L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

par Marie Jammot & Maëlle Schmit

https://pixabay.com/fr/photos/avion-pyr%C3%A9n%C3%A9es-montagnes-neige-708160/

Même si d’après la NASA, le trou dans la couche d’ozone s’est résorbé dernièrement, qu’on se rassure (ou pas) : ce n’est ni grâce à l’homme, ni grâce à l’avion, ce phénomène serait plutôt lié à des conditions météorologiques exceptionnelles. Dans ce contexte de COVID-19, nous observons aujourd’hui que le nombre de vols en Europe a diminué de 90% par rapport à la même période en 2019 et cette diminution est de 70% dans le monde par rapport à janvier 2020. Si l’on rapproche ces chiffres des impacts environnementaux, l’aviation a réduit son émission de 39 kilotonnes de CO2/jour à 3 kilotonnes de CO2/jour.

Cette réduction du trafic représente une perte économique énorme pour le secteur de l’aviation, et menace notamment de nombreux emplois. Face à cette crise, les compagnies aériennes demandent leur soutien aux gouvernements, notamment une suspension des taxes et normes environnementales pour l’après-COVID. Cela revient cependant à investir dans la dégradation du climat, alors que les compagnies aériennes bénéficient déjà de nombreuses exemptions fiscales. C’est dans ce contexte inédit que le collectif StayGrounded, appuyé par plus de 250 organisations mondiales, a lancé la campagne « Save People Not Planes ».

Ils estiment, et nous partageons à 100% leur point de vue, que l’aviation doit accepter des réglementations plus strictes et payer sa juste part de taxes lorsque la crise sera passée. Dès 2019, 7 organisations (le Réseau Action Climat, Greenpeace France, On est prêt, France Nature Environnement, Citoyens pour le Climat, I-boycott, Oui au train de nuit) avaient mutualisé leurs efforts en lançant la campagne Notre Choix, qui vise à mobiliser le grand public sur les enjeux environnementaux liés à l’aviation. 

https://www.pacha-cartographe.fr/le-blog-du-cartographe/trafic-aerien-mondial/

D’après cette campagne, 25 000 avions civils parcourent le ciel en temps normal et le trafic aérien ne cesse d’augmenter, avec de nombreux projets d’extensions d’aéroports. Nous ne pouvons pas être en accord avec une telle évolution lorsque l’on sait que l’avion est le moyen de transport le plus polluant. Un trajet Paris/Marseille en avion est équivalent à 45 Paris/Marseille en train en termes d’émissions carbone (et environ 2 Paris/Marseille en voiture, d’après le comparateur EcoPassenger).

A ces chiffres s’ajoutent la comparaison avec notre crédit de carbone individuel annuel. L’empreinte carbone moyenne d’un français est de 12 tonnes d’équivalent CO2 par an, et pour atteindre la neutralité carbone à l’échelle mondiale, il faudrait la diviser par 6. Un aller-retour Paris/New-York représente à lui seul 2,5 tonnes d’équivalent CO2 par passager.

Pour StayGrounded, cette pause permettrait la transition du secteur : la création d’un système de transport plus respectueux du climat et plus résilient face aux crises futures.

Une lettre ouverte adressée aux gouvernements, associée à une pétition internationale, a été publiée. Ils y demandent :

  • 1. De donner la priorité aux personnes,
  • 2. De créer un système de transport plus respectueux du climat,
  • 3. De mettre fin aux exonérations fiscales de l’aviation.

Malheureusement, malgré les appels des citoyens et de plusieurs organisations de la société civile, dont POW, l’Assemblée Nationale a refusé le 17 avril dernier de conditionner les 20 milliards d’aide publique du « plan de sauvetage des grandes entreprises » à des engagements environnementaux. Plusieurs grandes entreprises polluantes du secteur aérien en seront les bénéficiaires.

Pourtant un amendement proposé par plusieurs député.es prévoyait que « tout soutien aux grandes entreprises [soit] conditionné à la mise en place dans les 12 mois qui suivent son obtention, d’une stratégie interne de réduction de leur empreinte écologique, en conformité avec les objectifs de l’Accord de Paris ». La partie n’est pas finie, plusieurs autres débats auront lieu à l’Assemblée Nationale et ailleurs pour discuter des modalités du plan de relance. La mobilisation pour une sortie de crise juste et durable continue.

Si vous aussi, vous pensez que le confinement est l’occasion inespérée de sonner la transition du secteur de l’aviation, et de conditionner les aides financières prévues pour sauver les compagnies aériennes : ENGAGEZ VOUS à signer la pétition !

L’urgence climatique est plus que jamais présente, et il est nécessaire de prendre des mesures ambitieuses pour y répondre. Ci-après les mots de Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France « le secteur des transports doit être transformé en profondeur, sans quoi la crise sanitaire risque d’être suivie d’une succession de crises écologiques. Au-delà des aides d’urgence qui doivent d’abord assurer la protection des travailleur.euses, il sera nécessaire de limiter les transports les plus polluants, comme l’avion, et de soutenir la création d’emplois autour de transports plus écologiques, tels que le train ».

https://www.ompe.org/lavion-champion-de-la-pollution/
Crédit photo : Eric Barnabé – Tous droits réservés

Sources

L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

Rossignol s’engage

Le 19 Janvier dernier Rossignol lançait son programme RESPECT lors d’une conférence de presse à laquelle POW était invité à prendre la parole. Cette présentation était l’occasion pour la marque de dévoiler sa politique environnementale pour les années à venir et les engagements qui leur permettront d’atteindre les cibles annoncées.

Antoine Pin prend la parole pour POW France

C’est aussi lors de cet évènement que Rossignol a dévoilé son soutien au mouvement POW en remettant à notre organisation un don de 35 000 euros. Cet argent sera partagé entre nos antennes aux États Unis et en Europe, et servira notamment à soutenir nos programmes pour une mobilité bas carbone à destination de nos montagnes.

Présentation du don

Nous sommes bien sûr reconnaissants pour ce don et ce qu’il nous permettra d’accomplir, mais il est surtout important pour nous de voir un tel acteur de notre industrie prendre publiquement ces engagements. Rossignol rejoint ainsi un mouvement grandissant d’entreprises qui s’engagent pour le climat et pour préserver les territoires qui accueillent nos activités. 

Il est maintenant primordial pour notre communauté de rester alerte pour soutenir et aider les entreprises à garder le cap qu’elles se fixent. Après tout, tant que les gouvernements successifs ne prendront pas des mesures fortes pour soutenir la transition dans les pratiques de notre industrie et de la société en générale, c’est à nous, passionné.es par nos activités et les endroits dans lesquels on les pratique, d’établir et soutenir les standards que nous voulons trouver chez les entreprises qui nous fournissent nos équipements.

L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

Meet our Riders : Gaëlle Joubert

La Riders Alliance de POW France est heureuse d’accueillir la « slacklineuse » Gaëlle Joubert. Son arrivée marque une ouverture vers les sports d’été en montagne. Car oui, la préservation de nos hivers se fait toute l’année !

Je m’appelle Gaëlle,  j’ai grandi dans la campagne pas très loin de Lyon. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’amenaient souvent en vacances à la montagne, été comme hiver.

Très vite, la Montagne m’a fait rêver, et depuis mes 10 ans je savais que « un jour, j’y habiterai »! Un vœu qui s’est réalisé, car je vis maintenant à St-Hilaire-du-Touvet, près de Grenoble.

Depuis très jeune, j’ai toujours eu une pratique de la montagne « sportive » : de la randonnée, du ski puis du snowboard l’hiver, de l’escalade l’été puis toute l’année. En 2011, je me mets à la slackline : j’adore cette discipline qui allie outdoor, challenge, équilibre, et communauté bienveillante. Trois ans plus tard, la highline (slackline accrochée entre deux falaises) vient bousculer ma vie.

Pendant plusieurs années je parle highline, je mange highline, je dors highline, … bref je vis highline ! Ce sport change ma vie: il me fait vivre des expériences incroyables, me fait rencontrer une communauté ouverte et solidaire, me fait me dépasser, et remettre en question ma vie et mes principes !

Vivre highline, c’est aussi être dehors, tout le temps, dans cette nature magnifique et accueillante. C’est passer la soirée, la semaine, voire plusieurs mois avec le minimum : une tente et un sac à dos, un van pour les plus luxueux.

Cela m’a permis de me rendre compte du peu de choses dont on a besoin pour être heureux : juste un bel endroit, des amis, une sangle et le minimum vital.

Quand on vit cela, on ne peut qu’avoir envie de protéger notre beau terrain de jeu, et de sensibiliser ceux qui en profitent.

J’ai eu la chance de partir au Groenland. C’était une expédition scientifique, pour étudier l’impact du réchauffement climatique sur les glaciers, les icebergs, la faune et flore. L’expédition se voulait le plus éthique possible : pas de moteurs, juste nos dos pour tout porter ! Deux mois au milieu des Fjords et des glaciers, à 10 avec 25kg sur le dos, ça ouvre les yeux.

J’ai quitté mon travail d’ingénieur au retour, haha !

Cette expédition m’a tellement marqué, que j’ai continué à faire du bénévolat pour Naturevolution, l’association qui l’organisait. Je suis retournée avec eux à Madagascar, pour protéger un autre paradis perdu : le massif du Makay. Je travaille maintenant pour l’association, pour les aider à protéger les milieux à forte biodiversité !

La highline m’a fait pas mal voyager à travers l’Europe et plus loin, et l’exploration m’a toujours attirée. Mais nous avons la chance en France d’avoir l’un des plus beaux terrains de jeux pour ce sport. J’essaye donc de limiter un peu les voyages et de me concentrer sur ce qui est à portée de main: ce n’est pas les falaises qui manquent chez nous !

Ces derniers temps les projets “pluridisciplinaires” m’attirent beaucoup : mixer l’escalade et la highline, faire une approche en ski de rando pour installer une belle ligne hivernale… on peut tout imaginer !

Quelques unes de mes dernières aventures en vrac : Monter une batterie sur le plateau d’Emparis en mode Ski-pulka (c’est lourd!), aller ouvrir le premier spot de highline en Tunisie avec les locaux, et donner les premiers stages de Highline en France (avec Chloë Roux-Mollard, membre de la POW Riders Alliance).

Mon dernier joujou est un beau splitboard, qui me permet d’aller explorer la montagne en rando, tout en profitant au max du plaisir de la glisse à la descente. Si vous hésitiez … n’hésitez plus ! La technique a beaucoup progressé ces derniers temps, c’est un plaisir à la descente, et même pas tant galère à la montée ! 🙂

Forcément, nos passions ont un impact sur la montagne, et si on voulait réellement la protéger complètement, il faudrait y bannir l’homme. Mais je crois sincèrement que la meilleure façon de protéger quelque chose, c’est d’en tomber amoureux.

Alors allons en montagne, apprenons à l’aimer, à ne pas la consommer, mais à tout simplement la respecter.

Pour suivre les aventures de Gaëlle, voici son Instagram, son Facebook et ses dessins !

L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

Turn our passion into purpose

Cet article a paru pour la première fois sur LinkedIn.

C’est le moment d’agir. Et aujourd’hui on ne peut plus agir uniquement individuellement face à la crise climatique. Il faut collaborer, coopérer, faire société. Tout en se faisant plaisir.

Au coeur de la station des Ménuires, les 7 et 8 décembre dernier, nous avons rassemblé les athlètes pro qui soutiennent Protect Our Winters en France, pour leur donner les clés de compréhension du réchauffement climatique, les former à prendre la parole sur leurs média sociaux et co-construire ensemble l’avenir de l’association. Nous avons fait société. Et on s’est bien marré !

Riders at work (photo: Thibault Liebenguth)

On ne change pas une bonne recette, notre POW Riders Meeting reste un subtil mélange de sessions de travail assez intenses, avec des sessions de ride tous ensemble (nous étions 27 et nous ne nous sommes jamais perdus !). Et quand Fabien Maierhofer, Victor Daviet, Liv Sansoz, Léo Taillefer, Thomas Delfino, Sébastien Montaz, Coline Ballet-Baz, Robin Janvier, Léonard Pierrel, Charly Bogey et Eleonora Ferrari partage la piste avec les bénévoles et le bureau, ça ne traine pas!

Léo Taillefer (photo: Thibault Liebenguth)

Il y a une règle qui nous dit que 10% d’une population peut influencer les 90% restant à changer de comportement. C’est ce que l’on appelle le point de bascule. Quand on sait qu’au sein de l’humanité on est en train d’atteindre ces 10% de la population qui changent leurs comportements pour réduire leur impact face à la crise climatique, alors le rôle des leaders d’opinion, des ambassadeurs et athlètes de haut niveau est crucial pour faire basculer cette lutte. C’est pour cela que nous étions là haut tous ensemble. 

C’était aussi l’occasion pour moi de laisser ma place de président de POW France après plus de 2 ans aux commandes. Très fier d’avoir laissé ma trace au sein de cet écosystème grandissant et qui s’impose de plus en plus comme incontournable en France, en Europe et dans le monde. Je reste dans « le game » en prenant une petite place au sein du board de POW France et de POW Europe, avec l’objectif d’aider à coordonner les différentes antennes pour avoir plus de force et d’impact positif.

Aujourd’hui on a plus le temps d’attendre, il faut agir vite (la crise climatique va plus vite que les scientifiques le pensaiten), il faut agir ensemble et il faut être ambitieux. Les entreprises, les territoires, les athlètes, les politiques et le grand public, tous doivent s’engager à réduire leur impact sur le climat. A minima pour éviter les catastrophes annoncées partout dans le monde mais aussi pour que nous puissions encore profiter de ces belles montagnes saupoudrées de neige!

#ActForClimate

L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

Meet our riders: Eleonora Ferrari

Notre Riders Alliance grandit et c’est avec enthousiasme que nous saluons l’arrivée d’Eleonora Ferrari chez POW. Elle nous partage quelques lignes pour se présenter.

« Je m’appelle Eleonora, j’ai toujours habité en montagne (à Chamrousse, près de Grenoble) et je fais du ski depuis que je suis toute petite. 

Aujourd’hui, je fais de la compétition en ski freestyle et cela m’amène à voyager, à m’entraîner hors saison sur des glaciers. Malgré cela, j’ai toujours été sensible aux changements de notre climat et de nos montagnes puisque j’en suis la première spectatrice. 

Je pense sincèrement qu’il ne faut pas culpabiliser sur le fait que nos pratiques peuvent parfois être contradictoires. On peut les compenser avec l’envie de diminuer notre empreinte carbone et d’agir favorablement sur le climat. Il faut faire un maximum d’actions positives, en gardant en tête que chaque petite action est utile. 

C’est une des raisons pour lesquelles je me suis engagée avec POW France, en restant consciente que la perfection ne doit pas se mettre sur le chemin du bien. Personne n’est parfait sur le plan écologique mais toutes les personnes qui osent mettre leur pierre à l’édifice deviennent des acteurs engagés et efficaces, et on devrait toutes et tous l’être. »

L’aventure commence donc et nous vous invitons à suivre Eleonora sur Instagram et Facebook.

L’avion se remettra-t-il sur les rails ?

POW Pyrénées se mobilise !

Nos hivers se jouent aussi l’été.

Cette année, c’est auprès de N’PY (Nouvelles Pyrénées) qui gère 8 des plus importantes stations du massif, que nous nous sommes associés.

Les journées « Montagne propre », ce sont mille bénévoles sur 8 journées / 8 domaines, soit plus de 4 tonnes de déchets ramassés et recyclés chaque année (2018), depuis déjà 14 ans.

POW est allé à la rencontre de tous ces passionnés acteurs et organisateurs sur 2 de ces événements: clubs de ski, familles, riders, retraités et même les gérants de stations.

Cela a été l’occasion de dresser le bilan des comportements et même de trouver quelques perles inattendues :

  • le nombre de mégots abandonnés restent très préoccupant,
  • mais la plupart des déchets ne sont pas volontaires (mais qui jetterait consciemment son appareil dentaire entre 2 rochers ou un seul de ses skis?)

Cependant,  malgré la disparition progressive mais évidente des dernières neiges éternelles pyrénéennes, nous avons pu mesurer l’investissement et la motivation des participants, et surtout échanger et partager nos idées :

  • optimisation des transports pour les accès stations
  • traitement des déchets
  • meilleure maîtrise des ressources et de l’eau
  • sensibilisation des plus jeunes

De ces moments précieux et conviviaux, en sont ressortis de nombreux contacts prêts à s’investir avec nous.

Certains projets sont déjà en discussion avec les stations de Piau Engaly et Peyragudes et présagent déjà d’un partenariat prometteur.

On y croit et on ne lâche pas !

montagne_propre_piau

Opération Montagne Propre à Piau Engaly