ELECTIONS : Et si on s abstenait de juger les abstentionnistes ?

ELECTIONS : Et si on s abstenait de juger les abstentionnistes ?

ELECTIONS : Et si on s’abstenait de juger les abstentionnistes ?

Papier un peu spécial aujourd’hui, qui prend la forme d’un billet d’humeur.
Cette fois, on n’a pas pour vocation à partager un certain nombre d’informations sur la mobilité ou la montagne, mais plutôt à porter un regard, une réflexion, sur le sujet qui occupait toute la place médiatique et politique il y a peu : l’abstention.

Après le premier tour, les débats étaient enflammés, les personnages politiques alertés et nous avons pu assister à une semaine d’entre-deux tours à base de réactions à chaud, de critiques voire de menaces contre les abstentionnistes avant le second tour. La suite de l’histoire a pu nous montrer, contre toute attente, qu’invectiver ces derniers n’a pas été une stratégie efficace pour remplir les urnes.
En tant qu’association qui réfléchit comment mobiliser face aux enjeux auxquels nous faisons face, on tenait à vous livrer notre sentiment sur ce que nous venons de vivre et sur la façon dont l’abstention est jugée en France.

D’abord, jetons un oeil aux chiffres ! 

Les chiffres du deuxième tour ayant bougé de manière non-significative (environ 1 point de moins), nous allons nous attarder sur les chiffres du premier tour.
Ce dimanche, deux tiers des Français pouvant voter ne se sont pas rendus aux urnes (66,7 %) pour le premier tour des élections régionales. Un record pour un premier tour des élections régionales, qui vient pulvériser les 53,67 % de 2010.

Mais surtout, un record absolu tout scrutins confondus en France (hors référendum, durant la Ve République)

Pour rester dans les chiffres, ce qui ressort de ce scrutin, c’est le taux incroyablement élevé d’abstention chez les plus jeunes : 87 % d’abstention chez les 18-24 ans, 83 % chez les 24-35 ans.
Les chiffres de l’abstention diminuent à chaque tranche d’âge supérieure et atteignent les 40 % chez les 70 ans et plus.

Une fois que le tableau est dressé, se pose plusieurs questions. Les deux qui ressortent le plus, qui enflamment les débats : pourquoi autant d’abstention ? Et comment lutter contre ?

Les raisons évoquées sont nombreuses et les avis divergent.
Pour certains, c’est symptomatique d’une indifférence envers la politique, d’un manque de devoir civique des plus jeunes générations.
Pour d’autres, comme Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, cela pourrait être en partie dû à la crise sanitaire : les campagnes ne se sont pas déroulées comme d’habitude, les gens ont préféré profiter de ce premier dimanche sans couvre-feu ni masque, etc.
D’autres problématiques viennent se mêler aux discussions, comme la date des élections reportées, les problèmes de distribution du matériel électoral par l’entreprise Adrexo, le manque d’assesseurs dans certains endroits…

Ces différents arguments peuvent être des facteurs aggravants, surtout si l’on y rajoute le traitement des élections régionales dans certains médias : l’omniprésence de débats sur la sécurité, qui n’est pas une compétence des régions, le manque d’informations justement sur le rôle des régions et des départements, etc.
En attendant, quand on voit les chiffres de l’abstention qui augmentent ces dernières années/décennies, on ne peut que constater que le mal est profond et continue de creuser.

Ce qui nous interpelle donc aujourd’hui, c’est plutôt la vision globale qui est proposée des abstentionnistes et la culpabilisation comme réponse au phénomène.
Vis-à-vis des premières raisons évoquées ci-dessus, voici ce que l’on pouvait entendre sur de nombreux plateaux tv, comme à BMFTV, où l’éditorialiste Christophe Barbier répond à la question « est-ce qu’il ne faudrait pas rendre le vote obligatoire ? » :
Mais bien sûr ! […] On ne va pas mettre les gens en prison s’ils ne votent pas, mais on va leur dire une chose très simple, vous ne vous intéressez pas aux régionales, vous vous abstenez pour les régionales ? Et bien vous manquerez les deux scrutins suivants, la présidentielle et les législatives. Je vous assure que si on avait fait ça, on aurait 80 % de participation ce soir. Mais évidemment, comme les Français sont obnubilés par les présidentielles, qui sont devenu l’enjeu majeur, voire le seul, ils ont tendance à négliger le reste, et ils ont tort ! […] C’est important, quand on pense à tous les Français, les milliers de français qui ont sacrifié leurs vies pour qu’on ait le droit de vote. Il suffirait de rendre le vote obligatoire avec cette punition douce et démocratique.

On ne rebondira pas sur l’expression « punition douce et démocratique », qui prend la forme d’un oxymore bien sordide.
Mais au-delà des propos de Christophe Barbier, cette proposition de rendre le vote obligatoire découle d’une pensée plus générale : les abstentionnistes n’ont aucune bonne raison de s’abstenir, justifiant ainsi de les pointer du doigt, de les culpabiliser…
Nombreuses sont les fois où l’on a pu entendre : « Si vous ne votez pas, vous ne viendrez pas vous plaindre ».

D’abord, traiter les « abstentionnistes » comme un groupe homogène est une erreur.
Toutes les enquêtes et études sur le sujet montrent bien qu’il existe différents types d’abstentionnistes, qui ont différentes raisons de s’abstenir.

Anne MUXEL, Directrice de recherches au CEVIPOF, parle de deux grandes catégories : les abstentionnistes « dans le jeu politique » et les « abstentionnistes hors-du jeu politique ». 6
La première catégorie étant plutôt des jeunes, des personnes diplômées, favorisées dans leur insertion sociale, et qui s’intéressent à la politique, voire peuvent se déclarer proche d’un parti.
Ces derniers s’abstiennent le plus souvent de manière intermittente et votent lorsqu’ils se reconnaissent dans une offre politique.
La deuxième catégorie se distingue plutôt par un retrait de la politique. On y retrouve le plus souvent les catégories dites «populaires », en difficulté d’insertion sociale. On compte également un plus grand nombre de femmes. Ces absents ne se reconnaissent pas dans l’échiquier politique et ont davantage de problèmes individuels étant des barrières à s’investir dans la scène collective.
Ils sont également davantage porteurs d’un refus et d’une contestation et sont davantage à espérer un changement complet de la société.
Ces deux grandes catégories, dans lesquelles s’en rangent d’autres, montrent la complexité et l’hétérogénéité des profils d’abstentionnistes. Il est donc problématique de penser qu’une solution simple pourrait venir résoudre un problème aussi large et en expansion.
Si les chiffres montrent une part plus importante d’abstention chez les plus jeunes et chez les populations les moins diplômées, les écarts se réduisent au fur et à mesure des années. 
Selon Anne MUXEL :
Les femmes, les non-diplômés, les populations urbaines, les jeunes aussi, se comptent toujours en plus grand nombre dans les rangs des abstentionnistes. Mais l’abstention gagne l’ensemble du tissu social. Il faut chercher d’autres modèles explicatifs, qui figurent de plus en plus les pièces d’un puzzle, complexe et difficile à construire, mais dont l’ensemble des éléments sont essentiels pour constituer le tout.

Le constat fait par Anne Muxel date de 2008. Depuis, la situation n’a fait qu’évoluer dans ce sens.
Ce dimanche, 75 % des ouvriers et des employés ne sont pas allés voter. Mais 69 % des cadres et des professions intermédiaires ont fait de même.
Le problème de l’abstention se généralise donc.
Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas prendre en compte les données représentatives des abstentionnistes, loin de là, mais qu’il faut éviter de penser qu’il y a un profil d’abstentionniste simple et unique auquel on doit trouver une réponse simple et unique.
Plus récemment, voici ce que disait Raphaël Challier, sociologue et chercheur spécialisé dans les questions de militantisme et de mobilisation, au micro de Mediapart après le premier tour :
Il y a une crise de la représentation, crise qui n’en finit pas de s’amplifier. Après les Gilets Jaunes, après l’émergence de mouvements, on a encore eu une solidification de l’abstention et des fractures entre les spécialistes de la représentation, de moins en moins nombreux, et des citoyens ordinaires, de plus en plus distant de ces enjeux »
Et quant à la raison de ce problème : « Il y a une multitude de facteurs, il n’y a pas d’explications simples et encore moins de recettes magiques pour corriger ce processus.

En effet, lorsque l’on demande aux citoyen.nes pourquoi ils s’abstiennent, les réponses divergent, comme le montre le dernier sondage Ipsos/Sopra-Steria ci-dessous 7

 

 

Revenons-en donc à notre sujet initial : la culpabilisation.
Pointer du doigt les abstentionnistes de ces deux derniers dimanches, c’est donc pointer du doigt plus de deux tiers de la population française en capacité de voter, issue de milieux et de tranches d’âges différentes. Depuis 1958 et le début de la Ve République, l’abstention n’a cessé de s’accroître, pour atteindre le record de ce week-end.
La fracture entre les citoyens français et le vote semble donc plus profonde qu’une indifférence ou un problème de crise sanitaire. Il faudrait donc avant tout éviter ce sentiment de supériorité et ces conclusions hâtives qui ne font pas avancer le débat.
L’argument numéro un mis en avant sans cesse est le manque d’implication des gens. Mais ces dernières années ont au contraire été le théâtre d’une implication citoyenne extrêmement importante en dehors des urnes. Le mouvement des Gilets Jaunes, les manifestations contre la Loi Sécurité Globale, pour la Loi Climat… cela représente des implications politiques de la part des jeunes, des milieux populaires etc.
La Convention Citoyenne pour le Climat a montré que 150 citoyens tirés au sort, pouvaient venir s’impliquer durant des mois dans une démarche politique et citoyenne, alors même que pour un certain nombre d’entre eux, ils n’étaient pas familiers avec les enjeux avant de recevoir leur convocation.
Nous recevions il y a peu Mathieu et Matthias, deux membres de la CCC, le replay est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=BN7PfBgXRho 
Nous vous encourageons vraiment à aller les écouter sur leur expérience.

Voilà ici des exemples, parmi tant d’autres, qui prouvent qu’une envie de changement existe chez de nombreux.ses français.es. Mettre l’accent sur le manque présumé d’implication des citoyens, ce serait donc occulter une grande partie du problème qui relève davantage du personnel politique. 

Quand Gabriel Attal explique l’importance de la crise sanitaire dans l’abstention, fait-il allusion aux traces que la crise sanitaire a laissé chez des millions de personnes, due aux difficultés à vivre durant cette dernière année, et la déviance qui en découle envers la majorité qui a subi une déroute lors des régionales (trois candidat.es sont éliminé.es dès le premier tour, LREM obtient un score moyen de 11,4 % et n’obtient aucune région).
Quand Christophe Barbier explique que « les Français sont obnubilés par la présidentielle », il ne critique à aucun moment le fait que la vie politique de ces dernières années est centrée quasi uniquement sur Emmanuel Macron, ses ministres et sa majorité.
Les médias ont également leur importance quant au traitement des régionales ces dernières semaines.
Voici ce que Laurent Delahousse, lors d’un débat sur les régionales, mettait en avant justement :
Cette société consumériste, est-ce qu’elle n’a pas atteint aussi notre système médiatique et finalement les journalistes, les rédactions et les directions de rédactions, on va dire qui ne sont plus dirigés parfois par des journalistes […] quand on voit parfois sur des chaînes d’informations effectivement un produit d’information considéré comme un objet de consommation, c’est à dire qu’il alimente l’audience donc je l’utilise ? On ne traite plus parfois les sujets qui sont essentiels pour les français.es mais ceux qui potentiellement font du public. 8

Quand on pointe donc du doigt le fait que les citoyen.nes n’ont pas connaissance des compétences des régions ou des départements, quelle place est faite à la critique sur le fait que les débats aient autant tournés sur les questions de sécurité, que des chaînes d’infos continus manquent leur travail à ce niveau, voire plus pour le cas de Cnews notamment, qui s’est fait mettre en demeure par le CSA pour non-respect du pluralisme politique ? 9

Alors oui chez POW, après deux mois de campagne où l’on a essayé de vous montrer l’importance des régionales pour la mobilité, on regrette évidemment cette abstention. Mais on la comprend. Et surtout, on considère que les abstentionnistes ne devraient pas être montrés du doigt.
Notre humble avis et notre conclusion sur le sujet, c’est que chacun.e y gagnerait, que ce soit les personnages politiques, les médias ou chacun.e d’entre nous à davantage essayer de comprendre pourquoi telle ou telle personne ou groupe de personne s’abstient, et ce en allant plus loin qu’en tirant des conclusions avec ce que l’on a devant notre nez ou en créant les réponses qui nous arrange.
Si deux tiers de personnes n’ont pas souhaité participer au jeu politique que représente les élections, peut être que le problème vient du fait que le but du jeu était flou, que les choix proposés n’ont pas convaincu ou tout simplement que les règles fixées au départ sont à revoir.
Différentes situations, notamment la crise sanitaire, ont impacté des millions de français.es à différents égards, notre situation actuelle impacte et impactera encore dans les mois/années à venir des millions de français.es.
C’est une réalité dont il faut avoir conscience au moment de jurer le saint devoir civique ou « l’exigence républicaine », n’en déplaise à Jean Castex 10 

Symptômes révélateurs, les jours suivants le second tour, les discussions des parlementaires ont davantage portées sur la tenue de citoyennes françaises, qui ont voué leur dimanche à la tenue des élections en étant assesseuses, plutôt que de se pencher sur des questions comme la considération du vote blanc.

Heureusement, si les urnes sont un moyen de mobilisation, c’est loin d’être le seul. Des moyens d’agir en dehors des urnes existent, à différentes échelles, et c’est bien ce que nous comptons mettre en avant chez POW, motivés encore et toujours par les enjeux climatiques auxquels nous faisons face.

Espace Montagne Lyon s’engage avec POW France

Espace Montagne Lyon s’engage avec POW France

Il y a quelques semaines, Tom Delouis, directeur du magasin Espace Montagne à Lyon nous a contacté pour savoir comment il pouvait, à travers son entreprise notamment, s’engager à nos côtés et nous soutenir dans nos actions. On s’est dit que vous voudriez en savoir plus, et on a donc laissé le soin à Tom de se présenter, ainsi que la première action mise en place, dans l’entretien qui suit:

Passionné d’alpinisme, de ski et plus largement de montagne depuis son enfance, mon père a fondé Altitude sports (Espace montagne Lyon) en 1982 avec une volonté de démocratiser la pratique des sports de montagne. Depuis ce jour, nous nous sommes développés pour devenir un magasin spécialisé dans la vente de produits dédiés à la pratique des sports de montagne ( ski, snowboard, alpinisme, escalade, trail-running, randonnée, bivouac…).

Soucieux de l’avenir de la montagne, nous œuvrons, à notre échelle, pour réduire notre impact sur l’environnement afin de pouvoir partager notre amour de la nature à nos cadets. Notre engagement dans la protection de l’environnement se traduit par des actions concrètes :

  • Construction de partenariats solides avec des marques responsables (Schöffel, Picture, Patagonia, Millet …)
  • Organisation d’une journée de ramassage des déchets dans les forêts de l’ouest lyonnais pour préserver les espaces verts en juin 2020
  • Opérations «vieilles chaussures » (en partenariat avec Sport 2000) proposant aux clients de ramener leurs chaussures en fin de vie afin les réparer pour chausser les plus démunis

Aujourd’hui, Espace montagne Lyon souhaite en faire plus. Pour cette raison, nous avons contacté POW France afin de tisser un partenariat durable visant à joindre nos forces pour préserver nos montagnes.

Ce partenariat se caractérisera par une première action concrète :
La GREEN WEEK! Durant cette GREEN WEEK, nous utiliserons la puissance du Black Friday pour générer des dons pour POW France afin de les aider dans leur quête d’un accès plus durable à la montagne pour les passionné.es et la prise en compte des impératifs climatiques dans les politiques françaises, locales ou nationales. Nous, nous engageons à leur reverser 1% de notre chiffre d’affaires de la semaine du 23 au 29 novembre. Ce soutien financier est pour nous un premier levier d’action pour soutenir une association dynamique et porteuse de valeur qui mène des actions concrètes pour préserver l’environnement.

Espace Montagne Lyon s’engage avec POW France

Le chantier archéologique de Jean-Baptiste Ortlieb

Pour sa thèse en histoire environnementale, JB Ortlieb étudie une ancienne « marcairie » (ferme d’estive) située à 1100 m d’altitude dans les Vosges, pour voir comment les modes de valorisation des montagnes ont changé au cours du temps – ou comment les humains se sont adaptés à leur environnement.

J’ai effectué une fouille archéologique en montagne pour l’intégrer à mes recherches pour ma thèse en histoire environnementale. On étudie comment les hommes se sont adaptés à leur environnement pour monter les troupeaux. C’est une des thématiques qui permet de mettre en perspective notre propre adaptation aux changements climatiques, puisqu’à l’époque du site de fouille on est dans une période de refroidissement du climat (appelé Petit Âge glaciaire).

La fouille est la première réalisée sur une “marcairie”, qui est une ferme d’estive ancienne, exploitée entre la fin du Moyen Âge et le début du XVIIIe siècle pour garder les troupeaux et produire du fromage l’été. Rien d’extraordinaire a priori, mais dans les Vosges comme dans les autres massifs français, ces pratiques sont celles qui perdurent depuis des siècles / millénaires, dans les zones qui, aujourd’hui accueillent le plus souvent les stations. Comme la pratique récréative des montagnes (ski, randonnée…) est récente, la question est de voir sur quel héritage on se trouve, notamment du point de vue de l’environnement.


Un point intéressant pour les Vosges (qui ne sont pas bien hautes forcément), c’est que tous les pâturages d’altitude, qui ont permis un développement très précoce du ski, ne sont en fait pas naturelles, mais anthropiques – d’origine humaine -.

Les études paléoenvironnementales des géomorphologues avec qui je travaille on montré que ces défrichements des sommets datent, pour les premiers attestés, de l’Âge du Bronze (autrement dit les Celtes, vers 2000 av. J.-C., à peine plus récent que les pyramides de Gizeh).


Forcément, le paysage a évolué entretemps, mais aujourd’hui ces milieux sont très protégés (Natura 2000, PNR des Ballons des Vosges) pour la faune et la flore particulière qu’ils accueillent. De plus c’est parmi les meilleurs spots pour rider dans les Vosges, puisqu’on est suffisamment haut pour la bonne neige et qu’on évite les arbres. C’est pourquoi sans ces défrichements très anciens et récurrents et ces milieux protégés, pas de ski – en tout cas comme on le connaît – dans les Vosges. Mais la forêt regagne du terrain, avec la déprise agricole. Du coup, l’enjeu c’est de connaître l’évolution et le rapport ancien à l’environnement, en regardant comment les populations locales antérieures au XVIIIe siècle entretenaient et valorisaient ces paysages et ces milieux naturels, dont on hérite aujourd’hui pour de nouvelles pratiques.

Alors chez POW on se questionne, quelles seront les trace que nous aurons laissées pour les archéologues du futur ? …

Le jour du dépassement en recul?

Cette année, le jour du dépassement, c’est-à-dire le jour où l’humanité a consommé l’intégralité des ressources produites par la planète en un an, a reculé de 3 semaines pour tomber le 22 août, contre le 29 juillet en 2019.

De premier abord, cela semble bon signe. Mais cette date, calculée par le Global Footprint Network, révèle plusieurs choses.

Premièrement, il n’est pas trop tard. Nous sommes capables de faire reculer la date critique à partir de laquelle nous vivons à crédit sur les ressources de notre chère planète. Si nous parvenions seulement à faire reculer cette date de 5 jours par an chaque année, en 2050, nous serons à l’équilibre.

Cependant, ce changement, ce recul, n’est pas lié à nos actions individuelles ou au changement de notre système pour une société plus durable. Ces résultats sont étroitement liés à la Covid-19, paramètre de contrainte qui a forcé un arrêt partiel ou total de l’économie dans un grand nombre de pays. Si nous avions pu, nous aurions continué de produire, consommer, détruire. Et les plans de relance qui se préparent dans la plupart des pays impactés économiquement par le virus vont probablement faire repartir consommation et production de plus belle, au détriment de la planète.

Des plans de relance verte, axés autour d’un développement économique et social durable, pourraient permettre d’aller dans la bonne voie. Mais les politiques et gouvernements doivent prendre en compte sérieusement l’environnement et proposer des mesures adaptées, sans viser la croissance au détriment de la planète. Le WWF propose de tweeter le gouvernement pour que des milliards soient investis de la bonne façon. A nous de jouer pour influencer le gouvernement !

Aujourd’hui, nous avons besoin de 1.6 planète en termes de ressources. D’après le WWF, si nous pouvons diviser par deux notre consommation de protéines animales et notre gaspillage alimentaire dans les prochaines années, cela nous permettrait de gagner 30 jours par an. De même, en changeant nos modes de transport et en réduisant de moitié l’empreinte carbone liée, nous pouvons gagner 13 jours. Alors rien n’est perdu, des solutions simples, quotidiennes, à la portée de tous pourrait tout changer.

Sources : Le Monde et WWF

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/22/un-renversement-historique-le-jour-du-depassement-de-la-terre-recule-sous-l-effet-du-coronavirus_6049619_3244.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1598076191

https://www.wwf.fr/jour-du-depassement

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Au cas où vous l’auriez raté #3

« Au cas où vous l’auriez raté » c’est une petite compilation des informations de la semaine qui nous paraissent importantes et que vous n’auriez peut-être pas eu l’occasion de lire. C’est un rendez-vous hebdomadaire que l’on se donne alors n’hésitez pas à revenir tous les vendredis !

TRANSPORT : Quand Eurostar annule les trajets entre le Royaume-uni et les Alpes.

Citation préférée :

Eurostar a annulé le Ski Train – l’itinéraire le plus direct, confortable et durable du Royaume-Uni vers les Alpes. « De plus en plus de voyageurs réduisent leurs déplacements en avion au profit de moyens de transport à faible impact carbone, et de nombreux voyageurs sont réticents à embarquer dans des avions bondés dans le contexte Covid-19 actuel. »

Ce qu’on a retenu :

Pétition, #SaveTheSkiTrain – réintégrer le train de ski Eurostar

+ de lecture :

CLIMAT : Rapport 2020 du Haut Conseil du Climat

Citation préférée :

Selon le Haut Conseil, doivent être privilégiés :

  • Une réduction des émissions de GES jugée insuffisante.
  • Les investissements dans les transports publics et les infrastructures de mobilité douce.
  • La rénovation énergétique des bâtiments.
  • Les mesures d’efficacité énergétique et d’électrification ainsi que la Recherche-Développement de procédés industriels bas-carbone
  • L’augmentation du stockage de carbone dans les sols et le développement des protéines végétales.
  • Le déploiement des énergies renouvelables.

Ce qu’on a retenu :

+ de lecture :

ECOLOGIE : Pourquoi Emmanuel Macron veut relancer les trains de nuit (alors que l’Etat n’en voulait plus) ?

Citation préférée :

Malgré une géographie favorable et un maillage presque sans équivalent en Europe dans les années 70, la France a peu à peu abandonné les trains nocturnes jusqu’à ne compter que deux lignes actives en 2020.

Emmanuel Macron « On va re-développer le fret ferroviaire. Massivement. On va re-développer les trains de nuit. Là aussi. On va re-développer les petites lignes de train. Parce que tout cela permet de faire des économies et réduit les émissions de CO2. »

Ce qu’on a retenu :

Cette fois, l’exécutif entend aller plus loin. « Nous allons dans les semaines, dans les mois qui viennent avoir une politique de promotion et de redynamisation des trains de nuit », a déclaré le 17 juin le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari (devenu depuis ministre délégué).

Un rapport du gouvernement sur les perspectives d’une relance de ce mode de transport doit justement être présenté au Parlement à la fin de l’été. Celui-ci doit notamment fixer « les conditions d’une amélioration de l’offre des trains de nuit au regard de leur intérêt pour répondre aux besoins de désenclavement des territoires les plus éloignés des grands axes de circulation (…) et pour réduire l’empreinte écologique. »

+ de lecture :

CLIMAT : Des décennies avant de voir baisser les températures

 Citation préférée :

« Même si le monde réduit radicalement les émissions de gaz à effet de serre, l’impact sur le réchauffement pourrait ne pas être visible avant le milieu du siècle »

« Le changement climatique provoqué par l’Homme peut être comparé à un porte-conteneur lancé à pleine vitesse au milieu de grosses vagues. Si vous voulez ralentir le navire, vous pouvez enclencher la marche arrière, mais cela prendra du temps avant de pouvoir remarquer qu’il a ralenti”, poursuit le climatologue. »

Ce qu’on a retenu :

+ de lecture :

 

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Au cas où vous l’auriez raté #2

« Au cas où vous l’auriez raté » c’est une petite compilation des informations de la semaine qui nous paraissent importantes et que vous n’auriez peut-être pas eu l’occasion de lire. C’est un rendez-vous hebdomadaire que l’on se donne alors n’hésitez pas à revenir tous les vendredis !

CLIMAT : CE QUI FAUT RETENIR DE L’ANNONCE DE MACRON

Citation préférée :

E. Macron a reçu le lundi 29 juin à l’Élysée les 150 membres de la Convention citoyenne pour leur faire un retour sur les mesures qu’ils ont mises en place pour réduire de 40 % les émissions de Gaz à Effet de Serre de la France d’ici 2030. Il se dit prêt à consulter les parlementaires en 2020, puis les Français en 2021, sur les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique. « Ce sera le combat du siècle, celui de notre capacité à inventer les nouvelles manières de vivre, d’habiter, de faire durablement. »

Ce qu’on a retenu :

+ de lecture

Source : Le monde, Libération, @PalomaMoritz @onestpret

CLIMAT, SONDAGE : DES GAULOIS PAS SI RÉFRACTAIRES À L’ACTION CLIMATIQUE

Citation préférée :

« 2019 a été l’année de la prise de conscience de l’urgence climatique pour beaucoup de Français, l’environnement étant devenu la première de leurs préoccupations (sondage Ipsos-Sopra Steria, septembre 2019), 2020 sera t-elle (enfin) l’année de l’action climatique ? C’est ce que beaucoup de Français demandent en plébiscitant les mesures des 150 citoyens de la Convention. »

Ce qu’on a retenu :

ENVIRONNEMENT : EN ITALIE, UN GLACIER RECOUVERT DE DRAPS BLANC GÉANTS POUR RALENTIR SA FONTE

Citation préférée :

« Pour ralentir la fonte du glacier Presena en Italie, près de 100 000 mètres carrés de bâches blanches sont installées au sol pour en réguler la température et favoriser sa conservation.
L’été approche et il faut protéger la glace alpine de la chaleur qui vient. Le glacier de Presena a en effet perdu plus du tiers de son volume depuis 1993. La faute au réchauffement climatique, et à des étés toujours plus ensoleillés qui, chaque année, font reculer la glace un peu plus. »

Ce qu’on a retenu :

Chez POW on se demande s’il ne vaut pas mieux trouver des solutions en amont pour protéger les glaciers de leur fonte au lieu de mobiliser des moyens coûteux et polluants ?

+ de lecture

TRANSPORT : UNE OPÉRATION INÉDITE DE RELANCE ESTIVALE DU TRAIN RÉGIONAL

Citation préférée :

« Deux millions de billets à moins de 10 euros, un « pass jeune TER DE FRANCE » valable sur l’ensemble des TER, un accès pendant l’été aux trains TER de la France entière pour les abonnés annuels TER, et des centaines de destinations touristiques accessibles en TER regroupées dans une carte nationale interactive. »

Ce qu’on a retenu :

  • 2 millions de billets à prix mini : SNCF Voyageurs vont mettre en vente collectivement plus de 2 millions de billets TER à moins de 10€
  • Pass jeune « TER DE FRANCE » : Les Régions et SNCF Voyageurs lancent le « Pass jeune TER de France ». Ce Pass permettra aux jeunes de 12 à 25 ans inclus de voyager librement sur l’ensemble du réseau TER
  • Une extension géographique des abonnements annuels :  les Régions offrent l’accès libre durant les mois de juillet et août à toutes les lignes TER de France pour les titulaires d’un abonnement annuel régional TER
  • Une carte touristique nationale : SNCF Voyageurs va réaliser une carte touristique interactive nationale pour permettre aux français de découvrir les lieux et sites à portée de train