Une hyper concentration des médias

Pèse aujourd’hui un problème majeur sur les médias en France : la concentration des médias.
Une hyper concentration des rédactions par des groupes industriels, des acteurs puissants, qui ont des intérêts personnels économiques loin de toute préoccupation écologiques ou sociales.
C’est le premier constat à faire lorsque l’on évoque la question de la sphère médiatique en France.
Ces dernières années, ce phénomène s’est accru extrêmement rapidement, avec la construction de véritables empires médiatiques.
L’exemple le plus connu sans doute : Vincent Bolloré.
Propriétaire de Vivendi, groupe spécialisé dans les contenus, les médias et la communication, avec en sa possession entre autres le groupe Canal + (toutes les chaînes Canal, C8, CNEWS etc.) ou encore Prisma Media, le leader de la presse magazine (Voici, Capital…) Editis, deuxième groupe d’édition français…
Et en France, ils sont quelques uns à accumuler des groupes et des rédactions à l’image de ce que fait Bolloré. Ci-dessous, une carte montrant le paysage médiatique français avec qui possède quoi, créée par Le Monde Diplomatique et ACRIMED (Observatoire des médias)

Cette concentration des médias, elle pose de nombreux problèmes. D’abord, une question de pluralisme. Plus des rédactions, des chaînes de tv ou des radios appartiennent à la même personne, plus il y a de la chance que la ligne éditoriale soit directement ou indirectement impactée. Nombreux observateurs aujourd’hui s’inquiètent par exemple de l’étendue de l’empire Bolloré, car il entraîne une extrême droitisation des débats sur ses chaînes, et auraient notamment permis la montée d’Eric Zemmour, de part la forte audience qui était consacré à ce dernier et à ces sujets de prédilection.

Comme le rappelle Julia Cagé (économiste qui travaille sur l’économie des médias et les questions de démocratie) : On a écrit dans la constitution française que le pluralisme était un principe constitutionnel. Parce qu’on veut, en démocratie, que les citoyen.nes soient exposé.es à une multitude de points de vues.

Pour prendre un exemple sur la presse régionale, le cœur de cible de notre action en ce moment.
Dans la presse régionale, on est passé de 150 titres en 1945 à une soixantaine à peine aujourd’hui.
Et derrière ces journaux locaux, des groupes de presse importants, comme le groupe Ebra, qui concentre l’ensemble de la presse quotidienne régionale de l’Est français (Le Progrès, Le Bien Public, Le Dauphiné…) et qui a comme actionnaire principal : le Crédit Mutuel.

Au delà du pluralisme, cela pose des questions d’intérêts économiques , de dépendance à la publicité, d’influence plus ou moins directe sur la gestion de ces rédactions… des facteurs encore plus importants lorsqu’il s’agit de parler d’environnement et de climat, sujets complexes, clivants, peu vendeur et qui se heurtent aux nombreux intérêts de différents secteurs.
Ces nombreuses questions ont amené le Sénat a ouvrir une commission d’enquête exceptionnelle avec de nombreuses auditions qui se sont déroulées en ce début d’année.
Avec le groupe Bouygues (TF1) qui rachète le groupe M6 ou Bolloré qui continue de vouloir s’étendre et qui est en train de racheter le groupe Lagardère et de mettre la main sur Hachette (leader du secteur du livre) Europe 1, le JDD, Paris Match… la concentration des médias est un phénomène qui s’emballe et qui inquiète de plus en plus en France.
C’est évidemment un vaste sujet qu’on n’a pas la prétention de pouvoir traiter de manière exhaustive ici, mais on trouvait important de l’évoquer pour donner des éléments d’approche sur ce milieu complexe du journalisme. On vous invite à aller jeter un œil aux ressources vous permettant d’aller plus en loin en bas de l’article.

L’écologie, un sujet trop compliqué ?

À la question qui nous anime « Pourquoi les médias ne parlent-ils pas plus de climats ? », un autre élément de réponse très important rentre en jeu : la formation des journalistes.
Parler des sujets liés à l’écologie est complexe, souvent plus que ce qu’il n’y paraît. Et les journalistes, les rédacteurs en chefs ne sont pas – pour une majorité – formés à ces questions.
Cela a donc deux conséquences : on en parle peu, et quand on en parle, c’est une rubrique à part, un supplément, réservés à des « spécialistes ».
C’est le constat que faisait très récemment Sophie Roland 1 , ancienne journaliste de Cash Investigation, qui intervient maintenant dans des écoles et des rédactions pour apprendre aux journalistes à traiter correctement les sujets liés au climat.

« Je crois que les rédacteurs en chefs manquent de connaissances sur ce thème. Pendant longtemps, l’environnement était vu comme une rubrique à part, réservée à des spécialistes. Aujourd’hui, les enjeux climatiques irriguent l’ensemble des sujets de société ‒ économie, politique, etc. Mais ni les rédacteurs en chef, ni les journalistes des services associés n’ont été formés à ces thématiques : ils n’ont pas conscience de l’urgence de les traiter à l’antenne ‒ et ne savent pas non plus comment le faire. »

Sophie Roland, ancienne journaliste

On a pu observer le constat de la « rubrique à part » à travers des réponses que nous avons pu recevoir, et notamment une rédaction qui nous expliquait en quoi notre action tombait mal puisque le supplément spécial écologie de 16 pages venait de sortir, alors que c’est au contraire symptomatique du problème. On ne peut plus traiter l’actualité sans prendre en compte les questions environnementales, et se dédouaner en parlant d’ours polaires de temps en temps (même si chez POW, on aime beaucoup les ours polaires).
La question climatique est totalement dépolitisée, alors qu’elle devrait rentrer dans les lignes éditoriales de chaque rédaction pour aiguiller la façon de traiter un sujet ou même de lui donner ou non de l’importance, comme il y a à peine quelques jours, au moment où le Parisien a jugé être une bonne idée d’écrire un article et de poster une vidéo sur le plus grand Hummer du monde à Dubaï 2

La question de la formation est liée à la question de la concentration des médias par le nerf de la guerre : l’argent.
Les journalistes aujourd’hui ont de moins en moins de temps, les rédactions sont dans une logique de transmission de l’information le plus rapidement possible car il faut penser rentabilité, clics, pubs…
Alors que traiter certains sujets de façon rigoureuse prend plus de temps que de relayer une brève AFP sans aller plus loin, sans regarder les rapports initiaux etc.
Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur les questions climatiques pour Blast, disait récemment au micro du podcast 20 minutes avant la fin du monde :

« Moi j’ai pas de formation de scientifiques, j’ai fait Sciences PO donc j’ai plutôt une formation sciences sociales. Et sur une semaine, je vais à la fois travailler sur les grandes multinationales criminelles climatiques, et le glacier de l’antarctique Ouest qui est en train de s’effondrer.
Donc je passe mon temps à m’auto-former, à lire des rapports… je passe mon temps à fact checker. C’est sûr que ça nécessite un travail en plus. Et comme beaucoup de journalistes n’ont pas le temps, et bien dès que je me spécialise sur un sujet, je ne vois que des approximations dans les articles et ça c’est très alarmant. […] C’est important aussi de travailler avec les scientifiques. Je pense que c’est une chose à faire de plus en plus de créer des relations entre les ONG, les associations, les scientifiques et les journalistes qui y ont tout intérêt »

Paloma Moritz, journaliste pour Blast

C’est l’un de nos grands messages aux PQR que l’on a contacté : des associations, scientifiques, acteurs.trices de terrains sont là pour aider les rédactions ; il faut qu’ils s’en saisissent davantage pour parler plus fréquemment de climat.

On voulait évoquer certains sujets liés à la sphère médiatique, car il est essentiel pour nous de ne pas tomber dans le rejet des journalistes, le syndrome du « tous les mêmes ». La situation de la presse en France est loin d’être simple et loin d’être binaire. Le milieu du journalisme, ce n’est pas uniquement les têtes connues sur les plateaux tv, loin de là. C’est un milieu touché par la précarité, où il est de plus en plus difficile de s’insérer professionnellement, d’avoir un CDI… Et cela a également de nombreuses conséquences, comme le fait d’amener potentiellement à de l’autocensure pour ne pas s’éloigner de la ligne éditoriale de son média, la peur de perdre son poste, la nécessité de faire des articles lus suffisamment de fois…
Encore une fois, on vous partage des ressources sur le sujet à la fin de l’article si vous voulez en savoir davantage sur le sujet. En attendant, il faut qu’on parle d’un autre grand sujet : et vous, c’est quoi votre responsabilité dans tout ça ?

Vous avez été nombreux.ses à participer à l’action que l’on a mise en place afin de réclamer plus de climat dans les presses locales, et on vous en remercie !
Malheureusement, il y a peu de chances que du jour au lendemain l’ensemble de la presse ait des Unes sur le climat toutes les semaines, surtout avec les barrières qu’on a évoqué plus haut.
Donc même s’il faut se mobiliser pour réclamer davantage de climat dans les médias, nous avons aussi un rôle à jouer ailleurs : celui de mettre en avant le travail de celles et ceux qui œuvrent sur ces questions toute l’année !
Oui, c’est rageant de voir que le dernier rapport du GIEC est quasi un non sujet. Oui, c’est rageant de voir que la baffe de Will Smith fait le tour des médias quand le climat ne dépasse pas les 5% de temps consacré aux débats alors que la présidentielle est dans quelques jours. Et on pourrait continuer la liste longtemps…
Mais face à ça, on a toutes et tous notre rôle à jouer. On est évidemment beaucoup à agir, à se mobiliser, à aller dans la rue… Mais face à grand jeu de l’information, où chacun.e ne se bat pas à armes égales, on doit faire plus.
Si l’on a mentionné la concentration des radios, chaînes de télévision ou rédactions les plus importantes de France, il y a en face de plus en plus de médias indépendants, d’associations, d’acteurs.trices qui informent, partagent et créent du contenu, que ce soit sur les réseaux, sur des sites ou des plateformes.
De nombreuses personnes qui n’ont pas le pouvoir financier et publicitaire des géants, mais qui pourtant se battent dans la même arène : un monde d’internet régi par les algorithmes et la publicité, où le clic entraîne le clic, le like entraîne le like.

Une règle dans la cyberculture dit que l’on serait moins de 1% à créer du contenu, environ 9% à participer occasionnellement (donc partager, commenter…) et le reste consommeraient de manière passive. Ce qu’on vous propose, c’est d’essayer, chacun.e à son échelle, de faire grandir la part de personne qui participe, qui va commenter ne serait-ce que pour référencer un contenu, qui va partager soit publiquement soit à des proches, des amis…
L’idéal en ce qui concerne les médias indépendants et les associations, c’est de vous abonner ou adhérer lorsque vous le pouvez, pour faire vivre financièrement ces structures. Certains médias d’ailleurs n’ont pas d’autres choix que d’avoir un contenu payant pour se financer.
Mais pour la grande majorité d’entre nous, il est impossible de le faire pour l’ensemble des personnes que l’on souhaiterait aider.
Ne négligeons pas alors l’aide que représente le fait d’augmenter l’audience d’un travail, qui n’a que pour but d’informer, de mobiliser, d’encourager le plus grand nombre de personnes, afin de faire bouger les lignes. Participer au partage de l’information, c’est un réel pouvoir citoyen !

On vous propose donc de vous rendre sur les comptes des différents réseaux POW FR, avec comme missions de :
1/ Taguer un ou plusieurs médias indépendants que vous soutenez en commentaire
2/ Taguer une ou plusieurs associations que vous soutenez en commentaire
3/ Partager le post et ou l’article sur vos réseaux ou à vos proches pour leur faire découvrir des choses !

Et on espère que cette action, en dehors de ce cadre précis, entraînera de nouvelles habitudes.
On le répète, et on le répètera : c’est ensemble, en unissant nos forces, nos motivations, que nous arriverons à faire bouger les lignes ! 

 

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et Médias : Tour d’horizon des mobilisations

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face.

Si vous êtes arrivé ici sans passer par l’article expliquant notre campagne sur le sujet, c’est ici ! Si vous l’avez déjà lu, on vous présente maintenant différentes initiatives et contenus sur le sujet d’autres structures pour aller plus loin sur le sujet ↓

C’est l’appel dont vous avez peut être entendu parler ces dernières semaines : les structures portant l’Affaire du siècle, entre autres Greenpeace France et Oxfam France, ont lancé une pétition pour réclamer plus de climat dans les présidentielles. Pour signer et découvrir l’appel, c’est ici

Un récent collectif citoyen s’est créé sur cette question : Plus de climat dans les médias. Ils et elles se sont donné.es pour mission de suivre le traitement de l’urgence climatique par les JT et les chaînes d’informations en continu et d’interpeller ces dernières. Et ils ont également lancé une pétition ici.
Voici leurs comptes Instagram Twitter Facebook pour suivre l’avancée de leur travail.

Un autre collectif s’est créé récemment : Quota Climat. Un manifeste, mené par trois collaboratrices parlementaires, issues de différents partis, qui réclame l’instauration d’un quota climat avec un minimum de 20 % de l’espace audiovisuel disponible réservé à la question climatique. Pour retrouver le manifeste, c’est ici.

En attendant que nos appels soient entendus et que le prochain rapport du GIEC fasse la UNE de tous les médias durant des semaines, c’est important de mettre en avant les médias qui en parlent déjà ! Surtout avec une éléction présidentielle qui arrive à grand pas.
On vous conseille fortement le média Vert, un média indépendant qui traite de l’écologie au sens large. Il ont deux formats de newsletter, permettant de recevoir des actualités quotidiennement ou de façon hebdomadaire.
Vous pouvez évidemment les retrouver sur les différents réseaux, et en attendant que votre curiosité aille y jeter un œil, on vous conseille ces articles directement liés à notre sujet : ici et ici.

Pour continuer dans la rubrique médias qui parle du climat, on vous conseille le travail de Blast (également un média indépendant), et particulièrement de Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur la question. De nombreux sujets sont traités en vidéos, toujours avec rigueur et pertinence ! 
Vous pouvez directement la suivre sur ces réseaux (Twitter et Instagram) et sinon la chaîne de Blast est ici.
Elle a animé en compagnie de Jean Massiet, (animateur sur twitch d’une émission politique) il y a quelques jours “Le débat du siècle”, une émission où les candidats à l’élection présidentielle ont été interrogées sur le rapport du GIEC, leur programme sur l’écologie… Vous pouvez retrouver ça ici.
Et ci-dessous une vidéo sur la question du déni climatique, en rapport avec Don’t Look Up.

D’autres médias plus ou moins jeunes et plus ou moins petits se développent sur la question climatique. On vous a présenté au-dessus ce qui nous parait être deux essentiels, mais nous vous en partagerons d’autres, notamment sur notre Instagram où nous essayons de mettre en avant les contenus et initiatives que nous validons ! 

Cette démarche de solliciter les médias, s’inscrit évidemment dans une urgence climatique, mais à très court terme dans une optique où la présidentielle est dans quelques semaines. On aimerait que les candidat.es soient bien plus interrogés sur leur programme, plutôt que de voir toujours les mêmes thèmes sur la table. A défaut de voir la situation s’améliorer d’ici là, on vous partage le travail du Réseau Action Climat qui propose 7 axes pour le climat en vue des prochaines échéances électorales : Transports, Industrie, Agriculture et l’élevage, Rénovation des bâtiments, Transition énergétique, Agir à l’international, et Verdir le budget de l’état.
On adhère à la démarche et aux idées, et on se dit qu’avoir ces axes en tête pourra peut être vous aider au moment d’aborder les programmes : si ça ne vous dira pas forcément pour qui voter, ça vous aidera peut être à savoir pour qui ne pas donner votre voix. Pour retrouver leur travail c’est ici.

Et pour conclure, on vous laisse avec une vidéo d’Extinction Rebellion. L’association, qui mène des actions directes de désobeissances civiles, a organisé une action devant France télévision, nommée “Au C(h)oeur de l’info” (plus d’informations ici).
Les militant.es d’Extinction Rebellion mais également de plusieurs autres associations et acteurs.trices impliqué.es ont donc projeté ce faux JT devant le siège le 21 février 2022, dans le cadre de leurs actions spéciales médias.

Aventures sans voitures  récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures : Une famille parisienne pas comme les autres

On essaye de vous partager de temps à autre des témoignages d’aventures sans voitures, pour inspirer et montrer que partir en vadrouille en laissant son bolide au garage, c’est possible, malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer.
Aujourd’hui, article un peu spécial puisqu’on ne vous parle pas d’une aventure, mais d’une famille qui adore partir à l’aventure !
Charlotte et sa famille ont pris l’habitude de partir sans voiture personnelles. On trouvait ça intéressant de partager son histoire. Avec toujours la volonté, non pas de se comparer aux autres, puisque chaque personne fait face à des obstacles différents, mais plutôt de s’inspirer mutuellement.

Peux-tu te présenter en quelques lignes avec votre famille ?

Paul et moi avons 42 ans. Nous avons 2 enfants : Aimée 5 ans 1/2, James 10 ans 1/2. Nous vivons dans un quartier très populaire et cosmopolite dans le nord de Paris. Les enfants sont parisiens. Je suis venue travailler à Paris en agence de design et branding, après des études à Marseille, une adolescence à Pau et une enfance en Norvège, Rép Congo, Cameroun, Italie. 
Je ne sais pas si c’est plus le rejet de l’industrie pétrolière, les dessous du marketing agroalimentaire ou la responsabilité de parent, mais la consommation ne m’a jamais consolée. Il y a 10 ans on a commencé à exécuter les petits gestes qui vont bien. Il y a 5 ans j’ai perdu ma mère quelques semaines après la naissance d’Aimée : grande colère, plus de radicalité dans mes choix de vie et professionnels (je refuse les projets de greenwashing, je travaille moins mais mieux). Aujourd’hui, nous n’allons dans des magasins de l’agro industrie que en station de ski, compost, amap, vrac … Récupération seconde main, réparation pour les vêtements et équipements … moins mais mieux. Pour l’épargne, l’énergie et le numérique : pas encore eu le courage.
Pour les transports : Paul n’a pas le permis et moi je déteste conduire. Nous n’avons pas de voiture. Dans Paris et en île de France nous nous déplaçons en vélo et en train. Les enfants circulent sur leurs vélos en ville depuis qu’ils savent pédaler. Ville du quart d’heure, pistes cyclables à gogo, zones piétonnes, circulation fermée devant les écoles et le week-end, bref la ville et la vie sans voiture. Nous voyageons donc en train, presque plus du tout en avion. Nous avons soutenu le retour des trains de nuit, parce qu’avec des minus c’est vraiment le meilleur moyen de transport. Avant le départ du train, c’est vélo, transport en commun ou taxis. A l’arrivée, il y a rarement des transports en commun efficaces, donc soit on prend un taxi, soit on loue une voiture à des particuliers, soit on vient nous chercher (là on est la famille lourdingue). Si on emprunte ou loue une voiture ce sera des petits modèles.

Depuis quand avez-vous commencé à vous rendre en montagne ? Est-ce que vous y allez souvent ?

Avoir des enfants ne nous a pas arrêtés à aller en montagne : Aimée a fait ses premiers pas dans la vallée d’Aspe devant des brebis. J’ai été élevée “dehors” tous les week-ends, toutes les vacances, en toutes saisons sous toutes les latitudes, dans tous les paysages. Quand on rentrait d’Afrique, on passait souvent dans les Alpes au début de l’été pour se rafraîchir, se refaire une santé. En Italie, nous avons passé pas mal de week-ends dans les Abruzzes. Paul avait un rapport avec la montagne strictement lié à la glisse au snowboard. Depuis un peu plus de 5 ans, il s’exerce à l’escalade, il a embarqué les enfants dans cette pratique. Je pense qu’au moins un week-end par mois, nous passons une journée dans les forêts autour de Paris à marcher, à être dehors. Sinon je vais à Pau avec les enfants environ trois semaines par an, et là nous partageons avec mon père les balades de toujours, les paysages qui font du bien. L’hiver nous usons et abusons des possibilités de séjour aux Arcs dans l’appartement de la famille de Paul. Pour un week-end ou toutes les vacances, avec ou sans les enfants, ou les enfants avec leur grand-parents en un coup de train, hop on y est (on a hâte que les trains de nuit soient rétablis). Paul part de son côté en week-end rando ski / splitboard avec des amis 1 à 2 fois dans l’hiver.
L’été nos vacances familiales nous 4, se déroulent en montagne Pyrénées, Alpes, Massif Central … : la tente, les cordes, les chaussures de montagne, un vieux maillot. La clef de voûte de ces vacances sont les 4 ou 5 jours d’isolement en itinérance, peut être avec un âne, sinon dans une cabane. Pour nous qui sommes parisiens, notre quête utopique en montagne est l’espace de la plus grande liberté d’évolution possible (pour nous humains, comme pour les végétaux et les animaux, et surtout pas de densité humaine).

D’où vous vient cette passion pour la montagne ?

Pour ma part c’est une sensibilité, un romantisme, un souvenir en héritage. Je cherche à transmettre aux enfants le goût des paysages, du dehors, de la marche, de l’air dans les cheveux, d’être à l’extérieur parce que j’ai l’intuition que c’est là que l’on trouve sa place. Je préfère les paysages de montagnes parce qu’ils sont moins “anthropisés” que les bords de mer où nous nous sentons oppressés. Paul y trouve de l’adrénaline. James y trouve l’espace pour souffler loin des contraintes sociales et colères. Aimée nous retrouve nous pour elle toute seule.

Depuis quand avez-vous décidé de vous y rendre sans voiture ? Qu’est-ce qui a poussé cette démarche ?

En fait au départ on a pas vraiment décidé, puisque pour nous c’est plus simple sans voiture, puisqu’on en a pas. A la naissance de James “tout le monde” nous a dit qu’on n’y arriverait jamais sans voiture. Puis “tout le monde” a enregistré que l’on était les lourdingues sans voiture, qu’il faut dispatcher dans les voitures pas pleines, qui demande à quelle heure passe le bus, qui râlent parce qu’il n’y a pas de taxis… On a fait du stop mais à 4 c’est pas évident.
On utilise la voiture quand il n’y a plus de train ni de bus possibles. Quand on a pas d’autres choix que la voiture, on a tendance à l’utiliser comme un camp de base : garée (enfin), et de là nous conservons nos habitudes de déplacement à pied pour les courses, les loisirs … Je crois que ce qui nous pousse à cette démarche c’est l’impression qu’une voiture c’est que des contraintes de temps, l’obligation de suivre une route, de se parquer à endroits fixes, l’agressivité …
J’ai l’intuition que sans voiture, ou sans voiture systématiquement, on a accès à des interstices, des aventures, des possibles moins confortables mais plus libres. Moins prendre l’avion participe aussi de ce constat. Ne pas rouler sur les autoroutes aussi. Préférer les TER aussi. Bref sans voiture, c’est plus facile de prendre les chemins de traverse, de tracer son itinéraire, même juste là à côté.

Quels sont les principaux changements que vous avez pu observer en termes d’organisations, les principales difficultés à prendre les transports en commun ?
Est-ce que vous observez des avantages, en dehors de l’impact environnemental positif ?

La principale disposition que l’on a dû prendre, c’est avoir les bons sacs à dos : bonne contenance, bonne portabilité, un pour chacun. Savoir faire les sacs. Paul a choisi du matériel de montagne et camping pour nous tous de qualité supérieure léger et compact, calé sur l’équipement dit “mule”. De mon côté, je priorise toujours le confort des enfants : les bons jeux, avoir assez chaud, être protégé du soleil et de la pluie, ne jamais avoir faim et soif.
L’avantage que j’observe, c’est la confiance en notre capacité à vivre avec peu de choses, à ne pas s’embarrasser du superflux, à être libres.

Qu’est-ce que vous aimeriez voir comme changements dans les années à venir pour faciliter l’utilisation des transports en communs pour se rendre à la montagne ?

Plus de transports en commun, beaucoup plus de train de nuit, plus de petites lignes de trains, plus d’arrêts en pleine nature (comme à Fontainebleau), plus de place dans les trains pour les vélos et le matériel de ski, moins de pavillons et de zones commerciales qui font qu’on a l’impression de devoir marcher une plombe avant de pouvoir respirer enfin. Le retour de la culture du “stop” pour le dernier km.
Plus de possibilité de nuits en itinérances, bivouacs ou chambres d’hôtel simples ou chambre chez l’habitant, spontanéité dans le voyage…

Vous pouvez suivre Charlotte et les aventures de sa famille sur Instagram ici.

On vous rappelle que vous pouvez trouver sur notre site un outil permettant de réserver des trajets entiers en quelques clics sur notre page Se Déplacer : https://protectourwinters.fr/se-deplacer/

Et sinon, n’hésitez pas à nous partager vos aventures sans voitures sur les réseaux ou par mail (team@protectourwinters.fr , ou à adhérer à notre asso pour nous soutenir ici !