7 CONVERSIONS : #5 Manger mieux

7 CONVERSIONS : #5 Manger mieux

« QUE TON ALIMENT SOIT TA SEULE MÉDECINE » (Hippocrate)

La nourriture baigne notre quotidien, avec nos trois repas par jour (voire quatre pour les plus gourmands), et on connait son importance et  ses enjeux. Car manger mieux, ça change le quotidien !

En plus d’avoir un effet bénéfique sur notre corps et nous donner l’énergie nécessaire pour envoyer du lourd dans la peuf, notre alimentation peut faire du bien à la planète. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe de plus en plus de structures pour améliorer notre consommation alimentaire.

 

Au commencement, il y a les courses… De manière générale, privilégier les magasins tournés vers l’agriculture biologique et/ou locale, de consommation éthique et de vente en vrac (réduction des emballages + achat de la quantité désirée = fini le gaspillage !), c’est un très bon début ! Et on en trouve de plus en plus partout en France.

Une autre option bénéfique, pour la nature et pour les relations humaines, c’est la vente en circuit court. Aller directement acheter ses produits, en particulier les fruits et légumes, chez les producteurs. Cette pratique redonne de l’importance à nos paysans (dont les conditions de travail sont difficiles), nous offre des produits de qualité, nous montre d’où vient ce qui finit dans notre assiette et évite de transporter des marchandises d’un bout à l’autre de la planète.

Manger local, c’est éviter les produits qui font des milliers de kilomètres en avion, comme les fruits exotiques. Manger local, c’est aussi se renseigner sur les fruits et légumes de saison pour les consommer au bon moment.

Ce qui nous amène au choix des aliments… Et ça commence généralement par le boycott de certaines marques ou certains produits. L’ennemi numéro un du moment, c’est l’huile de palme, sa production est responsable de la déforestation, une destruction de la nature et sa biodiversité, comme en Malaisie ou en Indonésie par exemple. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il faut dire adieu au Nutella mais on vous promet que ses alternatives noisettées sans huile de palme sont toutes aussi délicieuses (oui oui on a goûté pour vous, on a le sens du sacrifice chez POW…)

La viande et le poisson, dans leur production industrielle, sont aussi responsables de nombreux maux de notre terre. Le régime végétarien en est une réponse courageuse mais une consommation raisonnée de ces mets (par exemple en étant «végétarien de semaine») est déjà une initiative importante. Réserver ces victuailles pour les grandes occasions permet en plus d’en apprécier réellement le goût.

A partir de là, lâchons nous sur les produits bio, sans additifs et non transformés, ils remettront du goût authentique dans nos plats.

Pour aller plus loin et se reconnecter à la terre, on peut faire son potager quand c’est possible, avec la méthode de la permaculture, parfaite pour la culture dans de petits espaces. Ou si l’espace disponible nous manque, on peut intégrer des jardins partagés, ils se trouvent au sein d’un quartier, d’une ville ou d’un village. S’il n’en existe pas dans votre village, c’est une bonne occasion pour se renseigner en mairie comment lancer le projet.

Voilà quelques clés pour nous aider à manger mieux. Les plus réticents peuvent démarrer avec des objectifs simples comme intégrer une journée sans viande par semaine ou encore aller chez un producteur local «juste pour voir».

Pour finir de se convaincre, voici quelques ressources (suggestions bienvenues) :

  • pour les cinéphiles : Zéro phyto 100% bio, Demain, Super Size Me, Food Inc
  • pour les littéraires : Manger mieux et meilleur de 0 à 100 ans: Saveurs et santé, Pr. Joyeux
7 CONVERSIONS : #4 Vivre plus simplement

7 CONVERSIONS : #4 Vivre plus simplement

VIS SIMPLEMENT POUR QUE D’AUTRES PUISSENT SIMPLEMENT VIVRE

C’est ce que disait déjà Gandhi au siècle dernier. On le sait, nous vivons dans une société de consommation (malheureusement) bien établie et qui participe à réduire les ressources naturelles disponibles sur Terre.

Nous comprenons alors bien la nécessité d’agir, et comme dans beaucoup de domaines, le citoyen-consommateur a le pouvoir ! Facile à dire, moins facile à faire… En effet, nous subissons les pressions des publicités qui poussent à acheter le dernier smartphone ou le dernier vêtement du moment ! Mais avec une certaine volonté, nous pouvons résister aux sirènes de la consommation, comme nous le confie Giulia Monego, membre de la Riders Alliance :

« Nous vivons dans une société consumériste qui fait la promotion et nous incite à acheter du neuf, jeter le vieux et acheter à nouveau le dernier modèle pour être cool et à la mode.

Je trouve cette manière de vivre très superficielle et particulièrement insouciante de l’impact qu’a notre mode de vie sur l’industrie et l’environnement.

Je suis aussi sujette à la publicité sournoise et intelligente, et j’aimais avoir le bel équipement tout neuf, les vêtements, la voiture, le téléphone, etc. Mais j’ai réalisé que suivre cette tendance va contre nombre de mes principes de vie. Désormais, avant d’acheter quelque chose, j’analyse mon “panier d’achats” et je me pose la question : “En ai-je vraiment besoin ?”. En faisant simplement cela, je sauve la planète et moi-même de beaucoup d’achats stupides.

Je fais des efforts pour ne pas jeter mes équipements et vêtements, et en prends soin pour les utiliser le plus longtemps possible. Grâce à mes sponsors, j’ai la chance de recevoir souvent du nouveau matériel. Je prends cela comme une opportunité de vendre en seconde main ou de donner, comme j’ai fait pendant plusieurs année avec l’ONG Summits4kids ou l’offrir à des amis ou des personnes dans le besoin. C’est une manière de recycler et de donner de la valeur aux choses. Aujourd’hui, un grand avantage des médias est de connecter les gens de la même communauté sans avoir besoin de se connaître personnellement, et cela ouvre des accès faciles à l’échange de biens ou la vente et l’achat de proximité de matériel. Je trouve cela très intéressant si c’est bien utiliser, préférant la qualité à la quantité et investissant dans du matériel plus durable.

Réparer les vêtements avant de les jeter est aussi une habitude que j’ai prise récemment et qui s’avère très utile. Changer une fermeture éclair cassée d’une veste de ski, mettre une rustine sur un trou d’une membrane imperméable ou d’un sac les remet comme neufs au lieu de jeter et créer plus de déchets.

Vivre plus simplement c’est aussi mettre l’accent sur la beauté des choses simples, prendre des habitudes sociales simples, gratuites, comme aller courir dans un parc au lieu de s’acheter un tapis de course ou une inscription à un club de gym. Je veux être entourée de personnes simples et profiter de ce que nous donne la mère nature, plutôt que de dépenser de l’argent dans des trucs artificiels faits par l’homme.”

Merci Giulia, c’était très clair ! Maintenant, puisque les actes valent plus que les paroles: revenir à l’essentiel, se contenter du nécessaire… C’est se débarrasser de tout le superflu à la maison, vous savez comme ce vieux carton au fond du placard qui attend depuis des années qu’on s’occupe de lui !

On peut le donner à une association ou l’offrir à son entourage qui peut en avoir besoin. Notre implication passe aussi par le troc, le partage… À nous d’adopter un mode de vie plus simple, reconnecté à l’essentiel, poser le téléphone ou l’ordinateur (grands consommateurs d’énergie) pour un bon bouquin en plein air. D’ailleurs, un livre qui porte bien son nom à vous conseiller: “Vers la sobriété heureuse” de Pierre Rabhi.

On se prépare des repas comme à l’époque de nos grands-parents, avec des aliments simples et non transformés, qui viennent du coin si possible (mais ça on en reparlera dans “Manger mieux”). Bref, on n’achète que si on en a vraiment besoin, on prend son temps avant un achat, car souvent c’est la folie du “tout beau tout neuf”, devant nos yeux affamés, qui nous fait craquer. En plus du portefeuille, on fait plaisir à la planète !

Au bureau, on adopte un état d’esprit écologique, on fait attention au papier qu’on utilise, au chauffage, à l’électricité… et on n’hésite pas à reprendre un collègue qui part en weekend en laissant la lumière allumée et le chauffage à 22°c !

Bref, le vivre plus simplement est à notre portée, il fait du bien au porte monnaie, il nous reconnecte à l’essentiel et il nous permet de faire du tri ! Joli programme, en toute simplicité.

 

Graphisme par Horsuj

7 CONVERSIONS : #3 S’informer

7 CONVERSIONS : #3 S’informer

LE VRAI POUVOIR, C’EST LA CONNAISSANCE

S’informer… La bonne nouvelle est que chacun peut consacrer le temps qu’il souhaite ! Le tout est de garder un esprit critique et croiser ses sources.

En seulement quelques minutes, YouTube regorge de vidéos explicatives très intéressantes, à commencer par celle là : Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes ! Il existe aussi d’autres chaînes qui vulgarisent la science comme celle du Professeur Feuillage.

Pour élargir ses connaissances sur les pratiques écoresponsables à adopter, il y a aussi des guides plus complets comme Ecofrugal, soit une centaine de  fiches pour montrer que nous pouvons changer notre quotidien pour une meilleure qualité de vie tout en faisant des économies.

Et quoi de mieux que financer de beaux projets à travers nos investigations ? C’est le pari que font les nouveaux moteurs de recherche dans la vague des médias responsables comme Ecosia ou Lilo.

Pour répondre à nos questions sur le changement climatique, commençons par ici. Mais nous pouvons aussi consulter les sites internet, newsletters et réseaux sociaux d’associations ou de presse spécialisée. Bien sûr, l’éducation passe par se renseigner auprès de médias compétents et de confiance, ils sont nombreux mais neoplanete.fr ou lemonde.fr/planete, c’est un début.

 

Et comme nous écrit Coline Ballet-Baz de la Riders Alliance :

« S’informer pour moi a été à la base d’une grande partie de mon engagement environnemental. Selon le milieu d’où l’on vient et la sensibilité environnementale de son entourage, on n’a pas tous les mêmes perceptions de l’écologie.

Or c’est quand on commence à avoir conscience de l’importance des dommages infligés à notre planète, et des risques qui y sont liés (pour la nature, notre santé, les espèces animales…), que l’on se sent vraiment motivé pour apporter notre petite pierre à la protection de l’environnement, et essayer de changer le cours des choses.

C’est pourquoi c’est si important selon moi de s’informer, auprès de ses proches, en lisant des articles, en se renseignant sur ce qu’il est possible de faire… Plus on a de connaissances et plus on les partage, plus on pourra s’orienter vers ce qu’il y a de mieux pour notre planète. »

 

Graphisme par Horsuj

7 CONVERSIONS : #2 Élever sa voix

7 CONVERSIONS : #2 Élever sa voix

N’AYONS JAMAIS PEUR D’ÉLEVER LA VOIX POUR L’HONNÊTETÉ, LA VÉRITÉ ET LA

COMPASSION CONTRE L’INJUSTICE, LE MENSONGE ET LA CUPIDITÉ

Élever sa voix… Et ça marche même sans microphone. Il suffit de faire entendre ses idées et les partager.

Ça commence par oser dire ce que nous pensons et ce que nous faisons, même si on nous trouve utopiste. Parlons du changement climatique à nos amis, à notre famille, à nos collègues de travail et à notre entourage en général. Partageons nos réflexions sur les réseaux sociaux et conseillons nos proches sur les gestes responsables faciles à adopter.

Comme l’union fait la force, nous promouvons le bénévolat. Et oui, les associations existent pour accorder les voix et qu’elles puissent chanter plus fort en chœur. A travers les activités, les événements, les campagnes d’information et autres, les bénévoles trouvent toujours un moyen de s’exprimer. Et entre copains, c’est encore plus sympa.

Allons manifester et défiler dans les rues pour faire valoir nos convictions. Participer à des manifestations, aux marches pour le climat, c’est convivial et on peut rencontrer des personnes engagées aux valeurs qui nous correspondent.

 

Si tu veux partager tes idées à travers ton engagement POW, n’hésite pas à nous contacter !

 

Graphisme par Horsuj

7 CONVERSIONS : #1 S’engager politiquement

7 CONVERSIONS : #1 S’engager politiquement

La nature ne vote pas, mais on peut tous s’engager et voter pour elle.

S’engager politiquement, ce n’est pas un gros mot ! De nos jours, la politique prend une place très importante et revêt des formes très diverses, à travers les actions citoyennes par exemple. Pour commencer, il faut prendre connaissance des politiques locales, ce qui permet de mieux comprendre la situation de sa région. Une fois bien renseignés, on peut interpeller nos représentants locaux pour faire valoir nos droits démocratiques et demander une réponse politique à la crise écologique. Si besoin, il existe de nombreuses associations près de chez nous et prêtes à nous appuyer dans notre engagement citoyen.  Il est important de soutenir les associations qui incarnent nos valeurs et à travers celles-ci, participer aux actions qui ont du sens pour nous. De manière plus digitale, de simples pétitions ont souvent des conséquences à grande échelle. N’hésitez pas à signer des pétitions qui vous correspondent pour donner votre avis sur les thèmes d’actualité. Les sites de pétitions sont aussi des informateurs et des lanceurs d’alerte : Change.org, Avaaz, WeMove (au niveau européen)… Votons, manifestons et participons au processus politique ! Et si vous aimez lire, nous vous conseillons le livre : « L’écologie politique » de Dimitri Roussopoulos, aux éditions Écosociété.   Graphisme par Horsuj

POW recrute !

Amoureux.se des montagnes et de la nature ? Conscient.e de l’ampleur du changement climatique ? POW allie ces deux idées dans un mouvement international visant à sensibiliser et agir pour la préservation de notre environnement.

Le défi est grand, mais chez POW on croit en la force du nombre et des convictions ! L’équipe de POW France est entièrement bénévole et nous cherchons toujours des esprits vifs et volontaires pour se joindre à nous.

Pour nous aider dans les relations entre les membres et la communauté POW, rejoindre la team communication, l’organisation d’événements, ou encore le fundraising et les démarches d’aides financières, nous sommes ouverts et ambitieux. Envoyez-nous votre mail de motivation et CV à team@protectourwinters.fr !

Si aucun de ces rôles ne vous semble adéquat, aucun problème, Il y a toujours des opportunités pour supporter, ponctuellement ou sur le long terme, financièrement ou avec du temps ! Toutes les idées sont les bienvenues !

 

POW à l’Assemblée Nationale

Avec l’été que nous avons vécu et depuis quelques mois déjà s’est entamé une grande réflexion chez POW. Comment pouvons nous à notre échelle répondre à l’urgence climatique?

Nos programmes adressent des questions de prises de responsabilités individuelles, mais celles-ci bien que nécessaires, ne suffiront pas à endiguer les changements qui vont nous submerger. Ainsi il nous apparait que la communauté des riders et rideuses que nous représentons doit porter ses témoignages de changements climatiques en montagne et les valeurs de nos sympathisants devant les instances politiques. Il ne suffit plus que les enthousiastes de la neige et de la montagne se responsabilisent, il faut également qu’ils exigent des actions fortes et pertinentes de la part de notre gouvernement.

La première occasion qui nous a été donnée d’accomplir cette mission a été de prendre part à une séance de travail de l’Association des Élus de Montagnes qui avait lieu dans le 4ème bureau de l’Assemblée Nationale en septembre. Cette structure, qui rassemble les élus de tout le territoire français concerné par les problématiques de montagne, ainsi que des invités d’autres pays européen, cherche à instaurer une nouvelle dynamique permettant une meilleure représentation de la montagne, et de ce qui lui arrive, auprès des instances nationales et européennes.

Le travail n’est est qu’à son début mais nous vous tiendrons informés de l’avancement de cette initiative et vous proposerons dans les mois à venir diverses occasions de faire entendre votre voix auprès de nos gouvernants, et de leur faire comprendre que le seul sujet qui devrait les occupés, c’est l’avenir de nos hivers.

Meet our riders : Léonard Pierrel

Meet our riders : Léonard Pierrel

Né dans une station vosgienne, ses parents l’ont fait skier alors qu’il tenait à peine sur ses deux jambes. Le coup de foudre ! Et bien que la neige ne soit pas un plaisir pour toute la famille, il a eu la chance de pouvoir pratiquer à loisir tout ce qui peut glisser, pour finalement se tourner vers le ski freestyle, faute de pente. Ce n’est que plus tard, en s’exilant dans les Alpes, que Léonard a troqué ses skis double spatule pour des fats freeride et rando.

« Cet hiver j’aimerais continuer à explorer Chamonix et ses montagnes, car il me reste encore et toujours des monts, des vallons, des couloirs que je n’ai pas explorés. Donc encore plus de ski de rando et continuer à progresser du côté « alpi » du ski. Mais au fond je cherche surtout à m’amuser : rien ne vaut une journée de poudreuse entre potes, on est tous d’accord…

Je pars souvent avec les mêmes groupes d’amis, mais chaque sortie est propice à de nouvelles rencontres, à la création de nouveaux liens. Pour moi, le plus important c’est d’avoir confiance. La montagne c’est le plus beau des terrains de jeu, en toute saison d’ailleurs. Ce que j’aime c’est évoluer en liberté dans la nature, qui fait partie intégrante de la pratique, ce n’est pas un gymnase aseptisé ! Pour « se dépasser » il faut compter avec la montagne, l’écouter, la décrypter, la respecter… »

M’impliquer avec POW, c’est pouvoir m’engager au-delà de mon quotidien avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs que moi, en espérant inspirer d’autres personnes qui s’engageront.

Loin d’être irréprochable, je pense que ce sont les petites actions du quotidien qui peuvent grandement modifier les changements climatiques actuels ; mieux manger, mieux se déplacer, moins consommer/jeter, réparer, recycler… Et j’apprends chaque jour à m’améliorer grâce aux personnes que je rencontre, et c’est eux que j’aimerais pouvoir mettre en avant.

Je ne veux pas voir l’hiver disparaître… »

Meet our riders : Léonard Pierrel

Erwan le Lann : la montagne et la mer

Erwan Le Lann fait le tour du monde avec son bateau, Maewan, véritable plateforme sportive qui emmène avec lui des athlètes pour explorer les coins les plus reculés du globe. C’est le premier « marin » à rejoindre la Rider’s Alliance de POW France, lui qui est avant tout montagnard, guide, grimpeur, alpiniste, BASE jumper. Aujourd’hui, entre deux traversées de l’Alaska au Kamtchatka ou du Japon à la Tasmanie, il revient à terre, et raconte. On l’a rencontré lors de sa dernière escale début juin.

Né à Grenoble de père breton, Erwan a toujours passé ses vacances en Bretagne, au bord de la mer, à l’Aber Wrac’h où se trouve la maison familiale et qui a été le point de départ – et d’arrivée – de son aventure avec Maewan (voir le site pour plus d’infos sur le projet). Mais jusqu’à récemment, Erwan n’était pas vraiment un marin. « Mon père était pêcheur, il a toujours eu une petite barque, mais il n’a jamais été ce qu’on pourrait appeler un marin. Moi je me suis acheté un dériveur quand j’avais 15 ans, mais il a brulé dans son hangar. »

« je voulais être pilote de chasse mais pas faire la guerre »

D’abord skieur en alpin jusqu’à l’adolescence, Erwan commence à vraiment faire de la montagne vers 16-17 ans, puis passe son bac scientifique sans trop de soucis. « Je voulais être pilote de chasse, j’ai passé tous les tests, mais j’ai été recalé à l’entretien de motivation. Ils ont probablement vu que je voulais piloter mais pas faire la guerre… »

À sa majorité, Erwan se met sérieusement à la grimpe : « j’ai compris que pour aller partout en montagne, il fallait que je sois bon en escalade. » D’abord rocher, puis glace, il devient vite assez fort et rejoint les équipes jeunes de la FFME encadrées par Christophe Moulin. Il apprend vite et bien, intégré dans un groupe d’une rare motivation. « Une des choses les plus difficiles en montagne, c’est de trouver son partenaire de cordée. » dit-il. Là ils sont tout un groupe. Il rentre dans le cursus pour devenir guide et décide un jour de quitter la fac pour se consacrer uniquement à sa passion : « J’allais en cours avec des chaussons, un sac à pof, une feuille et un crayon. »

Isafjordur, Islande, 2015 ©Bertrand Delapierre

« Ça ne me motive pas d’aller faire une croix »

Une quinzaine d’expéditions lointaines, pas mal d’ouvertures sur des 6-7000m, une première répétition du Super Couloir au Fitz Roy en hiver, le cursus n’est pas majeur, mais clairement exceptionnel. « Je n’ai pas d’escalades suffisamment remarquables pour qu’elles parlent à tout le monde, » enchaine Erwan, « et je n’étais pas assez fort pour faire des choses techniques à 8000m. » Mais en tout état de cause, ce ne sont pas les grands 8000 qui attirent Erwan, qui fuit plutôt la foule et cherche l’aventure, « Je n’aime pas suivre un topo » précise-t-il. « C’est ce qui m’a vite lassé dans les Alpes, ça ne me motive pas d’aller faire une croix. »

En escalade sur glace, Erwan participe aux premières compétitions, notamment aux coupes du monde et championnats du monde qui se mettent alors en place. Il s’occupe ensuite de l’organisation du circuit avec son compère de BASE jump Sam Baugey. Parallèlement, Erwan est embauché chez Petzl fin 2005 pour gérer les événements et le sponsoring. Son réseau de sportifs s’étend encore.

Fjord gelé au Groenland, 2015 (c)Bertrand Delapierre

« J’ai commencé à ne plus supporter l’avion »

« Je voyageais beaucoup à l’époque, partout sur la planète, particulièrement dans les zones froides. Petzl est présent dans 65 pays, et avec le Roc Trip, j’étais 8 mois par an en déplacement. J’ai commencé à ne plus supporter l’avion… »

Un voyage en Antarctique avec Mike Horn est un vrai déclencheur. Sur son bateau, le Pangaia, la lenteur est la clef du voyage. Il part d’Ushuaïa, laisse les oiseaux de terre pour rejoindre les iceberg, la richesse est dans le déplacement. Un groupe de journalistes arrive pour passer trois jours sur le bateau. Ils sont complètement déconnectés du lieu dans lequel ils se retrouvent. « Je suis rentré avec eux par avion, on a décollé, on est passés au dessus de la couche de nuages, et 5h après on a atterri à Punta Arenas. Et là je me suis dit qu’on ne peut pas comprendre le lieu dans lequel on est si on ne comprend pas le climat. »

Erwan décide alors de tout changer. Après la montagne, il a envie de découvrir la mer, avec le bateau qui lui parait le moyen idéal pour voyager lentement . « Ça m’a pris presque 10 ans, mais comme j’aime bien capitaliser sur mes expériences, de logistique et de gestion d’athlètes, d’événementiel, j’ai monté un projet «plateforme» qui allait devenir Maewan. »

Le trajet se construit naturellement, c’est le cas de le dire : « je voulais passer par l’Arctique, l’Antarctique et la Polynésie sans traverser des passages artificiels comme le canal de Panama. » C’est comme ça que le grand tour des Amériques s’est précisé, même si des attirances locales (comme le Kamtchatka) iront plus tard le modifier.

Navigation solo avec les dauphins, Océanie, 2017 (c)Maewan

« Je ne pouvais pas garder tout ça pour moi »

Le projet était très sportif à la base, et Erwan entend beaucoup des « Il n’y a que du sport? Pas d’environnemental, pas de scientifique ? » La vérité c’est qu’il n’a rien trouvé de pertinent à la base, il ne veut pas d’une « excuse environnementale ». Mais après quelque temps sur la mer, « j’ai commencé à me rendre compte de l’état de la planète, de l’intelligence de ceux qu’on appelait – et qu’on appelle encore – des sauvages, de l’empreinte que laisse l’homme sur l’ensemble de la vie terrestre. »

Erwan apprend chaque jour et se dit « je ne peux pas garder tout ça pour moi », puis « si moi, qui passe dix mois de l’année dans la nature sauvage, je ne fais pas quelque chose, alors qui? » Il prend contact avec POW et le courant passe. « Le problème c’est surtout de toucher ceux qui ne se sentent pas concernés, en utilisant le sport, la science ou les arts c’est plus facile, c’est un moyen d’ouvrir à plus de monde. »

Un regroupement de sportifs pour parler environnement lui semble logique. C’est d’ailleurs une des nouvelles missions de Maewan, transformé en aventure certes sportive, mais aussi sociale et environnementale.

Le plastique, ce n’est pas fantastique

Une des prises de conscience majeure de Erwan concerne le plastique. « J’étais au courant [des continents de plastique qui dérivent dans l’océan profond, NDLR], j’en avais entendu parler comme tout le monde, mais c’est autre chose d’avoir le nez dessus, c’est une toute autre dimension. » En plein milieu du Pacifique, à plus de 2000km de la première ville, Erwan va ainsi passer 2 jours entiers à naviguer à travers une véritable décharge. « Le plastique il y en a partout, mais à une échelle inimaginable. Les océans sont immenses, et ils sont remplis de plastique. Sachant qu’il n’y en a que 10% qui flotte, et que le reste est au fond de l’eau, on ne le voit pas. »

Au delà de ce problème majeur, depuis qu’il habite sur un bateau, Erwan a pris conscience de tout ce qui fait de la terre une planète aux ressources limitées. Le bateau en est comme un modèle réduit de la planète. « Je comprends l’effort demandé pour chacune de mes gouttes d’eau potable, pour l’énergie, pour la nourriture, la santé, le sommeil, l’usure des pièces. Le bateau c’est comme une mini terre, c’est un endroit isolé avec des ressources qui sont limitées. Sauf que c’est beaucoup plus facile de le comprendre sur un bateau que sur la planète, qui parait infinie. »

Utiliser le bateau pour l’extrapoler à la planète c’est son cheval de bataille. « Pour que les gens se rendent compte que quand ils ouvrent le robinet dans leur appartement, derrière il y a tout un effort. L’eau est puisée quelque part, aux dépens d’animaux et de végétaux, et quand on la pollue elle ne disparait pas, elle amène sa pollution jusqu’au fond de l’océan. »

La nourriture aussi lui est précieuse, comme tout le reste. Il est impensable de jeter un morceau de viande sur un bateau. « Quand on achète des tranches de jambon sous plastique dans un supermarché et qu’on en balance la moitié parce que vaguement elle a une odeur ou une couleur un peu bizarre, on oublie complètement que derrière ces tranches sous plastique il y a un animal qu’on a élevé et tué pour se nourrir. On n’a plus aucun respect pour cet animal. On est capable de préserver les bébés phoques au Groenland parce qu’ils sont hyper mignons, mais on est aussi capable de balancer de la viande d’un porc qui a été élevé en cage toute sa vie. »

Ô capitaine, mon capitaine, 2018 (c)Monica Dalmasso

La montagne et la mer : « c’est différent mais c’est pareil »

« On habite sur une terre unifiée. L’eau et l’air circulent sur l’ensemble de la planète, ils n’ont pas de frontières. Une bouteille plastique qu’on jette en montagne finira sa vie dans l’océan. L’eau polluée au sommet d’une montagne arrive polluée dans l’océan. Quand on est en montagne ou en mer, on voit la même nature. » Pas de différence donc, pour le premier athlète marin de la Rider’s Alliance. Et puis c’est de là qu’il vient à la base, ce grenoblois au patronyme breton. « Je n’avais pas grand chose à apprendre pour devenir marin, juste le maniement du bateau. » On s’étonne, mais il poursuit : « Gérer sa nutrition, regarder l’environnement, un nuage, faire attention, prévoir les choses, anticiper, ce sont des choses que l’on apprend quand on est en montagne. »

« Tu peux aussi t’arrêter en montagne, et attendre que ça passe. En mer ce n’est pas toujours possible. Globalement c’est différent mais c’est pareil. Ce sont surtout les échelles de temps qui sont différentes. Mais dans les deux milieux il y a des feeling qu’il faut écouter. »

« La ville est inerte »

Erwan ne veut pas parler de vibration, « ça fait trop chaman », mais une des choses les plus choquantes qu’il a évoquées avant qu’on ne s’asseye pour faire son portrait, c’est « la ville est inerte ». Ce retour là plus que les autres (c’est la cinquième fois qu’il laisse son bateau pour rentrer en France depuis trois ans qu’il est parti), il a du mal avec la ville. Tout ce béton, ces quelques arbres sans connexion entre eux, l’inertie sous les pieds nus comparée à la diversité des sols dans la nature, qui renseignent sur où on est.

« La ville permet certes une interaction sociale entre humains, c’est très bien mais ça ne suffit pas. La ville c’est comme une bulle, déconnectée de la nature. Alors tu laisses la lumière allumée, parce que tu as les moyens de payer la facture, et te ne te rends plus compte des efforts que ça coûte à la planète. »

 

Tempête sur Lord Howe Island, 2018 (c)Maewan

En juillet 2018, Erwan repart depuis Wellington (Nouvelle-Zélande) pour 9 mois sur son bateau. Avec des jeunes, avec des projets (transmettre des techniques de navigations ancestrales), avec des étoiles dans les yeux et au dessus de son mat. À suivre.

 

(Pour en savoir plus et suivre le trajets de Maewan, connectez-vous sur maewan.com)