Glaciers pyrénéens : Tant pis pour le Sud ?

Glaciers pyrénéens : Tant pis pour le Sud ?

Glaciers Pyrénéens : Tant pis pour le Sud ?

Les glaciers pyrénéens sont les plus touchés par le réchauffement climatique en France. Ils présentent une régression de superficie de 90% depuis 1850 contre 50% pour les Alpes. Le climat régional, son emplacement ainsi que son altitude (Le massif de Maladeta, le plus haut, culmine à 3400m) expliquent la fragilité de ces glaciers, souvent mis de côté par rapport à ceux des Alpes. S’il faut évidemment continuer de mettre en avant la situation des glaciers de l’Est de la France, on voulait mettre un peu de lumière sur ces glaciers trop souvent oubliés, et qui ne méritent pas moins d’attention.

Cet article synthétise le rapport de l’association Moraine, couvrant la période 2020-2021. Créée en 2001, L’association Moraine est l’Observatoire des Glaciers des Pyrénées françaises. Elle a donc pour objectif de suivre annuellement leur évolution (longueur, surface, volume).

L’association Moraine est l’unique entité effectuant des suivis réguliers des glaciers pyrénéens français. De plus elle travaille étroitement avec les glaciologues espagnols afin de partager des informations sur l’ensemble du massif.

L’association Moraine se base sur trois indicateurs pour étudier l’évolution des glaciers :
– Les variations de longueur des glaciers
– Les variations de surface des glaciers
– Les variations d’épaisseur des glaciers

Signification des indicateurs

Variations de longueur des glaciers
La variation de longueur est mesurée au niveau du front glaciaire, c’est-à-dire la partie inférieure du glacier, entre un été et le précédent. En effet, chaque été, le front présente une régression due aux hausses des températures saisonnières.

Variations de surface des glaciers
Il s’agit d’étudier l’évolution de la superficie des glaciers sur une large période.

Variations d’épaisseur des glaciers (ou bilan de masse)
C’est le paramètre le plus représentatif. Pour mesurer cette variation, des sondes sont placées afin de mesurer la quantité de neige se formant dans la zone d’accumulation et la quantité de neige qui disparaît dans la zone d’ablation. La différence entre ces données permet d’obtenir l’évolution de l’épaisseur du glacier.
Pour se faire une rapide idée du bilan de masse, on peut regarder la proportion de la zone d’accumulation du glacier par rapport à sa surface totale. Si elle dépasse 60%, le glacier gagne de la masse (bilan excédentaire), sinon il en perd (bilan déficitaire).

Résultats

Sur les 5 des 9 glaciers étudiés, une régression moyenne de 10,7m a été mesurée pour les fronts glaciaires. C’est plus que la moyenne sur ces 19 dernières années qui s’élève à 8m/an. La régression la plus importante a été observée en 2012 avec une moyenne de 37m.

La surface totale des glaciers pyrénéens, quant à elle, est en constante régression. Alors qu’elle plafonnait à 450 hectares en 1850, elle a chuté pour atteindre 140 hectares en 2002 et 79 hectares en 2019.
Le glacier d’Ossoue, le plus imposant, présente la plus grande régression : il est passé de près de 60 hectares en 2002 à environ 32 hectares en 2019.

Enfin, le bilan de masse est lui aussi inquiétant. Sur la période 2002-2021, le ratio d’accumulation moyen est d’environ 28% ce qui implique un bilan de masse très déficitaire. Pour rappel, le bilan de masse est équilibré pour un ratio d’accumulation de 60%. Sur l’année 2021, le ratio d’accumulation est de 12%.
Dans son rapport, l’association Moraine s’est intéressée plus en détail au glacier d’Ossoue. Depuis 2002, le glacier a vu son épaisseur diminuer en moyenne de 31,13m d’eau sur l’ensemble de sa superficie. En 2021, son épaisseur a diminué de 2,22m d’eau soit 2,47m de glace.

Conclusion

Un glacier, par sa fragilité, est un bon indicateur de l’évolution du climat. Ce rapport annuel confirme bien le réchauffement climatique en cours puisque l’évolution depuis 2002 des trois indicateurs est alarmante. A ce rythme, les glaciers des Pyrénées français auront pratiquement disparu d’ici le milieu du XXIème siècle. Et on pense que ça mérite toute notre attention.

Vous pourrez accéder au rapport et à d’autres photos sur le site de l’association Moraine, et vous avez la possibilité d’adhérer à l’association pour les soutenir : http://asso.moraine.free.fr

POW Pyrénées se mobilise !

POW Pyrénées se mobilise !

Nos hivers se jouent aussi l’été.

Cette année, c’est auprès de N’PY (Nouvelles Pyrénées) qui gère 8 des plus importantes stations du massif, que nous nous sommes associés.

Les journées « Montagne propre », ce sont mille bénévoles sur 8 journées / 8 domaines, soit plus de 4 tonnes de déchets ramassés et recyclés chaque année (2018), depuis déjà 14 ans.

POW est allé à la rencontre de tous ces passionnés acteurs et organisateurs sur 2 de ces événements: clubs de ski, familles, riders, retraités et même les gérants de stations.

Cela a été l’occasion de dresser le bilan des comportements et même de trouver quelques perles inattendues :

  • le nombre de mégots abandonnés restent très préoccupant,
  • mais la plupart des déchets ne sont pas volontaires (mais qui jetterait consciemment son appareil dentaire entre 2 rochers ou un seul de ses skis?)

Cependant,  malgré la disparition progressive mais évidente des dernières neiges éternelles pyrénéennes, nous avons pu mesurer l’investissement et la motivation des participants, et surtout échanger et partager nos idées :

  • optimisation des transports pour les accès stations
  • traitement des déchets
  • meilleure maîtrise des ressources et de l’eau
  • sensibilisation des plus jeunes

De ces moments précieux et conviviaux, en sont ressortis de nombreux contacts prêts à s’investir avec nous.

Certains projets sont déjà en discussion avec les stations de Piau Engaly et Peyragudes et présagent déjà d’un partenariat prometteur.

On y croit et on ne lâche pas !

montagne_propre_piau

Opération Montagne Propre à Piau Engaly