Caroline George est une athlète de la POW Riders Alliance. Guide de Haute montagne, maman, passionnée, elle prend part au projet Down To Earth, en compagnie de Lexi Dupont (POW Riders Alliance US) depuis quelques mois et nous raconte aujourd’hui sa première étape de son voyage en Islande.
Texte : Caroline George / Photos : Gabe Rogel & HP Gubler
Avril 2007 : Quoi?! Il faut porter ses skis pour atteindre la limite de la neige ? Et déjà, la neige ne descend plus jusqu’au fond de vallée, alors que nous sommes à quelques kilomètres du cercle arctique en plein mois d’avril?! On était déjà, il y a 10 ans, au coeur du réchauffement climatique et de son effet sur nos hivers.
Avril 2017 : Dix ans plus tard. Meme scénario: il fait chaud, très chaud. Le vent souffle comme lors de mauvais jours de foehn; la neige fond à vue d’oeil. Les systèmes météorologiques se sont inversés et il a neigé plus au sud-ouest qu’au nord-est, un phénomène rare en Islande. Les jours de mauvais, il pleut jusque sur les sommets. Et les jours de beau, il fait si chaud que la mer devient plus attrayante que la neige! D’ailleurs, nous courons nous y rafraichir après une journée de randonnée sur les sommets dominants Siglufjordur, un petit village de pêcheurs tout en nord de l’Islande.
Une semaine auparavant, je me trouvais dans la region d’Isafjordur dans le carde d’une expédition ayant pour but de sensibiliser les jeunes au réchauffement climatique dans la région du cercle arctique. Le point le plus au nord de l’Islande ne se trouve qu’à 5 kilometres au sud du cercle, le pays est donc un excellent point de chute pour le projet “Down To Earth Expedition ». Celui-ci a été mis en place par une enseignante des Etats-Unis, Michaela Precourt. Pendant 7 hivers, nous nous rendrons dans des pays proches du cercle arctique pour observer comment le réchauffement climatique impacte la nature, les écosystèmes, l’économie et la culture des pays concernés vu que les effets se font ressentir particulièrement dans cette region, en raison de la fonte de la calotte glacière du Groenland.
Nous voulions aussi tenter d’avoir une aventure avec un impact climatique minimal. Bien sur, voyager en avion n’entre pas dans cette vision, mais pour pouvoir montrer ce qui se passe la haut, il faut bien s’y rendre. Et il faut rester réaliste dans les approches que l’on peut avoir. Demander au monde d’arrêter de vivre avec les temps modernes n’est pas réaliste et rendrait les gens réfractaires au changement de leur style de vie. Mais il est possible de vivre ses rêves de manière responsable.
Lors de ce voyage, nous avons donc choisi de limiter l’utilisation de la voiture, préférant nous déplacer à pied dans la mesure du possible. Lorsque nous avions besoin d’un véhicule, nous faisions attention à être un nombre maximal de personnes dans chaque voiture pour pouvoir partager les emissions produites. Nous nous sommes imposés de ne manger que des produits locaux ou islandais, à l’exclusion de toute importation, ce qui ne fut pas facile du tout! À part du poisson, des pommes de terre, des carottes, de l’agneau et du fromage, il n’y pas beaucoup d’options. Nous voulions initialement nous limiter aux produits venant d’un cercle de 100 kilomètres, mais vu que la majorité des légumes poussent dans le sud de l’Islande, nous avons élargi à toute l’île. Pas facile de changer ses habitudes alimentaires!
Apres avoir exploré les lignes autour d’Isafjordur, nous avons embarqué sur un voilier pour faire du ski depuis le bateau. Nous avons essayé d’utiliser exclusivement les voiles pour naviguer, mais le moteur s’est avéré indispensable par endroits. Pour rejoindre la rive, nous avons utilisé des Stand Up Paddle quand la mer était calme, mais quand la mer était trop forte ou qu’il pleuvait, nous embarquions sur les canots pneumatiques pour rejoindre la rive.
Les rivages nous ont d’ailleurs offert plusieurs repas magiques fait de différentes sortes d’algues et de moules que nous récoltions pour le repas du soir. Un délice que nous avons eu le luxe d’avoir grace aux connaissances des skippers du bateau qui savaient quelles algues étaient comestibles. Je ne suis pas sûre que je pourrais leur faire un repas aussi délicieux avec les herbes et plantes qui bordent mes chemins de montagne. Quand a-t-on commencé à perdre ces connaissances, cette symbiose avec notre nature?
Lors de notre visite chez le seul poissonnier dans un rayon de 400km d’Isafjordur, il nous a fait comprendre que la dérive de notre société et ses conséquences – le réchauffement climatique – était surtout dû au fait que l’on a perdu nos connaissances de la nature, de vivre à son rythme, de se nourrir d’elle, d’être en harmonie avec elle. On n’a pas besoin de beaucoup et la nature nous offre tout ce qu’il faut. Aujourd’hui, les enfants jouent de moins en moins dehors, préférant la technologie, mais quand il n’y aura plus d’électricité, comment feront-ils pour subsister? Ils auront tout ce qu’il leur faut autour d’eux, mais seront incapables de distinguer ce qui est comestible ou non, incapables de pêcher, de chasser. Ils auront vécu au travers des connaissances qui sont dans les livres sans expérimenter d’eux-même. Ce poissonnier vient d’une longue lignée de poissonniers dans ce village. Il a pu apprendre de ses ancêtres son métier, mais également tous les secrets de la nature autour de lui, les cycles des poissons, leurs migrations, leur interaction avec leur écosystème et l’impact du changement climatique sur leur mode de vie et au-delà, sur les régions du cercle arctique.
La temperature de la mer a augmenté de 1.5 degrés depuis l’année passée. Dans sa jeunesse, il pouvait sauter d’un toit à l’autre tant il y avait de neige. Il y a encore 3 ans, il y avait 2 metres de neige dans le village, cette année, il n’a eu à sortir la pelle qu’une seule fois pour les 50cm de neige tombés au village. Sur la carte, il nous montre du doigt les quelques kilomètres de fjord qui séparent Isafjordur de la côte d’en face, et nous explique qu’enfant, il pouvait patiner d’un côté a l’autre. Désormais, il ne gèle qu’une fois pas an et le glace ne devient jamais assez épaisse pour pouvoir s’y aventurer. Les poissons sentent que l’eau est plus chaude et les espèces d’antan commencent a migrer plus au nord pour retrouver des eaux plus froids et il est possible que dans quelques années, ses poissons se retrouvent dans les eaux du Groenland, donc danoises, donc appartenant a l’union européenne. Ceci va créer des litiges politiques d’envergure sur la propriété des poissons. Mais ça va aussi avoir un impact sur l’économie locale, sur l’écosystème vu que d’autres poissons vont venir peupler ces eaux plus chaudes.
La fonte de la calotte glaciaire risque d’accélérer ce système vu que l’eau douce et glacée qui fond va au fond de la mer et fait remonter l’eau chaude a la surface. Selon les prédictions, le nord du globe va se réchauffer, accélérant la fonte de la calotte glaciaire et donc la montée des eaux – jusqu’a 7 mètres! – alors que l’Europe va connaitre une période de refroidissement. Tous ces changements auront un impact immense au niveau politique, économique et bien sûr climatique.
Notre ami poissonnier finit notre entretien avec ces mots: les meilleures connaissances que nous pouvons acquérir sont de savoir vivre de la nature et de savoir se contenter de consommer ce dont on a besoin. Il n’est pas évident de retourner en arrière et la technologie a beaucoup de positif, mais trouver un juste milieu pourrait nous permettre de limiter les dégâts. Pour ce faire, il faut mettre de la conscience dans la manière dont on consomme et prendre soin de changer les habitudes que nous pouvons changer.
Si vous aussi vous voulez agir à votre niveau, voici ma petite liste d’idées d’action simple à mettre en place :
– Lire les etiquettes et ne pas acheter d’aliments contenant de l’huile de palme ou de produits génétiquement modifiés
– Consommer local pour éviter le transport de produits, ce qui a une empreinte carbone énorme
– Limiter sa consommation de viande à de la viande certifiée BIO. Les émissions de méthane liées à la digestion des vaches ont un impact très important sur le climat
– Acheter des voitures qui consomment le moins d’essence possible
– Eteindre les lumières et les appareils dans la maison
– Un vélo électrique est le meilleur compromis entre prendre un vélo ou prendre la voiture.
– Les produits nettoyants polluent la terre et les eaux. choisissez des produits écologiques ou faites les vous même !
Nous avons voulu faire se rencontrer des athlètes et des scientifiques, autour de leur engagement commun contre le changement climatique au sein de l’association Protect Our Winters. Cette rencontre a été l’opportunité de les sortir de leur pratique usuelle de la montagne pour leur faire re-découvrir leur terrain de jeu avec un point de vue scientifique et lié au climat.
Pour ce premier épisode nous sommes alors allé à la rencontre de Delphine Six, Glaciologue au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement, pour découvrir le glacier de St Sorlin dans le massif des Grandes Rousses, participer à son étude et gravir le Pic de l’Etendard (3464m). Le résultat représente deux jours d’une aventure avant tout humaine, aux coeur de nos terrains de jeux que sont les Alpes et au plus proche de la problématique du réchauffement climatique.
Une première étape d’un long chemin à travers le climat et ses témoignages direct dans les Alpes. Mais surtout une belle aventure en montagne, comme on les aime !
Recrue de la première heure, Giulia est membre de la Riders Alliance pour la France, elle qui est de nationalité italienne. C’est qu’elle a choisi de vivre à Chamonix, parle et écrit notre langue, et s’est tout de suite rapprochée de nous à l’origine de la branche française de POW. Découvrez son interview !
Qui es tu et d’ou viens tu Giulia?
Je suis une skieuse d’origine italienne. J’ai déménagé depuis quelques années dans la vallée de Chamonix par amour de la montagne. Je viens du monde du ski freeride et j’ai clairement trouvé mon élément dans les pentes raides de la vallée.
Apres plusieurs années de competitions sur le Freeride World Tour (FWT), j’ai commencé à voyager et à explorer les montagnes autour du monde : Inde, Alaska, Amérique du Sud etc. Ces voyages m’ont beaucoup appris, mais la plus belle école de ski de pente raide, j’ai l’ai trouvée ici, dans les Alpes, dans le massif du Mont Blanc.
Je prends aussi vraiment plaisir à partager ma passion avec les autres en tant que moniteur de ski et guide de haute montagne, ce qui me permet de rencontrer de belles personnes et d’échanger sur des sujets importants à plus grande échelle.
Je suis actuellement soutenue par Black Diamond, Scarpa, Plum, Smith, Pieps et Lenz.
Pourquoi as-tu rejoint POW ?
Mon attachement à la nature est très important, et surtout vital pour ma carrière et ma vie. Je vis en montagne et je vois les changements climatiques et leurs conséquences chaque année. J’ai peur que les prochaines générations ne puissent pas connaitre les mêmes conditions hivernales dont j’ai pu profiter pendant ma jeunesse. Il est donc essentiel pour moi de m’engager pour éviter cela.
Je m’engage avec POW pour en apprendre plus sur le climat et ses dérèglements. Je veux aussi être ambassadrice de cette lutte contre les changements climatiques et utiliser mes moyens et mon experience pour faire passer le message au plus de monde possible, principalement au sein de la communauté de la montagne.
Pour toi quel est le plus gros changement dû à l’effet de l’homme sur le climat dont tu as été témoin ces dernières années ?
De part ma propre experience en montagne, le réchauffement de la temperature moyenne en hiver, comme en été, est très visible, principalement sur le recul des glaciers et la fonte du permafrost. Cela a souvent des consequences dangereuses voire catastrophiques pour notre pratique du ski et en tant que guide de haute montagne.
Dans la même veine, j’ai vu des événements météo extrêmes et inédits arriver plusieurs fois par an, comme des grosses tempêtes de vent, des réchauffements ou chutes de temperatures très violentes, parfois en quelques heures, des sécheresses et canicules exceptionnelles. La communauté scientifique est d’accord sur le fait que le réchauffement des températures moyennes est lié aux émissions de CO2 des activités humaines dans l’atmosphère. Je me sens donc aussi responsable.
Quelles sont les initiatives les plus intéressantes que tu as pu voir en montagne pour réduire notre contribution au changement climatique ?
À Chamonix, où j’habite, je suis témoin des actions positives que la ville met en place, comme la mise a dispositions gratuite et pour tous le monde des transports publics, dont la plupart sont électriques. Il y a aussi des initiatives locales, pour proposer et sensibiliser les habitants à acheter des produits locaux comme des légumes ou fromages de notre belle région.
Je crois aussi que pratiquer la montagne sous toute ses formes, c’est aussi un moyen de profiter de la nature, d’être dehors et de moins consommer inutilement !
Comment fais tu pour conjuguer une vie de skieuse professionnelle (voyages en avion etc.) avec un mode de vie durable ?
Dans les dernières années de ma carrière sur le FWT j’ai cherché à ne pas trop me déplacer en avion. J’ai privilégié des projets de ski plus proches de la maison et moins réguliers que les années précédentes. Et surtout je privilégie vraiment le ski de rando et l’alpinisme pour réaliser mes plus belles courses de ski de pente raide. On profite mieux de l’environnement et ca permet de mieux connaitre les conditions de neige et de sécurité, par rapport à une dépose en hélico par exemple.
Je cherche aussi à faire de mon mieux dans ma vie des tous le jours pour compenser mes déplacements : j’utilise pas mal le vélo à la place de la voiture quand je suis à Chamonix. Je mange très peu de viande et je limite les produits pour lesquels la production génère trop d’impact sur la planète.
Je ne suis certainement pas parfaite, comme tout le monde, mais je suis consciente des mes erreurs et je fais le maximum pour m’améliorer avec le temps. J’en parle aussi beaucoup autour de moi pour inspirer les autres à avoir cette vision plus responsable de leur pratique de la montagne et de la vie en général.
D’après toi, que peuvent faire les athlètes pour encourager les gens à s’intéresser et à s’engager pour l’environnement ?
Grâce à ma visibilité en tant qu’athlète au sein de la POW Riders Alliance j’aimerais vraiment que l’on montre a toute la communauté de la montagne que l’impact humain sur la nature et sur le climat est très fort et qu’il est temps d’agir avant que ce ne soit trop tard.
J’espère être considérée comme un ambassadeur du climat et de la planète au sein de mon petit milieu, pour agir sur les politiques locales et pourquoi pas à plus grande échelle, car nous sommes tous concernés par les changements climatiques.
Un dernier mot ?
J’espère que les prochaines générations pourront agir encore et donner au climat toute l’importance qu’il mérite dans les décisions collectives. Je le vis en montagne tout les jours, la Nature est toujours plus forte que nous, et nous serons les premiers à en payer les consequences.
Il est encore possible d’agir pour protéger et garder notre planète en bonne santé, pour continuer a vivre de notre passion pour la neige et la montagne.
Je pense que ca en vaut la peine !
Ciao !
PS : En bonus le dernier épisode de CHAM LINE, avec Aurélien Ducroz et Giulia Monego au sommet de l’Aiguille Verte !
Erwan Le Lann, nouveau venu dans notre Riders Alliance, est un guide de haute-montagne, marin et explorateur mais surtout l’initiateur du projet MAEWAN – Adventure base. Il a promis de nous envoyer régulièrement des témoignages des effets des changements climatiques qu’il peut observer au cours de son voyage et au fil de ses rencontres.
Ce mois-ci, rendez vous au Groenland, entre Sissimiut et Ummanaq, en passant par Barter Island.
« En mai 2016 pendant les réparations de Maewan à Sissimiut au Groenland, je rencontrais Ulrik. Natif du Groenland, 57 ans, il travaille au maintien du réseau de chauffage de la ville. Jusqu’à 10 ans en arrière, il avait l’habitude d’aller chasser le morse pendant l’hiver, de l’autre coté de la mer de Baffin, sur les cotes du Canada. 400 miles marin de traversée sur la glace. Ces dernieres années, il ne s’y aventure plus, la glace est trop fragile, pas assez épaisse et donc trop dangereuse. »
« Nous nous sommes arrêtés début juillet 2016 à Ummanaq, sur la cote Ouest du Groenland. Paaluk, le frère de Ole, notre ami de Sissimiut, vient a notre rencontre. Cet hiver a été difficile nous dit il. Ummanaq est une île et ils y sont restés prisonnier pendant cet hiver trop doux : la mer n’a pas gelé correctement avant la fin du mois de janvier, puis elle a commencé à fondre prématurément fin mars, laissant une couche trop fragile pour se déplacer dessus avec les chiens ou les motoneiges, mais trop dense pour naviguer avec les bateaux. »
« Barter Island est une petite ile isolée du passage du Nord Ouest proche de la frontière entre Canada et Alaska. Marie est Inupiak, elle est née ici au village, dans une tente sur cette lagune qui sert aujourd’hui d’aéroport. Un aéroport qui prend l’eau d ailleurs. Marie nous raconte que son grand père avait pris l’habitude de mesurer la hauteur du point culminant de l’île. En trente ans, celui-ci est passé de 59 à 32 pieds. Ce n’est pas le niveau d’eau qui monte mais ce sol composé de gravier, de sable et de sédiments qui s’affaisse. Le permafrost ne reste pas gelé et comme un chateau de sable il se nivelle à plat avec le temps. Les berges ont perdu la protection de glace et sont grignotées pas les tempètes. Ce qui permet aussi de mettre à jour de nombreuses défenses de Mammouth ! »
William Cochet a commencé le ski à l’age de 3 ans aux Arcs, il est un freerider engagé et le fondateur en 2009 de Bioskieur et en 2013 de Biomedia, structure de production photo et vidéo dans laquelle il décide de ne plus prendre ni l’hélico ni l’avion pour le montage de ses films. Il est un de nos premiers membres de la POW Riders Alliance, et aussi parrain de l’association Mountain Riders.
J’ai une trajectoire assez atypique car je viens plutôt du bord de mer et le ski pour moi, s’était pendant les vacances aux Arcs ou au Pic du Midi alors que je me consacrais pleinement à la cuisine. Jusqu’au jour où tu rencontres la bonne personne qui te fait rechausser les skis jusqu’à réaliser ton rêve de gosse. Du coup, à 23 ans, j’ai décidé de me consacrer pleinement l’hiver à mon sport et ça marche plutôt pas mal depuis la création de Bioskieur il y a presque 10 ans maintenant avec plus d’un million de vues sur internet et des valeurs que je tente de porter.
Pourquoi tu t’engages aux côtés de POW ?
Cela fait déjà plusieurs années que je milite pour un monde plus sobre aussi bien sur les skis que dans la vie de tous les jours avec Bioskieur. C’était donc assez naturel que je rejoigne l’asso.
Pour toi, quel est le plus gros changement dû à l’effet de l’homme sur le climat dont tu as été témoin ces dernières années?
Ouf, c’est dur d’en sortir qu’un! Mais, clairement, il n’y a plus de glace dans les Pyrénées, ou bientôt plus pardon…
Quelles sont les initiatives les plus intéressantes que tu as pu voir en station, ou dans les communes de montagne pour réduire notre contribution aux changements climatiques?
Je pense que Mountain Riders fait du bon boulot avec le Flocon Vert, l’écolabellisation des stations, qui s’appuie sur une évaluation globale et non juste sur des points green washing qui font bien sur les prospectus!
Comment fais-tu pour conjuguer une vie de skieur professionnel avec une mode de vie durable?
60% de notre bilan carbone spécifique du skieur, et même beaucoup plus pour les pro, réside dans les transports. J’ai donc décidé de ne quasi plus me déplacer et surtout plus en avion! Le monde entier rêve de nos montagnes alors pourquoi allez plus loin? J’ai vraiment pris conscience qu’un voyage lointain ne me rendait pas plus heureux que la découverte d’une nouvelle vallée
dans les Hautes Pyrénées ou ailleurs. C’est dommage cette histoire de comm où tu deviens vachement plus branché quand tu pars à Tombouctou… après, ces idées vont pour ma part avec une consommation responsable!
Que peuvent faire les athlètes pour encourager les gens à s’intéresser et à s’engager en faveur de l’environnement?
Montrer que l’on peut penser différemment… et faire des choses bien de cette manière aussi. Qu’on peut être heureux sans consommer démesurément la montagne et donc la planète!
Enfin à l’approche des élections présidentielle en France, même si on peut parfois douter de la bienveillance des élus et que pour moi le changement passe également par la vie associative et les actes de chacun de nous dans la vie de tous les jours, le vote constitue aujourd’hui un levier supplémentaire pour faire avancer les idées durables. C’est pour ça que je continue à voter et le ferai aux prochaines présidentielles.
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