Cette semaine on vous présente Nathan PAULIN, il vient de rejoindre la Riders Alliance. C’est un passionné de la highline et un des plus grands experts de la discipline. Il l’a maîtrise n’importe où et à n’importe quel hauteur. Il nous raconte son parcours et pourquoi il a rejoint POW France.
« Je suis néen 1994 dans un petit village de montagne en Haute-Savoie, le Reposoir. Mes parents m’ont emmené en montagne dès que j’avais l’âge de tenir debout. J’ai découvert la slackline à 17 ans. Je me suis passionné très rapidement pour cette pratique calme qui permet une connexion avec son environnement. Ce sont les longues traversées qui me captivent, elles me font accéder à un état méditatif profond. Ce bien être lors de la pratique me rend très vite addict, ma progression est rapide.C’est dans cette démarche que j’ai réalisée plusieurs records mondiaux en highline et compte parmi les meilleurs mondiaux de la discipline dès 2013.
Je détiens une dizaine de records. Repousser les limites est l’une des raisons qui m’incite à entreprendre des traversées de plus en plus longues. La recherche d’endroits nouveaux et l’esthétique de ces sites est ma principale source de motivation. C’est pourquoi en 2015 je décide de me consacrer pleinement à ma passion en la transformant en métier. Je vis aujourd’hui de la highline en faisant des démonstrations, spectacles et en donnant des conférences. Je me dirige vers des projets emblématiques en montagne ou en ville. Comme sur le Glacier d’Argentière ou la Tour Eiffel par exemple.
La highline souvent vue comme “extrême” attire l’attention et permet de mettre un coup de projecteur sur un lieu spécifique. Ma dernière traversée sur le Glacier d’Argentière était un moyen d’alerter sur les effets du réchauffement climatique. Là où il y a du vide aujourd’hui, la glace occupait l’espace il y a seulement 50 ans, dans 20 ans cette majestueuse chute de séracs n’existera plus.
Je passe la majeure partie de mon temps libre en montagne, sur les skis, les baskets aux pieds ou sous un parapente. Je suis de plus en plus persuadé que nous devons agir pour protéger ces espaces, ce terrain de jeu. C’est pourquoi je suis heureux d’intégrer la Riders Alliance chez POW.
Je ne pratique pas uniquement la highline mais également d’autres sports montagnards comme le parapente, le ski alpinisme ou l’escalade. Je m’intéresse depuis quelque temps au yoga et à la méditation qui me permettent de retrouver les sensations d’ancrage dans l’instant présent, sans pour autant avoir besoin d’être dans le vide.
Je vis aujourd’hui de ma passion, grâce aux sponsors, aux spectacles ainsi qu’en intervenant dans différentes manifestations pour des démonstrations, séminaires d’entreprise, conférences… En faveur du Téléthon, le 9 décembre 2017, j’ai parcourus les 670m qui séparent la Tour Eiffel du Trocadéro. Établissant ainsi le record de la plus longue traversée en milieu urbain.
Dans mes prochains projets, il y a un film sur une aventure au long cours 100% à la maison. Avec mon frère Clovis, guide de haute-montagne, nous voulons montrer qu’il est possible de réaliser de belles choses en montagne en partant de chez soi. Nous utiliserons uniquement nos jambes, skis, highlines et parapentes comme moyens de transport pour explorer les quatre coins des massifs environnants. »
On présente régulièrement des athlètes de la Riders Alliance. Ce mois-ci c’est au tour de Martin KERN, un ultra trailer amoureux de la montagne. Il nous raconte son parcours et pourquoi il a rejoint POW France.
« C’est principalement en me baladant que je prends conscience du réchauffement climatique et de la pollution sur les chemins. Je suis plutôt concerné de pouvoir en profiter le plus longtemps possible, mais aussi de le conserver pour les générations futures, c’est pour ça que j’ai décidé de changer mon mode de vie.
Aujourd’hui je fais de la compétition en ultra trail et cela m’amène à voyager partout dans le monde. Malgré cela je pense qu’il ne faut pas culpabiliser sur le fait que nos pratiques peuvent parfois être contradictoires. On peut compenser avec l’envie d’agir favorablement pour le climat en gardant en tête que chaque petite action est utile. C’est important pour moi de faire partie de la Riders Alliance pour affirmer mes convictions et élever ma voix pour éveiller les consciences.
J’ai grandi à Marseille et été élevé par 2 férus de sports outdoor qui m’ont emmené à droite à gauche, de massifs en massifs, dès mon plus jeune âge. J’ai pratiqué beaucoup de sports en compétition jusqu’à trouver ma passion dans la course à pied.
Par la suite j’ai poursuivi mes études dans l’ingénierie en passant par les classes préparatoires, puis une école d’ingénieur dans le Nord de la France. Après un début de carrière en Chine puis en Angleterre, c’est finalement à Toulouse que j’ai posé mes valises. J’y découvre le trail, plus particulièrement en Ariège où mon désir de m’évader en montagne s’accentue. Fatigué par les heures passées derrière un bureau, je décide en 2016 de déménager en Nouvelle-Zélande, pour me rapprocher de la nature.
Mais encore une fois, après le travail, je devais rouler des bornes tous les weekends pour m’évader et continuer à rêver ! C’est à ce moment que je contracte le virus du trail running, prenant part à un maximum de courses locales. Désormais passionnés par les efforts d’endurance, je rentre en France en 2019 pour établir mon camp de base à Vallouise et décide de profiter d’une année sabbatique pour me ressourcer et pratiquer la montagne un maximum. Je remporte en 2019 le Swiss Canyon Trail, la 6000D puis me classe 12ème de l’UTMB et 5ème de la diagonale des fous à la Réunion.
En m’engagent sur des projets dans l’industrie de l’énergie sur le bassin Grenoblois, j’ai repris mon activité professionnelle mais cette fois plus besoin de parcourir beaucoup de kilomètres en voiture, tout se fait en vélo. Je n’ai qu’à ouvrir ma porte pour m’évader, en quelque sorte.
J’ai quelques projets majeurs pour les prochaines années :
Continuer à performer sur les trails tout en considérant mon impact écologique, de ce fait réduire un maximum mon empreinte carbone dans mon activité.
Un court métrage sur le trail : Rallier à pied la Mecque du trail mondial, Chamonix à la maison, Briançon, par le GR5. La thématique est de couvrir les 202km, 13000m+ en semi-autonomie à 3 (avec BaptisteRobin et Grégoire Curmer ). Ainsi, on se rapprochera des valeurs originales du trail en limitant les points d’assistances puis en effectuant cette traversée avec l’esprit de cordée que l’on retrouve en montagne.
Un long métrage sur le trail alliant les différents trailers du team Arc’teryx avec comme but de faire découvrir aux autres notre terrain de jeu en gardant à l’esprit de rester local. »
« Je suis un rêveur, j’aime rêver la vie et vivre les rêves. Mais pour passer de l’un à l’autre cela nécessite beaucoup de temps et de travail. C’est donc l’envie de rêver qui me pousse à aller en montagne et à rejoindre, aujourd’hui, POW France. »
Gaëtan skie 8 mois de l’année sans jamais partir des Alpes et surtout sans jamais s’en lasser. Que ça soit en collant pipette ou en ayant sa plus belle tenue de freeride, pour lui, le plus important c’est d’être là haut, et que ça glisse… VITE ! D’après lui, en restant chez soi, on développe beaucoup plus l’imagination sur la manière de skier et de regarder les montagnes. C’est ce qu’il adore. Il recherche sans cesse de nouvelles lignes ou skie les anciennes de plus en plus vite. Le plus magique c’est que parfois, juste en observant les cartes on peut se retrouver en expédition, quelques vallées à côté, sans même avoir pris sa voiture. C’est ce qu’il essaie de montrer dans sa webserie, Bério, fraîchement lancée avec son acolyte Bastien Vidonne.
Avant tout amoureux de la montagne, c’est avec elle qu’il prend conscience du réchauffement climatique. Soucieux de pouvoir skier le restant de ses jours, il a décidé de changer son mode de vie. Ancien ingénieur dans l’automobile, il vivait le greenwashing autour des SUV (Sport Utility Vehicles) et autres véhicules électriques. Et pour s’échapper de tout ça, il roulait des centaines de kilomètres tous les week-ends pour s’évader, vivre et rêver.
Aujourd’hui, il travaille en tant que charpentier dans une petite PME atypique du pays savoyard. Tout le bois utilisé pour les toits provient de la vallée. Les troncs sont sciés au cœur de l’entreprise, et c’est dans le bâtiment voisin qu’il taille à la main les poutres de la future charpente. Ce métier correspond bien plus à ses valeurs. Loin de la ville, il utilise désormais très peu sa voiture car il n’a plus besoin d’aller loin pour vivre sa passion pour la montagne. Il nous confie qu’il a maintenant seulement besoin d’ouvrir sa porte pour s’évader.
En parallèle de tout ça, il construit ses ruches, son potager et son verger à la recherche d’autonomie. Et pourquoi pas même jusqu’à créer une ferme partagée. Seul l’avenir le dira. En tout cas c’est ce dont il rêve.
Et côté idées, il en a plein d’autres !
En ce moment, il travaille sur deux projets majeurs :
Le premier : Continuer la saison 2 de « Bério ski ». La thématique de la saison prochaine est de partir sur plusieurs jours en autonomie dans la montagne et de profiter des conditions du moment pour faire soit du freeride, de la pente raide ou bien du backcountry.
Le deuxième : Un long-métrage alliant engagement sur les skis et l’environnement. Du beau ski et des belles montagnes pour nous questionner sur la situation climatique. Mais aussi en diffusant des idées pour évoluer à travers cet enjeu majeur.
Et pour finir, il nous cite Gandhi : “Le secret du bonheur, c’est l’alignement entre ce que vous pensez, ce que vous dites et ce que vous faites.”
As t’on le droit de s’engager dans la lutte contre le climat quand l’industrie à laquelle on souhaite appartenir a un impact certain sur ce dernier? C’est avec cette question que nous avons commencé nos discussions avec les jeunes riders et rideuses qui participaient cet été au GFS Camps sur le Glacier de Tignes. Ces jeunes, passionné.es de ski et de freestyle, passent un mois en été sur le glacier en compagnie de formateurs et de riders pros pour perfectionner leur style et pousser toujours plus loin les limites de leur sport. Cependant, cette année plus particulièrement, ils et elles ne sont pas aveugles et constatent comme tout ceux qui le fréquentent les changement qui affectent le glacier, et le peu de neige qu’on y trouve en été année après année. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que cette année, l’exploitation estivale a été arrêtée plus tôt. En outre, les riders qui les accompagnent ont eux aussi fréquentés le park glaciaire quand ils étaient plus jeunes, et n’ont d’autres choix de constater les altérations de grandes envergures qui s’y sont produits.
Comment, dès lors que l’on participe à cette grande industrie, prendre parole en faveur du climat, témoigner de ce que l’on voit auprès de sa communauté et du grand public, mais continuer à vivre de sa passion?
En échangeant avec les pros, les jeunes nous ont fait part de leurs questions, des sujets environnementaux qui les choquent, du manque de pouvoir qu’ils ressentent parfois face à la situation, mais de leur envie de se saisir de ces sujets également. Loin de vouloir cacher leurs contradictions, les jeunes du camps GFS ont ainsi réfléchi à comment utiliser leur position particulière pour faire avancer la situation et réduire leur impact. Du choix d’un sponsor qui proposent de l’équipement responsable et durable, au partage de trucs et astuces du quotidien, en passant par la volonté de pratiquer majoritairement leur sport prêt de chez eux, les idées foisonnent de leur côté. Ils ont également permis aux athlètes professionnels présents avec eux de prendre du recul sur leur propre situation, les encourageant à leur parler plus de ces sujets à travers les différents canaux, malgré les contradictions qui les habitent, comme elles font parties de nous tous. Enfin, pour mettre se mettre en action, les jeunes et leurs accompagnants ont organisés avec la Mairie de Tignes un ramassage de déchets sur les pistes du domaines. Tout n’a bien sûr pas pu être ramassé, mais ils ont pu ainsi agir après leur réflexions et expérimenter le plaisir de se voir être acteur du changement que l’on souhaite tous vivre. Merci encore à PG et GFS Camps pour leur accueil, Pacôme et 686 pour l’invitation, aux jeunes pour leur attention et leurs réflexions, à Léo Taillefer, Laurent De Martin et tous les pros présents pour les discussions et l’accompagnement des jeunes. Nous ne sommes pas parfaits, et c’est tant mieux, cela nous offre une multitude d’options et d’actions à entreprendre pour protéger nos hivers, et les glaciers en été!!
À peine une semaine après le lancement de la campagne, presque 9000 lettres avaient été envoyées, demandant la démission immédiate de Kasper. Un grand merci à vous toutes et tous!
Cet effort a eu une portée énorme, avec, selon nos estimations, plus de 200 millions d’impressions dans les médias à travers le monde, y compris dans le Daily Mail en Grande Bretagne, ESPN aux US et dans SkiChrono et ailleurs en France.
L’effet a été amplifié par des marques et stations et surtout par des athlètes qui se sont exprimés en public pour contredire les propos choquants de M. Kasper. Parmi eux notamment, Michelle Gisin de la POW Riders Alliance Suisse, Daniel Yule, qui a donné la moitié de ses primes des deux derniers slaloms de la Coupe du monde à POW Suisse et Jamie Anderson, athlète étasunienne de l’Alliance qui a donné ses primes du Championnat du Monde de ski à POW. Bravo à eux et à tous les athlètes qui ont pris une position publique !
Il reste à son poste pour l’instant, mais le monde a bien entendu la voix de la communauté des sports d’hiver et la position courageuse prise par les athlètes. Entretemps, Daniel Yule s’est proposé et a été élu représentant des athlètes auprès de la FIS « pour essayer de faire bouger les choses. »
Restons motivés et aux aguets pour continuer de faire bouger les choses nous aussi !
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