Protégeons nos Hivers : La Capsule Hivernale

Protégeons nos Hivers : La Capsule Hivernale

Protégeons nos Hivers : La Capsule Hivernale !

Notre travail chez Protect Our Winters France prend différentes formes : de l’information au plaidoyer, de l’inspiration à l’action collective… On a pris la parole sur différents sujets, du GIEC aux diverses élections, de la mobilité aux questions démocratiques, en essayant toujours de porter la voix de notre communauté. Tout ce travail, il s’est toujours inscrit dans une démarche d’allier différents leviers, dans un seul et même but : faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique. Aujourd’hui, on vous partage le lancement d’un projet symptomatique de ce que représente pour nous le mouvement Protect Our Winters : la Capsule Hivernale !

Les interviews déjà disponibles de Chloé Trespeuch, de Vivian Bruchez, d’Emily Harrop et des frères Ladevant !

La Capsule Hivernale, c’est quoi ?

Le projet de Capsule, c’est un engagement et un message de la part d’athlètes liés à l’hiver, matérialisés par un objet qui leur est cher à travers leurs pratiques. 
On a sollicité des sportifs qui s’engagent de différentes façons dans leurs vies, à illustrer leur envie de protéger nos hivers à travers le placement d’un objet qui leur est cher et a toute son utilité aujourd’hui, en 2022, dans une capsule temporelle. L’objectif est clair : faire en sorte que cet objet soit toujours utile dans le futur.

La Capsule hivernale, créée en acier recyclé et inspirée du flocon de neige, avec 6 faces, pour 6 athètes et 6 projets, est donc né suite à l’envie de créer un projet aussi fort symboliquement que concrètement.
Différents acteurs, amoureux de la montagne et du milieu outdoor, pour qui le combat de POW trouve un fort écho, étaient motivés par ce projet et ont aidé à l’émergence de cette campagne, de la réalisation de la capsule à la réalisation des images : on remercie pour ça Noir Global, Jour Blanc et la Fondation POMA !
L’art a sa carte à jouer en faveur de l’écologie, pour défendre le vivant et cultiver un autre imaginaire, cette campagne souhaite en être une illustration.

 

Un symbole fort pour cultiver un imaginaire d’actions

 

Quand on parle de s’engager pour le futur, on touche du doigt à la fois à quelque chose de terriblement crucial et quelque chose de parfois trop abstrait. Les conséquences émergent les unes après les autres et nous impactent de plus en plus directement, les données sont de plus en plus nombreuses, détaillées et les axes à améliorer de mieux en mieux défini… et pourtant, nous sommes encore loin aujourd’hui d’être aux portes des changements nécessaires.

Nous pensons chez POW, que pour entraîner toujours plus de monde dans la lutte, il faut que les messages et les actions soient multiples, que l’on touche différentes sensibilités et agissent sur différents timings : de l’action la plus concrète possible demain à l’aube, à la construction d’un nouvel imaginaire concernant la transition à amorcer et la société vers laquelle tendre. 

Ce projet de Capsule, il débarque avec l’ambition de rentrer par la porte imaginaire et inspiration et, de glisser vers des engagements palpables. Il est issu de l’envie d’utiliser la dimension artistique pour porter un message fort ! A l’instar du film Conscience que nous avons produit, où Gaetan Gaudissard va à la rencontre d’autres athlètes afin d’allier le message à la performance sportive, nous avons entraîné des athlètes dans cette campagne afin d’allier le beau, le symbolique aux messages forts et aux engagements concrets.


Des athlètes imparfaits, mais engagés

Dans notre société, on a plutôt l’habitude de voir des athlètes représentés à travers les images comme des modèles à suivre, des exemples. On va chercher des sportifs pour vendre des voitures, des parfums… Ces derniers ne sont vus et utilisés que par leur prisme de professionnels, jamais par celui de citoyens.
Pour autant, chez POW on n’est pas là pour vendre des skis ou faire la promotion de quoi que ce soit qui nous rapporterait de l’argent. On est là pour parler du sujet qui est de loin le plus difficile à aborder avec des sportifs : l’écologie.
La tâche est complexe, d’aucuns nous diraient que c’est une mauvaise idée.
La question se pose : comment parler d’écologie avec des gens qui ne sont pas parfaits à ce niveau là ?
Comment aborder cette question avec des gens qui sont loin de pouvoir incarner cette image d’exemple exempt de tout reproches ?
Les éléments de réponses sont multiples, mais ce qui nous a décidés, c’est avant tout leur volonté de s’engager malgré cela. On a sélectionné 6 athlètes qui, à côté de leurs pratiques, se sont engagés dans des projets liés à une démarche environnementale. Si vous nous suivez, vous savez que chez POW on ne prône pas vraiment la politique des petits pas individuels, on n’est pas vraiment du style à fermer les yeux sur certaines questions sensibles, notamment l’avion. On prend la parole et on se mobilise pour que des actions collectives aient lieu et que des changements majeurs émergent.

Ces changements majeurs, ils ne pourront émerger que si la voix qui défend le climat et plus largement le vivant, ne cesse de grandir, beaucoup plus rapidement et beaucoup plus fort qu’actuellement. Pour y arriver, on a donc besoin de personnes qui décident de s’engager avant d’attendre d’être parfait. On a besoin de voir les athlètes davantage comme des citoyens – avec certes un mode de vie à part – mais des défauts qu’on doit collectivement s’aider à corriger, sans pour autant transiger sur des actes qui iraient dans le sens inverse de la direction que doit prendre la défense du climat. Il y a une réelle nécessité de cohérence entre les actes et les mots pour pouvoir prendre la parole sur ce qui représente le plus grand défi de l’histoire de l’Humanité.

Aujourd’hui, on vous partage une campagne avec 6 athlètes qui, à notre sens, ont cette cohérence de par leurs volontés de s’engager à travers leurs projets. Et ces projets on va vous les faire découvrir avec des interviews de chaque athlète, une analyse de chacun des sujets… Tout ça à retrouver à travers la suite de la campagne !

En attendant, on vous laisse avec la liste des athlètes ⬇️


Chloé Trespeuch (snowboard)

Membre de l’équipe de France de snowboard cross et double médaillée olympique, Chloé Trespeuch est fondatrice de l’association environnementale “Ecoglobe”. Témoin de la fonte des glaciers sur lesquels elle s’entraîne, l’athlète originaire de Bourg Saint Maurice met en œuvre des actions locales pour sensibiliser à l’impact du réchauffement climatique sur la pratique du sport.

Vivian Bruchez (ski de pente raide)

Guide de haute montagne et professeur à l’École Nationale de Ski et d’Alpinisme, Vivian Bruchez met à profit sa pratique du ski de pente raide pour mesurer la qualité de l’air en altitude. Un engagement envers la montagne que le natif de Chamonix a popularisé à travers l’ouverture de nombreuses premières descentes à ski ainsi qu’un travail documentaire comme le film éco-responsable “Diamant des Alpes”.

Liv Sansoz (alpinisme)

Double championne du monde d’escalade et première femme à réaliser l’ascension des 82 sommets de plus de 4000 mètres dans les Alpes, Liv Sansoz est engagée dans la préservation de l’environnement de longue date. Membre de l’association Protect Our Winters France depuis ses débuts, elle transmet son respect de la nature et sa volonté d’agir en conscience à travers son métier de guide de haute montagne.

Emily Harrop (ski d’alpinisme)

Membre de l’équipe de France de ski-alpinisme et détentrice de la coupe du monde de la discipline, Emily Harrop est l’auteure d’un mémoire sur l’implication des marques outdoor dans la préservation de l’environnement. Une voie ouverte par l’étudiante savoyarde pour ouvrir les consciences dans le milieu professionnel.

Frères Ladevant (escalade sur glace)

Champions du monde d’escalade sur glace et auteur d’ascensions extrêmes, Tristan et Louna Ladevant sont unis par leur corde autant que par leur engagement pour la préservation de l’environnement. Premiers athlètes français à participer au mouvement “1% pour la planète” les deux frères proposent une nouvelle vision de l’exploration en montagne à faible empreinte carbone.

François D’Haene (ultra trail)

Quatre fois vainqueur de l’ultra trail du Mont Blanc et détenteur de records sur des courses longue distance, François D’Haene est créateur du projet “Ultra Spirit”. Une aventure d’un nouveau genre imaginé par l’athlète d’Arêches-Beaufort pour faire découvrir l’environnement montagnard à travers la pratique de l’ultra trail.

 

Prochain rendez-vous, Lundi 7 novembre avec l’interview de Chloé Trespeuch !

Pourquoi les sommets verdissent-ils ?

Pourquoi les sommets verdissent-ils ?

Pourquoi les sommets des alpes verdissent-ils ? 

L’avez vous remarqué lors de vos randonnées estivales ? Les sommets de nos montagnes changent avec le temps : ils verdissent un peu plus chaque année ! Ces vingt dernières années, le réchauffement climatique et la hausse des températures en été ont permis à la végétation de proliférer et de gagner du terrain en altitude donnant une apparence plus verte à certains sommets. Ce phénomène reste assez peu connu, pourtant il est conséquent et continue de s’amplifier. C’est pour ça qu’on vous en parle aujourd’hui !

 

Lorsque l’on pense aux conséquences du réchauffement climatique sur les montagnes, on pense plutôt à la diminution de la durée d’enneigement, la création de zones de sécheresses ou encore l’apparition de lacs. Mais un autre phénomène majeur se produit également : la prolifération de la végétation en altitude.
Une équipe de chercheurs internationaux, dont certains travaillant à l’université Grenoble Alpes et à l’Université Savoie Mont Blanc se sont penché sur le sujet. Ils ont étudié l’évolution de la végétation aux sommets des alpes sur ces quarante dernières années  et ont publié leurs résultat dans une revue scientifique : “Global Change Biology”.

Sur ces quarante dernières années, les satellites ont permis d’observer l’étendue de la neige et de la végétation au fil du temps sur les zones ciblées alors que les relevés sur site ont servi à mesurer la variation de l’épaisseur du manteau neigeux. Pour quantifier la présence de végétation, les chercheurs se sont basés sur l’analyse de longueurs d’ondes, particulièrement celle de la chlorophylle, un pigment principalement présent chez les plantes.

Le verdissement des sommets alpins est un phénomène qui se produit depuis une vingtaine d’années. On l’observe au dessus de la limité supérieure des forêts. Mais il se produit surtout dans certaines zones géographiques particulières : des versants pierreux face au Nord au dessus de 2200m d’altitude. Ces zones propices à la colonisation des plantes sont nommées « points chauds de verdissement ». Les massifs de l’Oisans ou le Mercantour dans les Alpes du Sud sont des exemples caractéristiques de points chauds de verdissement.

 

Comment se passe cette prolifération végétale ?

À cause du réchauffement climatique  les périodes de végétations sont plus longues et les précipitations tombent sous forme de pluie au lieu de neige. Ces facteurs permettent à la végétation de se développer de s’implanter dans un milieu qui lui était initialement hostile.
Les chercheurs ont caractérisé cette prolifération de trois manières différentes :

– Des plantes ont poussé là où il n’y en avait pas avant. Certaines espèces végétales grandissent et se densifient
– D’autres espèces ont migré et se développent à des altitudes plus élevées que leurs altitudes d’origine.

– Attention ce phénomène n’est pas homogène. le verdissement de certains sommets et l’évolution des écosystèmes concernés sont aussi soumis aux conditions locales, notamment la durée d’enneigement, la quantité d’eau présente, la qualité des sols ou encore l’activité pastorale.

 

 

Quelles sont les conséquences ?

Ce phénomène n’est pas sans conséquences. En effet c’est toute la biodiversité locale qui est affectée. La présence d’une nouvelle végétation sur ces terrains impact fortement les habitats des espèces spécifiquement adaptées au milieu alpin. C’est tout l’écosystème global qui en souffre
De plus, la neige réfléchit jusqu’à 90% des rayons du soleil alors que les végétaux en absorbent une grande partie. L’énergie lumineuse absorbée par les plantes sera ensuite libérée sous forme chaleur. Un cycle se crée alors avec une hausse des températures qui entraîne à son tour une diminution du manteau neigeux et favorisant comme on l’a vu la prolifération de la végétation dans de nouveaux espaces.
Ce phénomène peut aussi impacter la quantité d’eau potable disponible. Une grande partie de l’eau que l’on consomme est stockée sous forme de neige en altitude, or si cette neige fond de manière précipitée toute cette eau se trouvera dissipée dans les rivières et ne sera plus propre à la consommation.

 

 

Pour aller plus loin sur le sujet, on vous partage des sources ici, ici ou encore ici.
En apprendre davantage sur les écosystèmes qui nous entourent, c’est une des clés pour passer à l’action. On trouve ça important de mettre en lumière différents sujets, différents éléments de compréhension pour alimenter nos connaissances et par effet boule de neige notre envie d’agir ! Alors on continuera au maximum de vous proposer à la fois de l’information, de l’inspiration et des outils pour passer à l’action.

 

Jets privés : Et la justice sociale dans tout ça ?

Jets privés : Et la justice sociale dans tout ça ?

JETS PRIVES : Et la justice sociale dans tout ça ?

Les jets privés ! Ah, notre sujet préféré du moment ! On a pris un peu de temps avant de vous en parler, car comme souvent on aime bien attendre de voir les différentes réactions et prises de positions sur ce genre de sujet. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a pas été déçu ! Deux camps s’opposent :
– d’un côté, les amish-bobo-écolo-radicaux qui voudraient le taxer, voire l’interdire, en criant sur tous les toits que les riches seraient de gros pollueurs avec leurs gros avions
– de l’autre, les membres du gouvernement et autres gens rationnels, ceux qui luttent “VRAIMENT” contre le réchauffement climatique en expliquant que c’est un faux sujet qui ne concerne que quelques dixièmes de pourcent d’émissions de GES à l’échelle du pays.

Alors, on en pense quoi chez POW ?! Que disent les chiffres ? Est-ce que c’est vraiment important les jets, alors que l’extrême majorité de la planète est trop pauvre pour les prendre ? Il fallait qu’on prenne le temps d’en parler, pour recentrer le débat et répondre aux “arguments” qui volent par-ci par-là depuis quelques jours.

D’abord, d’où on part ? Le sujet des jets privés est mis sur la table depuis quelques mois grâce à des comptes qui partagent publiquement les vols en jets privés de milliardaires, comme “l’avion de Bernard” sur Instagram. L’objectif de la démarche est de sensibiliser sur l’impact colossal des plus grosses fortunes et “rendre visible l’injustice climatique par un exemple simple : les déplacements”. Parce que oui, l’impact des jets est monstrueux et loin de toutes politiques publiques.
Un rapport, publié en mai 2021 par l’ONG Transport & Environnement, montre des chiffres affolant :
– un jet privé serait entre 5 et 14 fois plus polluant que des avions commerciaux (par passager)
– un jet privé peut émettre environ 2 tonnes de CO2… par heure, soit le total du bilan carbone qu’un français devra émettre en 2050

Et des chiffres qui pourraient vous assommer pour le week-end, il y en a à la pelle.
En 2019, un vol sur dix au départ d’un aéroport français était un jet privé. Et la MOITIÉ réalisaient un vol de moins de 500km. Autant vous dire que sur de telles distances, le comparatif explose en vol. Comme le montre le très bon graphique de Vert, pour faire Paris-Nice, c’est 3,46kg de CO2 en TGV, contre 3140kg en jet, soit presque mille fois plus.

 

 

Face à ce sujet, le député Julien Bayou a lancé une pétition pour interdire l’usage des jets privés et a l’intention de faire une proposition de loi pour y arriver.
Mais où est le problème alors ? Les jets privés sont le transport le plus polluant de très loin, et si vous suivez POW depuis un moment vous le savez : le transport est le 1er secteur d’émissions de GES en France. Cela devrait donc faire consensus. Sauf que…

La défense du gouvernement, à l’instar d’Elisabeth Borne, pointe du doigt que les jets privés, à l’échelle globale, ne seraient qu’une toute petite partie des émissions.
A quoi bon s’en occuper alors ? Agnès Pannier-Runacher, notre ministre de la transition énergétique, va même jusqu’à expliquer au micro de France Inter pourquoi “le fait que les écologistes en fassent un combat montre à quel point ils sont à côté de la plaque “.

Oui c’est vrai, pourquoi interdire les jets alors que c’est une partie infime des émissions en fait ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, de nombreuses personnes sont montées au créneau pour défendre les jets privés : ce serait une privation de liberté, cela ne concerne que 0,04 % d’émissions mondiales, les milliardaires créent de l’emploi bla bla bla… Et ce par énormément de personnes qui ne voyageront jamais en jet privé !
Mais le simple fait de proposer d’interdire quelque chose fait frissonner tout un pan de la population. Nous sommes en période de crise ? D’accord, mais ne touchez pas aux jets privés, ne touchez pas au golf, ne touchez pas aux yachts…
Balayons un peu les arguments. Sur l’emploi, on connaît la chanson ! Le chantage au chômage est parmi les arguments les plus utilisés quand il s’agit de défendre les entreprises et de préserver le statu quo.
Mais alors l’utiliser ici, c’en est presque surréaliste. Pourtant, c’est bien ce qu’a fait Olivier Veran. Attention, ceci est une cascade réalisée par un professionnel, n’essayez pas de reproduire ça chez vous.

Malheureusement, il suffit de se rendre dans les espaces commentaires Twitter de posts sur les jets pour se rendre compte que ce genre d’argument est répandu.

Pourtant, dire “oui mais des emplois sont concernés”, c’est :
1/ Nier la part que représente les jets privés dans les voyages purement loisirs. On vous renvoie vers la dernière enquête Mediapart sur le sujet (vidéo en libre accès), ou les données publiques des comptes cités plus haut.
2/ C’est tout simplement vouloir que rien ne change. Si des changements entraînent des suppressions d’emplois, la transition en créera également énormément. Plus on anticipera, moins les changements seront brutaux. Car, spoiler : quand des cultures seront détruites, des forêts brûlées, des secteurs totalement mis à l’arrêt, vous lui expliquerez comment au changement climatique qu’il doit se calmer car il va créer du chômage ?

 

Balayons également tout de suite ce qui a pu être mentionné par certains membres du gouvernement : ne pas interdire mais éventuellement taxer davantage.
On parle d’une tranche de la population pour qui l’argent est quasi illimité, qui pense vraiment que taxer davantage aura pour effet de réduire ces pratiques ? Selon le même rapport, un propriétaire de jet privé moyen possède une fortune de 1,3 Milliard d’euros.

Taxer les plus aisés reste un symbole pour donner l’impression que tout le monde est mis à contribution en fonction de ses moyens et de son empreinte carbone. Mais les plus aisés peuvent se permettre ce type de transport. L’incitation prix aura alors peu d’impact, ne permettant pas de baisser le nombre de vols et les émissions de CO2

Aurélien Bigo

Chercheur sur la transition énergetique des transports


Le GIEC dit très clairement que TOUS les secteurs doivent évoluer. Alors que ce soit pour défendre des emplois ou en disant “oui mais ça ne concerne que x%” d’émissions de GES, cela ne tient pas de défendre les jets privés. C’est bien à cause de cette politique du “le voisin d’abord” qu’on en est là actuellement. On fait face à un problème systémique, cela ne suffira pas de taxer un peu plus ceci, ou de demander gentiment cela.
Et quand on voit comment Yamina Saheb, autrice de rapport du GIEC sur BFMTV, se fait attaquer par une éditorialiste sur le sujet, on se demande comment peut-on parler d’écologie en France aujourd’hui ?
Les jets privés sont le symbole ultime d’une inégalité sociale et écologique, si l’on ne peut pas y toucher, on ne peut toucher à rien…

En fait, la seule bonne manière de parler d’écologie pour notre gouvernement, c’est de cibler le pan de la population plus large, à commencer par les ménages les moins aisés. Comme lorsque Agnès Pannier-Runacher, nous expliquait il y a quelques mois que les français n’avaient pas les bons réflexes pour sauver la planète, “comme lorsqu’on ferme la lumière mais qu’on va envoyer un mail un peu rigolo à nos amis avec une pièce jointe, et qu’on aura consommé beaucoup plus d’énergie”.
Au-delà de l’aspect purement erronée d’une telle intervention, pointer du doigt le mail avec pièce jointe paraît davantage OK que de s’attaquer aux jets privés. Quand Emmanuel Macron parle de la fin de l’abondance, il semble plus logique pour les membres du gouvernement de parler de couper le wifi, ou encore de mettre un pull, que de cibler le bilan carbone des milliardaires, pour tous les arguments énoncés plus haut.

Tous ces arguments, qui se veulent être clamés par des gens rationnels, face à des partisans de “l’écologie punitive” nient la réalité climatique et surtout, nient le fait qu’il n’y aura pas de transition écologique sans JUSTICE SOCIALE.
Alors petit rappel sur ce que c’est, la justice sociale.
La justice sociale, c’est considérer que les efforts des citoyen.nes doivent être proportionnels à leur impact.
La justice sociale, c’est créer une transition énergétique qui ne laisse personne sur le carreau, pendant que d’autres sont intouchables. 
La justice sociale, c’est avoir en tête que + de 12 millions de Français.es sont en situation de précarité énergétique quand on évoque la nécessité de baisser le chauffage.
La justice sociale, c’est être capable d’imposer des mesures drastiques aux personnes avec un bilan carbone de plusieurs milliers de tonnes par an, quand les 50% les plus pauvres en France ont une empreinte moyenne de 5 tonnes.

Aujourd’hui, le rapport sur les inégalités mondiales montre à quel point il existe des disparités en termes d’impacts selon les revenus. Pourtant, c’est bel et bien les pays les plus pauvres ou les pans de populations les plus pauvres qui sont et seront les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique.
Alors le message n’est pas de dire “tant que les plus riches ne feront rien, on fera rien”. Chez POW on se bouge toute l’année pour agir à différentes échelles, il est évident que chacun doit faire des efforts sans attendre que le voisin ou l’autre là bas fasse le premier pas. Mais il est criminel de laisser croire que chacun a les mêmes efforts à faire.

La justice sociale, c’est avoir tout cela en tête quand on aborde la transition écologique.

Interrail, l aventure façon POW !

Interrail, l aventure façon POW !

INTERRAIL, l’aventure façon POW !

Cet été, je (Trevis, le responsable éditorial de ton asso préférée) me suis lancé dans un périple avec un Global Ticket Interrail, ce pass qui permet de prendre le train partout en Europe, une bonne façon de découvrir plein de pays sur les rails. Alors que ce soit pour vous donner envie, ou pour en savoir plus sur cette façon de vadrouiller, je vous partage mon expérience !

Alors pour poser le tableau et vous en dire un peu plus sur mon rapport à Interrail, j’avais découvert ces tickets il y a quelques années, en partant pour un trip uniquement Grande-Bretagne. Car oui, Interrail c’est des tickets pour l’Europe entière, mais il existe également une multitude de billets qui donne accès à tous les trains d’un seul pays (ou d’une zone géographique, comme le Bénélux ou la Grande-Bretagne). J’avais fait un trip de 20 jours entre l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays de Galles, je ne partais donc pas de zéro en terme d’organisation. Alors quand je suis tombé sur l’offre anniversaire à l’occasion de leur 50 ans (on reparlera de l’argent plus bas) avec ma copine on s’est dit que c’était l’occasion de viser un voyage plus grand !

C’est comme ça qu’on a commencé à se lancer sur des idées de pays à faire à travers l’Europe Centrale. On avait “que” 15 jours, donc le nombre de pays devait être limité… mais ça c’était sans compter sur notre incapacité à se décider ! Donc rapidement on est parti sur un plan “se débrouiller pour profiter d’un maximum de pays en le moins de temps possible”. On a pris la carte d’Interrail (ici) et on a réfléchit au trajet qu’on pourrait faire, en optimisant notre parcours du mieux que possible !
Résultat ? Le programme sera l’Allemagne avec Berlin, la République Tchèque avec Prague, l’Autriche avec Vienne, la Slovénie avec Ljubljana, la Croatie avec Zagreb et Split, et l’Italie avec Gênes, les Cinque Terre et Milan… Et ce en partant le vendredi 29 juillet au soir et en repartant le lundi 15 au matin. Les vacances pour se reposer, ce sera pour plus tard !

Là vous vous dites peut-être que pour un tel programme, il faut une organisation rodée plusieurs mois à l’avance… Alors je rassure celles et ceux dans le fond qui n’ont pas cette habitude, l’organisation du voyage a commencé 15 jours avant le départ ! Etant donné que je connaissais déjà Interrail, je me suis dit “pas de problèmes, ce sera simple”.
Sauf que je n’avais pas pris en compte : le fait qu’on était au mois d’août, que je faisais beaucoup + de pays, qu’avec l’offre 50 ans énormément de personnes auraient des pass, que de nombreux trains seraient à réservation obligatoire… Bref, malgré les maux de têtes que ça a amené, le plan est prêt, c’est parti pour l’aventure !

L’heure du départ est arrivée, premier arrêt, Berlin ! On part de Bourgogne direction Paris, puis Paris-Strasbourg, Strasbourg-Offenburg, Offenburg-Cologne de nuit, puis Cologne-Berlin pour une arrivée en milieu de matinée sur la capitale allemande. Le trajet le plus long du voyage pour commencer ! (Pour celles et ceux qui voudraient découvrir Berlin, je vous rassure ce périple n’est pas le seul moyen de s’y rendre, vous pouvez facilement trouver un trajet avec un seul changement en journée et ce sera relativement rapide)
Deux jours dans la capitale, évidemment c’est peu pour faire le tour, mais c’est déjà bien pour s’imprégner de l’histoire que cette ville contient. Au-delà des différents monuments et mémorial, si vous y alliez, ne ratez pas East Side Gallery, un morceau du mur de Berlin de 1,3km de long, entièrement recouvert de street art d’artistes du monde entier. Tellement fort et symbolique.

Après Berlin, direction Prague ! Rien de plus facile que de passer de la capitale allemande à la capitale tchèque, un train direct en quelques heures et le tour est joué. Si vous visez un trip autour de l’Allemagne, Prague est un détour obligatoire ! Plus belle capitale de notre voyage, je pourrais écrire un article juste sur cette ville. C’est la destination où l’on est resté le plus longtemps (3 jours) et c’était le bon choix. Prague a en plus le génial avantage de se parcourir très facilement à pied en se perdant dans les différentes ruelles, à la découverte d’une culture et une histoire du pays extrêmement riche et encore très récente (on avait sollicité un guide français super cool pour des visites originales, ça a tout changé dans notre séjour), une architecture complètement dingue… Si en plus vous aimez la bière (avec modération bien sûr, même si ce n’est pas le mot préféré des Tchèques qui sont les plus gros consommateurs du monde), Prague est le paradis qui vous attend.

Après Prague, escale rapide à Vienne, juste une journée ! Comme le trajet précédent, train direct assez facile, rien à signaler. Sinon, il est évidemment difficile de parler d’une ville en y restant si peu de temps, mais si c’est une capitale qui vous tente, sachez qu’elle est depuis peu accessible en train de nuit depuis Paris ! Un bon moyen de mettre un pied en Autriche… ou de faire une escale avant Prague ahah !

Après Vienne, Ljubljana ! Là on est sur un trajet un peu plus long (environ 7h), mais c’est direct, et surtout vous passerez par le chemin de fer Semmering : une portion de train de 41km , inscrite au patrimoine de l’Unesco, traversant viaducs et autres ponts en haute montagne, offrant des paysages spectaculaires. Regarder par les fenêtres, c’est profiter en oubliant presque où l’on se rend.
Avant la Slovénie, on venait de marcher à travers 3 capitales et l’envie de retrouver de la nature commençait à arriver très fortement. Ca tombe bien, on avait choisi le pays idéal pour ça. La Slovénie, souvent appelée le coeur vert de l’Europe, c’est près de 60% du pays qui est de la forêt. Sa capital Ljubljana, met la nature et la question écologique au centre de son développement. C’est notre pays coup de cœur du voyage, tant c’est un paradis pour les randonneurs et autres amoureux de la nature. En 2 jours, on a pu profiter des endroits les plus réputés, comme le Lac Bled et les gorges de Vintgar, ou encore les grottes de Postojna (grotte touristique la plus grande d’Europe, fascinante !) tant tout se fait très bien en train ou en bus au départ de la capitale. Vraiment, pour une mise au vert ailleurs qu’en France, la Slovénie est l’endroit idéal. C’est pas la destination la plus directe en train, mais ça reste dans l’ordre du possible, et si vous passez par Vienne, vous apprécierez prendre le temps pour vous y rendre.

Jusqu’ici, pas de galères de train ? Vous trouvez ça bizarre ? Et bien nous aussi, on commençait à se poser la question de quand ça arriverait. On se disait que c’était trop facile alors qu’on allait arriver dans notre 5ème pays : la Croatie. Ljubljana-Zagreb, sur le papier c’est simple, quelques heures dans un train direct et c’est dans la poche ! Bon, petit retard d’une heure et quelque annoncé. C’est le premier, pas de quoi en faire toute une histoire, après d’autres problèmes, on arrivera tard le soir mais on arrivera. Mais c’est à partir de ce moment là qu’on a découvert que le train pour se rendre et voyager à l’intérieur de la Croatie, ce n’est pas une bonne idée. C’était la première fois que je voyais un tableau en gare annoncer tous ses trains en retard, sans exception. De la demi-heure à des retards de plusieurs heures. On a quand même réussi à prendre un train de nuit de Zagreb à Split, en étant chanceux avec un train en retard “que” de 45 minutes. Alors oui les lacs de Plitvice sont l’une des choses les plus incroyables que l’on ait vu, et Split, bien qu’étant une très mauvaise idée en août est jolie, mais en train à l’intérieur du pays, c’est pas le bon plan ! Si vous vous y rendez, prévoyez plutôt de bouger en bus.

On arrive à la partie la moins bas-carbone du voyage, le ferry. Pour passer de Split à l’Italie (Ancone) on a pris le ferry sur 250km. Alors même si selon l’Agence européenne de l’environnement, le ferry pollue 3 fois moins que l’avion, ce n’est pas l’idéal, notamment pour le rejet de particules ultrafines. Donc on ne peut pas parler de moyen de transport “écologique”. Mais le ferry permet de traverser des eaux d’un pays à l’autre sur des distances courtes. Alors un long trajet en train combiné à une petite partie en ferry reste de très très loin une façon plus écologique de voyager que de prendre l’avion. Fin de la parenthèse ferry, et direction Gênes pour découvrir les Cinque Terre !

Là aussi, pas forcément le meilleur plan en plein milieu du mois d’août. Les Cinque Terre pour celles et ceux qui ne connaissent pas, c’est 5 villages à flanc de falaise au bord de la mer les uns à côté des autres, qui forment l’un des endroits les plus touristiques d’Italie. Par contre, rien de plus simple que de le faire en train. Les Cinque Terre (à environ 1h de Gênes) sont reliés par des trains qui circulent toute la journée. Un ticket est mis en place et vous permet de passer d’un village à l’autre quand vous le voulez dans la journée. Et si vous voulez la plus belle vue possible tout en usant vos jambes, vous pouvez passer d’un village à l’autre par différents sentiers par des chemins de randonnées plus ou moins longs et difficiles. De ce qu’on a pu constater, l’Italie a un réseau ferroviaire très bien relié pour un voyageur, donc au vu de se proximité avec la France, ça en fait une destination idéale à découvrir en train !
Je vous passe les détails du retour par Milan jusqu’à Paris (nous on a du faire un changement en Suisse, mais il existe un train direct) qui vient clôturer un voyage unique dont je me souviendrai toute ta ma vie.

Maintenant, si j’ai réussi à vous donner l’envie et quelques idées pour votre prochain voyage, je vais vous donner des conseils. Parce que l’aventure en train avec Interrail c’est cool, mais c’est pas toujours simple. Alors premier conseil, qui peut sembler bête : posez des questions !
Sur Facebook, vous pourrez trouver un groupe qui s’appelle Interrail Travelers. Dessus, j’ai trouvé des gens qui connaissent très bien le réseau européen, les bons plans ou les choses à éviter selon les pays… être sur ce groupe m’a permis d’apprendre énormément de choses pour mes prochains voyages. Ce n’est pas une manière de botter en touche, mais il y a tellement de possibilités différentes avec Interrail, qu’avoir un groupe de milliers de personnes prêts à vous aider, c’est précieux !
2ème conseil : Interrail ne vaut pas TOUJOURS le coup. Là, j’ai payé mon pass Interrail au moment de l’offre anniversaire, soit 250 euros au lieu de 500 euros. Il existe évidemment des pass moins chers, selon le nombre de jours de voyages que vous allez effectuer etc. Mais Interrail offre surtout une flexibilité et la possibilité de prendre des trains partout en Europe plus facilement. Si votre objectif c’est de faire 1 ou 2 capitales sans forcément bouger à l’intérieur du pays, le mieux est de calculer à l’avance combien devrez vous couter les billets par rapport à Interrail (sachant qu’avec Interrail, il y a de nombreux trains dont il faut quand même payer la réservation – qui selon les pays, va de quelques euros à un peu plus cher). En résumé, Interrail est une possibilité pour voyager en Europe, mais n’est pas la seule manière. Vous pouvez vous rendre à Berlin pour 70 euros par exemple.
Autre conseil dans la lignée de la question économique : cherchez vos trajets manuellement, puis voyez pour réserver sur différentes compagnies. Réserver avec la SNCF ne vaut pas toujours le coup, parfois vous gagnerez pas mal d’argent à réserver sur le site de la compagnie du pays. Si vous partez en Europe Centrale, le site OEBB est votre ami ! Sur le site d’Interrail, vous pouvez trouver des cartes qui vous représenteront le réseau européen. Et de notre côté on vous prépare un guide Insta bientôt, pour vous donner des idées de voyages en train, comment les effectuer etc.

Aujourd’hui le réseau européen est loin d’être parfait, voyager en train ce n’est pas forcément simple. Mais il existe une multitude de possibilités qui ne sont pas forcément aussi chères et aussi complexes qu’on peut l’imaginer, alors ne fermez aucune porte, laissez vous rêver !
C’est pour encourager à rêver autrement qu’on décide de vous partager ce genre d’aventures, que ce soit la mienne ou tant d’autres. Les mouvements en faveur du climat ont besoin d’apporter un imaginaire, de montrer que renoncer à l’avion ce n’est pas renoncer à voyager, c’est simplement le faire autrement. Durant le voyage, pas une seule fois je ne me suis ennuyé dans le train : entre discussions et rencontres, jeux de cartes, séries, livre, musique, (et sommeil aussi, vu les heures de réveils !) le train c’est une ode à profiter du voyage et pas que des destinations. On a je pense tous intérêt à incorporer et partager cet aspect de l’aventure, à quitter le tout immédiat, à abandonner l’idée que c’est normal d’aller dans un pays à l’autre bout de l’Europe en peu de temps en sautant dans un avion, où le temps d’attente à l’aéroport sera plus long que le voyage… Bref, à tendre non plus vers des vacances à l’autre bout du monde, mais bel et bien revenir à l’essence même du voyage…

 

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

Législatives : Pourquoi notre génération ne vote pas ?

À moins que tu aies réussi à être hermétique à l’actualité, le sujet dont on va te parler aujourd’hui, tu l’entends depuis quelques jours : l’abstention !
Mais attends ! Ici, pas de questions de t’expliquer que t’es un.e mauvais.e citoyen.ne ou je ne sais quoi d’autre du style.
Nous on a plutôt essayé de comprendre les différentes raisons qui pouvaient pousser quelqu’un à ne pas voter, et tenter de trouver les bons mots pour y répondre.

On peut comprendre que pour certain.es cela n’intéresse pas, voire énerve de nous voir encore parler des législatives, et promis, c’est la dernière fois avant un loooong moment . Mais des raisons de ramener autant le sujet sur la table, on en a un bon paquet.
Et la 1ère est que les tranches d’âges qui sont le moins allés voter, c’est le coeur de cible de POW : 

  • 69 % des 18-24 ans et 71% des 25-34 ans se sont abstenus

ZOOM SUR 4 GROUPES DE RAISONS

1. “Dégoûté.e par les politiques” “Voter ne changera rien”

Ce rejet de la politique, il est compréhensible, et on pourrait discuter des heures des raisons valables l’expliquant.
Pour autant, face à l’immensité des enjeux sociaux et écologiques auxquels nous faisons et allons devoir faire face, pas le choix : cela passera irrémédiablement par des décisions politiques. On a écrit un article qui explique très facilement en quoi les législatives peuvent changer la donne pour le climat.
En tant qu’association, les décisions de l’Assemblée et l’écoute des député.es peuvent radicalement changer notre travail durant les 5 prochaines années.
De plus, on l’a vu lors du premier tour, des résultats sont très serrés. Chaque voix compte. Et si en tant que jeunes on abandonne les urnes, alors il sera extrêmement difficile d’avoir notre mot à dire sur l’avenir que l’on veut dessiner.

2. “Je ne me reconnais pas dans l’offre politique” “Il n’y a personne pour qui j’ai vraiment envie de voter”

Parfois, on a envie de voter. Mais le casting ne nous fait franchement pas rêver… Pour répondre à ça, on vous partage un tweet d’Elliot Lepers, militant, que l’on trouve à la fois amusant et réaliste :

Evidemment, c’est du cas par cas, et on n’incite pas à voter “quoi qu’il arrive”.
On sait que les scénarios selon les circonscriptions peuvent vraiment rebuter certain.es.

Mais l’idée est de casser le mythe de la solution “parfaite”. On aura toujours des choses à reprocher à des candidat.es. Mais à force d’attendre la solution idéale, il sera trop tard pour nous et pour le climat.

3. “Je n’y suis pas allé car je n’ai pas fait les bonnes démarches”

Pas inscrit.e sur la bonne liste ? Pas réussi à faire procuration ?
Pour la procuration, c’est beaucoup plus simple qu’on ne le pense et se fait en quelques étapes.
1/ Trouve quelqu’un qui veut bien voter pour toi
2/ Inscris toi sur maprocuration.gouv
3/ Valide ton identité dans un commissariat ou gendarmerie
4/ La personne qui vote pour toi reçoit un mail de confirmation et pourra voter pour toi dans ton bureau de vote

Tu peux le faire jusqu’à ce week-end, il n’est pas trop tard !

4. “Je n’étais pas au courant qu’il y avait un vote”

Pour certain.es, les législatives sont passées sous les radars. Il faut dire que par rapport à la présidentielle, la place médiatique et politique accordée aux législatives est dérisoire.
Et c’est là qu’on a toutes et tous un rôle à jouer : parlons-en !
Au vu des chiffres, on a forcément des abstentionnistes dans notre entourage. Alors voter c’est bien, mais en discuter, c’est encore mieux ! Passons au-delà de la réticence à aborder la politique, et parlons de l’importance de l’Assemblée, des enjeux qui en découlent… Osons convaincre !

Aujourd’hui, une vague de chaleur commence. Une vague de chaleur qui devrait battre des records de précocité, avec des impacts majeurs, tant sur nous que sur la biodiversité, l’agriculture… Le GIEC est clair : avec le réchauffement climatique, ce genre de phénomènes arrivera de plus en plus fréquemment, avec une intensité de plus en plus élevée !
Il y a urgence à agir ! Et cette semaine, le meilleur moyen de le faire, c’est de voter dimanche pour des personnes dont l’écologie sera au cœur de leur mandat !

Législatives : Par ici le guide !

Législatives : Par ici le guide !

 – Elections européennes, dissolution de l’Assemblée Nationale, montée de l’extrême droite : qu’est-ce qu’il se passe en France ?

– Les législatives, ça sert à quoi ?

– La cohabitation, le rêve de l’opposition…

– Les pouvoirs de l’Assemblée Nationale

– Les législatives, un enjeu colossal pour l’écologie, mais pas que !

 

Elections européennes, dissolution de l’Assemblée Nationale, montée de l’extrême droite : qu’est-ce qu’il se passe en France ?

Petite remise en contexte : le 9 juin 2024 ont eu lieu les élections européennes desquelles on vous a beaucoup parlé ces dernières semaines. Les résultats ont été sans appel : une victoire historique de l’extrême droite et un gros échec pour le parti présidentiel. La majorité et la légitimité présidentielle se retrouvant remises en cause, lors d’une allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale (AN) et l’organisation d’élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains.

Mais c’est quoi la dissolution, au fait ? La Constitution de la Ve République prévoit comme pouvoirs au Président de dissoudre l’AN, donc de mettre fin au mandat de tous les députés élus et d’organiser des élections législatives anticipées. Il y a eu 5 dissolutions sous la Ve République depuis 1958, dont la dernière date de 1997, il y a presque 30 ans.

Même si elle peut avoir l’air d’être un acte démocratique car elle redonne la voix à la population à travers les élections législatives, il s’agit là d’un acte extrêmement dangereux et menaçant pour la démocratie française, et Emmanuel Macron en est conscient. Il y a un risque de donner le pouvoir à l’extrême droite qui est extrêmement dangereuse pour l’acquisition de droits sociaux et civiques, pour les libertés fondamentales, qui est raciste, anti-féministe, anti-écologiste… en bref, qui défend tout ce qui va à l’encontre de nos valeurs. Jamais l’extrême droite n’a été aussi puissante et ces élections législatives à venir sont cruciales et vitales pour notre démocratie.

Les législatives, à quoi ça sert ?

Les législatives servent à élire les 577 député.es qui vont siéger à l’Assemblée Nationale, l’une des deux chambres formant le Parlement, à côté du Sénat.

Pourquoi 577 ? Les députés sont élus par circonscription, et le territoire français en compte 577 : il s’agit d’un découpage effectué au sein de chaque département pour avoir une représentation juste de la population. Car si il n’y avait qu’un député par département, le territoire serait trop grand et ne permettrait pas une juste représentation de chacun. Par exemple, les Pyrénées-Atlantiques s’étendent sur plus de 7000km², de l’océan aux montagnes : difficile pour un député basé sur la côte de savoir ce qu’il se passe au cœur du massif. Pour pallier ce problème, les circonscriptions sont découpées selon la population, avec environ 125 000 citoyens représentés par circonscription. Dans les Pyrénées Atlantiques, il y a donc 6 circonscriptions, et 6 députés élus.

Concrètement, le travail principal des député.es, c’est de travailler à l’élaboration de textes de loi, d’en débattre et de les voter.
Sont votés soit des projets de loi du gouvernement, soit des propositions de loi directement de parlementaires. Ils et elles peuvent également proposer des amendements – c’est à dire des modifications partielles ou totales d’articles de loi. Les député.es travaillent en commission, sur des thématiques précises, pour aboutir à créer les textes de loi de demain. Mais ce travail, ils ne le font pas tout seul dans leur coin, mais en compagnie du Sénat, par le biais de ce qu’on appelle : La Navette Parlementaire !

Lorsqu’une chambre débat et vote un texte, ce-dernier est ensuite envoyé dans l’autre chambre.
Il y a de nouveau un débat, un vote, et si jamais durant cette nouvelle délibération, l’issue n’est pas la même, cela repart dans l’autre chambre. Ce va-et-vient, c’est la navette parlementaire !
Des désaccords continus peuvent aboutir sur une commission mixte paritaire (avec 7 député.es et 7 sénateurs ou sénatrices) demandée par le Premier Ministre, ou conjointement par le président de chaque assemblée, pour essayer d’aboutir sur accord.
La façon dont se font les lois en France est un peu complexe, mais on vous a trouvé une super vidéo qui vous explique tout de manière très simple en 3 minutes ! 

 

Mais le plus important à retenir, et qui rend aussi forte l’importance des législatives, c’est qu’en cas de désaccords continus : c’est l’Assemblée Nationale qui tranchera !
La majorité au sein de l’Assemblée garantie donc un pouvoir immense pour faire passer des textes et dessiner les mesures politiques du quinquennat.
En cas de majorité pour le Président, ce qui arrive le plus fréquemment, il limite fortement les obstacles pouvant entraver ses décisions. 
Mais il existe un cas où les choses sont différentes…

La Cohabitation, le rêve de l’opposition

Si un parti d’un autre camp politique que le Président obtient la majorité, alors une cohabitation est imposée. Dans ce cas, le Président doit alors nommer un Premier Ministre de ce parti, et ce dernier nommera un nouveau gouvernement, qui cohabitera avec le Chef de l’Etat. C’est rare, mais c’est arrivé 3 fois depuis le début de la Vème République, même si ça n’est plus arrivé depuis 2002 et le passage au quinquennat.

Cet objectif de cohabitation est l’objectif ultime des camps de l’opposition les plus ambitieux. Il permettrait à un chef de parti de devenir Premier Ministre et de pouvoir passer à l’Assemblée nombre de mesures sans que le Président n’ait l’autorité, même si évidemment les pouvoirs du Chef de l’Etat restent nombreux.
Mais les législatives, ce n’est pas la majorité ou rien, heureusement ! 

Les pouvoirs de l’Assemblée Nationale

Plus on a de député.es, plus on a de pouvoirs à l’Assemblée. Voici différents paliers : 

15 députés : Création d’un groupe parlementaire. C’est le “minimum” pour espérer peser dans l’Assemblée. Cela permet d’avoir davantage de temps de parole, pouvoir demander des suspensions de séance, demander le vote en scrutin public, plus de moyens de financiers etc.

58 députés : Possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement, c’est-à-dire un recours qui s’oppose au gouvernement et qui, s’il obtient la majorité, a théoriquement le pouvoir de renverser le gouvernement. On dit bien théoriquement, car en réalité, la motion de censure tient plus de la symbolique pour montrer un fort désaccord à un moment qu’un réel contre-pouvoir, au vu de sa difficulté à être adopté.
Plus d’infos ici

185 députés : Avec 185 parlementaires (ici, les membres du Sénat comptent aussi !), soit 1/5ème des membres du Parlement, vous pouvez lancer une procédure de référendum d’initiative partagée. Vous lancez un référendum, qui devra recueillir 1/10ème des voix du corps électoral, soit 4,7 millions de signatures. Avoir un groupe de député.es aussi nombreux assure donc la possibilité de saisir la voix des citoyen.nes sur un bon nombre de sujets !
Plus d’infos ici

289 député.es : Majorité à l’Assemblée, et donc la garantie d’avoir, si l’ensemble des député.es votent la même chose, l’issue du vote en votre faveur.

Au delà du travail principal qui consiste à réfléchir, débattre et voter des textes de loi, les député.es ont un autre rôle important : avoir un œil sur les actions du gouvernement.
On l’a vu plus haut avec certains pouvoirs, mais de manière générale, les député.es possèdent des outils qui vont permettre d’interpeller les membres du gouvernement par des questions, notamment des questions orales qui ont lieu 2 fois par semaine et qui sont médiatisées. Si la réalité montre qu’il est toujours difficile de s’opposer à une majorité, plus un camp politique a de sièges, plus il formera un contre-pouvoir. C’est extrêmement important d’avoir ça en tête pour expliquer l’importance des législatives autour de soi : chaque député.es compte !
Et en ce qui concerne la protection du climat et de la biodiversité, c’est primordial d’avoir le plus grand nombre possible de député.es sensibles à ces questions !

 


Les législatives, un enjeu colossal pour l’écologie

Les élections législatives anticipées de ce printemps 2024 sont une échéance absolument inédite, les prochaines élections nationales étant prévues en 2026. Et au vu de la menace sans précédent qui pèse sur ce scrutin inattendu, avec la potentielle arrivée de l’extrême droite au pouvoir, on saisit l’importance des 30 juin et 7 juillet. Car c’est bien dans l’hémicycle que seront votées, en termes de climat, les futures mesures pour répondre aux alertes du GIEC, pour respecter les Accords de Paris. Et c’est là que sont aussi votées des mesures pour la justice sociale, pour les droits des femmes, les droits des minorités, les droits sociaux… Les législatives sont souvent un peu délaissées comme elles arrivent à la suite des présidentielles qui ont beaucoup mobilisé. Dans le contexte actuel, l’enjeu est d’autant plus important qu’elles arrivent à la suite d’une élection avec un taux d’abstention très élevé : 48,6%. C’est donc à chacun.e d’entre nous de saisir l’urgence de la mobilisation pour cette échéance.

En tant que défenseurs de la cause écologique et passionnés de montagne, notre rôle est crucial : près d’un quart des communes du territoire français est localisé au sein d’un massif, et près de 2 communes sur 10 sont en montagne. Quand on connaît tous les défis à relever pour préserver ces territoires, la (très) longue liste des choses à améliorer ou à mettre en place… Les législatives représentent un enjeu colossal, et d’autant plus aujourd’hui. Pour les élections européennes, dans les régions de montagne, l’extrême droite a fait plus de 50% seulement dans les Pyrénées Orientales. Dans 5 départements d’Auvergne Rhône Alpes et dans les Vosges, l’extrême droite a obtenu entre 40 et 50% des voix. Tous les départements restants, dans les Pyrénées et les Alpes, sont à moins de 40%. Il y a donc de l’espoir pour faire changer les choses dans nos territoires, mobiliser du monde, et faire en sorte que l’extrême droite ne soit pas majoritaire dans les régions de montagne, et au niveau national.

 

Pour gagner, parlons-en !

La mobilisation va être au coeur de nos combats jusqu’aux 30 juin et 7 juillet pour combattre l’extrême droite et porter la voix du climat et des droits sociaux. La première chose que vous pouvez faire, et celle qui aura le plus de poids, c’est en parler autour de vous. Et c’est très important car les européennes étant peu médiatisées par rapport à d’autres élections, beaucoup de personnes ne sont pas forcément au courant de ce qu’il se passe. Mais pour ça, on va vous donner toutes les clés dans les jours qui arrivent pour pouvoir en parler et convaincre autour de vous, à commencer par repartager cet article pour partager l’essentiel sur le fonctionnement des législatives en quelques minutes. Et surtout, invitez le sujet lors de vos prochaines discussions entre potes, collègues, voisins ou en famille ! L’équation des législatives est assez simple : les plus fortes mobilisations l’emporteront. Nous pouvons donc faire en sorte à veiller que dans nos circonscriptions, ce soient bien les candidat.es qui ne sont pas d’extrême droite et attentif.ves aux sujets que l’on défend qui l’emporteront !