Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et médias : Mais c est quoi le problème ?

Climat et Médias : Mais c’est quoi le problème ?

Voilà deux semaines que notre campagne de mobilisation sur la place du climat dans les médias a commencé. L’outil sera en ligne jusqu’à la fin de la semaine, on vous encourage donc à solliciter ces PQR pour les pousser à la réaction et au dialogue et également à aller jeter un œil aux différentes initiatives que l’on a mis en avant ici.
En attendant, pour enchaîner sur ce grand sujet, on se penche aujourd’hui sur deux questions :
Comment expliquer ce problème entre les médias et le climat ? Et quel est le rôle de chacun.e de nous, en tant que citoyen.nes dans cette situation ?
Et à la fin de l’article, on vous propose une autre action ! 

Une hyper concentration des médias

Pèse aujourd’hui un problème majeur sur les médias en France : la concentration des médias.
Une hyper concentration des rédactions par des groupes industriels, des acteurs puissants, qui ont des intérêts personnels économiques loin de toute préoccupation écologiques ou sociales.
C’est le premier constat à faire lorsque l’on évoque la question de la sphère médiatique en France.
Ces dernières années, ce phénomène s’est accru extrêmement rapidement, avec la construction de véritables empires médiatiques.
L’exemple le plus connu sans doute : Vincent Bolloré.
Propriétaire de Vivendi, groupe spécialisé dans les contenus, les médias et la communication, avec en sa possession entre autres le groupe Canal + (toutes les chaînes Canal, C8, CNEWS etc.) ou encore Prisma Media, le leader de la presse magazine (Voici, Capital…) Editis, deuxième groupe d’édition français…
Et en France, ils sont quelques uns à accumuler des groupes et des rédactions à l’image de ce que fait Bolloré. Ci-dessous, une carte montrant le paysage médiatique français avec qui possède quoi, créée par Le Monde Diplomatique et ACRIMED (Observatoire des médias)

Cette concentration des médias, elle pose de nombreux problèmes. D’abord, une question de pluralisme. Plus des rédactions, des chaînes de tv ou des radios appartiennent à la même personne, plus il y a de la chance que la ligne éditoriale soit directement ou indirectement impactée. Nombreux observateurs aujourd’hui s’inquiètent par exemple de l’étendue de l’empire Bolloré, car il entraîne une extrême droitisation des débats sur ses chaînes, et auraient notamment permis la montée d’Eric Zemmour, de part la forte audience qui était consacré à ce dernier et à ces sujets de prédilection.

Comme le rappelle Julia Cagé (économiste qui travaille sur l’économie des médias et les questions de démocratie) : On a écrit dans la constitution française que le pluralisme était un principe constitutionnel. Parce qu’on veut, en démocratie, que les citoyen.nes soient exposé.es à une multitude de points de vues.

Pour prendre un exemple sur la presse régionale, le cœur de cible de notre action en ce moment.
Dans la presse régionale, on est passé de 150 titres en 1945 à une soixantaine à peine aujourd’hui.
Et derrière ces journaux locaux, des groupes de presse importants, comme le groupe Ebra, qui concentre l’ensemble de la presse quotidienne régionale de l’Est français (Le Progrès, Le Bien Public, Le Dauphiné…) et qui a comme actionnaire principal : le Crédit Mutuel.

Au delà du pluralisme, cela pose des questions d’intérêts économiques , de dépendance à la publicité, d’influence plus ou moins directe sur la gestion de ces rédactions… des facteurs encore plus importants lorsqu’il s’agit de parler d’environnement et de climat, sujets complexes, clivants, peu vendeur et qui se heurtent aux nombreux intérêts de différents secteurs.
Ces nombreuses questions ont amené le Sénat a ouvrir une commission d’enquête exceptionnelle avec de nombreuses auditions qui se sont déroulées en ce début d’année.
Avec le groupe Bouygues (TF1) qui rachète le groupe M6 ou Bolloré qui continue de vouloir s’étendre et qui est en train de racheter le groupe Lagardère et de mettre la main sur Hachette (leader du secteur du livre) Europe 1, le JDD, Paris Match… la concentration des médias est un phénomène qui s’emballe et qui inquiète de plus en plus en France.
C’est évidemment un vaste sujet qu’on n’a pas la prétention de pouvoir traiter de manière exhaustive ici, mais on trouvait important de l’évoquer pour donner des éléments d’approche sur ce milieu complexe du journalisme. On vous invite à aller jeter un œil aux ressources vous permettant d’aller plus en loin en bas de l’article.

L’écologie, un sujet trop compliqué ?

À la question qui nous anime « Pourquoi les médias ne parlent-ils pas plus de climats ? », un autre élément de réponse très important rentre en jeu : la formation des journalistes.
Parler des sujets liés à l’écologie est complexe, souvent plus que ce qu’il n’y paraît. Et les journalistes, les rédacteurs en chefs ne sont pas – pour une majorité – formés à ces questions.
Cela a donc deux conséquences : on en parle peu, et quand on en parle, c’est une rubrique à part, un supplément, réservés à des « spécialistes ».
C’est le constat que faisait très récemment Sophie Roland 1 , ancienne journaliste de Cash Investigation, qui intervient maintenant dans des écoles et des rédactions pour apprendre aux journalistes à traiter correctement les sujets liés au climat.

« Je crois que les rédacteurs en chefs manquent de connaissances sur ce thème. Pendant longtemps, l’environnement était vu comme une rubrique à part, réservée à des spécialistes. Aujourd’hui, les enjeux climatiques irriguent l’ensemble des sujets de société ‒ économie, politique, etc. Mais ni les rédacteurs en chef, ni les journalistes des services associés n’ont été formés à ces thématiques : ils n’ont pas conscience de l’urgence de les traiter à l’antenne ‒ et ne savent pas non plus comment le faire. »

Sophie Roland, ancienne journaliste

On a pu observer le constat de la « rubrique à part » à travers des réponses que nous avons pu recevoir, et notamment une rédaction qui nous expliquait en quoi notre action tombait mal puisque le supplément spécial écologie de 16 pages venait de sortir, alors que c’est au contraire symptomatique du problème. On ne peut plus traiter l’actualité sans prendre en compte les questions environnementales, et se dédouaner en parlant d’ours polaires de temps en temps (même si chez POW, on aime beaucoup les ours polaires).
La question climatique est totalement dépolitisée, alors qu’elle devrait rentrer dans les lignes éditoriales de chaque rédaction pour aiguiller la façon de traiter un sujet ou même de lui donner ou non de l’importance, comme il y a à peine quelques jours, au moment où le Parisien a jugé être une bonne idée d’écrire un article et de poster une vidéo sur le plus grand Hummer du monde à Dubaï 2

La question de la formation est liée à la question de la concentration des médias par le nerf de la guerre : l’argent.
Les journalistes aujourd’hui ont de moins en moins de temps, les rédactions sont dans une logique de transmission de l’information le plus rapidement possible car il faut penser rentabilité, clics, pubs…
Alors que traiter certains sujets de façon rigoureuse prend plus de temps que de relayer une brève AFP sans aller plus loin, sans regarder les rapports initiaux etc.
Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur les questions climatiques pour Blast, disait récemment au micro du podcast 20 minutes avant la fin du monde :

« Moi j’ai pas de formation de scientifiques, j’ai fait Sciences PO donc j’ai plutôt une formation sciences sociales. Et sur une semaine, je vais à la fois travailler sur les grandes multinationales criminelles climatiques, et le glacier de l’antarctique Ouest qui est en train de s’effondrer.
Donc je passe mon temps à m’auto-former, à lire des rapports… je passe mon temps à fact checker. C’est sûr que ça nécessite un travail en plus. Et comme beaucoup de journalistes n’ont pas le temps, et bien dès que je me spécialise sur un sujet, je ne vois que des approximations dans les articles et ça c’est très alarmant. […] C’est important aussi de travailler avec les scientifiques. Je pense que c’est une chose à faire de plus en plus de créer des relations entre les ONG, les associations, les scientifiques et les journalistes qui y ont tout intérêt »

Paloma Moritz, journaliste pour Blast

C’est l’un de nos grands messages aux PQR que l’on a contacté : des associations, scientifiques, acteurs.trices de terrains sont là pour aider les rédactions ; il faut qu’ils s’en saisissent davantage pour parler plus fréquemment de climat.

On voulait évoquer certains sujets liés à la sphère médiatique, car il est essentiel pour nous de ne pas tomber dans le rejet des journalistes, le syndrome du « tous les mêmes ». La situation de la presse en France est loin d’être simple et loin d’être binaire. Le milieu du journalisme, ce n’est pas uniquement les têtes connues sur les plateaux tv, loin de là. C’est un milieu touché par la précarité, où il est de plus en plus difficile de s’insérer professionnellement, d’avoir un CDI… Et cela a également de nombreuses conséquences, comme le fait d’amener potentiellement à de l’autocensure pour ne pas s’éloigner de la ligne éditoriale de son média, la peur de perdre son poste, la nécessité de faire des articles lus suffisamment de fois…
Encore une fois, on vous partage des ressources sur le sujet à la fin de l’article si vous voulez en savoir davantage sur le sujet. En attendant, il faut qu’on parle d’un autre grand sujet : et vous, c’est quoi votre responsabilité dans tout ça ?

Vous avez été nombreux.ses à participer à l’action que l’on a mise en place afin de réclamer plus de climat dans les presses locales, et on vous en remercie !
Malheureusement, il y a peu de chances que du jour au lendemain l’ensemble de la presse ait des Unes sur le climat toutes les semaines, surtout avec les barrières qu’on a évoqué plus haut.
Donc même s’il faut se mobiliser pour réclamer davantage de climat dans les médias, nous avons aussi un rôle à jouer ailleurs : celui de mettre en avant le travail de celles et ceux qui œuvrent sur ces questions toute l’année !
Oui, c’est rageant de voir que le dernier rapport du GIEC est quasi un non sujet. Oui, c’est rageant de voir que la baffe de Will Smith fait le tour des médias quand le climat ne dépasse pas les 5% de temps consacré aux débats alors que la présidentielle est dans quelques jours. Et on pourrait continuer la liste longtemps…
Mais face à ça, on a toutes et tous notre rôle à jouer. On est évidemment beaucoup à agir, à se mobiliser, à aller dans la rue… Mais face à grand jeu de l’information, où chacun.e ne se bat pas à armes égales, on doit faire plus.
Si l’on a mentionné la concentration des radios, chaînes de télévision ou rédactions les plus importantes de France, il y a en face de plus en plus de médias indépendants, d’associations, d’acteurs.trices qui informent, partagent et créent du contenu, que ce soit sur les réseaux, sur des sites ou des plateformes.
De nombreuses personnes qui n’ont pas le pouvoir financier et publicitaire des géants, mais qui pourtant se battent dans la même arène : un monde d’internet régi par les algorithmes et la publicité, où le clic entraîne le clic, le like entraîne le like.

Une règle dans la cyberculture dit que l’on serait moins de 1% à créer du contenu, environ 9% à participer occasionnellement (donc partager, commenter…) et le reste consommeraient de manière passive. Ce qu’on vous propose, c’est d’essayer, chacun.e à son échelle, de faire grandir la part de personne qui participe, qui va commenter ne serait-ce que pour référencer un contenu, qui va partager soit publiquement soit à des proches, des amis…
L’idéal en ce qui concerne les médias indépendants et les associations, c’est de vous abonner ou adhérer lorsque vous le pouvez, pour faire vivre financièrement ces structures. Certains médias d’ailleurs n’ont pas d’autres choix que d’avoir un contenu payant pour se financer.
Mais pour la grande majorité d’entre nous, il est impossible de le faire pour l’ensemble des personnes que l’on souhaiterait aider.
Ne négligeons pas alors l’aide que représente le fait d’augmenter l’audience d’un travail, qui n’a que pour but d’informer, de mobiliser, d’encourager le plus grand nombre de personnes, afin de faire bouger les lignes. Participer au partage de l’information, c’est un réel pouvoir citoyen !

On vous propose donc de vous rendre sur les comptes des différents réseaux POW FR, avec comme missions de :
1/ Taguer un ou plusieurs médias indépendants que vous soutenez en commentaire
2/ Taguer une ou plusieurs associations que vous soutenez en commentaire
3/ Partager le post et ou l’article sur vos réseaux ou à vos proches pour leur faire découvrir des choses !

Et on espère que cette action, en dehors de ce cadre précis, entraînera de nouvelles habitudes.
On le répète, et on le répètera : c’est ensemble, en unissant nos forces, nos motivations, que nous arriverons à faire bouger les lignes ! 

 

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et Médias : Tour d’horizon des mobilisations

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face.

Si vous êtes arrivé ici sans passer par l’article expliquant notre campagne sur le sujet, c’est ici ! Si vous l’avez déjà lu, on vous présente maintenant différentes initiatives et contenus sur le sujet d’autres structures pour aller plus loin sur le sujet ↓

C’est l’appel dont vous avez peut être entendu parler ces dernières semaines : les structures portant l’Affaire du siècle, entre autres Greenpeace France et Oxfam France, ont lancé une pétition pour réclamer plus de climat dans les présidentielles. Pour signer et découvrir l’appel, c’est ici

Un récent collectif citoyen s’est créé sur cette question : Plus de climat dans les médias. Ils et elles se sont donné.es pour mission de suivre le traitement de l’urgence climatique par les JT et les chaînes d’informations en continu et d’interpeller ces dernières. Et ils ont également lancé une pétition ici.
Voici leurs comptes Instagram Twitter Facebook pour suivre l’avancée de leur travail.

Un autre collectif s’est créé récemment : Quota Climat. Un manifeste, mené par trois collaboratrices parlementaires, issues de différents partis, qui réclame l’instauration d’un quota climat avec un minimum de 20 % de l’espace audiovisuel disponible réservé à la question climatique. Pour retrouver le manifeste, c’est ici.

En attendant que nos appels soient entendus et que le prochain rapport du GIEC fasse la UNE de tous les médias durant des semaines, c’est important de mettre en avant les médias qui en parlent déjà ! Surtout avec une éléction présidentielle qui arrive à grand pas.
On vous conseille fortement le média Vert, un média indépendant qui traite de l’écologie au sens large. Il ont deux formats de newsletter, permettant de recevoir des actualités quotidiennement ou de façon hebdomadaire.
Vous pouvez évidemment les retrouver sur les différents réseaux, et en attendant que votre curiosité aille y jeter un œil, on vous conseille ces articles directement liés à notre sujet : ici et ici.

Pour continuer dans la rubrique médias qui parle du climat, on vous conseille le travail de Blast (également un média indépendant), et particulièrement de Paloma Moritz, journaliste spécialisée sur la question. De nombreux sujets sont traités en vidéos, toujours avec rigueur et pertinence ! 
Vous pouvez directement la suivre sur ces réseaux (Twitter et Instagram) et sinon la chaîne de Blast est ici.
Elle a animé en compagnie de Jean Massiet, (animateur sur twitch d’une émission politique) il y a quelques jours “Le débat du siècle”, une émission où les candidats à l’élection présidentielle ont été interrogées sur le rapport du GIEC, leur programme sur l’écologie… Vous pouvez retrouver ça ici.
Et ci-dessous une vidéo sur la question du déni climatique, en rapport avec Don’t Look Up.

D’autres médias plus ou moins jeunes et plus ou moins petits se développent sur la question climatique. On vous a présenté au-dessus ce qui nous parait être deux essentiels, mais nous vous en partagerons d’autres, notamment sur notre Instagram où nous essayons de mettre en avant les contenus et initiatives que nous validons ! 

Cette démarche de solliciter les médias, s’inscrit évidemment dans une urgence climatique, mais à très court terme dans une optique où la présidentielle est dans quelques semaines. On aimerait que les candidat.es soient bien plus interrogés sur leur programme, plutôt que de voir toujours les mêmes thèmes sur la table. A défaut de voir la situation s’améliorer d’ici là, on vous partage le travail du Réseau Action Climat qui propose 7 axes pour le climat en vue des prochaines échéances électorales : Transports, Industrie, Agriculture et l’élevage, Rénovation des bâtiments, Transition énergétique, Agir à l’international, et Verdir le budget de l’état.
On adhère à la démarche et aux idées, et on se dit qu’avoir ces axes en tête pourra peut être vous aider au moment d’aborder les programmes : si ça ne vous dira pas forcément pour qui voter, ça vous aidera peut être à savoir pour qui ne pas donner votre voix. Pour retrouver leur travail c’est ici.

Et pour conclure, on vous laisse avec une vidéo d’Extinction Rebellion. L’association, qui mène des actions directes de désobeissances civiles, a organisé une action devant France télévision, nommée “Au C(h)oeur de l’info” (plus d’informations ici).
Les militant.es d’Extinction Rebellion mais également de plusieurs autres associations et acteurs.trices impliqué.es ont donc projeté ce faux JT devant le siège le 21 février 2022, dans le cadre de leurs actions spéciales médias.

Climat et médias Tour d horizon des mobilisations

Climat et médias C est ceux qui en parlent le moins

Climat et médias : C’est ceux qui en parlent le moins…

La sortie du film Don’t Look Up sur Netflix fin 2021 (allégorie non dissimulée de scientifiques qui essaient d’alerter sur le changement climatique sans être pris au sérieux par les gouvernements et la télévision) a remis la question du climat dans les médias sur la table. Tandis que l’arrivée des élections présidentielles ou encore la sortie du nouveau rapport du GIEC viennent confirmer ce problème : il faut se mobiliser ! 

Depuis plusieurs semaines, la question de la place occupée par le climat dans les médias ressurgit, au sein du monde associatif notamment. Pour cause ? Une place quasi inexistante dans les sujets traités, et ce malgré l’urgence et les enjeux auxquels nous faisons face. Le week-end dernier, nous étions plus de 80 000 à travers la France pour réclamer plus de climat et de justice sociale en vue des présidentielles.
Chez POW Fr, on s’inscrit totalement dans ce mouvement associatif engagé, et on vous propose un moyen d’action en vue des présidentielles et des législatives. On vous explique tout juste en-dessous ↓

La première chose à comprendre : de quoi parle-t-on vraiment ?

Quand on pointe du doigt l’invisibilité du climat dans les médias, cela ne sort pas de nulle part et n’est pas un ressenti des associations ou des militant.es.
Une ONG de journalistes, Reporter d’Espoirs, s’est penché sur la question et a créé MédiasClimat, une étude autour de la grande question « Comment les médias traitent-ils du changement climatique ? » (présentée en juillet 2020 ici)
En bref, les premières conclusions montrent que le sujet représente en moyenne moins de 1% sur l’ensemble des médias en France.

Le comble ? Ces résultats sont le fruit d’une progression de la thématique environnementale au cours des 10 dernières années. On est donc passé d’invisible à transparent en 10 ans !
Notre ligne de conduite chez POW, ce n’est pas de pointer du doigt les imperfections de chacun, mais plutôt d’encourager à progresser.
Mais au vu des chiffres, de l’urgence de la situation, des alertes du GIEC… personne ne peut se réjouir des chiffres actuels.
Surtout que les préoccupations ne cessent de grandir chez les français.es concernant le climat, faisant du sujet l’une des préoccupations majeures. 1

L’étude nous explique également que les sujets environnementaux demeurent trop peu contextualisés dans le problème climatique. C’est à dire que même lorsque des sujets liés directement ou indirectement au changement climatique sont abordés, le lien n’est pas fait. Exemple avec le JT de 20H de TF1 : entre 2010 et 2019, 78 sujets ont trait à l’environnement, 4 d’entre eux seulement évoquent la question climatique et 1 seul de façon constructive. 2
Sur les 73 sujets ne faisant pas de lien avec le changement climatique, 50 % d’entre eux auraient pu l’être. (sécheresse et manque d’eau en France, feux hors de contrôle en Australie, inondation à Venise…)

« Bon, pas de climat dans les médias tout au long de l’année. Mais on en parle quand même lorsqu’il y a des sujets extrêmement importants non ? Non … ? »

Symptomatique de ce problème, le groupe 2 du GIEC vient de sortir son nouveau rapport, consacré aux impacts, à l’adaptation et à la vulnérabilité des sociétés humaines au changement climatique. Les adjectifs pouvant décrire les conclusions rapportées sont difficiles à trouver. Entre 3,3 et 3,6 milliards d’être humains vivent déjà dans des contextes très vulnérables au changement climatique 3

Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants.

Hoesung Lee

Président , GIEC

Pourtant, combien de temps ont consacré les chaînes tv au dernier rapport du GIEC ? Pas une minute pour TF1, M6, et 1 minute tout au plus pour France 2. 4 Certains diront que l’Ukraine prend une place majeure, et ils auront raison. Mais il est plus difficile d’expliquer que le carnaval de Venise ou le salon de l’agriculture prennent une place importante quand on ne dit rien ou presque sur l’un des rapports les plus importants de l’histoire de l’Humanité. Quand on connaît la vulnérabilité de ces deux sujets par rapport au climat (les inondations pour l’un, la vulnérabilité de l’agriculture au sens large vis-à-vis du climat pour l’autre) ou encore le lien entre la guerre en Ukraine et notre dépendance aux énergies fossiles, on regrette que la question écologique ne soit pas centrale dans la façon d’aborder les différentes actualités.

Maintenant qu’on a bien cerné le problème, que faire pour y répondre ?!

Même si l’étude nous montre qu’il n’y a que des mauvais élèves sur la question, on constate tout de même des inégalités en terme de traitement selon les canaux de diffusions utilisés ou les rédactions, mais également en termes de pertinence lorsque l’on aborde le sujet.
Une catégorie est sortie du lot et nous a particulièrement intéressé chez POW : la Presse Quotidienne Régionale.

Les PQR, c’est la première source d’information imprimée quotidienne en France, avec près de 3 900 000 exemplaires vendus par jour. En comparaison, les 8 titres français de la presse quotidienne nationale combinés diffusent chaque jour 1 200 000 exemplaires.
Ce sont les médias qui parlent de ce qui se passe dans nos départements et régions, qui peuvent avoir des analyses nationales comme municipales. Mais ce sont surtout ceux qui évoquent le moins le climat. Sud Ouest est la PQR qui en parle le plus avec un chiffre de … 0,87 % ! La moyenne étant à 0,68 % en 2019.
Un chiffre regrettable car traiter du climat à travers des sujets locaux est sans doute l’un des meilleurs moyens pour parler au plus grand nombre. Un chiffre d’autant plus regrettable qu’il est mis en face d’un autre chiffre : 28 %.

Selon les critères de MédiasClimat, 28 % des sujets traitant du climat dans les PQR sont constructifs. On le rappelle, est jugé constructif ce qui évoque à la fois le problème climatique et des réponses ou tentatives de réponses, permettant d’ouvrir une perspective de résolution. L’équation est donc simple : les PQR sont celles qui parlent le moins du climat, mais qui en parlent le mieux lorsque c’est le cas. Un paradoxe qui montre le potentiel et le rôle que pourraient devraient avoir les presses locales et qui nous a poussé à agir !

Ensemble, sollicitons la presse locale !

Chez POW, l’un de nos objectifs lors de nos campagnes de mobilisation, c’est de montrer que les barrières entre les citoyen.es et les différentes instances ne sont pas si infranchissables qu’elles n’en ont l’air. (comme par exemple l’action mise en place en août dernier qui permettait à chacun.e d’envoyer le rapport du groupe 1 du GIEC aux parlementaires et qui a provoqué des réponses directes d’élu.es)
Aujourd’hui, on vous propose de contacter 30 PQR ! En se basant sur les PQR les plus lues de France, et en faisant quelques ajustements pour essayer de couvrir l’ensemble du territoire, on vous propose un outil permettant d’envoyer un message à ces médias régionaux.
L’objectif, c’est d’être le plus grand nombre de personnes possible à faire part de la nécessité que les enjeux climatiques soient abordés plus souvent dans les médias locaux.
On a écrit le message mais vous pouvez le personnaliser si jamais vous souhaitez ajouter quelque chose (bien sûr, les insultes et discours de haine seront filtrés) vous pouvez aussi copier ce message et l’envoyer directement à l’un de vos médias locaux qui ne serait pas dans la liste. (liste ici)

Pour rentrer dans l’aspect plus technique : nous avons décidé de donner par défaut la possibilité à chacun d’envoyer aux 30 PQR, pas seulement la plus proche de chez nous ou encore celles proche de montagnes.
Le message n’est pas de vouloir plus de climat dans tel ou tel média, mais plus de climat dans LES médias. Et pour ça, on trouvait important de donner la possibilité à chacun.e de contacter des médias sur l’ensemble du territoire.
Avec la présidentielle qui arrive (spoiler : et les législatives qui suivront) et la présence bien trop faible du climat dans les débats, nous devons être nombreux.ses à interpeller sur le sujet.
Nous vous en avons parlé plus haut, notre campagne vient s’inscrire dans une mobilisation d’un grand nombre d’associations, ONG, médias indépendants etc. Nous pensons que notre travail permet d’ajouter quelque chose de supplémentaire, mais nous vous encourageons fortement à aller suivre le travail fait ailleurs. Nous avons regroupé différents contenus et moyens d’actions sur cette page (ici) pour creuser le sujet et participer à d’autres initiatives, découvrir les différents appels !
N’hésitez pas à nous partager des choses que vous avez pu voir passer sur le sujet, et à l’inverse, à partager notre outil aux personnes ou structures qui pourraient être intéressées.
C’est ensemble, en unissant nos forces, que nous arriverons à faire bouger les lignes !

En bonus, on vous laisse avec une infographie animée de l’évolution du climat depuis 1880 (Source ici)

Aventures sans voitures  récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures récit d une famille parisienne

Aventures sans voitures : Une famille parisienne pas comme les autres

On essaye de vous partager de temps à autre des témoignages d’aventures sans voitures, pour inspirer et montrer que partir en vadrouille en laissant son bolide au garage, c’est possible, malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer.
Aujourd’hui, article un peu spécial puisqu’on ne vous parle pas d’une aventure, mais d’une famille qui adore partir à l’aventure !
Charlotte et sa famille ont pris l’habitude de partir sans voiture personnelles. On trouvait ça intéressant de partager son histoire. Avec toujours la volonté, non pas de se comparer aux autres, puisque chaque personne fait face à des obstacles différents, mais plutôt de s’inspirer mutuellement.

Peux-tu te présenter en quelques lignes avec votre famille ?

Paul et moi avons 42 ans. Nous avons 2 enfants : Aimée 5 ans 1/2, James 10 ans 1/2. Nous vivons dans un quartier très populaire et cosmopolite dans le nord de Paris. Les enfants sont parisiens. Je suis venue travailler à Paris en agence de design et branding, après des études à Marseille, une adolescence à Pau et une enfance en Norvège, Rép Congo, Cameroun, Italie. 
Je ne sais pas si c’est plus le rejet de l’industrie pétrolière, les dessous du marketing agroalimentaire ou la responsabilité de parent, mais la consommation ne m’a jamais consolée. Il y a 10 ans on a commencé à exécuter les petits gestes qui vont bien. Il y a 5 ans j’ai perdu ma mère quelques semaines après la naissance d’Aimée : grande colère, plus de radicalité dans mes choix de vie et professionnels (je refuse les projets de greenwashing, je travaille moins mais mieux). Aujourd’hui, nous n’allons dans des magasins de l’agro industrie que en station de ski, compost, amap, vrac … Récupération seconde main, réparation pour les vêtements et équipements … moins mais mieux. Pour l’épargne, l’énergie et le numérique : pas encore eu le courage.
Pour les transports : Paul n’a pas le permis et moi je déteste conduire. Nous n’avons pas de voiture. Dans Paris et en île de France nous nous déplaçons en vélo et en train. Les enfants circulent sur leurs vélos en ville depuis qu’ils savent pédaler. Ville du quart d’heure, pistes cyclables à gogo, zones piétonnes, circulation fermée devant les écoles et le week-end, bref la ville et la vie sans voiture. Nous voyageons donc en train, presque plus du tout en avion. Nous avons soutenu le retour des trains de nuit, parce qu’avec des minus c’est vraiment le meilleur moyen de transport. Avant le départ du train, c’est vélo, transport en commun ou taxis. A l’arrivée, il y a rarement des transports en commun efficaces, donc soit on prend un taxi, soit on loue une voiture à des particuliers, soit on vient nous chercher (là on est la famille lourdingue). Si on emprunte ou loue une voiture ce sera des petits modèles.

Depuis quand avez-vous commencé à vous rendre en montagne ? Est-ce que vous y allez souvent ?

Avoir des enfants ne nous a pas arrêtés à aller en montagne : Aimée a fait ses premiers pas dans la vallée d’Aspe devant des brebis. J’ai été élevée “dehors” tous les week-ends, toutes les vacances, en toutes saisons sous toutes les latitudes, dans tous les paysages. Quand on rentrait d’Afrique, on passait souvent dans les Alpes au début de l’été pour se rafraîchir, se refaire une santé. En Italie, nous avons passé pas mal de week-ends dans les Abruzzes. Paul avait un rapport avec la montagne strictement lié à la glisse au snowboard. Depuis un peu plus de 5 ans, il s’exerce à l’escalade, il a embarqué les enfants dans cette pratique. Je pense qu’au moins un week-end par mois, nous passons une journée dans les forêts autour de Paris à marcher, à être dehors. Sinon je vais à Pau avec les enfants environ trois semaines par an, et là nous partageons avec mon père les balades de toujours, les paysages qui font du bien. L’hiver nous usons et abusons des possibilités de séjour aux Arcs dans l’appartement de la famille de Paul. Pour un week-end ou toutes les vacances, avec ou sans les enfants, ou les enfants avec leur grand-parents en un coup de train, hop on y est (on a hâte que les trains de nuit soient rétablis). Paul part de son côté en week-end rando ski / splitboard avec des amis 1 à 2 fois dans l’hiver.
L’été nos vacances familiales nous 4, se déroulent en montagne Pyrénées, Alpes, Massif Central … : la tente, les cordes, les chaussures de montagne, un vieux maillot. La clef de voûte de ces vacances sont les 4 ou 5 jours d’isolement en itinérance, peut être avec un âne, sinon dans une cabane. Pour nous qui sommes parisiens, notre quête utopique en montagne est l’espace de la plus grande liberté d’évolution possible (pour nous humains, comme pour les végétaux et les animaux, et surtout pas de densité humaine).

D’où vous vient cette passion pour la montagne ?

Pour ma part c’est une sensibilité, un romantisme, un souvenir en héritage. Je cherche à transmettre aux enfants le goût des paysages, du dehors, de la marche, de l’air dans les cheveux, d’être à l’extérieur parce que j’ai l’intuition que c’est là que l’on trouve sa place. Je préfère les paysages de montagnes parce qu’ils sont moins “anthropisés” que les bords de mer où nous nous sentons oppressés. Paul y trouve de l’adrénaline. James y trouve l’espace pour souffler loin des contraintes sociales et colères. Aimée nous retrouve nous pour elle toute seule.

Depuis quand avez-vous décidé de vous y rendre sans voiture ? Qu’est-ce qui a poussé cette démarche ?

En fait au départ on a pas vraiment décidé, puisque pour nous c’est plus simple sans voiture, puisqu’on en a pas. A la naissance de James “tout le monde” nous a dit qu’on n’y arriverait jamais sans voiture. Puis “tout le monde” a enregistré que l’on était les lourdingues sans voiture, qu’il faut dispatcher dans les voitures pas pleines, qui demande à quelle heure passe le bus, qui râlent parce qu’il n’y a pas de taxis… On a fait du stop mais à 4 c’est pas évident.
On utilise la voiture quand il n’y a plus de train ni de bus possibles. Quand on a pas d’autres choix que la voiture, on a tendance à l’utiliser comme un camp de base : garée (enfin), et de là nous conservons nos habitudes de déplacement à pied pour les courses, les loisirs … Je crois que ce qui nous pousse à cette démarche c’est l’impression qu’une voiture c’est que des contraintes de temps, l’obligation de suivre une route, de se parquer à endroits fixes, l’agressivité …
J’ai l’intuition que sans voiture, ou sans voiture systématiquement, on a accès à des interstices, des aventures, des possibles moins confortables mais plus libres. Moins prendre l’avion participe aussi de ce constat. Ne pas rouler sur les autoroutes aussi. Préférer les TER aussi. Bref sans voiture, c’est plus facile de prendre les chemins de traverse, de tracer son itinéraire, même juste là à côté.

Quels sont les principaux changements que vous avez pu observer en termes d’organisations, les principales difficultés à prendre les transports en commun ?
Est-ce que vous observez des avantages, en dehors de l’impact environnemental positif ?

La principale disposition que l’on a dû prendre, c’est avoir les bons sacs à dos : bonne contenance, bonne portabilité, un pour chacun. Savoir faire les sacs. Paul a choisi du matériel de montagne et camping pour nous tous de qualité supérieure léger et compact, calé sur l’équipement dit “mule”. De mon côté, je priorise toujours le confort des enfants : les bons jeux, avoir assez chaud, être protégé du soleil et de la pluie, ne jamais avoir faim et soif.
L’avantage que j’observe, c’est la confiance en notre capacité à vivre avec peu de choses, à ne pas s’embarrasser du superflux, à être libres.

Qu’est-ce que vous aimeriez voir comme changements dans les années à venir pour faciliter l’utilisation des transports en communs pour se rendre à la montagne ?

Plus de transports en commun, beaucoup plus de train de nuit, plus de petites lignes de trains, plus d’arrêts en pleine nature (comme à Fontainebleau), plus de place dans les trains pour les vélos et le matériel de ski, moins de pavillons et de zones commerciales qui font qu’on a l’impression de devoir marcher une plombe avant de pouvoir respirer enfin. Le retour de la culture du “stop” pour le dernier km.
Plus de possibilité de nuits en itinérances, bivouacs ou chambres d’hôtel simples ou chambre chez l’habitant, spontanéité dans le voyage…

Vous pouvez suivre Charlotte et les aventures de sa famille sur Instagram ici.

On vous rappelle que vous pouvez trouver sur notre site un outil permettant de réserver des trajets entiers en quelques clics sur notre page Se Déplacer : https://protectourwinters.fr/se-deplacer/

Et sinon, n’hésitez pas à nous partager vos aventures sans voitures sur les réseaux ou par mail (team@protectourwinters.fr , ou à adhérer à notre asso pour nous soutenir ici !

ELEVATE FOR CLIMATE : Viens crapahuter pour soutenir POW !

ELEVATE FOR CLIMATE : Viens crapahuter pour soutenir POW !

ELEVATE FOR CLIMATE : Viens crapahuter pour soutenir POW !

C’est le nouveau challenge qu’on vous propose pour nous aider, durant le mois à venir. Du 19 février au 19 mars, vous pouvez nous soutenir en cumulant du dénivelé !
Comment ça se passe ? On vous explique tout ci-dessous !

L’opération Elevate for Climate a été lancée par The North Face et FATMAP pour soutenir POW FR.

D’abord, FATMAP, c’est quoi ?

FATMAP c’est une application gratuite de cartographie qui permet de prévoir des itinéraires, s’orienter sur le terrain, et enregistrer sa journée pour la partager, entre autres possibilités.

Si vous êtes déjà adhérent.e de POW, vous avez sans doute eu un code pour obtenir une Licence Explore pour l’application, qui permet notamment de débloquer les fonctionalités les plus poussées.

Comment participer au challenge ?

Une fois que vous vous êtes inscrits gratuitement sur FATMAP, il suffit de connecter FATMAP à votre application de tracking habituelle (Strava, Suunto, Garmin…) pour enregistrer vos performances. Que ce soit en ski, en vélo, en split ou en trail… tout le monde peut nous aider et chaque mètre cumulé est important.

Il ne reste plus qu’à faire votre sac, préparez votre équipement, et juste avant de partir, bien penser à renommer votre escapade par le #Elevateforclimate.

Vérifiez bien que votre sortie est synchronisée avec FATMAP (dans la section “Mes aventures” de votre profil).

Et grâce à ça, tous les 100m de dénivelés positifs, 1 euro est reversé à POW FR.

L’Objectif? 500 000 D+

Un objectif qu’on espère atteindre tous ensemble avant le 19 mars.

Un bon moyen d’allier l’agréable et la bonne cause, de motiver des gens autour de vous à vous accompagner, ou encore de vaincre un petit coup de flemme qui vous pousserait plutôt à rester dans le canapé !
On compte sur vous pour partager en masse cette opération, on espère que le challenge vous plaît et n’hésitez pas à nous partager vos performances sur les réseaux, on sera ravi de voir les distances que vous avez parcourues !

 

Et si la Licence Explore vous intéresse ET que vous souhaitez devenir membre de POW Fr c’est par ici >> devenir membre