Jeremy Jones : rencontre à ISPO(W)
On était à Munich pour le plus grand salon Outdoor au monde, et on en a profité pour rencontrer Jeremy Jones qui était venu parler de sa marque de planches, et soutenir POW pour l’apéro.
POW France : comment tu vois l’engagement de l’industrie aujourd’hui, et comment évolue ton engagement à travers Jones Snowboards?
Jeremy Jones : Il y a de plus en plus de marques qui s’engagent et ça fait plaisir, car plus il y aura de monde à faire des efforts, plus les prix baisseront sur des matériaux plus durables, ou meilleurs pour la planète.
Pour ma part, Jones Snowboard est toujours en train de progresser, de faire des produits de plus en plus durables, et aussi de le dire au consommateur, pour l’impliquer dans le processus. Ça commence par de petites choses, par exemple quand on fait des améliorations mineures sur nos boards, on n’en parle pas forcément, pour éviter de rentrer dans une course au « toujours plus ».
Et vous mettez l’accent sur quoi en particulier en ce moment?
En ce moment notre focus est de mieux comprendre le processus de fabrication pour réduire notre impact. Il va y avoir des annonces bientôt là dessus, mais ce que je peux dire c’est qu’on est en plein dans un gros audit qui va durer plus de 6 mois, et qui nous permettra de savoir où notre empreinte est la plus forte, pour pouvoir ensuite agir dessus.
On essaie aussi d’être transparents avec le consommateur et de tracer l’origine de tous nos produits, on trouve ça dans le catalogue.
Mais tout ça c’est un chemin, comme tout le reste, le ride, la famille, et on est dessus. Ce qui est sûr c’est que sur tous les aspects écologiques, on partage nos trouvailles avec tous ceux qui les veulent. Par exemple nos carres et nos champs recyclables, c’est une technologie ouverte, si une autre marque en veut, elle peut se servir, ce n’est pas un domaine ou on veut garder des secrets.
De la même façon, on reste ouverts à toute bonne idée. J’ai entendu parler d’un système où on peut plonger la board dans un liquide pour en séparer tous les éléments. Je ne sais pas si c’est fou ou si c’est faisable, mais c’est typiquement le genre de chose qu’on va essayer.
Quelle est ta vision d’une board durable?
Au coeur de tout mon travail, il y a trois choses qui pour moi sont indissociables : la robustesse, la performance, et la durabilité. Je ne suis jamais aussi content que quand je vois une de mes boards utilisée depuis 5 ou 10 ans, ça c’est la base. Ensuite si on utilise de nouveaux produits recyclables, c’est top mais il faut qu’ils soient performants sinon ça n’a aucun sens, et enfin bien sûr on veut des produits qui impactent le moins possible.
En cela notre topsheet en «castor bean» est ce qu’on appelle un «triple crown», el est plus performant, plus robuste et plus durable. Pareil pour notre travail avec les fibres de lin.
Et coté perso, quelles sont tes ambitions en ce moment, en terme de ride?
Mon centre d’intérêt ces dernières années en tant que snowboarder, c’est de m’aventurer plus loin dans les montagnes derrière chez moi. Il y a beaucoup de premières à faire, mais il faut pouvoir partir en autonomie sur 8 jours plutôt que les 2-3 jours habituels en splitboard. C’est là dessus que je travaille, j’appelle ça de la «backyard exploration», de grandes aventures mais juste derrière chez moi, avec un coté local. Je suis encore en train de galérer pour rassembler assez d’argent pour un film, mais ça devrait se faire.
Et surtout, je travaille sur le message du vote, encourager les gens à aller voter pour le climat, ce qui aux US est vraiment une priorité.