Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et Médias : Tour d’horizon des mobilisations

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face.

Si vous êtes arrivé ici sans passer par l’article expliquant notre campagne sur le sujet, c’est ici ! Si vous l’avez déjà lu, on vous présente maintenant différentes initiatives et contenus sur le sujet d’autres structures pour aller plus loin sur le sujet ↓

C’est l’appel dont vous avez peut être entendu parler ces dernières semaines : les structures portant l’Affaire du siècle, entre autres Greenpeace France et Oxfam France, ont lancé une pétition pour réclamer plus de climat dans les présidentielles. Pour signer et découvrir l’appel, c’est ici

Un récent collectif citoyen s’est créé sur cette question : Plus de climat dans les médias. Ils et elles se sont donné.es pour mission de suivre le traitement de l’urgence climatique par les JT et les chaînes d’informations en continu et d’interpeller ces dernières. Et ils ont également lancé une pétition ici.
Voici leurs comptes Instagram Twitter Facebook pour suivre l’avancée de leur travail.

Un autre collectif s’est créé récemment : Quota Climat. Un manifeste, mené par trois collaboratrices parlementaires, issues de différents partis, qui réclame l’instauration d’un quota climat avec un minimum de 20 % de l’espace audiovisuel disponible réservé à la question climatique. Pour retrouver le manifeste, c’est ici.

En attendant que nos appels soient entendus et que le prochain rapport du GIEC fasse la UNE de tous les médias durant des semaines, c’est important de mettre en avant les médias qui en parlent déjà ! Surtout avec une éléction présidentielle qui arrive à grand pas.
On vous conseille fortement le média Vert, un média indépendant qui traite de l’écologie au sens large. Il ont deux formats de newsletter, permettant de recevoir des actualités quotidiennement ou de façon hebdomadaire.
Vous pouvez évidemment les retrouver sur les différents réseaux, et en attendant que votre curiosité aille y jeter un œil, on vous conseille ces articles directement liés à notre sujet : ici et ici.

Pour continuer dans la rubrique médias qui parle du climat, on vous conseille le travail de Blast (également un média indépendant), et particulièrement de Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur la question. De nombreux sujets sont traités en vidéos, toujours avec rigueur et pertinence ! 
Vous pouvez directement la suivre sur ces réseaux (Twitter et Instagram) et sinon la chaîne de Blast est ici.
Elle a animé en compagnie de Jean Massiet, (animateur sur twitch d’une émission politique) il y a quelques jours “Le débat du siècle”, une émission où les candidats à l’élection présidentielle ont été interrogées sur le rapport du GIEC, leur programme sur l’écologie… Vous pouvez retrouver ça ici.
Et ci-dessous une vidéo sur la question du déni climatique, en rapport avec Don’t Look Up.

D’autres médias plus ou moins jeunes et plus ou moins petits se développent sur la question climatique. On vous a présenté au-dessus ce qui nous parait être deux essentiels, mais nous vous en partagerons d’autres, notamment sur notre Instagram où nous essayons de mettre en avant les contenus et initiatives que nous validons ! 

Cette démarche de solliciter les médias, s’inscrit évidemment dans une urgence climatique, mais à très court terme dans une optique où la présidentielle est dans quelques semaines. On aimerait que les candidat.es soient bien plus interrogés sur leur programme, plutôt que de voir toujours les mêmes thèmes sur la table. A défaut de voir la situation s’améliorer d’ici là, on vous partage le travail du Réseau Action Climat qui propose 7 axes pour le climat en vue des prochaines échéances électorales : Transports, Industrie, Agriculture et l’élevage, Rénovation des bâtiments, Transition énergétique, Agir à l’international, et Verdir le budget de l’état.
On adhère à la démarche et aux idées, et on se dit qu’avoir ces axes en tête pourra peut être vous aider au moment d’aborder les programmes : si ça ne vous dira pas forcément pour qui voter, ça vous aidera peut être à savoir pour qui ne pas donner votre voix. Pour retrouver leur travail c’est ici.

Et pour conclure, on vous laisse avec une vidéo d’Extinction Rebellion. L’association, qui mène des actions directes de désobeissances civiles, a organisé une action devant France télévision, nommée “Au C(h)oeur de l’info” (plus d’informations ici).
Les militant.es d’Extinction Rebellion mais également de plusieurs autres associations et acteurs.trices impliqué.es ont donc projeté ce faux JT devant le siège le 21 février 2022, dans le cadre de leurs actions spéciales médias.

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias C est ceux qui en parlent le moins

Climat et médias : C’est ceux qui en parlent le moins…

La sortie du film Don’t Look Up sur Netflix fin 2021 (allégorie non dissimulée de scientifiques qui essaient d’alerter sur le changement climatique sans être pris au sérieux par les gouvernements et la télévision) a remis la question du climat dans les médias sur la table. Tandis que l’arrivée des élections présidentielles ou encore la sortie du nouveau rapport du GIEC viennent confirmer ce problème : il faut se mobiliser ! 

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face. Le week-end dernier, nous étions plus de 80 000 à travers la France pour réclamer plus de climat et de justice sociale en vue des présidentielles.
Chez POW Fr, on s’inscrit totalement dans ce mouvement associatif engagé, et on vous propose un moyen d’action en vue des présidentielles et des législatives. On vous explique tout juste en-dessous ↓

La première chose à comprendre : de quoi parle-t-on vraiment ?

Quand on pointe du doigt l’invisibilité du climat dans les médias, cela ne sort pas de nulle part et n’est pas un ressenti des associations ou des militant.es.
Une ONG de journalistes, Reporter d’Espoirs, s’est penché sur la question et a créé MédiasClimat, une étude autour de la grande question « Comment les médias traitent-ils du changement climatique ? » (présentée en juillet 2020 ici)
En bref, les premières conclusions montrent que le sujet représente en moyenne moins de 1% sur l’ensemble des médias en France.

Le comble ? Ces résultats sont le fruit d’une progression de la thématique environnementale au cours des 10 dernières années. On est donc passé d’invisible à transparent en 10 ans !
Notre ligne de conduite chez POW, ce n’est pas de pointer du doigt les imperfections de chacun, mais plutôt d’encourager à progresser.
Mais au vu des chiffres, de l’urgence de la situation, des alertes du GIEC… personne ne peut se réjouir des chiffres actuels.
Surtout que les préoccupations ne cessent de grandir chez les français.es concernant le climat, faisant du sujet l’une des préoccupations majeures. 1

L’étude nous explique également que les sujets environnementaux demeurent trop peu contextualisés dans le problème climatique. C’est à dire que même lorsque des sujets liés directement ou indirectement au changement climatique sont abordés, le lien n’est pas fait. Exemple avec le JT de 20H de TF1 : entre 2010 et 2019, 78 sujets ont trait à l’environnement, 4 d’entre eux seulement évoquent la question climatique et 1 seul de façon constructive. 2
Sur les 73 sujets ne faisant pas de lien avec le changement climatique, 50 % d’entre eux auraient pu l’être. (sécheresse et manque d’eau en France, feux hors de contrôle en Australie, inondation à Venise…)

« Bon, pas de climat dans les médias tout au long de l’année. Mais on en parle quand même lorsqu’il y a des sujets extrêmement importants non ? Non … ? »

Symptomatique de ce problème, le groupe 2 du GIEC vient de sortir son nouveau rapport, consacré aux impacts, à l’adaptation et à la vulnérabilité des sociétés humaines au changement climatique. Les adjectifs pouvant décrire les conclusions rapportées sont difficiles à trouver. Entre 3,3 et 3,6 milliards d’être humains vivent déjà dans des contextes très vulnérables au changement climatique 3

Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants.

Hoesung Lee

Président , GIEC

Pourtant, combien de temps ont consacré les chaînes tv au dernier rapport du GIEC ? Pas une minute pour TF1, M6, et 1 minute tout au plus pour France 2. 4 Certains diront que l’Ukraine prend une place majeure, et ils auront raison. Mais il est plus difficile d’expliquer que le carnaval de Venise ou le salon de l’agriculture prennent une place importante quand on ne dit rien ou presque sur l’un des rapports les plus importants de l’histoire de l’Humanité. Quand on connaît la vulnérabilité de ces deux sujets par rapport au climat (les inondations pour l’un, la vulnérabilité de l’agriculture au sens large vis-à-vis du climat pour l’autre) ou encore le lien entre la guerre en Ukraine et notre dépendance aux énergies fossiles, on regrette que la question écologique ne soit pas centrale dans la façon d’aborder les différentes actualités.

Maintenant qu’on a bien cerné le problème, que faire pour y répondre ?!

Même si l’étude nous montre qu’il n’y a que des mauvais élèves sur la question, on constate tout de même des inégalités en terme de traitement selon les canaux de diffusions utilisés ou les rédactions, mais également en termes de pertinence lorsque l’on aborde le sujet.
Une catégorie est sortie du lot et nous a particulièrement intéressé chez POW : la Presse Quotidienne Régionale.

Les PQR, c’est la première source d’information imprimée quotidienne en France, avec près de 3 900 000 exemplaires vendus par jour. En comparaison, les 8 titres français de la presse quotidienne nationale combinés diffusent chaque jour 1 200 000 exemplaires.
Ce sont les médias qui parlent de ce qui se passe dans nos départements et régions, qui peuvent avoir des analyses nationales comme municipales. Mais ce sont surtout ceux qui évoquent le moins le climat. Sud Ouest est la PQR qui en parle le plus avec un chiffre de … 0,87 % ! La moyenne étant à 0,68 % en 2019.
Un chiffre regrettable car traiter du climat à travers des sujets locaux est sans doute l’un des meilleurs moyens pour parler au plus grand nombre. Un chiffre d’autant plus regrettable qu’il est mis en face d’un autre chiffre : 28 %.

Selon les critères de MédiasClimat, 28 % des sujets traitant du climat dans les PQR sont constructifs. On le rappelle, est jugé constructif ce qui évoque à la fois le problème climatique et des réponses ou tentatives de réponses, permettant d’ouvrir une perspective de résolution. L’équation est donc simple : les PQR sont celles qui parlent le moins du climat, mais qui en parlent le mieux lorsque c’est le cas. Un paradoxe qui montre le potentiel et le rôle que pourraient devraient avoir les presses locales et qui nous a poussé à agir !

Ensemble, sollicitons la presse locale !

Chez POW, l’un de nos objectifs lors de nos campagnes de mobilisation, c’est de montrer que les barrières entre les citoyen.es et les différentes instances ne sont pas si infranchissables qu’elles n’en ont l’air. (comme par exemple l’action mise en place en août dernier qui permettait à chacun.e d’envoyer le rapport du groupe 1 du GIEC aux parlementaires et qui a provoqué des réponses directes d’élu.es)
Aujourd’hui, on vous propose de contacter 30 PQR ! En se basant sur les PQR les plus lues de France, et en faisant quelques ajustements pour essayer de couvrir l’ensemble du territoire, on vous propose un outil permettant d’envoyer un message à ces médias régionaux.
L’objectif, c’est d’être le plus grand nombre de personnes possible à faire part de la nécessité que les enjeux climatiques soient abordés plus souvent dans les médias locaux.
On a écrit le message mais vous pouvez le personnaliser si jamais vous souhaitez ajouter quelque chose (bien sûr, les insultes et discours de haine seront filtrés) vous pouvez aussi copier ce message et l’envoyer directement à l’un de vos médias locaux qui ne serait pas dans la liste. (liste ici)

Pour rentrer dans l’aspect plus technique : nous avons décidé de donner par défaut la possibilité à chacun d’envoyer aux 30 PQR, pas seulement la plus proche de chez nous ou encore celles proche de montagnes.
Le message n’est pas de vouloir plus de climat dans tel ou tel média, mais plus de climat dans LES médias. Et pour ça, on trouvait important de donner la possibilité à chacun.e de contacter des médias sur l’ensemble du territoire.
Avec la présidentielle qui arrive (spoiler : et les législatives qui suivront) et la présence bien trop faible du climat dans les débats, nous devons être nombreux.ses à interpeller sur le sujet.
Nous vous en avons parlé plus haut, notre campagne vient s’inscrire dans une mobilisation d’un grand nombre d’associations, ONG, médias indépendants etc. Nous pensons que notre travail permet d’ajouter quelque chose de supplémentaire, mais nous vous encourageons fortement à aller suivre le travail fait ailleurs. Nous avons regroupé différents contenus et moyens d’actions sur cette page (ici) pour creuser le sujet et participer à d’autres initiatives, découvrir les différents appels !
N’hésitez pas à nous partager des choses que vous avez pu voir passer sur le sujet, et à l’inverse, à partager notre outil aux personnes ou structures qui pourraient être intéressées.
C’est ensemble, en unissant nos forces, que nous arriverons à faire bouger les lignes !

En bonus, on vous laisse avec une infographie animée de l’évolution du climat depuis 1880 (Source ici)

Banques et Climat : Le moment de rendre des comptes

Banques et Climat : Le moment de rendre des comptes

Banques et Climat : Le moment de rendre des comptes

ACTIVATION JUSQU’AU 31 MAI 2024 : 
Les constats posés par cet article à l’époque n’ont que très peu bougé. Cependant, des alternatives plus éthiques se sont bien développées ! Parmi elles, Green-Got : une néo-banque française qui ne finance que des projets compatibles avec les Accords de Paris avec de la transparence et le soutien d’un conseil scientifique. Dans cette démarche, on vous partage notre collaboration avec vous une occasion de faire d’une pierre 2 coups !

En cliquant sur le bouton ci-dessous, vous nous laissez votre mail et vous recevrez un code avec lequel : 
vous avez 2 mois gratuits chez Green-Got
– vous faites gagner 25 euros à POW France
Bonus : pour chaque personne qui demande le code, vous participez à un tirage au sort pour gagner un super cadeau (+ de détails sur notre post Instagram ici) 

De quoi vous donner envie de sauter le pas et de ne pas repousser un geste fort pour le climat !

Nouvel article !
Cette fois, à l’occasion de la COP 26 qui aura lieu du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (sur laquelle nous reviendrons en détails dans les temps à venir!), on souhaitait vous parler climat… et banques !
Loin de nos sujets habituels, le rôle des institutions financières sur le climat est colossal et devra être au centre des attentions lors des débats au mois de novembre.
Avec POW Europe et toutes ses antennes, on lance donc une campagne qui a pour but d’encourager les populations à se rendre compte de l’impact des banques sur le climat.
Pour savoir de quoi on parle, c’est maintenant  ⬇️

NB : Les éléments mis en avant ci-dessous sont issus de nombreuses sources, dont les derniers rapports d’Oxfam et les Amis de la Terre sur la question. Toutes les ressources à retrouver au fur et à mesure de l’article en cliquant sur ce symbole 1 et à la fin de l’article.

On apprendra rien à personne je pense, en disant que les banques ont un poids capital sur le monde et sur nos vies. Pour la plupart d’entre nous, la relation banque-client est une relation à sens unique, passive. Moins on a de nouvelles de notre banque, mieux on se porte.
On ne va donc pas instinctivement se demander comment la banque gère les bénéfices qu’elle fait sur notre argent. Pourtant, les choix d’investissements ou de financements de ces dernières façonnent véritablement la société dans laquelle chacun évolue. Une fois qu’on s’est dit ça, rien d’étonnant d’apprendre que les grandes banques peuvent être des acteurs majeurs contre le climat, de par leurs investissements dans des entreprises actives dans le pétrole, le charbon, le gaz. 
En tout cas pour l’instant.

Comme l’explique Oxfam dans son rapport « Quoi qu’il en coûte : Les banques au secours de l’industrie fossile » 2 :

Via leurs choix d’octroi de crédits, les banques choisissent de financer des entreprises ou des projets à l’impact plus ou moins lourd sur le climat. Elles peuvent également permettre aux entreprises de lever des fonds sur les marchés financiers en émettant pour leur compte de nouvelles actions ou obligations. Tous ces outils contribuent au financement des entreprises. Par ailleurs, les banques peuvent également investir sur ces marchés financiers en achetant des actions ou des obligations d’entreprises. Cette responsabilité est bien réelle : les banques ont le pouvoir de décider quelles activités économiques bénéficieront de capitaux et seront valorisées en bourse, et réciproquement, lesquelles seront laissées au bord de la route.

Même en sachant ça, si l’on ne le savait pas, difficile d’avoir une idée des ordres de grandeurs dont il est question. Spoiler : c’est du lourd.
Dans le rapport « Banques : Des engagements climat à prendre au 4e degré » 3, on commence fort : les banques françaises représentent près de 8 fois les émissions de GES de la France entière.
Les 6 premières banques de France – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne), Crédit Mutuel et la Banque Postale – pèsent 3,3 milliards de tonnes équivalent CO2 par an. Si chacune ne donne pas sa part au chien comme dit l’adage, certaines sont plus généreuses que d’autres lorsqu’il s’agit de payer sa tournée de pétrole. Pour un euro investi par exemple, la Banque Postale contribue deux fois moins au réchauffement climatique que la Société Générale.
Les trois premières banques citées sont tout simplement les trois entreprises françaises les plus polluantes. Ne cherchez plus, on tient nos champions !

 

Commentaire : Les émissions économisées mesurent l’impact positif des crédits et investissements orientés vers les secteurs réduisant les émissions, dans des projets ou entreprises « vertes » tournées vers les énergies renouvelables, l’isolation des bâtiments, etc. 

Pour rappel, après l’accord de Paris lors de la COP21, les banques françaises s’étaient engagées à être alignées sur les objectifs permettant de rester sous la barre des +1.5C°.
Mis à part quelques exemples d’investissements « verts », qui représentent une infime partie de leurs investissements, les banques continuent leurs courses vers un chemin plus « chaud » que celui prévu par l’accord de Paris.

Commentaire : Si les banques françaises poursuivaient leurs activités comme dans l’année d’analyse, alors la Banque postale, Crédit Mutuel et BPCE se positionneraient sur un réchauffement entre 3 et 4°C d’ici 2100, tandis que Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale nous emmènent vers un réchauffement compris entre 4 et 5°C.
Cela prend en compte les intensités liées aux financements et aux investissements réalisés par la banque en tonnes de CO2 par millions d’euros de financements, mais aussi l’évaluation de la stratégie climat de la banque.

Entre des premiers efforts largement insuffisants 4, des exemples de greenwashing 5 , ou des promesses de certaines banques à prendre avec des pincettes 6 , l’état actuel des choses n’est pas rassurant.
Même avec l’année 2020 et le Covid, qui aurait pu servir d’aiguillage pour changer de voie, que « le jour d’après ne ressemble pas au jour d’avant » pour reprendre les dires d’Emmanuel Macron 7 , et bien les banques françaises ont continué… d’augmenter leurs investissements !
Dans son rapport de mai 2021, Oxfam explique que depuis janvier 2020, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont accordé 100 milliards de dollars de financements aux entreprises actives dans les énergies fossiles. Ces dernières ont augmenté leurs financements de 22,5 % en moyenne entre 2019 et 2020.

 

Comment justifier ça ? Pour notre Goliath français, BNP Paribas (qui à elle seule, pèse 41 milliards d’investissements aux énergies fossiles en 2020), c’est justement le caractère exceptionnel de la crise qui nécessitait de tels investissements. Des arguments bancales que Reclaim Finance a longuement démantelé 8 en expliquant notamment que cette augmentation ne vient que confirmer la hausse de 75 % entre 2018 et 2019, ou encore que si la crise méritait réellement de tels investissements, on aurait vu une augmentation chez toutes les banques internationales alors que… attention nouveau spoiler : ce n’est pas le cas ! Globalement, les investissements des grandes banques internationales dans les énergies fossiles ont baissé de 9 % en 2020 par rapport à 2019. BNP fait de la résistance ! 
Tous ces chiffres, c’est important de les garder en tête, par exemple quand on lit le droit de réponses de certaines banques suite au rapport de novembre 2019 d’Oxfam et les Amis de la Terre 9
Entre remise en cause de la méthode de calcul, “oui mais regardez eux c’est pire”… on vous conseille d’aller y jeter un œil. En attendant, on vous a quand même mis de côté nos deux extraits favoris  :

« Aujourd’hui, l’urgence climatique impose à tous les acteurs de la société d’effectuer leur transition vers un autre modèle, et vite. Tous ces acteurs continuent de prendre des décisions qui impliquent des émissions de CO2, mais certains évoluent plus vite que d’autres. »

« Vous avez choisi de prendre comme point de départ l’année 2011. Or, c’est depuis 2015 que la prise de conscience de l’urgence climatique par les citoyens, les entreprises et le monde politique s’est véritablement accélérée.» 

On aurait pu continuer de vous assommer de chiffres qui font tourner la tête, mais chez POW on n’a pas encore de compte offshore, alors on du mal à visualiser ce que ça fait des milliards. #PandoraPapers
L’objectif était d’assimiler ce message dans toutes nos têtes : les banques ont un pouvoir incommensurable sur les énergies fossiles et donc sur le climat. Et elles n’ont pas prévu de changer les choses de gaieté de coeur.
La sortie du rapport du groupe 1 du GIEC (notre article ici) a rappelé ce qui devrait être évident pour tout le monde maintenant : nous devons sortir des énergies fossiles !
Même l’Agence Internationale de l’Energie, historiquement connue pour être plutôt en faveur des énergies fossiles, a communiqué en mai dernier : « L’alignement sur une trajectoire de réchauffement de + 1,5 °C implique la fin des investissements dans l’exploration ou l’extraction d’énergies fossiles » 10 

À nous d’agir et de faire savoir que nous sommes de plus en plus nombreux.ses à réclamer que les choses changent, que des mesures fortes doivent être prises rapidement… et que notre argent ne doit plus financer des projets qui vont à l’encontre de nos engagements jour après jour.
Pour commencer, on vous donne la possibilité grâce à notre outil d’écrire à vos banques pour leur demander des comptes sur comment est utilisé votre argent. ⬇️⬇️⬇️

C’est une première action qu’on vous propose : de prendre contact avec votre banque, d’en apprendre davantage sur comment est utilisé votre argent, de prendre conscience de l’empreinte de vos économies.
En attendant, on revient avec plein d’autres choses pour faire vivre le sujet, et vous proposer d’autres actions ou alternatives dans les temps à venir !
Ensemble, agissons pour que notre argent soutienne le futur que l’on désire !

EDIT : Bonne nouvelle, la Banque Postale est la 1ère banque à annoncer la sortie totale des industries fossiles d’ici 2030 ! Plus d’informations ici : https://reclaimfinance.org/site/2021/10/14/la-banque-postale-1ere-banque-a-tourner-le-dos-au-petrole-et-au-gaz/

Ressources pour aller plus loin : 

Les rapports d’Oxfam et les Amis de la Terre : 
Mai 2021 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2021/05/Rapport-Banques-QuoiQuIlEnCoute-VF.pdf
Octobre 2020 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/10/rapportBanque_OXFAM_v5.pdf 
Novembre 2019 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2019/11/Rapport-La-colossale-empreinte-carbone-des-banques-fran%C3%A7aises.pdf 

Le site de Reclaim Finance : https://reclaimfinance.org/site/

La vidéo de Blast sur le sujet, si vous voulez un format audio pendant que vous faites la vaisselle ou votre sport : https://www.youtube.com/watch?v=-_IRFGwrhPA&t=45s 

 

Espace Montagne Lyon s’engage avec POW France

Espace Montagne Lyon s’engage avec POW France

Il y a quelques semaines, Tom Delouis, directeur du magasin Espace Montagne à Lyon nous a contacté pour savoir comment il pouvait, à travers son entreprise notamment, s’engager à nos côtés et nous soutenir dans nos actions. On s’est dit que vous voudriez en savoir plus, et on a donc laissé le soin à Tom de se présenter, ainsi que la première action mise en place, dans l’entretien qui suit:

Passionné d’alpinisme, de ski et plus largement de montagne depuis son enfance, mon père a fondé Altitude sports (Espace montagne Lyon) en 1982 avec une volonté de démocratiser la pratique des sports de montagne. Depuis ce jour, nous nous sommes développés pour devenir un magasin spécialisé dans la vente de produits dédiés à la pratique des sports de montagne ( ski, snowboard, alpinisme, escalade, trail-running, randonnée, bivouac…).

Soucieux de l’avenir de la montagne, nous œuvrons, à notre échelle, pour réduire notre impact sur l’environnement afin de pouvoir partager notre amour de la nature à nos cadets. Notre engagement dans la protection de l’environnement se traduit par des actions concrètes :

  • Construction de partenariats solides avec des marques responsables (Schöffel, Picture, Patagonia, Millet …)
  • Organisation d’une journée de ramassage des déchets dans les forêts de l’ouest lyonnais pour préserver les espaces verts en juin 2020
  • Opérations «vieilles chaussures » (en partenariat avec Sport 2000) proposant aux clients de ramener leurs chaussures en fin de vie afin les réparer pour chausser les plus démunis

Aujourd’hui, Espace montagne Lyon souhaite en faire plus. Pour cette raison, nous avons contacté POW France afin de tisser un partenariat durable visant à joindre nos forces pour préserver nos montagnes.

Ce partenariat se caractérisera par une première action concrète :
La GREEN WEEK! Durant cette GREEN WEEK, nous utiliserons la puissance du Black Friday pour générer des dons pour POW France afin de les aider dans leur quête d’un accès plus durable à la montagne pour les passionné.es et la prise en compte des impératifs climatiques dans les politiques françaises, locales ou nationales. Nous, nous engageons à leur reverser 1% de notre chiffre d’affaires de la semaine du 23 au 29 novembre. Ce soutien financier est pour nous un premier levier d’action pour soutenir une association dynamique et porteuse de valeur qui mène des actions concrètes pour préserver l’environnement.

Espace Montagne Lyon s’engage avec POW France

Au cas où vous l’auriez raté #3

« Au cas où vous l’auriez raté » c’est une petite compilation des informations de la semaine qui nous paraissent importantes et que vous n’auriez peut-être pas eu l’occasion de lire. C’est un rendez-vous hebdomadaire que l’on se donne alors n’hésitez pas à revenir tous les vendredis !

TRANSPORT : Quand Eurostar annule les trajets entre le Royaume-uni et les Alpes.

Citation préférée :

Eurostar a annulé le Ski Train – l’itinéraire le plus direct, confortable et durable du Royaume-Uni vers les Alpes. « De plus en plus de voyageurs réduisent leurs déplacements en avion au profit de moyens de transport à faible impact carbone, et de nombreux voyageurs sont réticents à embarquer dans des avions bondés dans le contexte Covid-19 actuel. »

Ce qu’on a retenu :

Pétition, #SaveTheSkiTrain – réintégrer le train de ski Eurostar

+ de lecture :

CLIMAT : Rapport 2020 du Haut Conseil du Climat

Citation préférée :

Selon le Haut Conseil, doivent être privilégiés :

  • Une réduction des émissions de GES jugée insuffisante.
  • Les investissements dans les transports publics et les infrastructures de mobilité douce.
  • La rénovation énergétique des bâtiments.
  • Les mesures d’efficacité énergétique et d’électrification ainsi que la Recherche-Développement de procédés industriels bas-carbone
  • L’augmentation du stockage de carbone dans les sols et le développement des protéines végétales.
  • Le déploiement des énergies renouvelables.

Ce qu’on a retenu :

+ de lecture :

ECOLOGIE : Pourquoi Emmanuel Macron veut relancer les trains de nuit (alors que l’Etat n’en voulait plus) ?

Citation préférée :

Malgré une géographie favorable et un maillage presque sans équivalent en Europe dans les années 70, la France a peu à peu abandonné les trains nocturnes jusqu’à ne compter que deux lignes actives en 2020.

Emmanuel Macron « On va re-développer le fret ferroviaire. Massivement. On va re-développer les trains de nuit. Là aussi. On va re-développer les petites lignes de train. Parce que tout cela permet de faire des économies et réduit les émissions de CO2. »

Ce qu’on a retenu :

Cette fois, l’exécutif entend aller plus loin. « Nous allons dans les semaines, dans les mois qui viennent avoir une politique de promotion et de redynamisation des trains de nuit », a déclaré le 17 juin le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari (devenu depuis ministre délégué).

Un rapport du gouvernement sur les perspectives d’une relance de ce mode de transport doit justement être présenté au Parlement à la fin de l’été. Celui-ci doit notamment fixer « les conditions d’une amélioration de l’offre des trains de nuit au regard de leur intérêt pour répondre aux besoins de désenclavement des territoires les plus éloignés des grands axes de circulation (…) et pour réduire l’empreinte écologique. »

+ de lecture :

CLIMAT : Des décennies avant de voir baisser les températures

 Citation préférée :

« Même si le monde réduit radicalement les émissions de gaz à effet de serre, l’impact sur le réchauffement pourrait ne pas être visible avant le milieu du siècle »

« Le changement climatique provoqué par l’Homme peut être comparé à un porte-conteneur lancé à pleine vitesse au milieu de grosses vagues. Si vous voulez ralentir le navire, vous pouvez enclencher la marche arrière, mais cela prendra du temps avant de pouvoir remarquer qu’il a ralenti”, poursuit le climatologue. »

Ce qu’on a retenu :

+ de lecture :